Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
48 réactions

Petite histoire des enregistreurs audio

Chronologie des outils d'enregistrement audio

Après nous être intéressés à la pièce et au système d'écoute de notre home Studio, il est temps de nous pencher sur le cœur même de notre installation : le dispositif d’enregistrement qui a priori ne sera rien d’autre qu’un ordinateur… ou pas ?

Petite histoire des enregistreurs audio : Chronologie des outils d'enregistrement audio
Accéder à un autre article de la série...

Ne l’ou­blions pas : la voca­tion première d’un studio d’en­re­gis­tre­ment ou d’un home studio, c’est d’en­re­gis­trer. Et c’est la présence du maté­riel d’en­re­gis­tre­ment qui le distingue d’un simple studio de répé­ti­tion. On peut donc bien parler du coeur du studio en dési­gnant ce dispo­si­tif, ou plutôt de cerveau si l’on consi­dère que c’est lui qui va permettre de garder en mémoire ce qui s’y produit et d’éta­blir un lien entre les diffé­rents organes senso­riels du studio, de l’oreille du micro à la bouche de l’en­ceinte. 

S’in­té­res­ser à l’en­re­gis­treur, c’est en outre s’in­té­res­ser au support d’en­re­gis­tre­ment qu’il utilise, sachant que l’un comme l’autre ont évolué au fil des décen­nies et qu’ils jouent non seule­ment sur la qualité de l’en­re­gis­tre­ment, sa fidé­lité au phéno­mène acous­tique qu’on enre­gistre (son synthé­tique, opéra, allo­cu­tion ou chant d’oi­seau, peu impor­te…) mais aussi sa péren­nité, c’est à dire sa capa­cité à ne pas dégra­der l’in­for­ma­tion au fil du temps, à conser­ver son inté­grité. Compre­nez en effet que si l’im­pri­me­rie a boule­versé le monde au XVe siècle, elle le doit autant à l’in­ven­tion de la presse qu’au perfec­tion­ne­ment des encres, du papier ou de la typo­gra­phie. Avec l’en­re­gis­tre­ment né quelques siècles plus tard, c’est la même chose, ce que nous allons de suite détailler en tour­nant quelques pages d’his­toire. 

Les premiers enre­gis­treurs méca­niques

Cette dernière commen­cera par une chan­son que vous connais­sez tous :

00:0000:00

martinvilleRéalisé le 9 avril 1860, cet enre­gis­tre­ment d’Au clair de la lune est le plus vieil enre­gis­tre­ment d’une voix humaine que nous connais­sions et il est l’oeuvre d’Édouard-Léon Scott de Martin­ville (dont c’est proba­ble­ment la voix), inven­teur du phonau­to­graphe qui n’est ni plus ni moins que le premier enre­gis­treur audio au monde.

phonautographereplicaFaisant l’objet d’un dépot de brevet daté du 25 mars 1857, l’ap­pa­reil est consti­tué d’un pavillon ampli­fiant les vibra­tions sonores et les propa­geant à un diaphragme qui les propage à un stylet. Ce dernier grave alors les oscil­la­tions captées sur une feuille de papier enduite de noir de fumée et enrou­lée autour d’un cylindre en rota­tion. L’idée est abso­lu­ment géniale mais déçoit son inven­teur à double titre : d’abord parce qu’il n’a jamais pu entendre le son qu’il avait enre­gis­tré (ce n’est que récem­ment, après un minu­tieux travail de restau­ra­tion réalisé avec des outils infor­ma­tiques, que la chose fut rendue possible), ensuite parce que ce typo­graphe espé­rait pouvoir se servir de son inven­tion pour trans­for­mer la parole en texte !

Qu’im­porte, plus de 20 ans avant l’in­ven­tion de Thomas Edison qu’on crédite souvent à tort d’avoir réalisé le premier enre­gis­treur, Martin­ville est le premier home studiste de l’his­toire.

charlescrosAvant de parler d’Edi­son, on serait bien avisé de mention­ner un autre grand homme français, le poète Charles Cros, qui adresse le 30 avril 1877 un mémoire à l’Aca­dé­mie des sciences dans lequel il décrit le paléo­phone, un appa­reil qui, par le truche­ment d’une membrane et d’un stylet, parvien­drait à graver des vibra­tions acous­tiques dans un cylindre de métal, et qui, par le système inverse, permet­trait de relire le son enre­gis­tré. Aucune preuve n’at­teste que Charles Cros ait pu construire un proto­type de son inven­tion, bien que son ami Alphonse Allais assure avoir entendu des sons joués par le paléo­phone bien avant l’in­ven­tion d’Edi­son qui, vrai­sem­bla­ble­ment, ne savait rien des travaux de Charles Cros.

edison phonographeL’amé­ri­cain demeure ainsi le plus souvent crédité comme inven­teur offi­ciel de l’en­re­gis­tre­ment avec son phono­graphe commer­cia­lisé dès 1877, sachant que ce qui motive Edison n’est pas spécia­le­ment la préser­va­tion de quelque patri­moine audio que ce soit mais bien plutôt le fait de pouvoir enre­gis­trer des ordres bour­siers. Plus passionné d’ailleurs par l’élec­tri­cité que par l’au­dio (ce qui le pous­sera d’ailleurs à créer la chaise élec­trique (!) pour prou­ver la supé­rio­rité du courant continu face au courant alter­na­tif de Nico­las Tesla), il lais­sera ainsi à d’autres le soin de perfec­tion­ner les tech­niques et outils servant à l’en­re­gis­tre­ment. Grand bien lui fasse !

Du gramo­phone à l’élec­tro­phone

berlinerVien­dra ainsi Emile Berli­ner, suggé­rant de passer du cylindre au disque de métal puis de cire, et inven­tant de ce fait le gramo­phone qui fut commer­cia­lisé dès 1893. À ce stade, les procé­dés d’en­re­gis­tre­ments comme de lecture sont encore inté­gra­le­ment méca­niques mais l’élec­tri­cité déjà utili­sée depuis belle lurette dans la télé­pho­nie et la télé­gra­phie ne tarde pas à se mêler de tout cela, permet­tant d’une part d’am­pli­fier le signal capté par un trans­duc­teur et donc d’in­ten­si­fier les vibra­tion du stylet gravant le support, mais aussi d’as­su­rer la rota­tion du disque via un moteur (n’ou­blions pas qu’avec les premier gramo­phones, il fallait action­ner une mani­velle pour faire tour­ner le disque). De l’ère du gramo­phone, on passera ainsi dans les années 50 à l’ère de l’élec­tro­phone, plus souvent dési­gné sous le nom de tourne-disque ou de turn­table par les anglo­phones, et les fameux 78 tours par minute de céder la place aux 33 tours des albums et aux 45 tours des singles.

Si les micro­phones, les ampli­fi­ca­teurs et les graveurs progressent, les supports ne sont effec­ti­ve­ment pas en reste et c’est en 1948 qu’ap­pa­raî­tra le disque vinyle qui se montre autre­ment plus résis­tant que les premiers disques, ce qui ralen­tit signi­fi­ca­ti­ve­ment la dégra­da­tion des sillons qui y sont gravés. Rappe­lons-le en effet, même de manière micro­sco­pique, la pointe char­gée de lire le sillon abîme le support à chaque lecture et dégrade ainsi son contenu, sachant que le degré d’usure est très lié au maté­riau dans lequel est fabriquée cette pointe (autre­fois en saphir, puis en diamant… ou en métal comme sur les mange-disques, ce qu’il y a de mieux pour flin­guer vite fait bien fait un vinyle).

Magnéto Serge !

fritzpfleumerLe vinyle est parfait pour la commer­cia­li­sa­tion en masse d’en­re­gis­tre­ments, mais cela fait déjà plusieurs années que certains profes­sion­nels de l’au­dio enre­gistrent sur bandes magné­tiques, qui présentent quan­tité d’avan­tages par rapport aux disques : le support enre­gistre le son avec une qualité homo­gène (il faut savoir que sur un disque, la qualité audio est moins bonne à mesure qu’on se rapproche du centre), mais il est surtout réins­cri­prible et modi­fiable : on peut couper et coller des portions de bandes, ce qui ouvre la porte au montage et va dras­tique­ment chan­ger la façon dont on produit un album pour les tech­ni­ciens du son, mais va aussi offrir bien des possi­bi­li­tés nouvelles aux artistes.

Tout cela nait dans le sillage d’une idée émise dès 1877 par l’in­gé­nieur améri­cain Ober­lin Smith et mise en pratique en 1898 par Valde­mar Poul­sen avec son Télé­gra­phone qui enre­gistre sur bande de fer souple. L’en­re­gis­tre­ment sur bande magné­tique tel qu’on le connait n’ar­rive toute­fois vrai­ment qu’en 1928 où l’al­le­mand Fritz Pfleu­mer, employé d’un fabri­cant de tabac, invente le père de tous les magné­to­phones en recou­vrant de poudre de fer une bande de papier à ciga­rettes. AEG rachète le brevet et perfec­tionne cette bande rudi­men­taire en utili­sant de l’acé­tate, du carbo­nyle et dès 1939 de l’oxyde de fer.

Bing Crosby APEXParal­lè­le­ment à ces recherches qui seront mis à profit par Hitler dont de nombreux discours radio­pho­niques étaient préa­la­ble­ment enre­gis­trés, la société travaille alors sur un magné­to­phone à double tête pour enre­gis­trer deux pistes simul­ta­né­ment et commence les enre­gis­tre­ments stéréo­pho­niques dès 1942. Dési­reux d’uti­li­ser cette tech­no­lo­gie très inté­res­sante pour monter ses émis­sions, Bing Crosby importe l’in­ven­tion aux États-Unis que la jeune société Ampex ne tarde pas à copier tandis qu’un guita­riste proche de Crosby, un certain Les Paul, monte son propre studio dans son garage pour faire des expé­riences avec les magné­to­phones.

LesPaul8TrackCe home studiste avant l’heure fait quan­tité d’ex­pé­rience avec les bandes et perfec­tionne une tech­nique d’en­re­gis­tre­ment multi­piste qu’il avait déjà essayé dès les années 30 avec des disques d’acé­tate, enre­gis­trant un premier disque, puis se réen­re­gis­trant en jouant par dessus le disque en ques­tion.

Inutile de dire que l’ar­ri­vée des magné­to­phones révo­lu­tionne son idée et c’est d’ailleurs en colla­bo­ra­tion avec lui et pour lui que Ross Snyder d’Am­pex met au point le premier magné­to­phone 8 pistes sur bandes de 1 pouces baptisé The Octo­pus. Nous sommes alors en 1957 et l’en­re­gis­tre­ment sur bande magné­tique ne va cesser de progres­ser, accou­chant même d’un support de masse inventé par Philips en 1963 : la musi­cas­sette plus couram­ment appe­lée cassette, un support si compact et résis­tant qu’il ouvre grand les voix à deux nouveaux phéno­mène : l’écoute nomade via Sony qui invente le Walk­man, premier bala­deur, en 1982, mais aussi les prémices du pira­tage pour le grand public. Après les platines cassettes et autres radio-cassettes permet­tant d’en­re­gis­trer la radio comme les disques, on dispo­sera en effet bien­tôt de platines double-cassettes permet­tant la dupli­ca­tion, et l’in­dus­trie du disque de commen­cer à grin­cer des dents tandis que l’homme de la rue goûte au plai­sir de se faire des compils sur mesu­re…

tascamportastudioSi les profes­sion­nels de l’au­dio travaillent désor­mais tous sur magné­to­phone à bandes multi­pistes, c’est la marque Tascam qui, en 1979, a le premier l’idée d’uti­li­ser la cassette pour réali­ser le Portas­tu­dio, le tout premier enre­gis­treur multi­piste grand public. L’idée est simple : en utili­sant simul­ta­né­ment les deux pistes stéréo de chaque face de la cassette grâce à quatre tête de lecture, on peut ainsi dispo­ser de 4 pistes. Inutile de dire que c’est une vraie révo­lu­tion pour la démo­cra­ti­sa­tion du home studio, d’au­tant qu’en utili­sant des cassettes vidéos, certains appa­reils vont même permettre d’en­re­gis­trer 8 pistes par la suite.

La révo­lu­tion numé­rique

alec harley reevesjpgUne autre révo­lu­tion, bien plus grande encore, a déjà commencé depuis long­temps mais attend son heure pour boule­ver­ser le marché : l’en­re­gis­tre­ment numé­rique. L’idée germe dans le cerveau de l’in­gé­nieur en télé­pho­nie Alec Harley Reeves qui invente dès 1938 la tech­nique sur laquelle repose le format PCM (signi­fiant Pulse Code Modu­la­tion qui est la base des formats WAV et AIFF que nous connais­sons). Dès qu’il devient possible, le stockage des données numé­riques se fait alors sur bande et dans une réso­lu­tion qui n’a rien de propice à la musique mais la tech­no­lo­gie conti­nue d’évo­luer : James Russell invente en 1970 la tech­no­lo­gie opto-numé­rique qui sera à l’ori­gine du CD, Denon invente le premier 8 pistes travaillant en 13 bits / 47,25 kHz en 72, Sound­stream atteind les 16 bits en 76 et l’on ne tarde pas à procé­der aux premiers enre­gis­tre­ment commer­ciaux avec des artistes comme Ry Cooder, Stevie Wonder ou Chris­to­pher Cross.

Informatique musicale : brothersinarmsCe n’est toute­fois qu’en 1982 que le numé­rique explose avec l’ar­ri­vée du CD co-présenté par Philips et Sony, qui annonce la mort prochaine du vinyle et de la cassette pour le grand public. Les premiers albums parus sont la Sympho­nie Alpestre de Strauss diri­gée par Karajan et The Visi­tors d’ABBA, mais c’est réel­le­ment avec l’énorme succès de Brothers in Arms de Dire Straits que le grand public va casser sa tire­lire pour s’équi­per d’un lecteur CD. Au dos de l’al­bum, on peut lire le sigle DDD, signi­fiant que l’al­bum a été enre­gis­tré, mixé et maste­risé en numé­rique (Digi­tal) : une première !

protools1En paral­lèle de tout cela, chez les profes­sion­nels, les conver­tis­seurs comme les supports ne cessent d’évo­luer : Sony propose le DAT (Digi­tal Audio Tape) en 1987, Alesis l’ADAT (Alesis Digi­tal Audio Tape) en 1991 et l’in­for­ma­tique ne tarde pas à tendre ses disques durs inven­tés par IBM (il est amusant de voir que l’on repasse de la bande à un disque, d’un support optique à un support magné­tique) pour récol­ter les précieuses données. C’est ainsi que Crea­tion Tech­no­lo­gies présente dès 1993 un rack capable d’en­re­gis­trer 24 pistes en 16 bits / 48 kHz sur un disque dur, alors que depuis 1991, un petit logi­ciel du nom de Pro Tools propose d’en­re­gis­trer 4 pistes en audio, peu de temps après le DECK de la société OSC, premier enre­gis­treur multi­piste logi­ciel de l’his­toire. Pendant ce temps-là, le monde de l’in­for­ma­tique utili­sant égale­ment le CD comme support (on parle alors de CD-ROM) ne tarde pas à démo­cra­ti­ser les graveurs de CD qui cotoie­ront un temps le support Mini­Disc de Sony avant de céder la place aux graveurs de DVD puis de Blu-Ray.

Mais l’ave­nir n’est déjà plus dans ces tech­no­lo­gies de disques optiques et malgré le lance­ment du Super Audio CD et du DVD audio qui, en dépit de réelles amélio­ra­tions, ne rencontrent guère de succès car il faut de nouveau rache­ter un équi­pe­ment pour les lire, c’est l’ins­ti­tut Fraun­ho­fer-Gesell­schaft qui change la donne du support en mettant au point un format de compres­sion audio destruc­tif, c’est à dire que des infor­ma­tions jugées inutiles sont suppri­mées du fichier pour réduire sa taille (le bas du spectre est passé en mono, on supprime les hautes fréquences que la majo­rité des gens n’en­tendent pas, etc.).

Informatique musicale : rioLe MP3 est né, bien­tôt suivi par l’OGG Vorbis, l’AAC ou le WMA et s’il est para­doxa­le­ment le premier format à propo­ser une régres­sion en termes de qualité, s’il ne change rien à la façon dont est enre­gis­trée la musique en studio qui passe désor­mais dans la quasi-tota­lité des cas par un ordi­na­teur, il n’en révo­lu­tionne pas moins les usages en accom­pa­gnant le déploie­ment d’In­ter­net. Deux consé­quences à cela : le déve­lop­pe­ment du pira­tage à un niveau jamais atteint jusqu’alors par le truche­ment de site illé­gaux ou de logi­ciels de partage en Peer-to-Peer (Naps­ter, eMule, eDon­key, Lime­Wire, etc.), et la géné­ra­li­sa­tion de l’écoute nomade. Dans le sillage d’Ei­ger Labs et de son MPman, premier balla­deur MP3 de l’his­toire, des firmes comme Rio, Crea­tive Labs ou Archos déve­loppent le marché jusqu’à ce que la force marke­ting d’Apple mettre tout le monde d’ac­cord avec l’iPod et que les smart­phones prennent le relai.

Les supports infor­ma­tiques comme le disque dur, les clés USB, les cartes SD ou, plus tard, les disques SSD, remplacent alors progres­si­ve­ment le CD bien parti pour s’éva­nouir dans la nébu­leuse d’In­ter­net. Si ce sont toujours sur des disques durs que l’on enre­gistre puis stocke la musique, elle s’achète désor­mais en déma­té­ria­lié sur iTunes ou Amazon et se consomme de plus en plus en strea­ming, via Inter­net, que ce soit sur Youtube, Deezer ou Spotify. On passe ainsi d’une écono­mie de bien, basé sur la posses­sion, à une écono­mie de service, basée sur l’abon­ne­ment. À l’heure où ces lignes sont écrites, Apple envi­sage déjà de ne plus vendre de musique déma­té­ria­li­sée pour ne garder que son offre de strea­ming.

La morale de l’His­toire

Oui, je sais : je vous avais parlé de quelques pages d’his­toire et vous avez l’im­pres­sion de vous être fait coin­cer par Stephane Berne vous contant la généa­lo­gie de la famille de Wind­sor. Ce long déve­lop­pe­ment n’aura pour­tant pas été inutile car il permet de comprendre deux choses.

La première, c’est que les tech­no­lo­gies d’en­re­gis­tre­ment comme de support ne cessent d’évo­luer et que l’une chasse l’autre jusqu’à l’ex­ter­mi­ner commer­cia­le­ment : vous aurez ainsi toutes les peines du monde à trou­ver le dernier album de Beyoncé sur rouleau de cire ou cassette (et bien­tôt sur CD), et si demain, on se met à utili­ser l’ADN humain comme support de stockage (oui, oui, des recherches sont conduites là-dessus) pour y enre­gis­trer non pas des ondes sonores pour nos oreilles mais des stimuli adres­sés direc­te­ment aux neurones de notre cerveau (là, j’avoue que cela demeure pour l’heure de la science fiction), alors toutes les tech­no­lo­gies actuelles seront balayées à leur tour.

La seconde, c’est que nous sommes actuel­le­ment en pleine ère numé­rique, l’or­di­na­teur (et ses déri­vés les smart­phones, balla­deurs numé­riques, tablettes, box télé, etc.) étant devenu omni­pré­sent chez ceux qui produisent la musique comme chez ceux qui la consomment.

« C’est archi faux ! » me rétorque­ront certains car on assiste ces dernières années à un « grand » retour du vinyle chez les consom­ma­teurs, tandis que certains artistes et tech­ni­ciens ne jurent toujours que par l’en­re­gis­tre­ment analo­gique sur les bons vieux magné­to­phones à bandes, Jack White et Lenny Kravitz en tête. Alors, l’en­re­gis­treur qui sera le coeur de votre home studio : analo­gique ou numé­rique, du coup ?

Je pour­rais aisé­ment vous faire une réponse péremp­toire en faveur de l’or­di­na­teur et du numé­rique au seul argu­ment impa­rable que, de toutes façons, les enre­gis­treurs analo­giques multi­pistes ne sont plus fabriqués depuis long­temps, et que les coûts cumu­lés d’un vieux magné­to­phone, de son entre­tien et de ses consom­mables en font une très mauvaise affaire pour un home studiste. Je pour­rais même enfon­cer le clou en souli­gnant que la distri­bu­tion de la musique se fait désor­mais dans son écra­sante majo­rité en numé­rique, de sorte que même Jack et Lenny, doivent finir par numé­ri­ser leurs produc­tions s’ils souhaient en vivre. Je pour­rais encore souli­gner que depuis plus de 30 ans, la quasi-tota­lité des disques sont enre­gis­trés en numé­rique et que cela ne gêne en rien les musi­ciens comme les tech­ni­ciens qui bossent avec eux pour nous pondre des chef-d’oeu­vres…

Mais parce que nous aurons fréquem­ment à reve­nir sur cette riva­lité entre analo­gique et numé­rique au cours de nos prochains articles sur le home studio et qu’Au­dio­fan­zine n’est pas du genre à recu­ler devant l’obs­tacle, nous allons passer du livre d’his­toire à celui des sciences et tech­no­lo­gies. Sortez les pop corns, car nous abor­de­rons la prochaine fois le premier sujet chaud de cette série d’ar­ticle : analo­gique vs numé­rique du point de vue de l’en­re­gis­tre­ment.

← Article précédent dans la série :
Guide d'achat des casques pour le studio
Article suivant dans la série :
Enregistrement analogique Vs numérique →
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre