Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Peavey TriFlex II
Photos
1/7

Test des enceintes Peavey TriFlex II

Autre enceinte de sono de la marque Peavey

Prix public : 1 139 € TTC
Test écrit
26 réactions
Moi je stoppe, sur mon TriFlex

Peavey, fabricant américain renommé, n'est pas un débutant dans le domaine de la petite sonorisation et propose de longue date des enceintes compactes amplifiées ou passives, efficaces et durables.

Depuis quelques années, la concur­rence fait rage sur ce secteur et de nombreuses marques s’y sont vite fait une répu­ta­tion, tandis que fleu­rissent de nombreuses nouvelles marques, la plupart du temps estam­pillant des produits stan­dar­di­sés fabriqués en Chine.

La mode est aussi aux systèmes 2.1 (cais­son de basse + enceintes) notam­ment lancée par la série rela­ti­ve­ment abor­dable Lucas de HK. Ces systèmes présentent plusieurs avan­tages : le côté « tout-en-un » qui évite de se compliquer la vie pour le choix du maté­riel et pour les réglages, la présence d’un cais­son qui donne sensé­ment de grosses basses très appré­ciées dans les musiques actuelles et la légè­reté des satel­lites qui faci­lite gran­de­ment le montage en hauteur sur pieds. Par ailleurs, les kits 2.1 sont souvent conçus pour un range­ment et un trans­port opti­misé.

Peavey vient placer le TriFlex II dans ce créneau juteux. Révé­la­tion ou juste un produit de plus ?

Un gros machin

C’est dommage que mes esti­mables collègues aient déjà fait la blague du frigo livré au bureau, parce que c’est exac­te­ment ce qui m’est arrivé. Plus préci­sé­ment, ça a commencé par un coup de fil d’un monsieur fort sympa­thique 

"Bonjour, vous êtes bien Machin ?

  • Oui monsieur
  • Je suis monsieur Truc de chez nomd’un­cé­lè­bre­trans­por­teur. Je dois vous livrer un colis en prove­nance de Grande Bretagne. Je voulais savoir si vous aviez un quai de déchar­ge­ment."

Quelques jours plus tard, je rece­vais un « colis » de la taille d’un frigo double porte, au carton élégam­ment cerclé sur une palette. Pour un système compact, c’est assez consé­quent. 

Le concept

Peavey TriFlex II

On l’a dit, le TriFlex II reprend une formule désor­mais clas­sique d’un cais­son de grave conte­nant toute la partie ampli­fi­ca­tion et l’élec­tro­nique (les filtres, des compres­sions). Celui-ci reçoit donc les entrées audio et les sorties à desti­na­tion des satel­lites, les enceintes desti­nées à diffu­ser médiums et aigus et qu’on montera sur pieds.

Ce genre de système a plusieurs avan­tages comme on l’a évoqué en intro, à commen­cer par la taille et surtout le poids restreints des satel­lites. Puisqu’ils n’ont pas à diffu­ser de grave, ils peuvent se conten­ter de haut-parleurs rela­ti­ve­ment petits. Et comme l’am­pli­fi­ca­tion est dans le cais­son, ils sont légers. Ça n’a l’air de rien, mais quand il faut monter les enceintes en haut des trépieds.

Incon­vé­nient : puisqu’il comporte toute l’am­pli­fi­ca­tion en plus d’un haut-parleur de belle taille (ici un 15"), le cais­son est forcé­ment lourd, surtout si l’on veut une fabri­ca­tion de qualité pour qu’il résiste aux inévi­tables outrages de trans­ports perma­nents. 

Côté aspect et fini­tions, l’en­semble est propre, confor­mé­ment au travail habi­tuel de Peavey. On est assez loin de l’en­trée de gamme, tant pour ce qui est de l’as­pect global que des détails. Au rayon de ceux-ci, notez que les satel­lites peuvent être posés au sol incli­nés de 45°. De quoi les utili­ser comme retours en bains de pieds. Si la chose est clas­sique pour les enceintes trois voies, il me semble qu’elle est moins courante sur les systèmes 2.1

Peavey TriFlex II

Pour le trans­port, les satel­lites s’en­castrent dans le cais­son. Tout ceci est ensuite coiffé d’une housse souple munie de poches pour rece­voir les câbles et les pieds (lesquels, contrai­re­ment à ce que laissent penser les photos promo­tion­nelles, ne sont pas four­nis). C’est un régal à trans­por­ter… tant que le sol reste ferme et lisse. Les roulettes, qui auraient pu être d’un diamètre un peu plus grand, roulent parfai­te­ment, même sur le bitume un peu rugueux d’une rue ou d’un parking. Monter l’en­semble par une rampe à l’ar­rière d’un camion ne pose aucun problème à une personne seule. Mais c’est une autre paire de manches en l’ab­sence de rampe lorsqu’il faut porter la bête pour la char­ger à l’ar­rière d’un véhi­cule. Là, il faut vrai­ment mieux être à deux, car le tout fait 66 kg. Tout seul, ça devient vrai­ment diffi­cile et je ne suis pour­tant pas taillé comme une serpillère.

C’est que le cais­son pèse son poids (45 kg) et son encom­bre­ment (71 cm de large) ne favo­rise pas une bonne prise en mains par une personne seule. Ça reste jouable, mais ça se rapproche plus de la corvée. Si vous avez une voiture dont le coffre comporte un seuil et que vous tour­nez seul, je vous recom­mande même d’ou­blier ce produit. Ça ne sera plus la corvée, mais la galère à chaque sortie.  Par ailleurs, l’en­semble cais­son + enceintes dans leur housse est bien trop haut (1,10 m) pour être mis dans un break. Il faut au mini­mum une four­gon­nette (type Kangoo ou autre) ou un mono­space. Bien sur, il suffit de les disso­cier et de les trans­por­ter sans housse, mais le concept perd beau­coup de son inté­rêt. D’au­tant que la surface des satel­lites s’avère assez sensible aux rayures.

À mes yeux, on a ici une sorte de contra­dic­tion dans le concept. De par sa puis­sance, sa nature, son posi­tion­ne­ment en prix et en gamme, le TriFlex II s’adresse plutôt aux petits sono­ri­sa­teurs et disco-mobiles qui tournent seuls. La confi­gu­ra­tion de trans­port est plutôt pensée pour un camion ou une four­gon­nette avec une rampe. Pour peu qu’on puisse rentrer la rampe dans la four­gon­net­te…

En situa­tion

Peavey TriFlex II

L’ins­tal­la­tion ne pose pas de problème parti­cu­lier. Le cais­son se bascule pour être posé sur le flanc et là, encore, le poids et l’er­go­no­mie rendent l’opé­ra­tion un peu lour­dingue pour une personne seule. Mais rien de grave, même si on essayera de trou­ver immé­dia­te­ment le posi­tion­ne­ment idéal du cais­son pour éviter d’avoir à le dépla­cer x fois. Une fois à plat, il est assez encom­brant. Il prend une belle surface au sol car il est assez profond. Dans les petits espaces (comme les bars) où il faut un peu se coller aux murs pour lais­ser de l’es­pace aux clients, cette profon­deur n’est pas négli­geable. Le cais­son prend pratique­ment la surface d’une table de 4 places, ce que risque de ne pas appré­cier tout patron de bar soucieux d’amor­tir par le remplis­sage le coût de votre pres­ta­tion. 

L’ins­tal­la­tion des satel­lites se fait faci­le­ment grâce à leur petite taille et leur légè­reté. Dommage qu’on ne puisse pas les incli­ner vers le bas, ce qui est bien pratique dans certaines confi­gu­ra­tions. On regrette aussi l’ab­sence, dans le cais­son, d’un insert pour un pied « pole » ce qui aurait permis de gagner de la place en cas de besoin en montant un satel­lite au-dessus du cais­son.

Mais ce qui fâche, ce sont les câbles four­nis. Pour joindre cais­son et enceintes, on emploie évidem­ment des Spea­kon. Les câbles sont bien courts, assez fins et les prises font vrai­ment légères au point que je les ai mani­pu­lées avec beau­coup de précau­tion. Prévoyez d’in­ves­tir dans une bonne paire de câbles, de bonne longueur et avec de vraies prises solides.

Peavey TriFlex II

Côté entrées sur le cais­son, on dispose de prises combo XLR-jack et d’en­trées RCA. Bien vu. Sauf que les combos XLR-jack ne m’ont pas inspiré plus confiance que ça. Le bran­che­ment n’était pas « franco » et le jack bran­ché dans une des prises bougeait un peu trop à mon goût. De fait, au cours de la première soirée de test en gran­deur nature (un mix dans un bar), j’ai perdu le canal en ques­tion (il n’y avait donc plus de son d’un côté). Il m’a fallu débran­cher le jack pour me bran­cher en RCA. Même s’il peut toujours arri­ver qu’un produit neuf soit défec­tueux (les garan­ties sont faites pour ça), c’est rageant, le maté­riel qui lâche en soirée. 

Ceci démontre les consé­quences de la recherche de prix bas. Pensez à véri­fier les prises en ques­tion, peut-être à les chan­ger pour de bonnes prises ou à privi­lé­gier le XLR qui reste de toute façon bien plus fiable que le jack en usage quoti­dien. Le prix bas, on le remarque aussi aux potards de réglage qu’on aurait préfé­rés un peu plus fermes. Leur nombre est d’ailleurs très limité : un volume global et un volume de sub. 

Et comment ça sonne ?

Le son est cohé­rent avec l’im­pres­sion lais­sée par la fabri­ca­tion. C’est-à-dire qu’on dispose d’un son très honnête d’en­trée de gamme. C’est correct et propre sans qu’on puisse dire que ça sonne bien.

Pour essayer d’être précis, on est nette­ment au-dessus des produits cheaps genre BST, Kool Sound et autres marques aux watts de gara­giste (pardon aux gara­gistes honnêtes qui nous lisent). Pas de compa­rai­son possible. D’abord la puis­sance est bien là. La projec­tion aussi. Même en pous­sant le volume, le son reste plutôt clair même s’il se dégrade à forte puis­sance. Il a surtout tendance à passer d’as­sez froid à agres­sif.

Car le son de ce système est plutôt froid, voire un peu plat. Il manque pas mal de rondeur et de profon­deur.  Mis face à mes QSC K12, le TriFlex II se prend un sacré vent. C’est surtout en termes de pléni­tude et de présence du son. À côté des K12, le son du TriFlex est tout petit, fin, sans ampleur.

Normal me direz-vous : la paire de K12 coûte à peu près le double du pack TriFlex II. C’est juste­ment un bon élément de compa­rai­son si vous êtes habi­tué aux enceintes de moni­to­ring : on est dans le même rapport de qualité sonore entre TriFlex II et les K12 qu’entre une paire d’en­ceintes de moni­to­ring et une autre deux fois plus chère. Cela vaut aussi côté puis­sance, évidem­ment. Le système TriFlex est censé déli­vrer 1000 W, les K12 1000w… chacune. Même si ce sont des chiffres sur le papier, c’est bien ce qu’on ressent à l’usage.

La surprise vient des basses. Avec un tel cais­son, on pouvait s’at­tendre à ce que le TriFlex réponde présent dans ce domaine. Or, si présence il y a, ça manque de substance. Le bas est plutôt boomy et a tendance à se diluer. Ça envoie du grave, mais sans beau­coup de défi­ni­tion. Et pous­ser le volume du cais­son ne change pas fonda­men­ta­le­ment les choses. Peut-être la puis­sance est-elle un peu juste ? Peavey annonce 500 W de cais­son et 500 W de satel­lites. Dans les spéci­fi­ca­tions détaillées (PDF), on lit que le trans­duc­teur est donné pour 350 W continu et 700 W program et l’ap­pli­ca­tion est de 250 W conti­nus et 500 W en peak. 

Mais je pense qu’on est surtout dans un problème de resti­tu­tion. L’im­pres­sion est surtout d’un manque dans le bas médium. C’est sans doute ce qui enlève à la fois de la défi­ni­tion aux basses et de la rondeur et pas mal de chaleur à l’en­semble du son. Là encore, la lecture des spéci­fi­ca­tions donne une piste. Le cais­son a un range de 40 à 105 Hz (en chambre anéchoïque) et les satel­lites de 88 Hz à 20 kHz. Le Cros­so­ver est à 120 Hz à 24 dB/octave. Sauf erreur de ma part, ça fait déjà un trou entre les 105 Hz du cais­son et les 120 Hz du cros­so­ver. Vu la taille des satel­lites, j’ai du mal à imagi­ner que leur haut-parleur de 10" et l’am­pli­fi­ca­tion de 125 W conti­nus (250 W peak) arrive à diffu­ser avec une puis­sance signi­fi­ca­tive sous la bande des 150 Hz. Tous ces chiffres restent à prendre avec des pincettes, mais corres­pondent assez à mon senti­ment : c’est le rende­ment qui a été privi­lé­gié (Peavey annonce 101 dB sur les satel­lites, mais sur une mesure spéciale de « ½ space »). Quand on pousse le système, on a une faiblesse dans les bas médiums. Un clas­sique sur les systèmes 2.1 peu chers.

Il me sera diffi­cile de compa­rer avec le son d’autres systèmes, la mémoire audi­tive étant ce qu’elle est. Je vais tout de même prendre le risque de dire qu’on est au-delà d’un HK Lucas 600 et pas si loin qu’un Lucas 1000, ce qui très bien vu que celui-ci est nette­ment plus cher. Compa­rai­son à prendre avec beau­coup de pincettes puisque je n’ai pu compa­rer ces systèmes face à face.

Quel(s) usage(s) ?

Il faudra plutôt consa­crer le TriFlex II à de la disco-mobile qu’à la sono­ri­sa­tion de groupes. Le manque de corps du son reste gérable pour des musiques enre­gis­trées et maste­ri­sées, c’est déjà moins évident dans le cas de la sono­ri­sa­tion d’un groupe où il se fait sentir sur les instru­ments large bande comme les guitares et les voix. Si une petite forma­tion devrait passer sans problème, pour une plus impor­tante, la balance risque de ne pas être simple à réali­ser et il vaudra mieux que le bassiste sorte sur son propre ampli. 

Par contre, pour peu qu’elles n’aient pas trop d’autres instru­ments comme guitares et piano qui lui marchent sur les pieds, les voix percent bien et elles seront parfai­te­ment audibles, sinon assez harmo­nieuses (selon le type de voix). Ce qui permet d’uti­li­ser le TriFlex II pour la diffu­sion de speech (confé­rences, salons…). Même si là, le cais­son ne présente pas trop d’in­té­rêt, la possi­bi­lité de cet usage est inté­res­sante pour un loueur ou un sono­ri­sa­teur géné­ra­liste.

Quoi qu’il en soit, Le Triflex reste large­ment utili­sable en toute circons­tance dans des petites salles. 

Conclu­sion

J’avoue que je reste tout de même assez scep­tique sur ce TriFlex. Pour son prix, la puis­sance est plutôt bonne et le son est correct. Je dirais, avec toutes réserves vu que je suis loin d’avoir tout testé dans ce secteur où les produits sont innom­brables, que pour un système 2.1 dans cette gamme de prix, on est plutôt dans le bon, voire dans les meilleurs. Mais il faut s’ac­com­mo­der de nombreux défauts. Au premier rang desquels certaines réserves sur la fiabi­lité.

Le concept « tout-en-un » à priori excellent risque de se heur­ter à la réalité de terrain de beau­coup d’uti­li­sa­teurs poten­tiels. Car pour un trans­port confor­table, il néces­site un four­gon et une rampe. Dans ce cas, il est très facile à mani­pu­ler. Mais pour le loger dans une voiture ou un break, c’est une autre paire de manches. Dans ce cas, une simple paire d’en­ceintes full range sera autre­ment plus facile à caser.

Quelle alter­na­tive autour de 1000 € ? On trou­vera d’autres systèmes 2.1 proba­ble­ment moins bons ou moins puis­sants ou des paires d’en­ceintes full range au meilleur son (à mon goût), mais qui en l’ab­sence de cais­son, ne descen­dront pas aussi bas. 

Reste qu’à titre person­nel, pour un tel budget, je choi­si­rais éven­tuel­le­ment moins puis­sant, mais avec un meilleur son (car un bon son néces­site moins de volume), surtout pour avoir du bas médium, quitte à sacri­fier de l’ex­trême grave.

Points forts
  • bon rapport puissance / prix
  • qualité sonore correcte
  • système tout-en-un bien fichu si vous avez un fourgon et une rampe
  • utilisable comme retour
Points faibles
  • son manquant de plénitude (faiblesse dans le bas médium).
  • qualité des prises et des câbles fournis
  • encombrement du caisson

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre