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One step beyond !
9/10
Award Valeur sûre 2018
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L’Analog Rytm MKII entend porter plus haut l’héritage de son aînée sortie en 2014 et copieusement améliorée en 2016. Mission accomplie ?

Test de l'Elektron Analog Rytm MKII : One step beyond !

Au NAMM 2014, Elek­tron avait présenté l’Analog Rytm, une puis­sante boite à rythmes hybride, basée sur un moteur de synthèse analo­gique combiné à un lecteur d’échan­tillons. Deux ans après le premier test, nous avions remis le couvert suite à la sortie de l’OS 1.3, qui avait ajouté 12 moteurs de synthèse aux fonc­tions déve­lop­pées entre­temps (inter­face audio/Midi via USB Over­bridge, évène­ments condi­tion­nels dans le séquen­ceur…). Nous pensions alors que les employés de la marque profi­te­raient un peu du sauna, mais 2017 nous a démon­tré le contraire, avec un renou­veau total de la gamme et de la charte graphique : Digi­takt (BAR-sampler-séquen­ceur audio/Midi), Digi­tone (synthé FM-séquen­ceur Midi), Octa­track MKII (séquen­ceur audio/Midi), A4 MKII (synthé analo­gique-séquen­ceur) et AR MKII (BAR analo­gique-sampler-séquen­ceur). C’est cette dernière que nous allons décou­vrir ensemble dans le présent test…

Reloo­king extrême

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Les nouvelles produc­tions Elek­tron apportent une rupture dans le graphisme. Pour l’AR MKII, on dit adieu au design paral­lé­lé­pi­pé­dique auquel la marque nous avait habi­tués depuis l’ori­gine. Le mono­lithe noir s’est trans­formé en module gris perle avec un galbe laté­ral, déga­geant un panneau incliné. La coque est entiè­re­ment en alu parfai­te­ment usiné, avec ajus­te­ments impec­cables, cour­bures complexes et fini­tions de surface qui démontrent une grande maitrise indus­trielle. Après, on aime ou on n’aime pas ce look dépouillé assez austè­re… Côté mensu­ra­tions, on passe à 385×225×82mm contre 340×176×63 pour l’AR MKI (poids iden­tique 2,4 kg). Ceci permet d’agran­dir les commandes et de déga­ger plus d’es­pace entre elles. Il y a égale­ment plus de touches directes pour accé­der aux fonc­tions, mais il reste toute­fois une pléthore de combi­nai­sons de touches à apprendre par cœur, côté un peu rebu­tant de l’in­ter­face homme-machine parti­cu­lière de la marque…

Les habi­tués de l’AR ne seront pas dépay­sés par les choix ergo­no­miques et la répar­ti­tion des commandes, qui changent assez peu : 12 pads répon­dant à la vélo­cité et à la pres­sion excen­trés à gauche. Ils sont rétroé­clai­rés avec des diodes arc-en-ciel, dont la couleur varie suivant le contexte. En caou­tchouc synthé­tique, ils béné­fi­cient eux aussi d’une augmen­ta­tion de taille et d’es­pa­ce­ment (x1,5) ; ceux qui n’ai­maient pas la réponse des pads de la MKI risquent de ne pas aimer celle de ces nouveaux pads ; quand on frappe légè­re­ment au centre, ils restent muets (même un peu plus que ceux de notre MKI), donc il faut frap­per pas mal pour commen­cer à avoir du répon­dant. Nous sommes encore loin de la réponse des pads des machines haut de gamme Akai. Le centre est occupé par un nouvel écran OLED mono­chrome, un enco­deur de niveau, une touche Tap Tempo dédiée, des touches de navi­ga­tion/édition, des commandes de trans­port et huit touches A-H pour la sélec­tion des banques de Patterns. La visi­bi­lité de l’écran a nette­ment été amélio­rée, tant en contraste qu’en réso­lu­tion (128 × 64 points contre 122 × 32). De même, les menus ont été revus et leur dispo­si­tion plus claire lorsqu’il s’agit de repré­sen­ter les fonc­tions et valeurs des 8 enco­deurs. Ces derniers permettent d’édi­ter les para­mètres de synthèse et d’ef­fets, en fonc­tion du type de piste ; ils sont appe­lés avec les touches SRC(Synth)/Delay, Sample/Reverb, Filter/Distor­sion, Amp/ Compres­sor et LFO.

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La partie infé­rieure enfin est occu­pée par une rangée de 16 boutons pous­soirs rétroé­clai­rés (acti­va­tion des pas, sélec­tion des Patterns) et d’une touche Page (accès aux 64 pas d’un Pattern). Les boutons pous­soirs sont désor­mais rectan­gu­laires, certains rétroé­clai­rés, et offrent une réponse parfaite, avec bon débat­te­ment et ressort de rappel. Les enco­deurs pous­soirs semblent toute­fois moins réus­sis, avec un clic nette­ment moins franc que leurs prédé­ces­seurs. Les nombreuses LED ont pour la plupart disparu ; elles sont inté­grées aux boutons, ce qui simpli­fie consi­dé­ra­ble­ment le circuit imprimé et les perce­ments de la tôle.

La concep­tion du module permet une incli­nai­son natu­relle très ergo­no­mique et la possi­bi­lité de mettre deux rangées de prises sur le panneau arrière, qui du coup se trans­forme en gruyère : sortie casque, sorties audio prin­ci­pales symé­triques LR, entrées audio externes LR (pour router un signal externe direc­te­ment vers les effets), 8 sorties sépa­rées (cette fois indi­vi­duelles et symé­triques), entrées audio échan­tillon­nage LR (nouveauté), 2 entrées Expres­sion/CV (nouveauté), un trio Midi (avec 2 fonc­tions Sync), une prise USB2 (une vraie !), une borne pour alimen­ta­tion hélas externe (12VDC/2A) et un inter­rup­teur secteur. Toute la connec­tique audio et CV est au format jack 6,35. Les entrées EXP/CV permet­tant de modu­ler certains para­mètres internes à l’aide de contrô­leurs externes (pédale d’ex­pres­sion ou CV) ; on peut en régler les valeurs mini­mum/maxi­mum, la pola­rité, avec mode d’ap­pren­tis­sage pour les pédales d’ex­pres­sion ; les desti­na­tions de modu­la­tion sont réglées dans les kits, nous y revien­drons. L’USB2 permet l’in­ter­face Midi (dumps, mise à jour d’OS, import de samples) et l’au­dio multi­piste (cf. para­graphe Over­bridge).

En marche !

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Il est temps de lancer quelques séquences pour se faire une première idée. La prise en main se fait comme sur l’AR MKI : sélec­tion d’un Pattern (avec son kit, ses pistes et ses réglages de sons et d’ef­fets), lance­ment de la séquence, sélec­tion / acti­va­tion / coupure des pistes en direct, modi­fi­ca­tion de plusieurs para­mètres simul­ta­nés avec les pads (modes Perfor­mance et Scène), sélec­tion d’un son, édition via les enco­deurs, jeu chro­ma­tique sur les pads, modi­fi­ca­tion des effets, contrôle des évolu­tions sonores (Para­me­ter Locks, Condi­tion­nal Trigs). Première amélio­ra­tion fonc­tion­nelle, on peut resam­pler à la volée et assi­gner le résul­tat à un pad (nous y revien­drons). L’AR offre 8 voix de poly­pho­nie pilo­tables par 12 pistes Drum et une piste d’ef­fets. Côté sons et motifs d’usine, on retrouve exac­te­ment ceux de la MKI. Ils couvrent un terri­toire coloré EDM et déri­vés. Les amateurs de percus­sions acous­tiques et ambiances pop/rock/jazz/latino ne s’y trou­ve­ront pas ; il faut dire que l’AR MKII n’est pas plus faite pour cela que ses ancêtres suédois…

La couleur sonore n’a pas changé d’un iota, tout comme le niveau de sortie ; on retrouve donc le punch des kicks et toms basses analo­giques, qui descendent vrai­ment très bas et ont une attaque à dégom­mer les gamelles. Les caisses claires vont de pair avec les kicks : grosse patate, claque­ment, bruit, tout ce qu’il faut pour imiter les TR et autres joyeu­se­tés tech­noïdes ; il y a aussi une caisse claire natu­relle (toujours en synthèse pure), plus orien­tée sons acous­tiques. L’AR ne manque pas de subti­lité et s’en tire très bien dans les rythmes plus sages. On peut aussi se concoc­ter des hi-hats qui peuvent sonner TR-808/TR-909 mais aussi beau­coup plus métal­lique pour couper dans le mix… l’exa­men des autres toms et percus­sions élec­tro­niques est tout aussi convain­cant ; coup de chapeau aux claps qui vont du claque­ment de doigt aux claps de la foule qui, d’après la royale chan­son, nous secouera. Le mariage des sons analo­giques et des samples apporte une richesse sonore supplé­men­taire, là où il manque un peu de tran­si­toires, ou quand on veut donner un carac­tère plus acous­tique à nos rythmes. On appré­cie la puis­sance et la diver­sité des diffé­rents moteurs sonores, que nous avions déjà appré­ciées sur l’AR MKI passée en OS 1.3.

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Gene­ral Motors

Au plan de la synthèse, l’AR MKII est égale­ment iden­tique à l’AR MKI. Les 8 voix de synthèse (assi­gnables aux 12 pistes Drum) sont consti­tuées d’un géné­ra­teur de percus­sions analo­giques, un lecteur de samples, un filtre, un ampli, deux enve­loppes et un LFO. Le géné­ra­teur analo­gique fait appel à 27 moteurs de synthèse diffé­rents (appe­lés « Machines »), opti­mi­sés pour synthé­ti­ser diffé­rents types de percus­sions : grosse caisse BD (Hard, Clas­sic, FM, Sharp, Silky, Plas­tic), caisse claire SD (Hard, Clas­sic, FM, Natu­ral), bord de caisse RS (Hard, Clas­sic), clap CP (Clas­sic), tom basse (Clas­sic), toms bas / moyen / haut XT (Clas­sic), hi-hats fermés CH (Clas­sic, Basic, Metal­lic), hi-hats ouverts OH (Clas­sic, Metal­lic), cymbale CY (Clas­sic, Ride, Metal­lic) et cloche CB (Clas­sic, Metal­lic). Enfin, un géné­ra­teur de bruit blanc (avec filtre passe-bas réso­nant et filtre passe-haut) et un géné­ra­teur d’im­pul­sions (enve­loppe AD bipo­laire, utile pour déclen­cher des instru­ments externes). Nous n’al­lons pas entrer dans le détail de chaque moteur, mais suivant le cas, on trouve 4 à 8 para­mètres, parmi lesquels l’ac­cor­dage / désac­cor­dage, le Sweep, le Snap, le temps de main­tien, le temps de déclin, la forme d’onde, la couleur de bruit, le volume de tran­si­toire, la FM, la symé­trie et le niveau. Tous ces para­mètres sont modu­lables en temps réel. Sur l’un des modèles expo­sés au NAMM, on pouvait décou­vrir un nouveau moteur de basse à deux oscil­la­teurs, dispo­nible unique­ment pour les percus­sions de la rangée infé­rieure (BD, SD, RS, CL) ; il n’était pas encore présent sur notre AR de test ; D’après le forum Elek­tro­nauts, il serait même inté­gré au futur OS de la MkI. Merci !

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Dans un kit, chacune des 12 pistes Drum est assi­gnée à un pad, pré-assi­gné à un type d’ins­tru­ment. On peut chan­ger de moteur analo­gique sur certains types d’ins­tru­ments. Pour les pistes BD, SD, RS et CP : moteurs BD Hard, BD Clas­sic, BD FM, BD Sharp, BD Silky, BD Plas­tic, SD Hard, SD Clas­sic, SD FM et SD Natu­ral ; pour les pistes RS et CP : moteurs RS Hard, RS Clas­sic et CP Clas­sic ; pour la piste BT : moteur BT Clas­sic ; pour les pistes LT, MT et HT : moteur XT Clas­sic ; pour les pistes CH et OH : moteurs CH Clas­sic, OH Clas­sic, HH Basic, OH Metal­lic, CH Metal­lic ; pour les pistes CY et CB : moteurs CY Clas­sic, CB Clas­sic, CY Ride, CY Metal­lic et CB Metal­lic. Les géné­ra­teurs de bruit blanc et d’im­pul­sion fonc­tionnent sur tout type de piste. Pardon pour l’énu­mé­ra­tion, mais c’est plus facile à utili­ser qu’à racon­ter ! Passons au lecteur de samples, qui offre 8 para­mètres : accor­dage sur + ou – 24 demi-tons, accor­dage fin, réduc­tion de bit, choix du sample, début de lecture, fin de lecture, acti­va­tion de boucle et niveau. Ces para­mètres sont modu­lables en temps réel. Dans un projet, on dispose de 127 samples pour 64 Mo de Ram ; au niveau global, la mémoire +Drive stocke 1 Go de samples utili­sa­teur, rien de nouveau ; on peut toujours char­ger ses propres samples (format WAV ou AIFF, mono / stéréo, bouclés ou non) ; le trans­fert se fait doré­na­vant avec l’uti­li­taire gratuit Elek­tron Trans­fer, tirant plei­ne­ment parti de l’in­ter­face USB2 (fini le SDS, sauf si on y tient vrai­ment). Une fois impor­tés, les samples sont conver­tis en mono 16 bit / 48 kHz.

Filtres et modu­la­tions

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Les géné­ra­teurs sonores (dispo­nibles selon le type de percus­sion et de moteur) sont ensuite mélan­gés, puis passent dans un étage de satu­ra­tion analo­gique (niveau réglé dans la page Ampli) avant d’at­taquer le filtre. Ce dernier est de type multi­mode réso­nant. Il offre 7 modes distincts : passe-bas 2 pôles, passe-bas 1 pôle, passe-bande, passe-haut 1 pôle, passe-haut 2 pôles, réjec­tion de bande et Peak. La coupure est modu­lable par une enve­loppe ADSR avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire, mais pas de suivi de clavier (pas grave pour une BAR). La réso­nance va jusqu’à l’auto-oscil­la­tion, idéale pour créer des toms élec­tro­niques façon Simmons. Dans la page Ampli, on règle l’en­ve­loppe de volume simpli­fiée (type AHD), les niveaux d’en­voi vers le délai et la réverbe, le pano­ra­mique et le volume final du son (sans oublier la satu­ra­tion avant filtrage).

Il reste enfin une page LFO pour modu­ler les 4 pages précé­dentes de para­mètres : vitesse (avec synchro à l’hor­loge maîtresse), multiple de vitesse (1 à 2048 fois l’hor­loge maîtresse ou multiple fixe de 120 BPM, on atteint large­ment les niveaux audio !), fondu d’en­trée / sortie, desti­na­tion hélas unique (parmi une liste de plus de 30 para­mètres de synthèse), forme d’onde (triangle, sinus, carré, dent de scie, expo­nen­tiel, rampe et aléa­toire), phase, mode de déclen­che­ment (libre, redé­clen­ché, niveau main­tenu au relâ­che­ment, cycle unique, demi-cycle unique) et profon­deur de modu­la­tion (bipo­laire). Dernière préci­sion concer­nant les pistes Drum : certains pads / pistes utilisent des voix indé­pen­dantes (BD, SD, BT, LT), alors que d’autres se partagent les voix par paire (RS-CL, MT-HT, CH-OH, CY-CB) qui se coupent les unes les autres, d’où la réduc­tion de 12 pistes à 8 voix. Il faudra donc arbi­trer…

Effets inté­grés

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Tout comme sur l’AR MKI, il existe une piste supplé­men­taire dédiée au pilo­tage des effets en temps réel, à l’iden­tique des pistes Drum. La section effets n’a pas évolué et est plutôt bien four­nie : elle comprend deux effets numé­riques stéréo en paral­lèle (délai et réverbe) et deux effets maîtres analo­giques stéréo en série (distor­sion et compres­seur, cf. schéma). La sortie stéréo du délai peut être injec­tée dans la réverbe (en numé­rique). Le retour stéréo du délai est converti en analo­gique, puis injecté avant distor­sion ou après compres­sion, idem pour le retour stéréo de la réverbe. L’en­trée audio externe est quant à elle injec­tée entre la distor­sion et le compres­seur, elle ne béné­fi­cie donc pas des filtres internes ni des autres effets, dommage ! Son niveau n’est toujours pas réglable à partir de la machine et l’im­pé­dance d’en­trée est toujours trop faible pour une utili­sa­tion sans préam­pli­fi­ca­tion, même avec un niveau ligne.

Pour le délai, on peut auster le temps (avec synchro à l’hor­loge maîtresse par divi­sion tempo­relle), la commu­ta­tion ping­pong, la largeur stéréo, le feed­back, le filtrage des basses fréquences, le filtrage des hautes fréquences, le niveau de départ vers la réverbe et le niveau de retour de bus. Pour la réverbe, le pré-délai, le temps (de zéro à l’in­fini), la fréquence, le gain, le filtrage des basses fréquences, le filtrage des hautes fréquences et le niveau de retour de bus. Pour la distor­sion, la quan­tité, la symé­trie, la satu­ra­tion du délai, la posi­tion de retour de l’ef­fet délai et la posi­tion de retour de l’ef­fet réverbe. Pour le compres­seur, le seuil, l’at­taque, le relâ­che­ment, le gain, le ratio, le filtrage Side­chain (off, bas, haut, équi­li­bré), le mix et le volume. Un LFO dédié aux effets permet de contrô­ler un para­mètre d’ef­fet au choix parmi une tren­taine (mêmes para­mètres que le LFO des pistes Drum). Tous ces para­mètres sont modi­fiables en temps réel et en enre­gis­tre­ment dans le séquen­ceur, comme nous le verrons plus tard. Bref, de quoi sculp­ter le son, mais de manière globale !

Géné­ra­tion Patterns

L’or­ga­ni­sa­tion de la mémoire de l’AR MKII est iden­tique à celle de l’AR MKI. La machine évolue au sein d’un projet, qui contient l’en­semble des données néces­saires, à savoir 128 Patterns (orga­ni­sés en 8 banques de 16), 128 kits (12 sons + piste effets), 16 Songs, 4 réglages globaux et 127 samples. La mémoire globale (+Drive) renferme 128 projets, une biblio­thèque géné­rale de 4096 sons de percus­sions et une banque de samples de 1 Go. Le Pattern est le cœur du système, puisqu’il contient non seule­ment les événe­ments (12 pistes de notes et 1 piste d’ef­fets), mais aussi les kits (donc les réglages des sons) et des évolu­tions de commandes pour faire bouger ce beau monde. Comme sur la MKI, il n’y a toujours pas de pistes Midi pour pilo­ter un module externe, ce qui déçoit à nouveau : on peut déclen­cher des sons externes avec les pads et envoyer des CC avec les enco­deurs, mais pas avec une séquence. Un Pattern peut conte­nir jusqu’à 64 pas, avec des pistes de longueur diffé­rente. On peut les lire en boucle (en marche avant unique­ment) ou les enchaî­ner, avec effet immé­diat ou en fin de cycle.

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Passons à l’en­re­gis­tre­ment. En mode grille, on entre les instru­ments par pas en utili­sant la rangée de 16 gros pous­soirs ; si le mode Chro­ma­tic est activé, on peut choi­sir rapi­de­ment la note à entrer grâce aux pads. Une fonc­tion de micro timing permet de déca­ler les notes avec une réso­lu­tion confor­table de 1/384 double-croche. En mode temps réel, on entre direc­te­ment les notes avec les 12 pads, comme sur une bonne vielle BAR. On peut quan­ti­fier si besoin, ou lais­ser intactes les impré­ci­sions permises par le micro timing ; tout cela est réver­sible. Toujours aussi appré­ciable, la fonc­tion Para­me­ter Locks permet d’en­re­gis­trer, en mode grille ou temps réel, la posi­tion des enco­deurs à chaque pas et pour chaque piste (notes + effets), à concur­rence de 72 para­mètres, de quoi voir venir ! Elek­tron a eu l’ex­cel­lente idée de prévoir une fonc­tion de lissage entre les pas (Slide), l’ac­cen­tua­tion des pas (Accent) ou encore l’ajout de swing (Swing, ça ne s’in­vente pas !). Pour sa part, la fonc­tion Sound Locks permet de chan­ger de son de chaque piste à chaque pas (appel de sons internes). Toujours plus ingé­nieuse, la fonc­tion Trig Condi­tion permet de lier le déclen­che­ment des notes à la réali­sa­tion de certaines condi­tions : suivant que la note précé­dente est jouée (ou pas) sur la même piste, suivant que la note précé­dente est jouée (ou pas) sur la piste voisine, à jouer unique­ment sur le premier cycle du Pattern, à jouer suivant un nombre d’ité­ra­tions du Pattern (genre, jouer le clap programmé au pas n°13 une fois toutes les quatre boucles), suivant une proba­bi­lité  à défi­nir (1 à 100%)… Tout ceci permet des varia­tions infi­nies en cours de jeu, subtiles ou radi­cales, aléa­toires ou pas. De quoi faire varier à l’in­fini un motif à quatre temps !

Enchai­ne­ments divers

Les Patterns peuvent ensuite être enchaî­nés, une première fois de manière basique, dans le mode Chain. Dans un projet, il y a 64 Chains tota­li­sant 256 pas (un pas = un numéro de Pattern). Par exemple, on peut créer 32 Chains de 8 pas, ou 128 Chains de 2 pas, ou toute combi­nai­son imagi­nable à concur­rence de 256 pas. Un Chain est en fait un super Pattern construit par collage simple.

La seconde manière d’en­chaî­ner les motifs est le mode Song. Il permet d’as­sem­bler des Patterns ou des Chains, toujours sous forme de pas, mais avec des facul­tés bien plus inté­res­santes que celles du mode Chain. Pour chaque pas, on peut répé­ter le Pattern ou le Chain jusqu’à 99 fois. On peut aussi choi­sir de couper / acti­ver certaines pistes, cela à chaque pas ; c’est d’au­tant plus immé­diat lorsque les pads sont en mode Mute. Une fois que l’on a bien assi­milé les diffé­rents modes de jeu et d’en­re­gis­tre­ment, on struc­ture assez rapi­de­ment des Songs complètes à partir d’un nombre très restreint de Patterns. Avant de presque conclure, rappe­lons qu’un projet peut conte­nir 16 Songs.

Encore l’Award !

La première Analog Rytm nous avait enchan­tés lors du test initial et lors de la mise à jour en OS 1.3 qui la portait à matu­rité. L’AR MKII en reprend la qualité sonore et l’en­semble des fonc­tion­na­li­tés, auxquelles elle ajoute bon nombre d’amé­lio­ra­tions maté­rielles et logi­cielles : échan­tillon­nage direct, trans­fert des samples externes accé­léré, pads amélio­rés, prise en main faci­li­tée, connec­tique plus complète et Over­bridge boosté grâce à l’USB2, lorsqu’il sera dispo­nible. Pas de quoi enter­rer l’an­cêtre toute­fois, dont on avait appré­cié entre autres les puis­santes fonc­tion­na­li­tés, la taille mémoire consé­quente et l’ex­cel­lente qualité sonore, ce qui n’a pas évolué… On déplore toujours l’ab­sence de pistes Midi dans le séquen­ceur, la limi­ta­tion aux samples mono et le nombre impor­tant de raccour­cis clavier à apprendre par cœur. De même, nous n’avons pas été renver­sés par les fonc­tion­na­li­tés de capture ou d’édi­tion des échan­tillons, insuf­fi­santes pour une BAR de 2018 orien­tée EDM, d’au­tant plus surpre­nant qu’on ne peut pas les expor­ter pour les trai­ter en externe. L’AR MkII se rapproche donc un peu plus de la perfec­tion sans toute­fois l’at­teindre ; elle succède logique­ment à son aïeule et se posi­tionne comme l’une des rares BAR / synthé analo­gique / sampler. Elle mérite à ce titre un Award Valeur Sûre 2018.

Prix moyen : 1 550 €

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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9/10
Award Valeur sûre 2018
Points forts
  • Qualité et variété sonores
  • Puissance du moteur analogique
  • Fonction sampling/resampling
  • Import des samples externes
  • Architecture Pattern/Chain/Song
  • Fonctions avancées Locks/Trigs
  • Section effets de haute qualité
  • Capacité mémoire généreuse
  • Commandes directes plus nombreuses
  • Ecran OLED plus clair
  • Qualité de construction top niveau
  • Connectique plus complète
  • Intégration audio/Midi via USB
  • Performances améliorées de l’USB2
Points faibles
  • Arbitrage entre certains moteurs de synthèse
  • Fonction sampling très basique
  • Impossibilité d’exporter ses samples de l’AR
  • Un paquet de raccourcis clavier à mémoriser
  • Toujours pas de pistes Midi dans le séquenceur
  • Alimentation externe
  • Overbridge qui tarde…
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.