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ProAc Response D18
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ProAc Response D18
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« Réputée, adulée sur le net, bourrée de points faibles »

Publié le 30/03/14 à 14:29
Enceinte 2.5 voies, composée d'un boomer, plage de fréquence 30hz à 30khz (+/- grosbordel) ou env. 80hz à 27 khz (+/- 3db), sensibilité 88db/1w, dimentions : H96,5cm/L19cm/P26.5cm, disponible en divers placages.

La petite enceinte du petit fabriquant anglais fait l'unanimité dans la presse et les cocottes internet. Je me devais donc, un jour, d'y jeter une oreille.

En l'approchant, on constate un très bon travail de finition et un design assez hors du commun. Deux grosses sorties bassreflex se trouvent au pied de l'enceinte, solution peu courante mais louable quand réussie. Les placages bois sont beaux, sauf le noir, que je trouvais carrément à la ramasse par rapport à ce que le fabriquant sait faire dans ses autres coloris. Je précise toutefois que je n'ai pas eu "LA BAFFE" au niveau des bois utilisés et je trouve les enceintes présentées sur le net un peu trop présentées "MCDonald" (avec des placages super beaux et quand tu l'achètes t'as un placage assez standard). A l'arrière, on trouve 4 borniers permettant de jouer avec la configuration sonore. D'après ce que j'ai pu en lire, ProAc emploie très peu de filtres et la compatibilité globale de l'enceinte est très fortement dépendante de l'ampli avec laquelle elle fonctionne. La d18 à l'avantage de ne pas demander des amplificateurs lourds et son excellence avec des petits classA Luxman ou Sugden est démontrée. Comme l'association NAIM, qui est celle avec qui j'ai effectué ce test. Le prix, pour 3'390 euros, est élevé, mais si l'enceinte est bonne, il y a moyen d'avoir un bon truc.

Pour ce test, nous avons utilisé un auditorium différent de celui que j'utilise d'habitude (qui est un studio d'entregistrement pro). Dans le cas présent, on est dans une pièce, somme toute très standard, avec quelques traitements dans les points critiques et les proportions d'un salon normal de 18m carrés.

Pour ce test, la ProAc était branchée à un NAIM naitxs2 et un cd5si... configuration qui devrait être plus souvent utilisée qu'un DP400 accuphase sur Supernait2. Je précise aussi que, à un certain moment, nous avons repris les mêmes disques avec un Supernait2 et le même cd. Mais la restitution était plus mauvaise qu'avec le naitxs2... à éviter donc.

Avant de commencer le test, je précise également que je suis un amateur de réalisme et de précision. Quand je ferme les yeux et que le groupe est devant moi, c'est que je suis en face d'un bon engin. J'ai aussi la particularité de ne pas pinailler pour le dernier truc. Pour moi, quand l'intégralité des points qui constituent une musique passent un certain niveau et qu'on touche à la réalité, je trouve le résultat excellent et arrête ma recherche qualitative à ce point. Cela ne m'empêche pas de relever les extrêmes et de les comparer à d'autres produits tout aussi extrêmes, mais c'est plus dans un but de classement de performance personnel.

Pour le son donc...

On a commencé par mon album préféré et présent dans tous mes tests, le "Sigh no More" de Mumpford&Sons. L'album de pop folk superbement masterisé est doté d'instruments naturels en folie, l'album est toujours très exigeant avec le matos.

D'entrée, j'ai trouvé les sons légèrement dénaturés, avec une tendance à massacrer le spectre grave et une tendance à chiarder le son des aigus. Parrallèlement, j'ai retrouvé le coulé et le naturel dans le médium que je retrouve habituellement avec toutes les bonnes enceintes du haut du panier. Ceci se remarque sur la voix du chanteur qui est superbe et la guitare qui est transmis de manière très réaliste. Mais il manque la précision du glissé sur les cordes ou le craquement de caisse des contrebasses. On n'entends pas non plus vraiment le travail de respiration du chanteur... au mieux, parfois, on le devine, alors qu'il devient évident sur des PSI, PMC, Xavian, B&W et autres ATC. Comme je l'ai déjà un peu annoncé en haut, le vrai gros point négatif venait ici du spectre grave, certes précis pour ce qu'on en entend... mais tout simplement inexistant en dessous d'une limite qu'on appelle normalement "le grave". Il y a bien un truc qui sort des évents, mais ça manque de contrôle et est plus un artefact de grave qu'un vrai grave bien tenu, ça s'entend très bien sur la guitare, les toms, les grosses caisses, l'orgue, ect... et prive la restitution de son fondement. L'aigu aussi est critiquable, j'abordais le glissé sur la guitare, très subtil et fin sur cet album, presque inexistant de la restitution, mais pas seulement. Le pincé du banjo, des mandolines et l'harmonie de l'orgue sont aussi affectés en se voyant amputés de détails importants et ce d'une manière régulière.


Deuxième album : Boards of Canada "music has the right to children". Ici aussi, album d'électro IDM de référence pour moi, avec une foultitude de détails, un étagement de ces derniers très fouillé et, tout simplement, une richesse de méthodes de traitement du son qui fait de cette galette un vrai régal.

En général, je commence toujours par le morceau "on eagle in your mind", sorte de première approche du matos testé. J'ai IMMEDIATEMENT, remarqué un GROS problème de l'enceinte. En effet, sur le grave, l'artiste a placé une sorte de seconde piste de grave en écho, située très bas dans la tessiture. Ce que j'entends chez moi, sur mon monitor de 30cm de haut, n'est pas une tuerie, mais j'entends ce contre-grave. Ici, ce grave a disparu... TOTALEMENT. C'est, officiellement, pour moi, une première. Même ma vieille Dali Blue 5005 (avec un grave annoncé à 35hz), arrive à le dépeindre et à m'en montrer la presque-totalité. Ici, on parvient, au mieux, à deviner la pointe haute de ce dernier avant qu'il ne s'évapore aussi vite qu'il est apparu.
Sur cet album, globalement, je note que les détails ont du mal à voler. Le test accuphase+BW, goldmund+goldmund, exposure+pmc ou Atc+Atc m'ont montré que l'artiste avait volontairement fait voler des détails au dessus de la tête de l'auditeur dans la restitution pour augmenter le pouvoir planant du disque... ici, même si j'ai une scène sonore tout à fait correcte et un placement gauche/droite des détails toute à fait concluant, les détails ne quitteront jamais l'avant.

C'est là que j'ai commencé à sortir l'artillerie lourde. Un album de l'ArcEnCiel, formation japonaise, fait partie, depuis des années, de mes préférés, car rempli de musique plaisante, très bien interprétées et magnifiquement masterisées. Ne me demandez pas de quel album il s'agit, c'est en kanji et je n'ai même pas les kanji sur mon clavier. Bref...

Sur le premier morceau du cd, on a une espèce de pop-rock japonaise, avec un bassiste IN-CROY-ABLE. Originalité et inventivité du jeu, glissé sur sa basse, richesse des gammes, rythme, entrain... c'est un sans fautes et je pense que le gars qui jouait cette basse devait faire partie des tous meilleurs bassistes de sa génération. A chaque fois que je met ce disque, même si je savoure le résultat d'ensemble, c'est lui que mon oreille recherche. Ici, déception, le bassiste est là, mais le résultat est rendu de manière tellement plate et peu structurée que s'en est immonde. Le médium est toujours aussi joli, avec l'émotion du chanteur et le travail du synthétiseur très très biens retranscrits... mais sans ce bassiste qui porte tout le morceau, ce track sombre dans une certaine banalité.


Troisième album... je commence à être énervé sur ce matos... Nada Surf, album "Let Go". Toujours une perle dans le mastering, mais un album de pop-rock qui alterne les phases d'envoi de cavalerie et les phases calmes d'introspection. Le très bon "The Way you wear your head" et le "blonde on blonde" sont deux morceaux obligés de tous mes tests. Le premier car il est rapide, entrainant, avec une foule de détails et des grains d'instruments dans tous les coins. Le second, car il est calme, profond et très large. On entend, sur du bon matos, une volonté de l'ingénieur son de faire de chaque morceau une oeuvre d'art et un gros travail de placement et de panoramique.

"The way you wear your head" était une très bonne surprise. Car sur les guitares rapides et tous ces trucs qui jaillissent de tous les coins, la chaîne dans son ensemble ne se laissait pas distancer, tenant les détails dans leur ensemble et les envoyant avec une immédiateté fort plaisante. On tape du pied. Les chouineurs s'apercevront toutefois de l'absence de pincé des lèvres du chanteur ou des détails dans la basse, mais on pouvait s'en douter.

"le blonde on blonde" était, là aussi, une catastrophe. Bien que ce morceau soit très épuré et rangé, les ProAc d18 étaient de vrais aérofreins au naturel qui se dégage normalement de ce morceau. Les toms très profonds de la batterie manquent ici de profondeur, le gauche droite à du mal à être dépeint. De la merde... disons le... de la merde.


Je pourrais aussi vous parler du ledZeppelin "How the West was won". Mais vous vous en doutez, mêmes défauts, mêmes problèmes, qui nuisent, au final, à l'impression de réalité qu'on a de cet album live (soitdisantlepointfort des proac comme me disait le vendeur). Ici, j'ai encore pu noter le stress évident qu'à cette enceinte avec les entassements de cymbales complexes, qu'elle à tendance à cirer et à envoyer un peu n'importe comment... encore une fois... un bon disque, de bons artistes, mais une restitution de scie-sauteuse.


AU FINAL : Je ne me retrouve pas dans cette avalanche de congratulations qu'on lit sur le net. Ce test est clairement décevant et montre des points faibles évidents. Il montre aussi quelques points forts de l'enceinte : son médium ou sa rapidité à suivre le signal ou sa scène sonore. Mais payer 3'390 boules pour une enceinte pas vraiment parfaite est à la limite de la déraison. Pour moi, à éviter.

ON POURRAIT RESUMER PLUS SIMPLEMENT : Tu vois.. une bonne enceinte... tu lui envoies du son et elle sonne. Une mauvaise enceinte elle, tu lui envoies du son... et elle sonne aussi... mais pas pareil... elle sonne. Alors qu'une bonne enceinte, PAF ! Au moindre son elle va sonner ! Ici, elle sonne... mais juste comme ça.

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