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Yamaha Revstar RS420
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Test des guitares électriques Yahama Revstar RS420 et RS820CR

Guitare de forme LP de la marque Yamaha appartenant à la série Revstar

Prix public : 558 € TTC
Test écrit
40 réactions
Stars à domicile
8/10
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Depuis décembre dernier, Yamaha propose Revstar, sa nouvelle série de guitares électriques. Après le succès des stratoïdes Pacifica, la firme japonaise compte bien réitérer l’exploit en concurrençant cette fois les mythiques modèles de Gibson. Vous l’aurez compris, le humbucker est à l’honneur dans cette série composée de 8 instruments. Voici enfin sur Audiofanzine le test de la série Revstar avec un modèle d’entrée de gamme, la RS420, et un modèle haut de gamme, la RS820CR.

Martin Luthier King

Les courbes géné­reuses des 8 guitares Revs­tar ne sont pas sans rappe­ler la Les Paul, mais dans sa version double cuta­way. En les regar­dant, on pense aussi inévi­ta­ble­ment à la SG de Yamaha ou encore à la Gretsch Duo Jet avec double pan coupé. Mais cette forme unique dans le cata­logue des Japo­nais n’est pas l’unique inno­va­tion de cette nouvelle gamme. Ainsi, tous les micros ont été conçus en interne.

Yamaha RS420 : Photos RS420 1

Un autre élément a égale­ment été déve­loppé spéci­fique­ment pour la série Revs­tar : le système Dry-Switch. Ce Push/Pull placé sur le potard de tona­lité a pour ambi­tion de produire le même effet qu’un split, mais sans ses incon­vé­nients. En d’autres termes, on devrait obte­nir l’équi­valent de micros simples, mais sans les para­sites inhé­rents à ce type de micros. Pour ce faire, le système repose sur un circuit de filtrage passif des fréquences. Si le système est ingé­nieux, nous décou­vri­rons vite qu’il ne tient pas tout à fait toutes ses promesses.

Les éléments que nous venons d’évoquer se retrouvent sur les 8 modèles Revs­tar. Pour autant, de nombreuses carac­té­ris­tiques diffèrent selon les guitares, tout comme les tarifs, en adéqua­tion avec le maté­riel embarqué. Ainsi, les prix débutent à 399 € pour le modèle le moins onéreux, et s’élèvent jusqu’à 1 499 €. Toutes les guitares sont fabriquées en Indo­né­sie, à l’ex­cep­tion du modèle le plus haut de gamme (RSP20CR) qui provient du Japon. Les deux guitares que nous avons eues entre les mains ne se situent pas tout à fait aux extré­mi­tés de la gamme, puisque la RS420 est le deuxième modèle le moins cher, alors que la RS820CR est le deuxième modèle le plus cher. Voici les carac­té­ris­tiques de ces deux guitares :

Yamaha RS420 : Photos RS420 2

RS420 :

  • Corps en nato
  • Table en érable
  • Manche collé en nato au profil Slim
  • Touche en palis­sandre, radius de 13.75", 22 frettes de type Medium, incrus­ta­tions Dots
  • Sillet en plas­tique de 43 mm
  • Diapa­son de 24.75" (62,865 cm)
  • 2 micros humbu­cker VH3 à aimants Alnico V et base en argent
  • 1 contrôle de volume et 1 contrôle de tona­lité, 1 sélec­teur de micros 3 posi­tions
  • Inter­rup­teur Dry-Switch de type Push-Pull 
  • Cheva­let Tune-O-Matic et cordier Stop­bar
  • Accas­tillage plaqué nickel
  • Plaque de protec­tion noire
  • Fini­tions High Gloss Black Steel, Fired Red, Factory Blue
  • Fabriquée en Indo­né­sie
  • Prix indi­ca­tif : 499 €
Yamaha RS820CR : Photos RS820CR 2

RS820CR :

  • Corps en acajou
  • Table en érable
  • Manche collé en acajou
  • Touche en palis­sandre, radius de 13.75", 22 frettes Jumbo, incrus­ta­tions Dots
  • Sillet en plas­tique de 43 mm
  • Diapa­son de 24.75" (62,865 cm)
  • 2 micros humbu­cker VH5 à aimants Alnico V, base en argent
  • 1 contrôle de volume et 1 contrôle de tona­lité, 1 sélec­teur de micros 3 posi­tions
  • Inter­rup­teur Dry-Switch de type Push-Pull
  • Cheva­let/cordier Tone­Pros AVT-II
  • Accas­tillage plaqué nickel satiné
  • Plaque de protec­tion en alumi­nium anodisé
  • Fini­tions Steel Wool Rusty Rat, Steel Rust
  • Fabriquée en Indo­né­sie
  • Livrée avec une housse de protec­tion
  • Prix indi­ca­tif : 999 €

Vroom, vroom !

Je dois vous confes­ser mon enthou­siasme lorsque j’ai déballé les guitares. Elles ont indu­bi­ta­ble­ment de la gueule. Tout le monde était séduit dans l’équipe d’Au­dio­fan­zine. Le pari de rendre hommage aux courses de moto Café Racer est réussi, puisque les fini­tions rappellent effec­ti­ve­ment ces courses, et plus globa­le­ment l’es­thé­tique de l’au­to­mo­bile des années 70.

Yamaha RS820CR : Photos RS820CR 7

La RS420 se pare d’un joli bleu métal­lisé fine­ment pailleté. La forme Revs­tar, quant à elle, fait son effet ! C’est rock et doux à la fois, avec une bonne dose de rétro. Les fini­tions sont plus que correctes pour une guitare à 499 €. C’est globa­le­ment propre, quoique parfois un peu gros­sier. Mais étant donné que la guitare joue le mini­ma­lisme, l’en­semble est très cohé­rent et sédui­sant. Car c’est la simpli­cité de cette guitare qui marque. En effet, hormis le binding et la couleur de la table, l’ins­tru­ment est d’une sobriété totale.

À l’in­verse, la RS820CR est clai­re­ment plus agui­cheuse. Le binding conti­nue sur le manche et la tête, et les bois sont bien plus mis en évidence. La fini­tion mate Steel Rust est aussi très jolie, mais elle a le malheur de garder toutes les traces de doigts ! Il faudra donc bichon­ner la belle pour préser­ver son charme. D’au­tant plus qu’une magni­fique plaque de protec­tion en métal brossé et deux petits traits au milieu de la table viennent encore appor­ter du cachet à la guitare. Enfin l’ac­cas­tillage en nickel satiné apporte une dernière petite touche vintage à l’en­semble. C’est donc de l’ex­cellent boulot, même si le modèle que j’ai eu entre les mains souf­frait de légers défauts de vernis au niveau de la jonc­tion entre le manche et le corps, ce qui contraste éton­ne­ment avec le soin apporté au design de l’ins­tru­ment.

Yamaha RS820CR : Photos RS820CR 17

En main, les deux guitares sont très agréables et bien équi­li­brées. Le manche de la RS420 se parcourt aisé­ment avec son profil légè­re­ment arrondi, mais fin et moderne. En passant à la RS820CR, on comprend vite la diffé­rence de prix. Elle est un peu plus lourde, et surtout plus impres­sion­nante à vide : le son est moins métal­lique, et le corps vibre plus.

Le manche est quasi­ment le même, avec cette liai­son manche/corps très réus­sie, mais les sensa­tions sont légè­re­ment diffé­rentes. Les frettes Medium ont laissé place à des frettes Jumbo. Le binding sur la touche et le vernis modi­fient aussi le ressenti. De plus, la forme du manche est un peu plus ronde que sur la RS420. En défi­ni­tive, la RS820CR lorgne vrai­ment du côté de Gibson. Mais qu’en est-il du son ? Décou­vrons-le tout de suite.

Les Revs­ta­ries du guita­riste soli­taire

Comme d’ha­bi­tude, j’ai utilisé les guitares direc­te­ment bran­chées dans un Kemper Profi­ler, lui-même relié en stéréo à une carte son Line 6 POD Studio UX2. Pour les sons clairs, le preset sélec­tionné dans le Kemper est « Simply Clean » (simu­la­tion d’un Rocker­verb 50). Commençons avec la RS420. Je débute avec le micro grave, puis j’uti­lise le même micro, mais avec le Dry Switch activé. Je fais ensuite de même avec la posi­tion inter­mé­diaire et la posi­tion cheva­let.

1 RS420 Clean manche
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  • 1 RS420 Clean manche 00:34
  • 2 RS420 Clean manche avec Dry Switch 00:38
  • 3 RS420 Clean inter­mé­diaire 00:43
  • 4 RS420 Clean inter­mé­diaire avec Dry Switch 00:43
  • 5 RS420 Clean cheva­let 00:43
  • 6 RS420 Clean cheva­let avec Dry Switch 00:38
Yamaha RS420 : Photos RS420 8

Pas de doute, nous avons bien affaire à des humbu­ckers. Le micro grave offre de beaux sons bien ronds, qui peuvent lais­ser place à quelque chose d’un peu moins présent grâce au Dry Switch. Le son est assez équi­li­bré, sans excès de basse, mais un peu terne. Le micro aigu offre un peu de claquant, mais on reste dans des sons gibso­niens. Il perd évidem­ment de la présence avec le Dry Switch, ce qui me satis­fait moyen­ne­ment pour des solos, mais qui s’avère inté­res­sant en ryth­mique ou pour du funk sans prendre trop de place dans le mix. On reste tout de même très loin d’un micro simple, ça manque de claquant et de dyna­mique. Enfin, j’ai beau­coup aimé la posi­tion inter­mé­diaire qui garde la rondeur du micro grave, tout en dyna­mi­sant un peu le tout avec le micro aigu. Voyons à présent ce que cela donne avec de la satu­ra­tion. J’ai utilisé le preset « AC Normal Drive » (simu­la­tion d’un AC30).

7 RS420 Crunch manche
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  • 7 RS420 Crunch manche 00:42
  • 8 RS420 Crunch manche avec Dry Switch 00:42
  • 9 RS420 Crunch inter­mé­diaire 00:35
  • 10 RS420 Crunch inter­mé­diaire avec Dry Switch 00:31
  • 11 RS420 Crunch cheva­let 00:35
  • 12 RS420 Crunch cheva­let avec Dry Switch 00:40

La satu­ra­tion met tout de suite en avant les défauts des micros de la RS420. Le micro grave est baveux, pas très précis. On le sentait déjà avec les sons clairs, mais là c’est vrai­ment prononcé. En utili­sant le push/pull on retrouve un peu plus de clarté, mais c’est loin d’être parfait. Le micro aigu manque lui de tran­chant. Quant au Dry Switch, il apporte de la poly­va­lence, mais on ne retrouve pas les sensa­tions jouis­sives des micros simples qui crunchent. Pour termi­ner, j’ai voulu voir ce qu’avait vrai­ment dans le ventre cette Yamaha, et j’ai donc sélec­tionné un preset avec plus de gain (Steave Lead). Voici ce que cela donne :

00:0000:00

Avec la grosse satu­ra­tion, la guitare bave, ce n’est pas précis. Bref, on retrouve les défauts déjà ciblés, mais ça ne pardonne pas sur ce type de sono­ri­tés. Avec ses micros d’ori­gine, la guitare ne me parait pas exploi­table pour obte­nir un vrai son tran­chant heavy ou rock furieux. 

Passons à présent aux exemples sonores de la RS820CR. Les micros ne sont pas les mêmes, ce qui peut nous lais­ser espé­rer un meilleur rendu. Je n’ai pas utilisé cette fois-ci le Dry-Switch, car son action reste la même. Voici les sons clairs :

14 RS820CR Clean manche
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  • 14 RS820CR Clean manche 00:36
  • 15 RS820CR Clean inter­mé­diaire 00:41
  • 16 RS820CR Clean cheva­let 01:02

Sans inter­rup­tion, écou­tons ce que cela donne avec la satu­ra­tion modé­rée de la modé­li­sa­tion de l’AC30 :

17 RS820CR Crunch manche
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  • 17 RS820CR Crunch manche 00:40
  • 18 RS820CR Crunch inter­mé­diaire 00:35
  • 19 RS820CR Crunch cheva­let 00:39

Et enfin, bascu­lons sur le preset Steve Lead pour éprou­ver un peu plus la guitare :

00:0000:00
Yamaha RS820CR : Photos RS820CR 3

Le résul­tat est sans appel, on retrouve les mêmes carac­té­ris­tiques sonores globales que le modèle RS420, mais avec beau­coup plus de clarté. Les micros sont plus précis, moins boueux, un peu moins ternes aussi. C’est du tout bon, même si on pouvait appré­cier le côté un peu muddy des précé­dents micros, notam­ment pour les solos avec crunch. Le Dry Switch ne trans­forme toujours par les humbu­ckers en micros simples, mais il offre encore une fois des possi­bi­li­tés sonores inté­res­santes. Certes il agit avant tout sur les basses, mais la clarté origi­nelle des micros de la RS820CR sied parfai­te­ment au système de Yamaha en offrant des sons cris­tal­lins lorsque le push/pusll est activé. Dans le dernier extrait, la préci­sion des micros est d’au­tant plus flagrante. Les ryth­miques sont plus tran­chantes et les notes sont bien distinctes les unes des autres. 

Final Lap

Sans révo­lu­tion­ner le genre, les Revs­tar apportent un petit vent de fraî­cheur dans l’uni­vers des guitares « à la Gibson ». Je retien­drai surtout le plai­sir immé­diat que m’ont procuré ces guitares. Elles sont simples et bien faites. J’adore les potards qui coulissent aisé­ment, qui sont très progres­sifs et bien placés. J’ai instinc­ti­ve­ment plus joué ave ces contrôles que sur d’autres guitares. L’er­go­no­mie est donc excel­lente, même si j’au­rais person­nel­le­ment préféré un manche sans vernis à l’ar­rière : ça accroche un peu.

Évidem­ment, les micros de la RS420 seront déce­vants pour un guita­riste expé­ri­menté. Mais les débu­tants devraient y trou­ver leur bonheur, car le son reste très équi­li­bré, plutôt chaud avec un petit côté vintage. Pour les autres, il est toujours possible de chan­ger les micros. Quant à la RS820CR, elle comble clai­re­ment les lacunes du modèle d’en­trée de gamme. C’est un délice de jouer sur cette guitare. Alors certes, elle ne riva­li­sera pas avec les modèles les plus typés de Gibson. Il manque certai­ne­ment une iden­tité sonore plus marquée, un surplus d’âme ! Mais au regard des produc­tions parfois contes­tées de la marque améri­caine ces dernières années, les Revs­tar semblent être une alter­na­tive inté­res­sante et surtout moins coûteuse. On déplo­rera tout de même qu’une guitare propo­sée à 999 € soit produite en Indo­né­sie, et soit équi­pée d’un sillet en plas­tique. Mais après tout, les fini­tions sont très bonnes, à défaut d’être parfaites. C’est au final les seuls vrais reproches que l’on peut faire à cette guitare au vu de son prix. Quels que soient les défauts énumé­rés pour les deux modèles, le pari de Yamaha est donc réussi. Le reste est une affaire de goût.

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8/10
Points forts
  • Parfait mélange entre l’esprit Gibson vintage et des instruments plus grand public à la jouabilité exemplaire
  • Les tarifs sont raisonnables au vu du produit fini
  • Le look est réussi et plutôt original
  • Sans réussir complètement son pari, le Dry Switch offre de la polyvalence
Points faibles
  • Les micros imprécis du modèle RS420
  • La table salissante de la RS820CR
  • Le vernis à l’arrière du manche

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