Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet Récolte d'avis - Doctorat sur le hip-hop - Montréal

  • 6 réponses
  • 5 participants
  • 334 vues
  • 5 followers
1 Récolte d'avis - Doctorat sur le hip-hop - Montréal
Bonjour à tous,

Je me présente brièvement, je suis rappeur depuis plusieurs années ma passion m'a porté à faire des études dans la musique, musicologie pour être exact. J'ai commencé ma licence, puis mon Master à Montpellier à Paul-Valéry. Après ça j'ai eu la chance de pouvoir commencer un Doctorat à Montréal, ville que j'habite depuis maintenant 4 ans, durée pendant laquelle j'ai bûché sur mon doc.

Plus précisément, je travaille sur le sampling (échantillonnage) de musique classique dans le hip-hop francophone. Je suis en train de réunir des avis sur ces techniques de composition à travers un google form (questionnaire). Je cherche des avis de personnes proches du hip-hop par la pratique, l'écoute ou le cœur, peu importe (rappeurs, beatmakers, auditeurs, promoteurs artistiques, producteurs, manager, etc). Et c'est là que après avoir écumé les forums (ouh le vieux !) de rap fr de gros médias genre Booska-p, Rapélite, bah j'ai trouvé que les forums étaient plutôt mous ... voire inactifs ... Et c'est là que j'ai pensé à audiofanzine !
Si certains d'entre vous peuvent se prêter au jeu de mon enquête, il y en a pour 5 minutes maximum. Voici le lien du questionnaire :
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfsLHBueeSORCFZsSESm-i8DoyqZ6nJVtEbA6tJW7ZalNEh5w/viewform?usp=sf_link

Le but de ma thèse est de défendre cette musique (rap, hip-hop) dans les sphères universitaires où elle n'est pas (ou peu) comprise. Montrer à ceux qui ne jurent que par Chopin et Wagner qu'il y a du génie dans une belle prod, de l'orchestration, de l'oreille bref ... de la bonne musique.

Merci à tous, j'espère réunir quelques avis pour le hip-hop ! Si vous avez des remarques à faire ici je suis tout à fait apte à en discuter bien entendu, au plaisir !
2
Bonsoir Templemouss,

Chouette comme parcours! Et sujet de recherche intéressant > je viens de remplir le questionnaire.
Bon courage pour la suite et donnez-nous des nouvelles!

Llo Sigma
3
Salut,

ça y est, je suis passée à l'interrogatoire :P:

Il est vraiment bien fait ton questionnaire, et j'avoue que c'est sympa de donner son avis sur un sujet qui nous tient à coeur. Si t'es à fond, tu peux même avoir l'impression d'être interviewer, c'est la grande claasse. Avec en paquet bonux, des extraits musicaux :bravo:

Allez à vos crayons les AFiens ! C'est pas tous les jours que le hip-hop joue des coudes à la fac !!

ps :
pour revenir sur la réaction de beaucoup d'universitaires par rapport au hip-hop, je pense que c'est du mépris simplement, assumé ou pas. Parce que le hip-hop n'est pas élitiste comme l'est la musique classique. Parce qu'un prof universitaire peut se faire briller si son fils fait partie d'un grand orchestre de classique mais pas s'il participe à des battle rap. Et quand certains DJs font entendre "assassin de la police", je pense que beaucoup d'universitaires ne se sentent pas concernés et que ça parle d'un monde qui les fait juste flipper.

Ca ne concerne pas que la musique. Ton post m'a fait pensé à l'édito d'une maison d'édition associative (extraits) :

" Plus nous y réfléchissons, plus il est évident qu'il existe une véritable cassure entre ceux qui ont les moyens d'écrire et ceux qui ne les ont pas.
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

[ Dernière édition du message le 06/02/2020 à 09:39:13 ]

4
Salut,

une réflexion à propos de la mélodie et du rythme, qui m'a bien fait écho et que je voulais partager avec vous :

Beethoven était rythmicien par choix, mais sait être mélodiste mieux que quiconque.
Pourquoi ? Parce que la mélodie est trop rassurante pour exprimer le formidable conflit interne qu'il vit.
(émission La marche de l'histoire, France Inter, 27/01/2020)

J'y vois un lien avec la relation entre classique et RAP (rétroacronyme de Rythme And Poetry).

Et ça m'a fait écho parce que j'apprécie chanter bien que non chanteuse, et quand je chante, j'ai tendance à m'écouter chanter parce que c'est sympa quand on chante juste, quand ça vibre bien etc En piano classique, c'est pareil, j'ai l'impression de prendre les gens par la main et de les faire voyager.
Tandis que quand je m'entraîne à rapper, je cherche à envoyer les mots à la gueule des gens, comme dans une battle, même si ta colère leur est pas directement destinée. (ça fait beaucoup de "je", mais je peux pas parler à la place des autres) Les auditeurs sont pas pris à partis de la même manière.

Voilà, et je me demande bien si vous vivez les choses en gros de cette manière, ou pas du tout ?
5
Tout d'abord un gros, grand et sincère merci à tous.

Travailler sur ce sujet est un travail de dur labeur sur le plan académique mais il est tout autant sur un plan personnel. Approfondir et redorer le blason du hip-hop dans les sphères universitaires n'est pas toujours facile, les financements et soutiens sont ... timides voire inexistants. C'est pas facile tout les jours et vos réponses et réactions m'apportent beaucoup.

Aussi je vais me permettre de réagir à certains commentaires en vrac que j'ai pu lire dans les précédents posts.

Le lien entre musique classique et hip-hop n'est pas directement mon sujet, bien évidemment c'est en une composante sous-jacente (et nécessaire) mais mon sujet reste : Le sampling de la musique classique dans le hip-hop. Toutes les questions sur l'affiliation possible entre la musique classique et le hip-hop ne sont ici que pour amorcer la réflexion mais ne constituent en rien le corps de mon sujet. Ce qui m'intéresse c'est plus le pourquoi et le comment les compositeurs de hip-hop ont perpétués cette pratique et la perpétuent encore aujourd'hui. Je suis rappeur depuis plusieurs années, actif à Montréal dans divers projets et je connais assez bien le comment. J'ai pas mal composé sur différents logiciels et structures différentes pour savoir comment sampler. En revanche pour répondre au pourquoi, c'est plus complexe. Et c'est là que j'avais absolument besoin et envie de passer par une étude de terrain, sociologique.

Alors évidemment avant cette entreprise de terrain j'avais (et j'ai encore) plusieurs théories que je me garderai de dévoiler ici pour ne pas influencer les réponses futures s'il y en a. (héhé je sais, je suis mesquin).

Quoi qu'il en soit mes questions principales sont plus centrées sur la rencontre entre ces deux objets sonores que sont les oeuvres de hip-hop et celles de musique classique. D'ailleurs je parle plus de rencontres entre phonogrammes plutôt qu'entre oeuvres, puisqu'une oeuvre peut avoir plusieurs déclinaisons selon interprétation. Notamment pour le Chopin dont vous avez pu entendre un bout dans mon questionnaire pour lequel j'ai recensé une quinzaine d'interprétations qui pourraient être celles utilisées par le beatmaker de Vald. Et encore là ... Difficile d'être certain quant à la source du fait des transformations subies (transposition d'une sixte au dessus, accélération du tempo, filtre, etc .. Argh difficile).

Bref vous voyez la complexité du sujet ... Mais cette récupération de classique est intéressante aussi sur le point sociologique, voire politique. Et je n'irai pas plus loin sur ce point mais les nombreuses restructurations politiques en France (loi Toubon, Carignon, mixité des cultures à la Jack Lang, etc) et à l'étranger autour du rap et de son accès ont privilégié des rencontres entre classique et hip-hop également. Bref.

Je me permets d'intervenir aussi sur le débat lancé ici (je suis honoré de créer de la discussion d'ailleurs) sur l'importance du rythme comme héritage entre hip-hop et classique. Je pense que vous visez très juste et je me nourrirai de vos remarques à ce sujet et vos références qui sont du pain béni pour moi. Il y a effectivement un apport du rythme énorme entre le classique et le hip-hop. Pour écrire énormément de flows dans mon quotidien (j'écris autant de paroles que de ma thèse heureusement ou malheureusement libre à vous de juger) je vous confirme que le rythhme est un élément primordial de l'accroche d'une bonne écriture parolière. Pour en revenir au classique on pourrait citer Stravinsky et son écriture très complexe centrée uniquement sur le rythme ce qui lui a permis de renouveler totalement l'usage de l'orchestre en général. D'ailleurs parallèle intéressante : Le premier sample de musique classique utilisé dans le monde musical commercial hip-hop et reconnu comme hit (Y'en a eu certainement d'autres dont la trace manque malheureusement) est un sample de Stravinsky, L'Oiseau de Feu utilisé en 1985 par Afrikaa Bambaataa, coïncidence ? je ne crois pas ! Héhé.

Merci encore pour vos réponses désolé pour le pavé, voyez le comme gage de passion et de remerciement,

Si certains afficionados sont partants pour remplir le questionnaire et ne l'ont pas encore fait libre à vous !

Merci encore !
6
J'ai répondu et j'encourage tout le monde à le faire (flag déguisé)

J'ai laissé mon adresse mail si vous souhaitez repréciser certains points. Le sujet et vaste et le point de vue sera différencié suivant l'age et l'histoire personnelle de chacun.

Dans une certaine mesure, il faut pas oublier que dans les années 90, il était super facile de se procurer des tonnes de vynils de classique à des prix très bas ( Emmaus, j'y étais tous les samedi) pour des producteurs.
C'était une source de musique instrumentale ( instruments solos ou orchestres) vite identifiée comme un ""gisement " accessible à piller. L'accès à la musique était différent jusqu'à l'explosion de Napster (en gros).

Il y avait aussi eu en France une grosse mode du "piano-voix" dans le hip hop dans les années 90, avec de nombreux emprunts à l'époue.
7
le fameux piolon :mrg:
edit: et le classique c'est libre de droit pour la plupart :bravo:

Beat Thang 4 Life

[ Dernière édition du message le 13/02/2020 à 21:34:14 ]