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Edwards E-ST-125ALR
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Test de la guitare Edwards E-ST125ALR Sonic Blue

Guitare de forme SC de la marque Edwards

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Test écrit
16 réactions
Guitare Modernitionnelle
9/10
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La marque ESP est depuis longtemps synonyme de qualité lorsque l’on parle de lutherie japonaise. Les instruments de séries autrefois estampillés ESP sont désormais labellisés E-II et la gamme LTD poursuit son bonhomme de chemin en rencontrant toujours un peu plus de succès d’année en année. Alors quand la marque Edwards, filiale d’ESP, pointe le bout de son nez en magasin français, nous nous devons d’y jeter un œil attentif.

 

Long­temps réser­vées exclu­si­ve­ment au marché japo­nais, les guitares Edwards adoptent une poli­tique de distri­bu­tion toute parti­cu­lière en France, unique­ment orien­tée vers les maga­sins physiques. La guitare qui nous occupe aujour­d’hui affiche un tarif se situant aux alen­tours des 1 350 euros et il suffit de contac­ter le maga­sin, en l’oc­cur­rence Hendrick Music de Blois, pour acqué­rir la bête.

20200917_134710Nous sommes face à un instru­ment rappe­lant sans aucun mal une certaine inspi­ra­trice légen­daire. La ST125ALR présente une couleur Sonic Blue du plus bel effet, parfai­te­ment en concor­dance avec la plaque de protec­tion à un seul pli de bonne qualité (fait assez rare pour le souli­gner), ses trois micros simple bobi­nage Seymour Duncan SSL-5, son vibrato vintage Gotoh vissé en 6 points, ses méca­niques de type Kluson vintage elles aussi de marque Gotoh, son manche vissé en érable avec touche rappor­tée et son corps en aulne. La fabri­ca­tion et la fini­tion japo­naise ne souffrent aucune critique, tout est réalisé avec soin. Le sillet en os est parfai­te­ment taillé et ne géné­rera pas de fric­tion apte à désac­cor­der l’ins­tru­ment, bien secondé par un œillet de réten­tion rond à l’an­cienne assez surélevé pour ne pas forcer les cordes à adop­ter un angle trop impor­tant, source là aussi de fric­tions. Le sélec­teur de type blade à 5 posi­tions nous offre la confi­gu­ra­tion clas­sique : micro aigu, aigu et milieu, milieu, milieu et manche et enfin micro manche. Le réglage de truss rod se fait au niveau du talon du manche, ce qui implique de démon­ter ce dernier pour régler la tension et la cour­bure. Le profil du dos du manche est conforme aux guitares de type Strat d’ins­pi­ra­tion 50's, assez gros mais confor­table. Le radius de la touche de 9,5 pouces inscrit de nouveau la guitare dans la tradi­tion, sertie de frettes parfai­te­ment posées, finies et polies. La neck pocket du manche épouse parfai­te­ment le talon, évitant de très désa­gréables problèmes lors d’un jeu un peu éner­gique (cordes déca­lées d’un côté de la touche et désac­cor­dage très impor­tant).

Mais oui c’est clair !

Une telle guitare se doit de four­nir des sons clairs d’ex­cel­lente qualité typique­ment Strat. Juste avec une compres­sion et une réverbe, le contrat est très rapi­de­ment rempli. Les Seymour Duncan SSL-5 donnent parfai­te­ment la réplique à un manche inté­gra­le­ment en érable sans que le son ne soit trop brillant ou Tele­cas­ter. On constate tout de même une pêche et une puis­sance beau­coup plus impor­tantes que de simples micros single coil, en effet les SSL-5 offrent plus de niveau de sortie ce qui donne des cleans gras, amples sans l’as­pect sonore parfois frêle habi­tuel. Les posi­tions inter­mé­diaires 2 et 4 sont un régal, avec ce qu’il faut de nuance et de dyna­mique pour slap­per, « funker » ou jouer en arpèges. La posi­tion centrale qui person­nel­le­ment ne me plaît jamais dans les guitares de ce type prend ici une belle dimen­sion. La hauteur des micros est parfai­te­ment réglée d’usine, proche pour le cheva­let, moins proche pour le manche et éloi­gnée pour le micro central dans le but d’évi­ter d’ac­cro­cher le média­tor. La puis­sance n’est jamais cari­ca­tu­rale, mais offre au contraire une plage expres­sive bien­ve­nue pour des cleans vivants et pleins. Le radius implique une action des cordes dans la bonne moyenne, ni trop proche ni trop éloi­gnée ce qui permet d’en­tendre de belles notes bien défi­nies sans aucune frise, parti­cu­liè­re­ment en clean. Belle perfor­mance donc !

Sonic the Stra­thog

Après de belles pres­ta­tions en clair, passons main­te­nant en crunch et en distor­sion franche. Ces sons sont obte­nus avec le second canal du KelT MostrO qui offre toutes les palettes de satu­ra­tion rien qu’en modi­fiant le taux de gain. En posi­tion­nant ce dernier dans le premier quart, on entend des crunchs typiques des guitares équi­pées en SSS avec toute­fois une surprise de taille : le silence complet des micros.

20200917_134400Nous sommes en présence de micros simple bobi­nage, mais dont le bruit habi­tuel est annulé par un micro central RW/RP à pola­rité inver­sée, suppri­mant le bruit géné­ral du kit SSS. Quelle que soit la posi­tion c’est le silence total, quel régal ! Aucun besoin de jongler avec le potard de volume pour gérer un éven­tuel buzz, autant d’at­ten­tion en plus à consa­crer au jeu. Ce micro milieu se marie parfai­te­ment avec d’autres micros à simple bobi­nage et voit ses fils s’in­ver­ser lors de l’ins­tal­la­tion, la masse deve­nant le point chaud et inver­se­ment. Le potard de volume est très réac­tif, il nous permet de retran­cher une belle quan­tité de gain sans faire mourir le signal. Cette subti­lité se véri­fie aussi avec les tona­li­tés, une pour le micro manche et l’autre pour le micro central. Pas forcé­ment adepte des tona­li­tés, celles-ci modi­fient le son assez musi­ca­le­ment, de quoi éven­tuel­le­ment tâter du jazz. Les attaques de média­tor montrent en revanche toujours une belle agres­si­vité des micros et nous confirment le niveau de sortie très géné­reux de ces derniers. Très joueurs, ils donnent un vrai carac­tère moderne à la guitare. Pas de bruit, une belle dyna­mique, des posi­tions inter­mé­diaires flat­teuses, il ne manque­rait plus que les satu­ra­tions soient belles tiens !

Et c’est le cas… Toujours grâce au niveau de sortie et à la très belle qualité de l’élec­tro­nique, cette Edwards peut attaquer le hard et le heavy sans aucun problème, mais en affi­chant toujours des sono­ri­tés stra­toïdes de fort bon aloi. Yngwie n’est pas très loin et vous pouvez monter le gain sans craindre d’ob­te­nir un mael­ström de fréquences indomp­tables. Superbe tenue de la distor­sion donc, pour des heures et des heures de leads furieux et de ryth­miques en single coil de type Alca­trazz période Malm­steen. Une très, très grosse réus­site pour cet instru­ment.

Le sustain est présent, magni­fié par une bonne conduc­tion des vibra­tions dans le corps en aulne. La couche de vernis qui enrobe la caisse et le manche est raison­na­ble­ment épaisse contrai­re­ment malheu­reu­se­ment à pas mal de Fender Strat mexi­caines qui se voient enfer­mées dans un sarco­phage de matière brillante. Le bois respire bien et cela s’en­tend ! De plus il est impor­tant de rappe­ler l’im­por­tance de la neck pocket, celle-ci étant parfai­te­ment ajus­tée pour favo­ri­ser la bonne circu­la­tion des fréquences. L’ac­cès aux aigus reste celui que l’on connaît, mais votre servi­teur est parfai­te­ment habi­tué à ce gros cube, avec le temps ce n’est plus un souci d’au­tant que la touche ne présente que 21 cases, inutile donc d’al­ler cher­cher bien loin avec les doigts.

Conclu­sion

Ce qui reste à l’es­prit quand on termine de jouer sur cette E-ST-125ALR, c’est avoir envi­sagé une guitare presque exclu­si­ve­ment réser­vée à la surf music alors qu’elle est tout à fait capable de gérer n’im­porte quel autre style, même très énervé. À nouveau l’ha­bit ne fait pas le moine, et le beau Sonic Blue nous aura bien trompé, c’est une nerveuse ! Il faut toute­fois être conscient que les guita­ristes qui recherchent un esprit 100 % tradi­tion­nel ne retrou­ve­ront peut-être pas le flûté très parti­cu­lier des micros single coil de grand-papa, mais quel plai­sir de pouvoir utili­ser cette guitare sans aucune crainte d’être hors sujet. Jamais prise à défaut, toutes les sono­ri­tés sont exploi­tables et réalistes. Shred­der chevelu au nom de biscotte grillée suédoise ou blues­man, tu peux te pencher sur cet achat. Le rapport qualité/prix est au top et l’ins­tru­ment est même fourni en housse ESP bien réali­sée compor­tant de grandes poches pratiques pour y glis­ser des tabla­tures ou autres cordes et paires de pinces. Amis de la grande marque au F majus­cule, n’hé­sites pas à consi­dé­rer très sérieu­se­ment la Edwards E-ST-125ALR en Sonic Blue ou autre couleur du cata­logue, il se pour­rait bien que tu trouves la guitare SSS de tes rêves. Un grand merci au maga­sin Hendrick Music pour le prêt de l’ins­tru­ment (page Face­book du maga­sin).

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9/10
Points forts
  • Micros hyper polyvalents, du clean au saturé
  • Aucun bruit de fond
  • Placement tarifaire très correct
  • Finitions à la japonaise soignées
  • Équipement de qualité que ce soient micros ou accastillage
Points faibles
  • Les puristes des guitares de ce type ne retrouveront pas forcément le flûté des positions intermédiaires

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