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Test écrit
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Very Slate
4/10
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Annoncée en grande pompe lors du NAMM 2017, la première interface audio Thunderbolt de Slate Digital est enfin en test sur Audiofanzine. Ça valait le coup d’attendre ?

Test de l'interface audio Slate Digital VRS-8 : Very Slate

Avant toute chose, sachez qu’il ne sera ques­tion ici que de l’in­ter­face audio en elle-même, n’ayant pas à dispo­si­tion le Virtual Micro­phone System du construc­teur. Il s’agira ici de véri­fier la trans­pa­rence annon­cée des préam­plis, des sorties casques et des sorties lignes, sans oublier bien évidem­ment la ques­tion de la latence et de la partie logi­cielle de l’en­gin.

Premier constat, Slate a soigné le look de son inter­face qui reste sobre mais classe. Sur la face avant d’1U de hauteur, on retrouve les deux premières entrées au format jack 6,35 mm pouvant s’adap­ter aux niveaux ligne et instru­ment via des mini-switchs. Une rangée de 8 potards occupe une grande partie de la façade et sera dédiée aux réglages des niveaux de gain des entrées ligne et micro (et instru­ment sur les deux premières, du coup). Pour chaque nous retrou­vons un pad d’at­té­nua­tion de –20 dB pour les entrées micro et une petite LED qui cligno­tera en rouge lorsque le signal sature en entrée. À noter que les potards de gain ne sont pas contrô­lés numé­rique­ment, ce qui sera peut-être un problème pour sauver et rappe­ler des réglages précis. C’est d’au­tant plus dommage que la majo­rité des concur­rentes le font.

VRS8 - 1Deux autres petits switchs permet­tront d’ac­ti­ver l’ali­men­ta­tion fantôme de 48 V par groupe de 4 entrées (1–4 et 5–8), et deux potards ajus­te­ront le volume des deux sorties casques situées juste à côté. Si les deux casques sont indé­pen­dants en termes de niveau sonore, ils ne le seront pas en termes de source. Enten­dez par là que l’on ne pourra pas envoyer un mix diffé­rent dans chacun des casques. C’est l’une des limites de la partie routing et logi­cielle que nous verrons un peu plus tard. On termine avec le gros potard de volume (contrôlé numé­rique­ment) pour les sorties 1–2 qui servi­ront à bran­cher vos enceintes, tandis qu’un switch permet­tra de mettre l’in­ter­face sous tension.

Après avoir retourné le rack, on se retrouve face à la prise pour l’ali­men­ta­tion externe, les deux ports Thun­der­bolt, le connec­teur PCIe au format HDMI qui servira pour les PC sous Windows, ces derniers étant inter­dits de Thun­der­bolt avec cette inter­face, et le MixLink qui servira à inter­con­nec­ter les mixers internes de plusieurs inter­faces. Une E/S MIDI en DIN 5 broches et une E/S Word Clock en BNC sont aussi dispo­nibles. Enfin, on termine avec les 8 sorties en jack TRS (dont la paire pour vos enceintes) et les 8 entrées micro et ligne en combo Jack TRS/XLR. On notera donc l’ab­sence d’E/S numé­rique, chose que l’on retrouve sur quasi­ment toutes les concur­rentes. Dommage.

  • VRS8 - 2
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  • VRS8 - 6

On se console comme on peut

VRS8 softVient donc la partie logi­cielle, que nous avons testée sur Mac, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est spar­tiate. Nous nous retrou­vons face à une console virtuelle assez clas­sique, avec à gauche les réglages de l’hor­loge et du Word Clock ainsi que les 8 entrées et le retour DAW 1–2, et à droite les 8 sorties. Au-dessus de chaque est indiquée la source, Mix Out ou une paire de retour DAW. Pour chaque E/S, nous avons un fader linéaire et un bouton Mute. La parti­cu­la­rité de cette console se situe en haut de l’in­ter­face avec le choix des modes Produc­tion, celui par défaut, et Studio. Le premier envoie le « Mix Out » (le mélange des entrées et du retour DAW 1–2) aux sorties casques et 3–4. En mode Studio les sorties casques et 3–4 sont alimen­tées par le retour DAW 3–4, ce qui permet d’en­voyer un mix diffé­rent que vous aurez préparé avec votre STAN. Et voilà. C’est tout.

Nous sommes bien loin de ce que propose la concur­rence en termes de routing et de flexi­bi­lité, notam­ment chez RME, UA, Ante­lope ou Metric Halo, et le système de modes ne nous semble pas des plus intui­tifs. Comme dit plus haut, on ne pourra pas envoyer un mix diffé­rent dans chaque casque, envoyer n’im­porte quelle entrée dans n’im­porte quelle sortie ou encore gérer plusieurs mixages en interne. C’est fran­che­ment une décep­tion et il n’y a plus qu’à espé­rer une mise à jour prochaine de la partie logi­cielle concer­nant le routing. Pour les trai­te­ments internes, les utili­sa­teurs peuvent aussi faire une croix dessus si cela n’a pas été prévu dès le départ par le construc­teur.

Bench­mark

Nous avons réglé la mémoire tampon au mini­mum (32 échan­tillons) afin d’ob­te­nir la meilleure latence : 0,6 ms en entrée et 0,6 ms en sortie (en 96 kHz). Le résul­tat est excellent et le Thun­der­bolt tient toutes ses promesses.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait des bench­marks avec notre APx515 d’Au­dio Preci­sion, et nous allons pouvoir compa­rer les résul­tats à ceux obte­nus avec les inter­faces précé­dem­ment testées.

Voici les résul­tats avec les niveaux lignes, à 96 kHz :

deviation ligne

Avec une dévia­tion de ±0,084 dB, le résul­tat est équi­valent à l’Apollo x8p testée la semaine dernière et confirme que la VRS8 possède de très bons conver­tis­seurs. Nous sommes face à une inter­face haut de gamme sans aucun doute.

thd ligne

La distor­sion reste aux alen­tours de 0,005 % sur une grande partie du spectre, ce qui reste un peu moins bon que ce que l’on retrouve géné­ra­le­ment sur des inter­faces de ce prix, qui tournent plutôt autour des 0,001/0,002 %. Rien de scan­da­leux mais la diffé­rence reste notable.

Voici les résul­tats au niveau micro, avec le gain réglé à 34 dB (sur 57 dB dispo­nibles).

deviation mic

thd micro

Les résul­tats restent exac­te­ment les mêmes au niveau micro, ce qui prouve que ces derniers sont très trans­pa­rents, c’est une très bonne chose. Côté bruit de fond, avec ce réglage de gain, on obtient un rapport signal/bruit de 98 dB. Cela reste moins bien que ce que l’on obtient géné­ra­le­ment sur les inter­faces haut de gamme (entre 105 et 110 dB), l’Apollo x8p testée derniè­re­ment a par exemple obtenu un rapport de 108 dB. Rien de scan­da­leux non plus, mais cela reste quand même un cran en dessous.

Si les sorties casques demeurent très puis­santes (17 mVrms contre 10 pour l’Apollo x8p) et sont raccords en termes de dévia­tion et distor­sion aux sorties ligne (les résul­tats sont quasi­ment iden­tiques), nous avons été surpris par leur bruit de fond assez impor­tant. Ceci a été confirmé par les mesures avec un rapport signal/bruit de 88 dB. C’est dommage, on aurait peut-être préféré des sorties casques un peu moins puis­santes et plus silen­cieuses.

Les entrées instru­ment tiennent quant à elles leur rang, avec une dévia­tion de ±0,075 dB et une distor­sion iden­tique aux autres entrées. Rien à signa­ler !

Pour résu­mer les résul­tats, on peut regret­ter un rapport signal/bruit un peu faiblard et une distor­sion un peu trop impor­tante pour une inter­face haut de gamme. Il est aussi à noter que les sorties casques ont un niveau de cheval, atten­tion aux oreilles.

Conclu­sion

Pour sa première incur­sion dans le monde des inter­faces audio­nu­mé­riques, le bilan de Slate Digi­tal est plutôt mitigé. Si la VRS-8 intègre des préam­plis neutres et des conver­tis­seurs honnêtes, la liste des points faibles est bien trop longue pour venir chatouiller les marques déjà bien en place sur ce marché. Il n’y a plus qu’à espé­rer une amélio­ra­tion côté logi­ciel pour sauver les meubles, même si cela ne comblera pas les manques maté­riels pour­tant bien présents.

Tarif géné­ra­le­ment constaté : 1 999 €

  • VRS8 - 1
  • VRS8 - 2
  • VRS8 - 3
  • VRS8 - 4
  • VRS8 - 5
  • VRS8 - 6
  • VRS8 soft
  • deviation ligne
  • thd ligne
  • deviation mic
  • thd micro

 

4/10
Points forts
  • Mac & Windows…
  • Sortie casque puissante…
  • Partie logicielle simple à prendre en main…
  • Latence du Thunderbolt
  • Deux prises Thunderbolt
  • Word Clock et MIDI
  • Bons convertisseurs
  • Préamplis neutres
  • Look sobre et efficace
  • La Virtual Preamp Collection en bundle et une année du All Pass Bundle
Points faibles
  • …mais PCIe uniquement pour Windows
  • …mais sortie casque bruyante
  • …mais partie logicielle ultra minimaliste
  • Rapport signal/bruit des préamplis un peu en deçà
  • Seulement 8 E/S
  • Pas d’E/S numériques
  • Les sorties casques ne sont pas indépendantes en termes de routing
  • Retours visuels en façade quasiment inexistants
  • Thunderbolt seulement
  • Il manque pas mal de choses que l’on trouve chez la concurrence (micro talkback, sortie reamping, inserts…)
  • Pas d’effets ou de traitements internes
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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