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Test écrit
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Marshall à 45 balles
8/10
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Les effets Nux commencent à être disponibles dans les magasins français avec une gamme de produits lorgnant très clairement sur le meilleur rapport qualité/prix possible. Au détriment du son ?

La Plexi Crunch ne cache pas son jeu : une pédale Marshall-in-a-box aux couleurs anglaises. Le look doré et noir affiche clai­re­ment le topo pour un effet analo­gique de la série « Reis­sue » muni de quatre réglages de master (volume), gain, tone et présence. Sur le papier, le tableau est allé­chant pour 45 euros : true bypass, réglage de tona­lité actif plutôt que passif, trois étages de gain dans un circuit à tran­sis­tors FET. Les infor­ma­tions sont impri­mées sur une plaque en plas­tique collée sur un boîtier en métal d’ap­pa­rence très solide, une façon de réduire les coûts pour propo­ser les mêmes boîtiers pour la série complète. Quoi qu’il en soit, la soli­dité est au rendez-vous et la fini­tion est soignée même si on peut repro­cher une rela­tive sensa­tion de fragi­lité des potards lorsqu’on les tourne. Même si nous avons le plai­sir de décou­vrir une pile de 9 volts offerte dans l’in­tel­li­gente cavité dédiée, l’ef­fet peut être alimenté par une prise secteur de type Boss 9 volts stan­dard pour une consom­ma­tion de 20 mA.

 

Ça crun­che… Beau­coup !

Comme il est de tradi­tion, l’ef­fet est enclen­ché avec tous ses réglages à midi. On constate déjà deux choses : le volume posi­tionné ainsi est plus faible que le son clean, on le pousse donc aux ¾ pour avoir une équi­va­lence. De plus, le taux de satu­ra­tion est déjà bien énervé, quelque chose nous dit que cette pédale n’est pas faite pour les peureux… Le grain est beau et puis­sant, très anglais ce qui est tout de même l’objec­tif de base de la Plexi Crunch. En bais­sant le taux de gain, jamais nous n’ob­tien­drons de sons crunchs typiques d’un Marshall calme avec la guitare dans l’en­trée low de l’am­pli. Pour ce faire il faut bais­ser dras­tique­ment le volume de la guitare, mais dans ce cas on perd de la dyna­mique. Entendu, c’est une vraie pédale de satu­ra­tion, qu’on se le dise. Le terme « crunch » dans son nom est donc tota­le­ment hors sujet, il faut l’ap­pe­ler la « Plexi Distor­tion » ! Le son devient trop pâteux avec le potard de gain au mini­mum, aban­don­nons donc le son clean ou blues et remon­tons ce dernier à la moitié.

Front FullDe très belles harmo­niques fusent, on entend bien le côté analo­gique de la pédale, rien de chimique ne vient gêner l’oreille. Quand on mani­pule le potard Tone on comprend bien pourquoi ce dernier est annoncé comme étant actif, car contrai­re­ment aux « tones » « normaux », celui-ci ajoute des fréquences plutôt que d’en retran­cher. Sculp­ter le son devient ainsi un jeu d’en­fant pour adap­ter la pédale à l’am­pli sur lequel elle est bran­chée. Ce potard sera apte à éclair­cir l’ef­fet dans le canal clair un peu pares­seux d’un ampli à tran­sis­tors par exemple. Le bouton de présence quant à lui se charge de mode­ler ces hautes fréquences légen­daires de la marque au M avec cette fois-ci un réglage effi­cace (les amplis Marshall à l’an­cienne étant connus pour présen­ter des potards de présence à l’ac­tion trop discrète, bien que réelle). On recon­naît bien là le son britan­nique qui a envahi notre culture rock depuis des décen­nies, et qui conti­nue toujours de le faire avec bonheur, d’ailleurs. L’in­ter­ac­tion entre les boutons de tona­lité et de présence est inté­res­sante, pas besoin de plus, car l’éga­li­sa­tion de votre ampli jouera son rôle une fois votre sweet spot trouvé.

Le son est réaliste dans le registre anglais énervé donc, mais l’ef­fet souffre néan­moins d’un défaut supplé­men­taire. La JS1000 ayant servi de test est équi­pée de splits et il est quasi impos­sible d’en­tendre la moindre diffé­rence entre les micros split­tés ou en full humbu­cker avec cette pédale. Que ce soit en manche ou au cheva­let, la nuance et la subti­lité ne semblent pas être son fort, mais cela aurait été un miracle absolu pour le tarif affi­ché. Dommage, les Marshall étant les amplis juste­ment parmi les plus sensibles au signal entrant.

Rapport qualité/prix incroyable

Ne termi­nons surtout pas notre test par une obser­va­tion néga­tive, car le tableau est fort réjouis­sant. Il est très agréable de faire face à des produits dont les pres­ta­tions sont bien supé­rieures au tarif annoncé, en l’oc­cur­rence de 45 euros. Rendez-vous compte, 45 euros ? Le son est bon, la construc­tion inspire confiance et résis­tera aux assauts de vos boots malpropres. Le contrat est rempli… Pour peu que l’on soit prévenu que cet effet est réservé aux fans de heavy metal et hard anglais qui ne jurent que par la satu­ra­tion épaisse et riche. Point de blues ni de crunchs au programme donc malgré un nom évoquant l’in­verse. Si votre budget est serré et que vous cher­chez une pédale qui entre dans cette caté­go­rie et dans ce style, la Plexi Crunch n’a très certai­ne­ment pas à avoir honte. Il est tota­le­ment impos­sible de mettre moins de 4 étoiles sur 5, Nux semble avoir quelque chose à dire sur le marché de l’ef­fet pas cher, mais musi­cal.

Un grand merci au maga­sin Hendrick Music pour le prêt de l’ins­tru­ment (page Face­book du maga­sin).

  • Pedal & Box
  • Front Full
  • Knobs
  • Footswitch
  • Persp
  • Rear Persp 2
  • Rear Persp
  • Bottom

 

8/10
Points forts
  • Un tarif ridicule pour un effet analogique
  • Un rapport qualité/prix au sommet
  • Une saturation généreuse et musicale
  • Une construction honnête
  • Un petit look sympathique
  • Le son est réaliste et tape dans le Marshall en colère
Points faibles
  • Aucun crunch à l’horizon, que du groumph groumph
  • Potards un peu fragiles

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