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Charvel Pro-Mod San Dimas Style 1 HH FR E
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Test de la guitare Charvel Pro-Mod San Dimas Style 1HH FR E

Guitare de forme SC de la marque Charvel appartenant à la série Pro-Mod

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Test écrit
16 réactions
Pro et Moderne
9/10
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Charvel continue de décliner ses modèles Pro-Mod avec cette série parallèle aux séries DK24. Proposant quelques variantes bienvenues, détaillons cette belle qui ne se s'adresse pas qu'aux shredders rescapés des 80's.

Test de la guitare Charvel Pro-Mod San Dimas Style 1HH FR E : Pro et Moderne

Loin de nous la sensa­tion de lassi­tude tant les modèles Pro-Mod ont fait leur preuve. Tout d’abord améri­cains puis japo­nais, c’est actuel­le­ment au Mexique qu’est fabriquée cette série dont le prix reste sous les 1 000 euros, seuil souvent fati­dique pour bon nombre de consom­ma­teurs. Cette San Dimas respecte bien le cahier des charges cosmé­tique, les deux micros Seymour Duncan étant fixés à même la caisse en aulne sans plaque de protec­tion. Ces micros (JB en aigu et SH1N en grave) forment un couple clas­sique ayant montré sa poly­va­lence depuis des décen­nies main­te­nant et restent un gage de qualité et de confiance lors de l’exa­men des specs d’un instru­ment. Ajou­tez à cela un split géné­ral désac­ti­vant une bobine de chaque micro grâce à un potard de volume push pull et vous avez virtuel­le­ment la possi­bi­lité de tout jouer. La tona­lité no load offre un cran assez franc lorsqu’elle est à fond pour ne pas bais­ser la valeur lors d’un jeu éner­gique tout en bypas­sant tota­le­ment son influence quand elle est à fond. Un sélec­teur trois posi­tions de type blade permet de mettre en voix le micro aigu, le micro manche ou les deux micros simul­ta­né­ment lorsqu’il est au centre.

20190705_130305Le bois de la touche est en ébène, prin­ci­pale diffé­rence de cette nouvelle série par rapport au tradi­tion­nel érable devenu assez incon­tour­nable. Les 22 frettes sont toujours aussi bien finies et le talon de manche reste le bon gros cube clas­sique que l’on aime ou déteste tant. Pour avoir un accès aux aigus plus profilé, il vaut mieux s’orien­ter vers les séries DK24 qui lorgnent plutôt du côté de chez Jack­son en termes de philo­so­phie de luthe­rie. L’érable du manche est renforcé par du graphite pour une meilleure stabi­lité et une moins grande influence des varia­tions de tempé­ra­ture et d’hu­mi­dité.

Le réglage de truss rod est de type Music Man, une petite clé allen et le tour est joué. Telle­ment pratique pour un chan­ge­ment de tirant de cordes rapide ! Pour l’ac­cas­tillage, un cheva­let Floyd Rose 1000 flot­tant est secondé par un sillet bloque cordes R2. Les méca­niques en ligne sont à bain d’huile et frap­pées du logo Char­vel. Dans le cadre d’un sillet bloque cordes, la qualité des méca­niques n’a de réel impact que lors du montage et démon­tage des cordes, les fine tuners prenant le relais lorsque les galets de serrage du sillet sont bloqués. Ces méca­niques sont donc parfaites même si ce ne sont pas des Gotoh ou autre marque pres­ti­gieuse. La prise jack figure sur le côté et appa­rais­sant un peu dévis­sée sur le modèle testé. Aucune gravité, il suffit d’ôter la plaque, main­te­nir la prise et serrer l’œillet avec une clé à pipe adap­tée.

Vous êtes bien polis, Valence

À la prise en main, la guitare semble plus lourde que ses sœurs, l’aulne du corps est dense et de bonne qualité. Le feeling reste par contre typique­ment Char­vel avec un manche déli­cieux, à la fois stra­toïde et plat, garant d’un confort permet­tant tous les jeux. Le radius est toujours compensé : aplati dans les aigus et plus rond dans les graves pour favo­ri­ser à la fois les styles ryth­miques et soli. Une fois n’est pas coutume, nous allons commen­cer notre test par les sons crunchs. Bran­chée dans une tête Marshall Origin 20, seule une reverb très légère a été ajou­tée. Sans le split avec les micros en mode full humbu­cker, c’est un régal. Réac­ti­vité, dyna­mique, tout y est aussi bien en ryth­mique qu’en solo. Le confort se trouve de plus renforcé par la touche en ébène, légende ou réalité ? Quoi qu’il en soit le senti­ment de jouer sur du velours est bien présent, à raison ou pas. La musique étant une histoire de feeling, pourquoi pas avec le maté­riel ? Le split montre un réel plus, quelle que soit la posi­tion de micros enclen­chée. Quel dommage de consta­ter à nouveau que le type de sélec­teur utilisé pour ces séries présente toujours un dead spot lors du chan­ge­ment de posi­tion… Cela implique un chan­ge­ment rapide sous peine de faire tomber le son dans un blackout choquant et anti musi­cal. À vous de déci­der d’un éven­tuel chan­ge­ment pour une meilleure réfé­rence, l’objet en lui même ne coûte pas cher et tous les luthiers réalisent ce genre d’in­ter­ven­tion banale.

20190705_130424En jeu aux doigts, la dyna­mique ne fait aucun doute. Le volume et le gain peuvent se contrô­ler unique­ment avec l’at­taque plus souple de la chair sans devoir toucher au potard ni bais­ser son taux de satu­ra­tion. Le choix de commen­cer le test par les crunchs n’a rien d’ano­din : cette guitare peut tota­le­ment vous prendre à contre-pied et conve­nir à un adepte du blues rock. Éton­nant non ? C’est pour­tant à mon sens la réalité.

Passons aux cleans main­te­nant, avec une simple compres­sion et un peu de reverb. Sans égaler les Strat munies de véri­tables micros simple bobi­nage, force est de consta­ter qu’elle s’en sort assez bien en funk en posi­tion inter­mé­diaire avec le split mis en œuvre. Les chan­ge­ments de posi­tion apportent toujours un petit dead spot, gageons qu’avec un meilleur sélec­teur tout ceci peut deve­nir un mauvais souve­nir. Avec chorus, delay et reverb c’est bien entendu parfait, bonjour les arpèges 80's écœu­rants mais effi­caces ! Même en micro cheva­let, les aigus ne sont pas cari­ca­tu­raux et sonnent très bien, domp­tés par la compres­sion. En bref, les cleans et crunchs sont vali­dés en ce qui concerne votre servi­teur.

crun­chryth­mique
00:0001:00
  • crun­chryth­mique01:00
  • crunch­solo01:10
  • tests­plit­crunch01:16
  • jeuaux­doigts01:24
  • clean­comp01:30
  • clean80s00:52
  • test­po­tard­vo­lume01:14

Satur’ac­tion

20190705_130323Passons main­te­nant sur le MostrO pour déchaî­ner la disto. Pour le test du potard de volume, il est agréable de consta­ter son carac­tère progres­sif malgré le fait qu’il gère le split, beau­coup de potards de ce type présentent des soucis avec cracho­te­ments, mauvaise course du gain ou autre. Point le cas ici, on peut bais­ser à loisir le volume et profi­ter d’une plage expres­sive réelle sous réserve de ne pas avoir réglé l’am­pli comme Canni­bal Corpse pour garder une certaine lati­tude. Profi­tons en pour tester le Floyd et faisons lui subir les pires outrages ! Bien réglée d’usine, il n’a fallu que serrer un peu plus les galets du sillet après stabi­li­sa­tion des cordes pour une tenue d’ac­cord parfaite. La tige reste bien serrée dans son loge­ment alors que d’autres ballottent inévi­ta­ble­ment lors d’un jeu éner­gique. Hé oui, on aime retrou­ver sa tige là où on la laisse ! Notons la possi­bi­lité toujours présente de tirer le cheva­let dans les aigus. La défonce du corps permet d’al­ler assez loin, atten­tion à la casse de cordes ! Cette implan­ta­tion du Floyd implique un angle du manche plus paral­lèle au corps alors qu’une pose en top mount oblique le manche de quelques degrés. Pour poser un D-Tuna, la réali­sa­tion d’une rigole dans le bois sera donc indis­pen­sable sous peine de voir buter l’ac­ces­soire sur la table.

20190705_130537Pour les leads et la ryth­mique, inutile de dire que l’on retrouve les carac­té­ris­tiques des micros Seymour Duncan… Duo magique, les JB et SH1N arrachent tout sur leur passage. La défi­ni­tion des palm mutes est dantesque de même que le sustain. Parfai­te­ment mariés avec la touche en ébène à nouveau déci­sive sans que l’on sache réel­le­ment pourquoi, les bois se montrent plus réso­nants que de coutume, l’ex­pli­ca­tion vient du fait que le vernis est fin et non poly­uré­thane. Cette fini­tion sati­née enferme moins le bois et lui permet de mieux réagir aux vibra­tions. Le manche vissé conduit d’ailleurs parfai­te­ment bien ces vibra­tions, la dimen­sion de la neck pocket étant bien ajus­tée au talon.

En split, on peut tota­le­ment se prendre pour Ritchie Black­more 2.0 (si le talent vient avec). Pas très friand des sons split­tés d’ha­bi­tude, j’avoue tomber sous le charme de ceux de cette Pro-Mod. Musi­caux et gardant le même volume qu’en full humbu­cker, il seront tout à fait exploi­tables en plein jeu pour varier les sono­ri­tés. Cette propo­si­tion exis­tait déjà dans la série précé­dente sous l’ap­pel­la­tion « six pack of sounds », mettant en avant 6 sons diffé­rents. Les diffé­rences entre les mode double et single sont spec­ta­cu­laires, à vous le plai­sir de claquer les cordes en micro simple au manche !

test­floyd
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  • test­floyd01:10
  • heavy­ryth­mique01:22
  • heavy­lead01:42
  • heavys­plit01:04

Le mix final vous propose d’écou­ter cette guitare en mode impro, sur un backing track. Le plai­sir de jeu est évident, maman j’ai pas envie que ce test se finisse ! Très joueuse, elle inspire le musi­cien. Cette vertu est en géné­ral réser­vée aux instru­ments beau­coup plus chers…

mix final
00:0004:02

La classe à Dallas.. euh au Mexique

Avec son tarif tour­nant autour des 850 euros, le choix de cette Char­vel est tota­le­ment cohé­rent. Les pres­ta­tions déli­vrées sont d’ex­cel­lente tenue, la qualité des éléments ainsi que celle des bois terminent de convaincre l’ache­teur. La posi­tion de Char­vel est au final simple et intel­li­gente : propo­ser des guitares sobres dans les specs mais terri­ble­ment effi­caces et atta­chantes, inspi­rantes même. La fini­tion est parfaite quel que soit l’angle par lequel on consi­dère les choses. Pas unique­ment réser­vée aux métal­leux cheve­lus, elle affiche une très belle poly­va­lence dans moult styles. Les seuls éven­tuels regrets viennent du sélec­teur, il faudra un chan­ge­ment de posi­tions de micros très vif pour ne pas entendre le trou noir déjà présent sur les séries précé­dentes. À ce tarif par contre, impos­sible d’exi­ger un étui de nos jours (alors que les Char­vel japo­naises de 2010 sortaient en étui moulé SKB à 679 euros… Quelle époque !). Un choix sûr pour des heures de rock.

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9/10
Points forts
  • Rapport qualité prix
  • Finition
  • Split hyper efficace
  • Vernis fin qui laisse résonner le bois
  • Touche ébène qui change vraiment quelque chose
  • Duo de micros légendaire
  • Réglage d'usine très correct sur l'exemplaire testé
  • Couleur superbe
  • Polyvalence sonore réelle
  • Charme global
Points faibles
  • Sélecteur de positions infâme

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