Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Native Instruments Reaktor 6
Photos
1/79

Test du Native Instruments Reaktor 6

Test écrit
76 réactions
New 6 And The Blocks
8/10
Partager cet article

Voilà donc la sixième version du logiciel phare de Native Instruments, Reaktor. Comme à chaque incrémentation, l’éditeur y ajoute de nombreuses fonctions et améliorations. Ici, l’utilisateur pourra bénéficier des apports d’autres synthés, eux-mêmes issus de Reaktor. Une boucle bouclée ? Revue de détails.

Lorsque Native propose en 1996 Gene­ra­tor, l’an­cêtre de Reak­tor, il n’est pas sûr que l’édi­teur ait tout de suite imaginé la suite de l’aven­ture de son envi­ron­ne­ment de synthèse modu­laire. Pour­tant, dès Reak­tor 2 (1999), sa compa­ti­bi­lité Windows/Mac, et les diffé­rents formats de plug-ins inclus, les posses­seurs du logi­ciel se lancent dans la fabri­ca­tion de synthé­ti­seurs, effets, boîtes à rythmes et autres construc­tions créa­tives résul­tant rapi­de­ment en l’une des plus grosses biblio­thèques exis­tantes pour un logi­ciel donné, et les déve­lop­peurs maison (et certains externes à Native Instru­ments) vont s’en donner à cœur joie en propo­sant de très nombreux produits conçus dans le logi­ciel.

D’au­tant qu’au fil des versions, les modules, les fonc­tion­na­li­tés, la trans­ver­sa­lité complète inter-plate­forme, voire une remise en forme du moteur audio (Reak­tor 3, 2001), ou l’in­clu­sion d’un nouveau niveau de profon­deur de program­ma­tion (la Core Tech­no­logy et les modules Core Cell dans Reak­tor 5, 2005) offrent des possi­bi­li­tés sans cesse renou­ve­lées.

Bien sûr, l’ou­til de Native n’est pas le seul envi­ron­ne­ment permet­tant de créer des outils de synthèse (au sens très large du terme), et les Max/MSP ou Pure Data ont leurs ardents défen­seurs (le premier béné­fi­ciant aussi d’un engoue­ment suscité par la très grande réus­site commer­ciale de Live d’Able­ton, puisqu’une version exclu­sive est offerte avec le logi­ciel), et nombreux sont les produc­teurs de synthés et modules pour PC utili­sant SynthE­dit (sorti lui aussi en 1999) et Synth­Ma­ker, deux envi­ron­ne­ments permet­tant d’ex­por­ter direc­te­ment des plugs VST. Il ne faut pas oublier non plus l’an­cêtre Super­Col­li­der (1996, dont le créa­teur James McCart­ney est main­te­nant au sein de l’équipe Apple CoreAu­dio), voire, dans une certaine mesure, l’ex­cellent Tass­man de Applied Acous­tics Systems (lui aussi à l’ori­gine des nombreux instru­ments de son éditeur) et même Usine Holly­hock II, qui, sous son orien­ta­tion plus parti­cu­liè­re­ment scénique, permet aussi des assem­blages de modules inté­res­sants. La liste n’est bien évidem­ment pas exhaus­ti­ve…

Et voilà que dix ans après la sortie de la version précé­dente (cinq ans, si l’on prend en compte la « demie » version, 5.5, présen­tée en 2010) arrive la sixième incar­na­tion du logi­ciel, avec comme d’ha­bi­tude son lot d’in­no­va­tions. Quelles sont-elles ?

Intro­du­cing Native Instru­ments Reak­tor 6

La première chose qui frappe, c’est au moment de sortir le porte-monnaie : la baisse de prix est spec­ta­cu­laire, puisque l’on passe de 500 euros (à l’époque) néces­saires pour obte­nir la version 5, à 199 euros pour la version 6 complète, et 99 pour la mise à jour ! C’est la première (très) bonne nouvelle. Non négli­geable non plus, les posses­seurs d’un clavier Komplete Kontrol S peuvent s’of­frir Reak­tor 6 au tarif de la mise à jour. L’édi­teur gâte ses utili­sa­teurs.

Machine de test

MacBook Pro i7
MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.10.5
Native Instru­ments Reak­tor 6
Logic Pro X 10.2

On se rend chez Native pour télé­char­ger le Reak­tor 6 Bundle Down­loa­der, gestion­naire de télé­char­ge­ment dispo­nible pour Mac et PC, qui se char­gera de rapa­trier quatre instal­leurs diffé­rents (.iso, l’en­semble pèse à peu près 850 Mo). Les paquets contiennent respec­ti­ve­ment les données pour le Service Center et les diffé­rentes EULA (Reak­tor Bundle), l’ap­pli­ca­tion, les plugs, le Service Center, la biblio­thèque parta­gée Rex (Reak­tor 6), les diffé­rents Blocks (Reak­tor Blocks, une des grosses nouveau­tés de cette version) et les diffé­rents Ensembles, instru­ments et effets (Reak­tor Factory Library). L’édi­teur four­nit aussi les modules (Ensembles, Instru­ments et Macros) des précé­dents Reak­tor, en remon­tant jusqu’à la version 3 du logi­ciel, merci.

Instal­la­tion puis auto­ri­sa­tion clas­siques via le Service Center, rien à signa­ler, Reak­tor aussi­tôt validé, aussi­tôt utili­sable comme appli­ca­tion auto­nome ou comme plug au sein de n’im­porte quelle appli­ca­tion compa­tible (des STAN aux divers hôtes comme Mains­tage ou Blue Cat’s Patch­work).

Back On The Blocks ?

Native Instruments Reaktor 6

Première amélio­ra­tion appré­ciable, on peut redi­men­sion­ner à loisir la fenêtre de l’ap­pli­ca­tion, hori­zon­ta­le­ment ET verti­ca­le­ment même avec le Brow­ser visible, les posses­seurs de portables en sauront gré à l’édi­teur. Expé­ri­men­tant en ce moment le passage d’un écran 15 pouces à un 13 pouces, et les compa­rai­sons devant être faites entre Reak­tor 5 et Reak­tor 6, le gain en ergo­no­mie pratique et visuelle est sans conteste en faveur de la dernière version. D’au­tant que sa refonte graphique est assez complète, jusques et y compris au niveau de l’édi­tion, avec notam­ment un système de couleurs pour les câbles suivant leur desti­na­tion/fonc­tion et un code couleur diffé­rent pour les modules en mode Struc­ture.

Ces derniers offrent main­te­nant deux possi­bi­li­tés d’af­fi­chage (icônes, champs de texte plus grands, etc.). Les câbles peuvent aussi être enrou­lés, et regrou­pés pour être ensuite écla­tés lors du bran­che­ment dans le module cible (la fonc­tion s’ap­pelle Bundles). L’en­semble, plus tenu et cohé­rent, est une belle réus­site graphique, d’au­tant que l’on ne perd aucune des façons de se servir du, ou d’abor­der le, logi­ciel. Bien entendu, une simple refonte ne suffi­rait pas à la satis­fac­tion des utili­sa­teurs (rappe­lons-le, dix ans ont passé depuis la version 5). Mais avant d’al­ler plus loin, un petit réca­pi­tu­la­tif du fonc­tion­ne­ment de la bête s’im­pose.

Native Instruments Reaktor 6

Tout en haut de l’échelle (donc le plus grand consti­tuant divi­sible), Reak­tor propose les Elements. On l’ou­blie un peu souvent, car on a tendance à simple­ment les prendre pour des instru­ments, mais les Ensembles peuvent être compo­sés de plusieurs instru­ments, ce qui permet une utili­sa­tion multi­ca­nal et multi­tim­brale. Ensuite l’Ins­tru­ment lui-même est consti­tué de Modules, que l’on assemble et connecte dans la fenêtre Struc­ture (il faut être en mode Edit). Les Modules peuvent être regrou­pés en Macros, afin de propo­ser une struc­ture, un fonc­tion­ne­ment pré-câblé (des effets, des géné­ra­teurs de forme dyna­mique, des oscil­los complexes, etc.). Cette archi­tec­ture, héri­tée des versions précé­dentes de Reak­tor, est depuis la version 5, regrou­pée sous la famille Primary Struc­tures. Car l’ar­ri­vée au sein de Native de Vadim Zava­li­shin (lui-même créa­teur d’un système de synthèse modu­laire équi­valent, nommé Sync Modu­lar, et dont on a déjà parlé lors des tests du Diva d’u-He et de l’Oxium de Xils-Labs, ainsi que dans les forum liés) a permis de rajou­ter la nouvelle couche de program­ma­tion, Core Struc­tures, conte­nant Core Cells, Core Macros et Core Modules, qui permet de rentrer dans la concep­tion même des éléments d’un synthé (au lieu de prendre un oscil­la­teur dans la biblio­thèque, on va le « fabriquer » entiè­re­ment. Cette nouvelle couche extrê­me­ment puis­sante demande en revanche de plus amples connais­sances (docs et tuto­riaux sont four­nis par Native) sous peine de se retrou­ver errant dans les fonc­tions DSP comme une âme en peine…

Native Instruments Reaktor 6

Cette richesse et la complexité en décou­lant ont pu faire peur à de nombreux utili­sa­teurs. Comme pour les rassu­rer, Native propose avec les Blocks un système rele­vant beau­coup plus du synthé modu­laire clas­sique, avec retour à une forme graphique plus ergo­no­mique, notam­ment pour les débu­tants ou les musi­ciens dési­rant conce­voir un synthé ou effet à base de modules « simples ». Là encore, les propo­si­tions sont très nombreuses, acces­sibles dans le menu Library>Reak­tor Blocks une fois que l’on bascule en mode Edit. Huit dossiers regroupent les diffé­rents modules utili­sables, et c’est avec surprise (mais avec plai­sir !) que l’on trouve Driver (la combi­nai­son filtre/distor­sion très effi­cace, dispo­nible en plug séparé), un dossier Monark propo­sant les oscil­la­teurs, filtre et géné­ra­teur de forme dyna­mique de l’ins­tru­ment mis en vente en 2013, ainsi qu’un dossier Rounds incluant les deux effets de l’ori­gi­nal synthé paru avec la Komplete 9.

D’autres modules (ici compris comme éléments complets d’un synthé modu­laire) sont four­nis, d’abord dans le dossier Bento, avec oscillo, filtre, ampli, modu­la­teurs, etc. Le dossier Boutique offre des modules plus travaillés, un double filtre à variable d’état et deux oscil­la­teurs offrant plusieurs formes d’ondes simul­ta­nées (donc l’Osc 5, avec sélec­tion de la forme d’onde indé­pen­dante pour chaque hauteur, idéal pour toute sono­rité simple­ment addi­tive, comme un orgue par exemple), Modern propose Comb, un filtre en peigne, et Paul Filter, filtre coupe-haut réso­nant multi­pente (tous deux dotés de FM). Digi­log regroupe Quan­ti­zer et Clock Divi­der, respec­ti­ve­ment un effet d’as­si­gna­tion de Pitch basé sur celui entrant (bien­ve­nues les gammes perso) et un divi­seur d’hor­loge se basant sur celle entrante, avec six sous-divi­sions indé­pen­dantes (avec réglage de 1 à 64), garantes de poly­rythmes inté­res­sants. Enfin, Utility permet d’in­sé­rer divers outils de moni­to­ring ou de commandes, comme un bel Oscil­lo­scope, un moni­teur de note entrante, un autre de trig­ger, un mixeur de signaux CV, un indi­ca­teur de signal de sortie, un mixer quatre canaux plus géné­ral, etc.

Native Instruments Reaktor 6

On glisse les modules dans la fenêtre Struc­ture (Edit) et il suffit de patcher les connexions l’une à l’autre dans la plus pure tradi­tion modu­laire. Le rappel des inter­faces au sein de la fenêtre d’édi­tion est agréable, on garde l’idée d’un module recon­nais­sable avec ses diffé­rentes entrées/sorties. On pourra regret­ter par contre les limites en termes de modu­la­tion, deux Bus pouvant se révé­ler insuf­fi­sants quand on commence à rentrer dans les détails expres­sifs. Car même s’ils offrent deux modu­la­tions bipo­laires indé­pen­dantes par para­mètre, on peut très bien vouloir plus (vélo­cité, géné­ra­teur de forme dyna­mique, mod wheel et after­touch sur un filtre, ça peut être quelque chose d’as­sez courant, par exemple). Mais à bidouiller, tritu­rer, câbler, décâ­bler et essayer toutes sortes de confi­gu­ra­tion, on constate la puis­sance et l’im­pres­sion­nante sono­rité de la nouvelle version (atten­tion au CPU…).

Les nouveaux synthés four­nis dans la biblio­thèque d’usine utili­sant les nouveaux Blocks sont à ce titre très parlants : Drive, le bien nommé, permet des sons écra­sants d’épais­seur, de grain, le Monark Micro est très impres­sion­nant malgré ses possi­bi­li­tés réduites (on peut penser à des décli­nai­sons d’un Phatty, par exemple). Quadra­po­lis est un magni­fique géné­ra­teur de sons séquen­cés/évolu­tifs, exploi­tant quatre 8 Steps (séquen­ceur pas-à-pas pilo­tant indé­pen­dam­ment et simul­ta­né­ment hauteur, glide, envoi de valeurs de vélo­cité et gate (on pour­rait penser à des fonc­tions implé­men­tées dans Rounds) reliés à quatre oscil­los (un de chaque type dispo­nible) avec Clock Divi­der, délai, réverbe, etc.

Seul reproche graphique à l’égard de ces Blocks, l’im­pos­si­bi­lité de les redi­men­sion­ner dans l’af­fi­chage Panel, avis aux posses­seurs de petits écrans qui ne permet­tront pas d’af­fi­cher la tota­lité des plus grosses réali­sa­tions modu­laires.

Bilan

Un des prin­ci­paux reproches faits à Reak­tor au fur et à mesure de son évolu­tion (6 et les cités) était sa complexi­fi­ca­tion progres­sive. Cela peut se comprendre, mais on ne peut raison­na­ble­ment repro­cher à un envi­ron­ne­ment de program­ma­tion d’of­frir toujours plus de possi­bi­li­tés, notam­ment l’ac­cès au plus bas niveau de créa­tion de modules. Mais Native semble avoir trouvé la solu­tion pour répondre à ce reproche, en ajou­tant les Blocks, qui permettent une approche modu­laire plus simple, voire ludique. Le design est réussi, et les modules issus de synthés récents (eux-mêmes issus de Reak­tor, la boucle est bouclée) sont un apport de luxe, qui offrent de nouvelles dimen­sions et pers­pec­tives sonores.

Reak­tor 6 n’est assu­ré­ment pas une avan­cée aussi impor­tante que la version précé­dente, mais la présence de modules de synthèse issus des derniers instru­ments signés Native, ainsi que l’ap­proche modu­laire immé­diate offerte par les Blocks est un plus indé­niable, et l’on aura tout inté­rêt, vu le tarif de la mise à jour, à passer à cette nouvelle version, qui promet de nombreuses heures de concep­tion. La commu­nauté a d’ailleurs très vite réagi, les nombreux instru­ments, Ensembles et Blocks s’ajou­tant tous les jours à la base déjà très four­nie héber­gée par l’édi­teur en attestent. Et nul doute que d’autres bombes comme Monark, Kontour ou Mole­ku­lar ne vont pas tarder à poin­ter leur nez…

  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6
  • Native Instruments Reaktor 6

 

8/10
Points forts
  • Conception
  • Apport des Blocks
  • Son des modules
  • Modules de Monark, Rounds, etc.
  • Baisse conséquente du prix
  • Refonte graphique
  • Nouveaux Ensembles très impressionnants
  • Offre deux approches de création, l’une simplifiée, l’autre très puissante
  • Documentation très fournie
  • Simplification des Core Cells
  • Nouveautés Core (Bundles, Scoped Bus, etc.)
  • Table Frameworks
Points faibles
  • Consommation CPU à surveiller
  • Demande un long apprentissage pour en exploiter tout le potentiel
  • Seulement deux Bus de modulation par module
  • Interface graphique fixe des Blocks (non redimensionnable dans Panel)
  • Pas de mise à jour (voire disparition programmée) du Reaktor Player 5

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre