Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
< Tous les avis Yamaha RM1X
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Yamaha RM1X
Photos
1/784
Yamaha RM1X
Anonyme

« Dans l'absolu la RM1X est l'une des meilleures machines hardware qui soit! »

Publié le 24/08/16 à 18:43
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
J'ai acheté une RM1X dans un magasin cash, pas cher, je lui ai changé les boutons et l'os, puis je l'ai revendue. Je l'aimais bien mais je pensais ne pas m'en servir assez.

Erreur, c'est le meilleur séquenceur matériel que l'on n'ait jamais fait, il dispose de cette fameuse matrice 16 parties x 16 pistes en mode pattern, et d'un mode song linéaire qui autorise l'enregistrement multicanal. De plus, sa résolution 480 PPQ vous garantit que ce que vous jouez sera reproduit fidèlement, on est très loin devant les résolutions des groovebox Roland par exemple!

Donc j'en ai rachetée une et j'ai encore une fois changé les boutons, et je la garde, et je m'en sers, c'est la pierre angulaire de mon studio MIDI, sur un même set de sons venant de plusieurs synthés (il faut un hub MIDI, mais comme dans tout studio MIDI!) je peux donc, en mode pattern, créer jusqu'à 16 boucles (jusqu'à 256 mesures chacune) et sur 16 pistes à chaque fois, puis jouer ces variations pour un mix final ou improviser dessus au gré. Mais attendez, le meilleur dans cette matrice c'est que chaque piste peut avoir des boucles de longueurs différentes, et donc le fonctionnement ici est à l'opposé des groovebox Roland, on n'a pas besoin de changer de pattern pour les variations de longueur de la boucle! On ne trouve ce service sur aucun synthé sauf sur le Motif et le MOXF qui ont hérité de ce séquenceur.

Ensuite, une fois les séquences placées dans la matrice, les 8 encodeurs rotatifs en haut à droite proposent 2x8 sections pour faire varier la lecture du pattern, ou le son du synthé externe (ou assignable à des #cc pour piloter des synthés externes.) Certaines de ces fonctions n'ont pas d'équivalent (à ma connaissance) et sont redoutablement utiles, notamment deux harmonisation en temps réel et une variable de vélocité qui permet par exemple sur une piste de batterie MIDI, tout simplement de jouer les variations de dynamique : génial pour finaliser une piste de batterie MIDI, ou pour faire varier un pattern électro tout entier avec des synthés à enveloppes et filtres assignées à la vélocité! Bon parfois c'est de l'expérimentation, et toutes ces variables écrivent beaucoup de données dans le séquenceur, mais utilisées à bon escient, ces fonctions et les encodeurs sont à peu près l'équivalent des courbes d'automations dans une STAN, et pour l'édition fine ensuite le grand écran (d'un jaune bien chaud) propose une liste qu'il suffit de faire défiler et d'éditer (ça peut être long, mais il y a des fonctions utiles de processing hors ligne pour filtrer, écrémer, quantifier, etc.)

Pour la lecture en temps réel, on trouve un arpéggiateur anecdotique, et une possibilité de transposition des patterns à la volée, mais réglable sur chaque piste pour ne pas avoir les drum sets qui valsent par exemple. On peut aussi muter une ou plusieurs pistes et mémoriser 5 scènes de ces réglages de mute pour chaque pattern, histoire de faire 5 variations de ces 16 variations de 16 pistes qui constituent un pattern. Puis on assemble les patterns dans un listing et donc alors on peut vraiment s'amuser à programmer des heures de musique qu'il sera possible d'interpréter en live avec les 2x8 contrôles sur les 8 encodeurs, les mutes et leurs variations.

Bon aujourd'hui je ne sais pas si l'on fait tout cela (il faut une bonne mémoire de travail et y passer du temps pour apprendre tout de façon automatique, et surtout dans le cadre du travail avec des machines externes, ça finit par devenir un challenge mental de jongler avec une demi-douzaine ou une douzaine de synthés en même temps et dépendant les uns des autres, et sans compter une STAN en parallèle éventuellement!), mais à l'époque c'est le raison du succès de la machine dans les rave party, on pouvait préparer tout son set et aller le jouer tranquille, avec backup sur disquette au besoin pour le reste du weekend... En tout cas ces fonctions, revisitées par d'autres besoins aujourd'hui, gardent tout leur sens, le séquenceur de la RM1X n'a pas grand chose de moins qu'un séquenceur MIDI de STAN (si ce n'est peut-être la polyphonie de 64 voies, mais le séquenceur est capable de balancer beaucoup de plus de données que cela, tant que la polyphonie des synthés joués en MIDI suit, tout va!

La RM1X est extrêmement solide, c'est une machine en métal avec des boutons très réels, les pads ne sont pas dynamiques, mais on ne l'achète pas pour cela aujourd'hui, mais pour son séquenceur.

Les sons de cette machine, environ 1000 patches, ainsi que les quelques 7000 motifs MIDI à disposition, comme sur le Motif et MOXF, sont utiles si l'on n'a pas d'idée, mais ils sonnent comme la rave party de 1999, souvenirs, souvenirs, ambiance assurée...

Cela n'a aucune importance car on ne n'en sert que comme séquenceur.

Le processeur est assez lent, il y a toute une série de fonctions qui se font hors ligne et l'on sent la lenteur du processeur de traitement, même si dans un usage de musique avec des tempi humains et des divisions temporelles correspondant à ce que la main musicienne peut produire, cela n'occasionne aucun souci à l'enregistrement MIDI ou à la lecture.

La sauvegarde des 110.000 événements MIDI se fait sur disquette, l'on trouve un lecteur de disquette USB pour 8 euros sur amazon, et ainsi les sauvegardes en SMF ou en format RM1X sont aisées.

Il vaut mieux passer sa machine en version 1,13 du firmware, pour cela il faut changer une puce, et donc la trouver, sur ebay on la trouve pour une trentaine d'euros. Le type qui rédige ce blog https://analog-monster.blogspot.fr/2013/10/yamaha-rm1x-os-v113.html la grave pour vous et vous l'envoie pour pas cher, il est sympa, et si vous savez graver des puces, le fichier se trouve en accès libre. Cette mise à jour permet de faire fonctionner correctement les filtres MIDI de la RM1X, c'est assez indispensable pour éviter que tous les réglages des synthés en aval ne valsent au gré des données envoyées à tort et à travers par l'os 1,12. On trouve de nombreux site d'explications sur la procédure, avec des photos parfois comme par exemple http://lowbroweye.com/post/4837201400/lets-upgrade-yamaha-rm1x

Aussi, cette machine est opérable avec des boutons switches qui s'usent avec le temps, deviennent moins réactifs. Le mieux c'est de les changer, ou d'acheter une RM1X sur laquelle ce travail a été fait, car ainsi on est certain que les boutons réagiront normalement, ce qui permettra d'éviter de perdre son temps ou son travail. Un kit de switches se trouve sur ebay pour environ 30 euros, ensuite compter une fin d'après-midi à dessouder les anciens, ressouder les nouveaux, c'est facile à faire, il n'y a pas de difficulté à démonter la RM1X. Il n'y a rien de mal à payer une RM1X refaite ainsi jusqu'à 250 euros, compte tenu des services qu'elle rend, c'est un prix tout à fait acceptable. (mais bien sur si vous la trouvez pour 50 euros et possédez une fin d'après-midi et un fer à souder, c'est bien aussi!) (Il y avait une page ici avec des photos, expliquant la méthode : http://gloryisasilentthing.com/glory/rm1x-switch-replacement-modification/ mais elle a disparu hélas. Mais enfin ce n'est pas difficile à démonter, il suffit de suivre les nappes et de noter comment les remonter,et elles ont des détrompeurs de toute façon)

Les configurations vont du plus simple au plus complexe, il y a de quoi faire! Le manuel est assez déroutant mais il est préférable de lire la première partie pour comprendre la philosophie de la machine. On trouve un système de raccourcis pour les fonctions, cela permet, une fois que l'on les maîtrise, de travailler vite sur les différentes fonctions, un peu à la façon dont on peut écrire un texto sans regarder l'écran si l'on a son téléphone bien en main (c'est moins vrai depuis les écrans tactiles sur les téléphones d'ailleurs...)

Le reste est sans histoire, c'est une énorme réserve de plans à 16 pistes, il y a 50 patterns utilisateurs à 16 parties de 16 pistes chacune, faites le calcul, et ensuite la sauvegarde sur disquette.

Un mot sur les sons, les presets et les grooves sont un monde en soi, un monde lointain et perdu, ça n'existe plus cette musique, mais ce n'est pas nul du tout, avec le temps, ces groove prennent une patine vintage que les groovebox Roland n'ont pas du tout en comparaison. On se replonge direct sur le parking de la rave, on vient de se garer après une heure de route,il est 3 heures du matin, on cherche le type qui va nous faire un plan spatial, on va danser toute la nuit qui va durer 72 heures comme des robots en pleine extase, c'est cette ambiance là qui est proposée, dès le départ. On ne fait plus, on ne comprend même plus cette musique en 2016, mais le choc de réminiscence sera fort pour ceux qui ont vécu cette époque. Ensuite, on débranche les sorties audio, et on travaille en MIDI avec la RM1X, c'est là où elle excelle, et elle n'a pas d'équivalent!

C'est LA machine de base par excellence pour un studio MIDI, et sinon, alors il vaut mieux laisser tomber les machines et partir sur une STAN. Pour les réfractaires à la STAN, la RM1X est un must have, une machine aussi fidèle que facile et efficace, et une machine à garder!