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Améliorer le son d'une salle dure à sonoriser

Par gerfaut le 03/05/2015 - (Confirmé)
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Behringer Feedback Destroyer FBQ1000
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Behringer Feedback Destroyer FBQ1000

Avertissement

Attention, ce tutoriel ne concerne pas le mode de fonctionnement qu'on attendrait d'un anti-larsen classique. Son but consiste à utiliser les filtres paramétriques ultra-précis de l'appareil pour appliquer une égalisation "chirurgicale" à une façade dans le but de supprimer des résonances d'une salle de concert à l'acoustique perfectible.

Le but de ce tutoriel n'est pas non plus d'utiliser les égaliseurs paramétriques dans le but de colorer le son. L'idée directrice est justement d'avoir le son le plus transparent possible, en suppriment la "couleur" de la salle, et non pas de modifier la "couleur" de la source...

Je précise également que des résultats bien meilleurs peuvent être obtenus avec du matériel plus haut de gamme (exemple d'un chez le même constructeur : DEQ2496, utilisation d'un microphone étalon dédié à l'analyse spectrale, comme par exemple un ECM8000...). L'idée du tutoriel est d'essayer de faire le mieux possible avec un budget le plus raisonnable possible.

Dernier avertissement, les réglages en question peuvent s'avérer être assez bruyants (déclenchements volontaires de larsens) . Il vaut donc mieux éviter de les faire lorsque la salle est pleine de monde.

Mise en place du dispositif

Pour ce tutoriel, je considère que la configuration comporte une table de mixage qui sort vers une façade sur deux canaux stéréo, le FBQ1000 étant placé dans la chaîne, juste avant le système de diffusion de la façade. Il faut également prévoir dans la salle un micro qui pointe en direction de la-dite façade (le temps de faire les réglages).

S'agissant du choix du microphone, l'idéal est d'en choisir un à la courbe de réponse la plus plate possible (il en existe des dédiés à cet usage). À défaut, on prend le mieux qu'on a sous la main. Pour ma part, je prends un microphone statique au gain relativement important, qui accroche facilement les larsens, et dont je ne connais pas vraiment la courbe de réponse...

Concernant les réglages initiaux du FBQ1000, on pourra partir du preset de départ (note "- -", et obtenu en remontant avec la molette un cran avant le preset n°1). Le premier travail consiste à passer l'ensemble des filtres en mode Single Shot stéréo. Pour cela, il faut sélectionner tour à tour chaque filtre (il y en a douze), en appuyant brièvement sur la touche FILTER SELECT, puis choisir le numéro (entre 1 et 12) avec la molette. Une fois un filtre sélectionné, on utilise la touche FILTER MODE pour changer le mode du filtre en Single Shot (noté SI sur l'afficheur à segments). On vérifie que le filtre est stéréo par l'allumage simultané des diodes ENGINE L et ENGINE R. Si ce n'est pas le cas, un appui simultané sur ces deux touches permet de les coupler pour un fonctionnement stéréophonique. Une fois un filtre en mode SI, les deux diodes correspondantes doivent clignoter.

Une fois tous les filtres en mode SI, les 24 diodes doivent donc être en train de clignoter. SI c'est le cas, vous pouvez passer à l'étape suivante.

Si vous comptez refaire souvent cette démarche, il peut être intéressant de sauvegarder cette configurations (tous les filtres en mode SI, non verrouillés), en pressant la touche STORE, puis en choisissant un numéro de preset (entre 1 et 10), puis en validant par une seconde pression sur STORE.

Détection des fréquences propres de la salle

Toute salle possède des fréquences propres, qui correspondent à des longueurs d'ondes pour lesquelles les ondes sonores seront beaucoup moins atténuées que la normale. Ces fréquences sont responsables des résonances parfois désagréables qui nous font dire qu'une salle sera vraisemblablement difficile à sonoriser. C'est particulièrement le cas des salles très réverbérantes, comme des gymnases, des églises, certaines salles des fêtes, bref, des endroits qui accueillent souvent des concerts ou des spectacles, même s'ils n'ont pas été pensés pour au départ...

Nous allons donc compter sur notre dispositif (FBQ1000 avec tous les filtres en mode SI non verrouillés et un micro dans la salle) pour identifier ces fréquences propres. Pour cela, rien de plus simple. Il suffit de pousser progressivement le gain du microphone, jusqu'à accrocher une fréquence de larsen. Si tout se passe bien, le FBQ1000 devrait la détecter et y attribuer un de ses douze filtres. L'identification se fait avec grande précision, puisqu'à la fois la fréquence centrale du larsen, et la largeur de bande associée sont repérées au soixantième d'octave près (une précision difficile à atteindre à l'oreille, ou avec une égaliseur paramétrique classique).

Une fois la fréquence repérée, le FBQ1000 calcule l'atténuation nécessaire, et le larsen disparaît, comme par magie. Normal, me direz-vous, venant d'un suppresseur de larsen... Le verrouillage du filtre est indiqué par une diode allumée de manière fixe (et non plus clignotante). C'est alors le moment de pousser le gain du micro un peu plus loin, jusqu'à accrocher une seconde fréquence, et ainsi de suite, jusqu'à la douzième.

Une fois ce processus terminé, le son de la salle devrait être déjà beaucoup plus mate.

Conservation des réglages

À ce stade, on pourrait penser qu'une simple sauvegarde des réglages suffit. Mais si on cherche à comprendre en détail le fonctionnement des filtres en mode SI, on se rend compte, que même si la fréquence centrale est fixée, l'appareil continue à travailler en modifiant les réglages de largeur de bande et de gain pour chacun des douze filtres. En gros, si un larsen connu resurgît, l'appareil s'adapte, en augmentant la correction. Or, ce faisant, il va avoir tendance à modifier significativement le son joué sur la façade, ce qui n'est pas notre objectif, tout au contraire.

Dans notre configuration, on considère que les larsen identifiés ne se reproduiront plus, car le microphone ne sera plus dans la salle lors du concert. Il y aura éventuellement d'autres larsen, liés au positionnement d'un micro, trop près d'une source (façade ou retour), mais encore une fois, au risque de paraitre lourd, ce ne sont pas ces larsens qui nous intéressent ici.

L'idée est donc de verrouiller les filtres en fonction des réglages initiaux, qui ont pour avantage de ne pas colorer ou déformer le son (la largeur des filtres appliqués étant trop faible pour être sensiblement audible). Or, le FBQ1000 est capable de travailler avec de filtres fixes. Mais, cela passe par le mode de fonctionnement paramétrique (ou PA) et non plus Single Shot.

Fort heureusement, l'appareil permet de convertir un filtre SI (ou AU) verrouillé sur une fréquence (et avec une certaine largeur de bande), en filtre paramétrique travaillant à la même fréquence, et avec une même largeur. Seul le paramètre de gain est effacé. Il faut donc faire un travail préliminaire de sauvegarde des valeurs de gain de différents filtre. Et lorsque je parle de "sauvegarde", il s'agit de passer par un bout de feuille et un crayon.

L'opération est un peu fastidieuse, mais somme toute, assez rapide. Cela consiste à noter le gain de chaque filtre, en choisissant le numéro du filitre avec le bouton FILTER SELECT et la molette, puis d'afficher la valeur du gain en appuyant sur le bouton GAIN. Une fois les douze gains relevés, on peut passer à la dernière étape.

Définition des filtres paramétriques adaptés à la salle

On convertit alors tour à tour l'ensemble des douze filtres du mode Single Shot verrouillé (note LO pour Locked sur l'afficheur), en faisant un appui long (environ une seconde) sur le touche FILTER MODE. À ce moment là, l'indicateur affiche les lettres PA pour mode paramétrique, et les diodes correspondantes s’éteignent sur l'écran. Ceci indique que le filtre paramétrique, bien qu'ayant conservé la fréquence centrale et la largeur de bande applique une atténuation nulle (0 dB). C'est donc là qu'il faut rétablir le comportement initial, en restaurant le valeur de gain notée précédemment. Pour cela, il suffit d'appuyer sur la touche GAIN et d'ajuster la valeur avec la molette.

Une fois ce réglage effectué pour les douze filtres, on peut alors sauvegarder un preset pour la salle. Si on tourne sur une dizaine de salle régulièrement, on peut donc facilement se faire un preset par salle. Encore une fois, pour sauvegarder, il faut presser une fois STORE, puis choisir le numéro, puis appuyer une seconde fois sur STORE.

C'est fois-ci, les réglages ne bougeront plus.

Notes complémentaire

On peut consulter (ou modifier) la fréquence de travaille des filtres en appuyant sur FREQUENCY (pour une indication au kHz près), ou sur FINE (indication en soixantième d'octave), une fois un filtre sélectionné par FILTER SELECT. De même, on peut connaitre (ou modifier) la largeur de bande des filtres par une simple pression sur BANDWIDTH.

On peut aussi compléter ce dispositif par un autre égaliseur paramétrique pour travailler la couleur du son en sortie, ou encore réserver une partie des douze filtre stéréo du FBQ1000 à cet usage. Ces filtres ne serviront alors plus à éliminer une résonance de la salle, mais à modeler le son qui sort de la table de mixage.

Je tiens également à rendre la paternité de ce détournement de fonctionnalité à quelques membres du forum (principalement "à Chaud", qui prodigue de nombreux conseils dans les fils du forum du DEQ2496 du même constructeur). Un grand merci à eux. Le FBQ1000 permet de s'approcher des résultats obtenus avec un DEQ2496 pour environ un tiers du prix...

En espérant que ça puisse vous aider dans la difficile tâche de sonorisateur, n'hésitez pas à commenter le tutoriel ou à témoigner de vos propres expériences dans le forum ou dans les avis du produit.

Complément (mise à jour)

On peut éventuellement fusionner deux étapes pour éviter de recopier toutes les valeurs de gains : au moment de sélectionner un filtre, on relève son gain avec la touche GAIN. À ce moment, il suffit de retenir cette valeur, puis d'appuyer longuement (environ une seconde) sur la touche FILTER MODE. Le filtre sélectionné est alors en mode PA, et on peut retourner directement au gain par la touche GAIN pour remettre la bonne valeur. Du coup, on procédant ainsi, filtre par filtre, on n'a pas besoin de prendre des notes, un peu de mémoire à court terme suffit. wink

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