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L'Orion nouvelle est arrivée
9/10
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Depuis l’introduction de leur système Synergy Core, Antelope continue de rééditer ses appareils dans de nouvelles versions boostées aux DSP. C’est au tour de leur interface rackable Orion Studio de passer sur notre banc d’essai.

Test de l’interface Orion Studio Synergy Core d'Antelope : L'Orion nouvelle est arrivée

OSSC-FRONT-01Il y a trois ans, on avait beau­coup aimé la Orion Studio origi­nale. Ante­lope n’en était encore qu’à ses débuts dans le monde des inter­faces, et nous propo­sait un produit haut de gamme avec de belles quali­tés et quelques défauts. Les perfor­mances sonores étaient excel­lentes, et l’in­ter­face pleine de promesses pour le futur de la marque. Depuis l’an­née dernière, Ante­lope réédite progres­si­ve­ment ses inter­faces phares, avec une mise à niveau, grâce au système « Synergy Core ». Le prin­cipe est simple : en plus des trai­te­ments sonores basés sur les proces­seurs FPGA, Ante­lope ajoute désor­mais des proces­seurs DSP (six dans le cas présent). La marque souhaite ainsi déve­lop­per son cata­logue de nouveaux plug-ins drivés par les DSP, et offrir à ses utili­sa­teurs des résul­tats en latence amélio­rés.

Passons au débal­lage de la nouvelle Orion Studio…

Présen­ta­tion

OSSC-BACK-03(2)La première chose qui frappe : elle n’a pas la même tête qu’avant ! On est passé de l’acier brossé à l’an­thra­cite et rouge. En dehors de cela, le design reste abso­lu­ment le même : mini­ma­liste, simple et un peu mysté­rieux quant aux fonc­tions de chaque bouton (au premier abord en tout cas, cela s’éclai­rera progres­si­ve­ment).

On retrouve donc les 12 préam­plis micro/lignes (connec­tiques combo XLR/jack 6,35 mm TSR), répar­tis entre l’avant et l’ar­rière de l’ap­pa­reil, les connec­teurs Thun­der­bolt et USB (c’est toujours bien d’avoir le choix), deux sorties casques, deux sorties pour le ream­ping, deux sorties moni­to­ring, et un micro pour le talk­back (assi­gnable depuis le soft­ware). Du côté numé­rique, on a 16 canaux ADAT, une E/S SPDIF, et du Word­clock.

Comme avant, les 4 connec­teurs XLR/jack 6,35 mm situés sur la façade permettent de bran­cher des micros, des sources niveau ligne mais aussi des instru­ments (guitare, basse…). À leur côté, le gros poten­tio­mètre cliquable, qui servira à régler les diffé­rents niveaux d’en­trée et de sortie et à navi­guer les menus acces­sibles depuis l’écran. Par ailleurs, celui-ci est entouré de 6 petits boutons, dispo­sés à sa droite et à sa gauche, qui permettent de sélec­tion­ner les gains à ajus­ter, ainsi que des presets réglables.

DSC00148.JPGÀ noter aussi : comme toujours chez Ante­lope, l’in­ter­face requiert l’en­re­gis­tre­ment du produit et l’ins­tal­la­tion du logi­ciel proprié­taire pour être utili­sée le plus complè­te­ment possible. Ce n’est pas grave, bien entendu, mais il vaut mieux savoir que la marque pratique toujours une poli­tique du « tout proprié­taire ». Cette règle s’étend aussi aux émula­tions gérées par les inter­faces qui néces­sitent toujours l’ac­qui­si­tion d’une coûteuse solu­tion de déblo­cage pour être utili­sées dans une autre STAN.

Le système de routage de l’ap­pa­reil, en lui même, est assez parti­cu­lier : on asso­cie entrées et sorties sur un grand tableau multi­co­lore et cliquant et dépo­sant les cases, sauf pour le talk­back qui se route indé­pen­dam­ment, grâce à un menu dérou­lant. Je trouve toujours cette inter­face confuse, mais comme j’ai pu le dire dans d’autres articles, ce juge­ment est très subjec­tif.

Nous l’avions noté aupa­ra­vant, une fois raccor­dée, l’ali­men­ta­tion se sécu­rise avec une protec­tion à vis : bien pensé, pour éviter les débran­che­ments intem­pes­tifs, où les torsions au niveau de la connec­tique. Atten­tion toute­fois à ne pas se prendre les pieds dans le câble : l’in­ter­face risque de partir avec vous.

Et le bundle dans tout ça ?

La Orion Studio Synergy Core est livrée avec un pack de 48 plugins. Très orienté sur le trai­te­ment de son d’ins­tru­ment, la suite FX comprend comme toujours onze émula­tions d’am­pli­fi­ca­teurs et onze émula­tions de baffles. À cela vient s’ajou­ter deux préam­plis micro (BA-31 et Gyra­tec IX), quatorze égali­seurs (des émula­tions Neumann et Neve, le para­mé­trique Clear Q, le VMEQ-5 spécia­le­ment pour trai­ter les médiums…), dix trai­te­ments dyna­miques (un noise gate, trois compres­seurs, quatre compres­seurs/limi­teurs, un limi­teur et un expan­deur), un de-esser et un accor­deur A-Tuner.

Pas de pédale de guitare dans cette suite d’ef­fet gratuite, mais il est possible d’en débloquer par la suite : en effet, Ante­lope propose d’aug­men­ter ce bundle de base par une suite de quarante neuf plugins compa­tibles avec la Orion Studio, ache­tables indi­vi­duel­le­ment depuis leur site. On trouve alors de nombreuses émula­tions de grands clas­siques du studio (préam­pli Tele­fun­ken, compres­seurs UA ou Fair­child, etc.), ainsi que la version Synergy Core d’Auto-Tune, lancée il y a un an.

Passons main­te­nant à la phase des tests.

Bench­mark

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible. Dans les cas où la compa­rai­son est éclai­rante, je teste avec des gains plus faibles.

La mémoire tampon réglée à 32 échan­tillons, on obtient (à 44,1 kHz) une latence d’en­trée de 2,22 ms et de 2,49 ms en sortie.

Commençons donc avec les entrées lignes :

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 1

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 2

J’en­voie un sweep de 1 Vrms dans les entrées 1 et 2, et je règle le gain à 17 dB (sorties moni­teur 1 et 2, non atté­nuées).

Du point de vue de la linéa­rité, la nouvelle Orion Studio s’en tire très bien, avec une dévia­tion de ±0,048 dB au maxi­mum. Rien à redire sur un tel résul­tat, c’est tout simple­ment très bon.

Résul­tat en THD : on tourne majo­ri­tai­re­ment autour de 0,0008 %. À partir de 3 kHz, on observe une montée progres­sive, qui oscille autour des 0,005 % à partir de 4 kHz. Les résul­tats ont donc changé depuis notre test précé­dent mais gardons en tête qu’il s’agit de bons résul­tats : on pourra plutôt parler d’un profil sonore légè­re­ment diffé­rent.

D’ailleurs, le rapport signal bruit à 102 dB nous apporte la confir­ma­tion de la trans­pa­rence de l’ap­pa­reil.

Atten­tion, ces tests ont été réali­sés en routant les entrées ligne direc­te­ment aux sorties moni­teurs. En prenant le son à la sortie du mixer (soft­ware) et en l’en­voyant dans les mêmes sorties moni­teur, on observe une légère baisse de qualité (ce qui n’est pas éton­nant par ailleurs) : 99,7 dB de signal/bruit et une THD avoi­si­nant plutôt les 0,0012 % (en majo­rité).

L’Orion Studio Synergy Core propose égale­ment des entrées « Direct Out » qui contournent les préam­plis discrets. Les résul­tats sont rela­ti­ve­ment simi­laires, mais avec une amélio­ra­tion de la linéa­rité (±0,046 dB) et du rapport signal/bruit (109,1 dB ! Impres­sion­nant).

On obtient des résul­tats tout aussi excel­lents sur les entrées micros :

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 3

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 4

Ici j’en­voie un sweep de 100 mVrms et je règle le gain à 31 dB. Et là aussi, rien à redire sur la linéa­rité. C’est vrai­ment très bon, avec des résul­tats meilleurs que sur les entrées lignes : ±0,043 dB de dévia­tion (fréquence de réfé­rence 1 kHz). Pour des entrées qui reçoivent un signal faible, on est impres­sionné de la préci­sion des préam­plis. Rien à redire, c’est exac­te­ment ce qu’on peut attendre d’un appa­reil de ce niveau de gamme : on observe même une amélio­ra­tion nette par rapport à la version précé­dente (0,060 dB).

La THD, quant à elle, est un peu plus élevée que pour le niveau ligne (normal, avec un plus grand gain en préam­pli­fi­ca­tion), mais reste toujours excel­lente. Même si on remarque toujours ces pics dans l’aigu, au-delà de 3 kHz…

Pour conti­nuer le test, j’ai voulu véri­fier la réponse des sorties casques : très bonne surprise, la sortie casque est tout aussi linéaire, et ce jusqu’à 20 kHz, avec un rapport signal/bruit à 101 dB. Ces mesures gagent vrai­ment de la grande qualité de l’in­ter­face.

Pour finir, voyons les entrées instru­ment, d’abord sur sorties moni­to­ring (signal de 200 mVrms, gain de 41 dB) :

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 5

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 6

Le rapport signal/bruit dimi­nue (82,6 dB), et la linéa­rité est moindre (±0,197 dB) surtout au-dessus de 7 kHz, mais cela reste très satis­fai­sant, surtout du point de vue de la THD (en dessous de 0,005 % jusqu’à 5 kHz, puis jamais au-dessus de 0,01 %).

En revanche sur la sortie reamp :

Antelope Audio Orion Studio Synergy Core : TEST 7

On trouve là une courbe forte­ment filtrée, qui ne devrait pas poser de problème avec un signal de guitare, mais devraient moins bien se plier aux ream­ping de basse.

Conclu­sion

DSC00154.JPGEn résumé, on peut dire qu’on est content de voir évoluer posi­ti­ve­ment un produit Ante­lope, qui élimine progres­si­ve­ment ses défauts tout en conser­vant ses quali­tés : grand nombre d’E/S, ergo­no­mie plutôt bien pensée, temps de latence excellent, connec­tique USB+­Thun­der­bolt… Et des résul­tats sonores meilleurs ! Ajou­tons à cela que l’offre de plug-ins s’est amélio­rée en un an, avec plus d’ef­fets qui viennent désor­mais complé­ter les préam­plis, compres­seurs et EQ. On ne peut s’em­pê­cher de regret­ter la poli­tique très axée sur les éléments « proprié­taires ». Mais on se doit de recon­naître qu’avec une offre aussi géné­reuse en E/S et des résul­tats sonores si bons, Ante­lope joue vrai­ment dans la cour des grands avec cette inter­face.

9/10
Points forts
  • 12 préamplis micro + 4 entrées instruments
  • 2 sorties reamping
  • 2 sorties casques indépendantes
  • 2 sorties moniteurs
  • Amélioration de la latence en USB
  • Bons convertisseurs
  • Préamplis très transparents
  • Design élégant
Points faibles
  • Qualité sonore moyenne des sorties reamping
  • Système de routage assez compliqué
  • Pas « plug and play », dans l’ensemble
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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