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Harley Benton Fusion-T HH HT EB
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Test de la guitare électrique Harley Benton Fusion-T HH EB OCT

Test écrit
56 réactions
Une T bien infusée
7/10
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Si la marque du magasin Thomann est célèbre pour ses modèles d’entrée de gamme dont la fiabilité et le rapport qualité/prix ne sont plus à prouver, elle sait également produire des instruments aux caractéristiques plus haut de gamme. Le catalogue de la marque se hiérarchise en plusieurs séries d’influence vintage ou moderne.

Test de la guitare électrique Harley Benton Fusion-T HH EB OCT : Une T bien infusée

Océan turquoise

S’ap­puyant sur le premier design de guitare élec­trique, la Tele­cas­ter conçue par Leo Fender, la Fusion-T est un véri­table mélange des genres. Entre la teinte, la confi­gu­ra­tion micro et le choix des bois, on a une véri­table guitare hybride entre les mains, avec sa person­na­lité bien à elle. Si elle étonne sur certains aspects, elle peut être un peu déce­vante sur d’autres. Néan­moins, la volonté du fabri­cant alle­mand de propo­ser des modèles origi­naux, bien finis et encore abor­dables se fait bien sentir avec cette guitare. 

La guitare des pros

HB Fusion-T Ocean TurquoiseLa série Pro à laquelle appar­tient ce modèle Fusion-T regroupe des guitares et basses aux spéci­fi­ci­tés contem­po­raines. Les corps de ces instru­ments ont été spécia­le­ment étudiés pour une ergo­no­mie maxi­mum, l’ac­cas­tillage est fiable, l’élec­tro­nique et les teintes propo­sées sont modernes. Comme son nom peut l’in­diquer, cette Fusion-T est donc inspi­rée de la Tele­cas­ter avec un simple pan coupé et un manche vissé en érable. Toute­fois, il ne s’agit que d’une inspi­ra­tion loin­taine que l’on oublie vite en scru­tant la guitare et ses multiples chan­freins ainsi que sa teinte Ocean Turquoise. La forme globale de la guitare rappelle le modèle ML-3 proposé par la firme britan­nique Chap­man Guitars. Le colo­ris, pas très sédui­sant en photo, l’est beau­coup plus quand on a la guitare sous les yeux. Le corps et la tête de la guitare sont recou­verts d’un bleu/vert légè­re­ment pailleté qui lui confère un aspect très moderne bien que la tête colo­rée rappelle les modèles des années soixante et leurs Custom Colors. Ce côté moderne est accen­tué par la découpe de la table. En effet, un chan­frein garan­tis­sant un bon accès aux aigus laisse appa­raître le sapele du corps. Visuel­le­ment, il faut aimer, mais c’est ce genre de détails qui rendent la guitare confor­table et facile à jouer. La forme de la tête n’est pas très élégante, mais c’est aussi une affaire de goût. 

En termes de luthe­rie, Harley Benton s’ap­puie sur une construc­tion et un choix de bois assez tradi­tion­nels. On retrouve un corps en sapele, qui est une espèce d’acajou, un manche vissé en érable surmonté d’une touche en ébène. Le corps est teinté d’un rouge/marron foncé qui laisse trans­pa­raître le motif du bois. Enfin, un filet en érable fait le tour du corps. Ce dernier dispose d’un vernis (très) brillant alors que le manche béné­fi­cie d’une fini­tion sati­née pour un meilleur confort de jeu. Malgré une luthe­rie plutôt clas­sique, cette Fusion-T révèle sa person­na­lité dès qu’on commence à la jouer. Les nombreux chan­freins dont dispose le corps rendent la guitare très ergo­no­mique et facile à prendre en main. La table est sculp­tée au niveau du bras droit, comme sur une Stra­to­cas­ter, et le corps dispose d’un chan­frein pour le ventre. L’ac­cès aux aigus est faci­lité à la fois devant et derrière avec deux chan­freins autour de la corne. De plus, la jonc­tion corps-manche est asymé­trique, toujours pour un bon accès aux frettes les plus hautes. On aurait aimé une tête « reverse » pour accen­tuer davan­tage le côté moderne de l’ins­tru­ment et offrir davan­tage de tension sur les cordes graves.

L’ac­cas­tillage révèle égale­ment les côtés haut de gamme et modernes de l’ins­tru­ment. Le cheva­let WSC est fixe et c’est un modèle type HipshotWilkin­son avec pontets indi­vi­duels et cordes traver­sant le corps. Les méca­niques à blocage sont moulées sous pres­sion et sont fabriquées par WSC. Elles aident gran­de­ment la guitare à tenir l’ac­cord tout comme le sillet Graph Tech Tusq XL. L’ac­cès au truss rod est de type Music Man avec une défonce effec­tuée dans la vingt-troi­sième case. C’est une loca­li­sa­tion très pratique qui rend le réglage de la guitare simple et rapide. Les frettes, au nombre de vingt-deux, sont en acier inoxy­dable et il s’agit de Médium Jumbo. La guitare est bien finie, aucune frette ne dépasse. Un réglage de l’in­to­na­tion sera toute­fois néces­saire avant de jouer la guitare. Les cordes d’ori­gine sont des D’Ad­da­rio EXL 110 (.010 – .046).

Roswell 1947

HB Fusion-T Ocean Turquoise-16Si la luthe­rie réserve de plutôt bonnes surprises, l’élec­tro­nique est en revanche assez déce­vante. Les micros qui équipent la guitare sont des doubles bobi­nages et il s’agit de Roswell LAF à aimants AlNiCo-5. Ces aimants four­nissent un niveau de sortie plutôt élevé ce qui corres­pond bien au carac­tère contem­po­rain de l’ins­tru­ment. Ils offrent la possi­bi­lité d’être split­tés ce qui abaisse leur niveau de sortie et rapproche leur son de celui d’un micro simple.

Première mauvaise surprise : le bouton du potard de tona­lité, équipé d’un push-pull, nous est resté dans la main lors de sa première mani­pu­la­tion. Un petit coup de tour­ne­vis pour écar­ter légè­re­ment les pattes du potard, et le problème est réglé, mais effec­tuer une opéra­tion de « main­te­nance » sur un instru­ment qui sort tout juste de son carton n’est jamais agréable. Deuxième mauvaise surprise, le son splitté est beau­coup plus faible en volume que le son en mode humbu­cker. C’est un peu désa­gréable à l’uti­li­sa­tion si on passe d’un son à l’autre. On se retrouve avec un son splitté trop faible ou un son non splitté trop fort.

Les micros Roswell ne sont pas mauvais sans être excel­lents non plus. Leur sono­rité est très stan­dard et sans réelle person­na­lité ni grain. On remarque d’ailleurs un carac­tère un peu étouffé, même avec le potard de tona­lité à fond. Cela ne saute pas aux oreilles en jouant la guitare, mais en compa­rant avec d’autres micros, ces derniers sonnent immé­dia­te­ment plus ouverts à côté des Roswell présents sur la Fusion-T. Néan­moins, ils ont le mérite d’of­frir une certaine poly­va­lence. Sons clairs, crunch ou satu­rés, les micros ne bronchent pas. Ils ne font pas tordre le son clair et restent rela­ti­ve­ment sains et droits en sons satu­rés. Ces micros sont montés sur des embases en plas­tique noir qui permettent d’en ajus­ter la hauteur. Les contrôles sont posi­tion­nés comme sur une Tele­cas­ter mais sont montés direc­te­ment sur le corps de la guitare. Le sélec­teur à trois posi­tions et les potards de volume et de tona­lité sont alignés verti­ca­le­ment. Les potards semblent être de qualité tout à fait stan­dard mais fonc­tionnent bien. 

Fusion-T OCT – Klean All Pickups
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  • Fusion-T OCT – Klean All Pickups03:56
  • Fusion-T OCT – Klean All Pickups Split05:09
  • Fusion-T OCT – Crunch All Pickups01:43
  • Fusion-T OCT – Crunch All Pickups Split02:18
  • Fusion-T OCT – Lead All Pickups02:54
  • Fusion-T OCT – Lead All Pickups Split03:25
  • Fusion-T OCT – Lead All Pickups Drop-D02:21

Ergo­no­mie et moder­nité

HB Fusion-T Ocean Turquoise-6Bien que forte­ment inspi­rée de la Tele­cas­ter, la Fusion-T fait vite oublier ce loin­tain lien de parenté avec la vieille dame. Les contours du corps assurent un jeu confor­table, que ce soit assis ou debout. Le manche en érable au profil Modern-C est tout de suite fami­lier et le radius de douze pouces de sa touche en ébène va égale­ment dans ce sens. Le diapa­son mesure 25,5 pouces, comme celui des Stra­to­cas­ter et Tele­cas­ter. On n’est donc pas dépaysé. La largeur du sillet est de quarante-deux milli­mètres ce qui est confor­table, notam­ment en haut du manche pour les accords fonda­men­taux. La Fusion-T résonne bien à vide mais ne vibre pas beau­coup. La fini­tion du manche, bien qu’elle soit sati­née, offre un ressenti arti­fi­ciel assez étrange. Un vernis plus fin ou une fini­tion huilée aurait été de meilleur goût, comme sur le modèle Fusion-T équipé d’un manche en érable ondé torré­fié. 

Les micros n’ayant pas de réelle person­na­lité, il est diffi­cile de déce­ler la zone de confort de la guitare. Ce n’est pas une mauvaise chose et démontre sa poly­va­lence. Bien qu’as­sez moderne dans sa concep­tion, la Fusion-T n’est pas très typée et pour­rait conve­nir à de nombreux styles. Les sons clairs sont droits, le compor­te­ment des micros est sain et ne fait pas tordre l’am­pli. On remarque quand même ce côté un peu étouffé et sans vie des Roswell LAF. Le jeu en flat picking passe plutôt bien, les micros compres­sant légè­re­ment le signal et faisant bien ressor­tir l’at­taque. En spitant les micros, on perd donc beau­coup de volume et le grain n’est pas très satis­fai­sant. La posi­tion inter­mé­diaire pourra conve­nir pour des ryth­miques funk stan­dards. Les sons crunch sont agréables sans être trans­cen­dants. Une égali­sa­tion visant à réduire les basses sera quasi-indis­pen­sable pour contrer le côté très sombre des micros et ouvrir le son davan­tage. Les deux micros sont en revanche équi­li­brés entre eux et la posi­tion inter­mé­diaire est assez sympa. Une fois les micros split­tés, les sons sont en revanche assez pauvres et le côté fin et étriqué de ces micros est assez cari­ca­tu­ral. En attaquant la grosse satu­ra­tion, les micros Roswell conservent ce côté sombre et un peu renfermé. Cepen­dant, chaque note se fait entendre et les attaques sont bien présentes. La guitare offre une bonne surprise au niveau du sustain. Les notes tiennent bien et meurent de manière natu­relle et très musi­cale. La luthe­rie très saine n’y est pas étran­gère. 

On adhère

Fidèle à la philo­so­phie des instru­ments Harley Benton, la Fusion-T présente un rapport qualité/prix imbat­table. Son niveau de luthe­rie et d’équi­pe­ments la place en compé­ti­tion avec des modèles bien plus onéreux. Les fini­tions sont soignées et la luthe­rie est saine et bien conçue. Le corps offre une excel­lente ergo­no­mie et rend la guitare très fami­lière dès la première prise en main. Bien que l’élec­tro­nique soit défi­ni­ti­ve­ment le point faible de la guitare, elle ne manque pas moins de person­na­lité et saura ravir de nombreux musi­ciens grâce à sa poly­va­lence. La touche en ébène au rayon de douze pouces alliée au profil Modern C du manche en érable prodiguent un bon confort de jeu. Le poids de la guitare est dans la moyenne des modèles de cette forme. Tous les petits détails comme l’em­pla­ce­ment de l’ajus­te­ment du truss rod ou les méca­niques à blocage inscrivent la guitare dans une lignée réso­lu­ment moderne et ergo­no­mique. Cette Fusion-TT HH Ocean Turquoise possède une vraie person­na­lité bien qu’elle rappelle forte­ment d’autres guitares de type Tele­cas­ter. En bref, une très bonne guitare pour le prix, qu’il sera possible de conser­ver un bon moment en chan­geant les micros. 

  • HB Fusion-T Ocean Turquoise
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  • HB Fusion-T Ocean Turquoise-19

 

7/10
Points forts
  • Instrument très confortable
  • Finitions impeccables
  • Guitare originale avec un certain charme
Points faibles
  • Les micros Roswell sans vie
  • Le vernis du manche trop artificiel
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)