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Universal Audio Apollo Duo
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Test de l'Universal Audio Apollo

Interface audio Thunderbolt de la marque Universal Audio appartenant à la série Apollo

Prix public : 2 350 € TTC
Test écrit
232 réactions
C'est un petit pas pour l'homme-studio...
8/10
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Universal Audio est une marque pas comme les autres dans le monde de l'audio. Parce que présente depuis 50 ans sur le marché du hardware avec ses préamplis, compresseurs et channel strips, et depuis une dizaine d'années sur le marché du plug-in avec sa fameuse plateforme à DSP UAD, on s'est toujours demandé ce qu'elle pouvait faire à la croisée des chemins, alliant numérique et analogique. L'Apollo, présentée lors du NAMM 2012, est un début de réponse. Focus sur la première interface audio d'Universal Audio !

…Mais un pas-de-géant pour le DSP !

On y a tous pensé dans un coin de notre tête : pourquoi une marque qui fait de bons préam­plis, de bons compres­seurs hard­ware et des plug-ins de qualité ne propose-t-elle pas un produit qui regroupe tout ce savoir-faire ? C’est désor­mais chose faite avec l’Apollo, une inter­face audio­nu­mé­rique inté­grant quatre préam­plis et le DSP UAD-2, si cher à la marque. Alors on aurait pu rêver d’une inter­face audio inté­grant un préam­pli Twin-Finity, voir carré­ment un 1176LN hard­ware, mais Univer­sal Audio a décidé de mettre l’ac­cent sur le numé­rique et de faire en sorte que l’on puisse utili­ser les plug-ins UAD de la même manière qu’un trai­te­ment analo­gique. Pour ce faire, les ingé­nieurs ont déve­loppé un système permet­tant de réduire la latence à moins de 2 ms, un peu à la manière d’un Pro Tools HD, offrant au musi­cien et à l’in­gé­nieur du son la possi­bi­lité de trai­ter direc­te­ment à la prise. La latence étant imper­cep­tible, le musi­cien n’est pas gêné et peut ainsi enre­gis­trer sans soucis. 

Soin de ton musi­cien, tu pren­dras

Universal Audio Apollo

Certains pour­ront douter de l’uti­lité de trai­ter à la prise dans un système entiè­re­ment numé­rique. Il y a quelques dizaines d’an­nées, quand les studios étaient entiè­re­ment analo­giques, il était courant de trai­ter direc­te­ment à la prise en insé­rant, par exemple, un compres­seur ou un égali­seur. En effet, les plug-ins n’exis­taient pas et le nombre de compres­seurs et d’éga­li­seurs était limité. Alors on insé­rait le trai­te­ment pendant l’en­re­gis­tre­ment, quitte à prendre des risques ou des direc­tions artis­tiques, parfois il n’y avait pas d’autres choix ! Si cette façon de travailler peut se retrou­ver encore de nos jours dans des studios modernes, certains ingé­nieurs aimant toujours le risque et la prise de posi­tion et utili­sant encore des compres­seurs ou égali­seurs hard­ware, on peut se deman­der si cela a vrai­ment un inté­rêt dans un système entiè­re­ment numé­rique. En effet, le plug-in, de nature numé­rique, est forcé­ment placé après le conver­tis­seur analo­gique vers numé­rique, et il ne pourra donc pas (dans le cas d’un compres­seur) amoin­drir le risque de satu­ra­tion. De même pour l’éga­li­seur : pourquoi figer un trai­te­ment alors que le numé­rique offre la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer son réglage sans être pour autant destruc­tif ? Nos séquen­ceurs modernes nous offrent cette chance, il serait dommage de s’en priver !

Universal Audio Apollo

Mais l’in­té­rêt d’in­sé­rer des plug-ins à la prise peut être tout autre. Si vous enre­gis­trez un chan­teur, vous utili­se­rez un bus spécial pour son retour casque, avec un mix entre le play­back (retour de votre séquen­ceur) et le son de sa voix à travers le micro que vous aurez posé devant lui. On le sait, un musi­cien joue bien quand il est à l’aise, et quand un musi­cien joue bien, au moins 50 % de votre travail est fait ! C’est pourquoi il faut être aux petits oignons avec lui : propo­ser une tasse de thé à bonne tempé­ra­ture, un bol de M&M’s sans aucun bonbon marron, ou encore un son flat­teur dans son casque. C’est pour ce troi­sième exemple que l’Apollo entre en scène, les plug-ins M&M’s n’exis­tant pas encore sur la plate­forme UAD. Avec l’in­ter­face d’Uni­ver­sal Audio, vous pour­rez donc insé­rer jusqu’à 4 plug-ins sur la voie/voix du musi­cien, avec moins de 2 ms de latence (1,1 ms à 96 kHz, de l’en­trée analo­gique à la sortie analo­gique, pour être précis) et renvoyer la voix du chan­teur dans son casque, avec une pointe de compres­sion, une égali­sa­tion flat­teuse et une pointe de réverbe pour qu’il se sente comme dans sa cathé­drale. Cela peut paraître super­flu, mais il n’en est rien : au-delà du son, la perfor­mance musi­cale gouver­nera la qualité finale de votre enre­gis­tre­ment.

Mais jetons un premier coup d’oeil à notre Apollo, toute de gris vêtue.

Décol­lage des oreilles immi­nent !

Après avoir déballé notre rack 1U assez profond (34.29 cm) de 4,12 kg, nous sommes forcés de consta­ter que l’Apollo est une réus­site d’un point de vue esthé­tique. Le rack est aussi beau qu’un rack puisse être (Los Teignos vous dira qu’un maté­riel audio ne peut pas être, à l’ins­tar d’une oeuvre d’art, beau), ce qui n’est pas forcé­ment le cas chez la concur­rence. On pense notam­ment à RME dont la qualité de ses inter­faces est inver­se­ment propor­tion­nelle au talent de ses desi­gners (ont-ils vrai­ment des desi­gners, d’ailleurs ?). Soit, une jolie inter­face audio ne vous fera pas mieux jouer ou mieux mixer, mais il faut avouer qu’elle se marie plutôt bien avec notre iMac en alumi­nium, même si Univer­sal Audio a encore beau­coup à apprendre d’Apple en terme de « Woman Accep­tance Factor ».

Universal Audio Apollo

On retrouve donc deux gros enco­deurs cran­tés, permet­tant de contrô­ler numé­rique­ment les gains des préam­plis et le niveau de la sortie « moni­tor ». Si ces derniers ne dénotent pas, le fait qu’ils soient en plas­tique déçoit un peu. Que voulez-vous, quand on est habi­tué au top, on ne satis­fait pas du passable. Ces deux enco­deurs sont « cliquables », ce qui permet de swit­cher entre les quatre préam­plis et de « muter » la sortie « moni­tor ». C’est plutôt pratique, et on nous souffle dans l’oreillette que d’autres fonc­tions pour­ront être ajou­tées par la suite avec des « appuis longs » sur les enco­deurs. Les deux petits potards (en plas­tique aussi) pour les deux sorties casques (indé­pen­dantes !) sont situés tout à droite, tandis que les deux entrées instru­ment sont tout à gauche (2,2 Megaohms d’im­pé­dance d’en­trée), l’Apollo détec­tant l’in­tru­sion de la fiche jack 6,35 mm et enclen­chant auto­ma­tique­ment le mode haute impé­dance « Hi-Z » (pronon­cez aïlle-zi), pratique ! Juste à côté de la partie affi­chage, on retrouve 6 switchs permet­tant d’ac­cé­der à certains réglages des quatre premiers canaux (les 4 préam­plis de l’Apollo, de +10 à +65 dB de gain d’après le construc­teur). On peut ainsi passer d’un niveau ligne à un niveau micro, acti­ver le coupe-bas (75 Hz et avec une pente de 12 dB/octave), acti­ver l’ali­men­ta­tion fantôme 48V, acti­ver le PAD qui atté­nue le signal en entrée de –20 dB, inver­ser la pola­rité et enfin lier deux entrées mono afin de ne former qu’une entrée stéréo. Notons qu’il sera possible de ne lier l’en­trée 2 qu’avec l’en­trée 1, la 4 avec la 3, et ainsi de suite…

Universal Audio Apollo

Petit détail sympa : on retrouve l’état de ces para­mètres sur l’af­fi­cheur, à gauche des bargraphs à LEDs des 8 entrées analo­giques. Ces derniers sont compo­sés de 10 LEDs, ce qui est plutôt pas mal pour la préci­sion et permet de faire le niveau sans regar­der son écran. À droite se situent les LEDs affi­chant le niveau de la sortie moni­tor. Termi­nons par le switch de mise sous tension situé en face avant, qui parait solide et qui est aussi beau qu’un switch de mise sous tension puisse être.

Le derrière de la fusée

Universal Audio Apollo

Derrière le rack, c’est plutôt chargé ! On a, en jacks TRS 6,35 mm, la sortie moni­tor pour relier vos enceintes, les entrées ligne analo­giques, les sorties lignes analo­giques, et les quatre entrées micro au format XLR. On aime le fait de dispo­ser de 8 sorties analo­giques en plus de la sortie moni­tor, mais nous verrons par la suite que la partie logi­cielle ne suit pas encore tota­le­ment. Côté numé­rique, on retrouve les deux entrées et les deux sorties ADAT au format Toslink (8 canaux en 96 kHz, 4 en 192 kHz), l’en­trée/sortie S/PDIF en RCA, l’en­trée/sortie Word­clock (horloge numé­rique) en BNC et son bouton permet­tant d’en­clen­cher la termi­nai­son 75 ohms, et les deux connec­teurs Fire­Wire 800 permet­tant de chaî­ner l’in­ter­face avec un disque dur ou une UAD-2 Satel­lite. On observe la présence d’un connec­teur de type XLR 4 broches pour bran­cher le bloc secteur externe, c’est toujours mieux qu’un connec­teur IEC clas­sique, car la prise étant clip­sée, elle ne risque pas de se débran­cher inopi­né­ment. On termine avec la baie pour la future exten­sion Thun­der­bolt, qui n’est pas encore dispo­nible pour le moment (UA nous la promet pour cet été) et qui permet­tra à l’Apollo de profi­ter de la vitesse monu­men­tale de ce proto­cole et de bran­cher plein de disques externes à l’in­ter­face sans se soucier du débit dispo­nible. 

Voilà, c’est tout pour ce qui est du hard­ware à propre­ment parler, bran­chons la bête sur notre ordi­na­teur !

Console de pilo­tage

Instal­lons alors l’Apollo sur le Mac, de toute façon nous n’avons pas le choix, l’in­ter­face n’étant pas encore compa­tible avec le système d’ex­ploi­ta­tion « fenêtres » de micro­doux, l’en­tre­prise créée par William Portails. PCistes, il faudra attendre encore un peu (jusqu’à cet été, a priori) !

Universal Audio Apollo

L’ins­tal­la­tion du driver faite et le petit fichier d’au­to­ri­sa­tion pour les plug-ins UAD télé­chargé, nous lançons la fameuse console. Afin de pouvoir gérer ses plug-ins et de concoc­ter ses mixes, Univer­sal Audio a plutôt misé sur la simpli­cité, et fidèle à ses habi­tudes, il y a un goût de hard­ware et de vintage dans cette console virtuelle. Le construc­teur prend le contre­pied de RME et de son Total­mix puis­sant, mais un peu effrayant pour les néophytes. La première chose qui surprend, c’est l’ab­sence des retours logi­ciels sur la console. En effet, on ne retrouve que les entrées (analo­giques et numé­riques), deux auxi­liaires stéréo et la partie « moni­tor ». On note la présence, en plus du circuit moni­tor, de deux circuits pour les deux casques qui seront donc indé­pen­dants : il sera possible de faire deux mixes diffé­rents.

Universal Audio Apollo

Pour chaque tranche d’en­trée micro, on dispose donc des réglages déjà acces­sibles sur la face avant du rack : gain, mic/line, coupe-bas, +48V, le PAD, l’in­ver­seur de phase et le link pour lier deux entrées mono. En dessous, nous retrou­vons les fameux inserts permet­tant de choi­sir n’im­porte quel plug-in de notre collec­tion, avec une latence de moins de 2 ms. Seuls certains plug-ins, plutôt desti­nés au maste­ring, indui­ront une latence trop forte pour les utili­ser à l’en­re­gis­tre­ment : notam­ment le Ampex ATR-102 et le Preci­sion Multi­band. Certains plug-ins utili­sant une fréquence d’échan­tillon­nage interne supé­rieure (voir « upsam­pled plug-ins ») indui­ront aussi une latence, mais l’op­tion « input delay compen­sa­tion » permet­tra de réali­gner la phase entre toutes les entrées (numé­riques et analo­giques). La console réserve quelques petites options sympas : on pourra copier un plug-in d’in­sert sur toutes les autres tranches ou seule­ment celles visibles (on peut filtrer les entrées par type : analo­giques, ADAT ou S/PDIF), ou au contraire reti­rer le plug de toutes les tranches, et bypas­ser ou reti­rer tous les plugs d’une tranche. On aurait aimé pouvoir clas­ser les plug-ins par type (compres­seur, EQ, etc.), car c’est utile quand on en a plein. Mais c’est plutôt un problème de riche, à vrai dire !

Aide-auxi­liaire

Universal Audio Apollo

Pour l’en­voi vers les AUX, on pourra doser via un potard virtuel, comme sur une vraie table, et on aura aussi accès au réglage de pano­ra­mique. On pourra ainsi placer la source dans le champ stéréo du bus auxi­liaire. Si vous manquez de réseau casque, vous pour­rez utili­ser un bus auxi­liaire stéréo comme deux bus mono, si cela ne dérange pas les musi­ciens d’avoir un mix mono dans le casque (si vous ne leur dites pas, il y a de fortes chances qu’ils ne s’en aperçoivent même pas), même si ce ne sera pas toujours pratique à gérer. Le gros défaut de la console, c’est le fait de ne dispo­ser que de deux bus auxi­liaires stéréo. C’est d’au­tant plus dommage que l’in­ter­face propose 8 sorties physiques stéréo ! En l’état actuel des choses, on ne pourra avoir « que » 4 mixes stéréo diffé­rents pour les casques : 2 avec les sorties HP et 2 avec les AUX. On note aussi la présence des envois vers les deux casques, corres­pon­dants aux deux prises casques de la façade du rack.

On termine avec le fader verti­cal, les boutons solo, mute et le réglage de la pano­ra­mique. Du clas­sique, on vous dit ! Les entrées lignes disposent d’un réglage pour le niveau nomi­nal (+4dBu ou –10dBV), et les entrées numé­riques S/PDIF ont un bouton « SR convert » afin de faire une conver­sion de la fréquence d’échan­tillon­nage en temps réel. 

Les deux bus auxi­liaires béné­fi­cient aussi de 4 inserts, on pourra les router vers n’im­porte quelle sortie physique (analogue ou numé­rique), les mettre en mono, les muter et régler les envois vers les casques. 

C’est moni­tor à moi

Universal Audio Apollo

La partie moni­tor possède deux gros vumètres à aiguilles (avec mode pré ou post fader), quatre meters (DSP, PGM, MEM et FWB) que les posses­seurs d’UAD-2 connaissent bien et qui permettent de voir la consom­ma­tion de ressources des DSP ainsi qu’un gros switch « insert effects » qui donnera à l’uti­li­sa­teur le choix d’en­re­gis­trer ou non les effets insé­rés dans la console. On regrette que ce choix soit global, on aurait aimé pouvoir choi­sir pour chaque plug-in. Concer­nant les deux casques, on pourra les mettre en mono et choi­sir la source (moni­tor, un miroir de ce qui sort des enceintes, ou le bus HP1/2). On pourra aussi choi­sir la source de la sortie moni­tor, afin d’écou­ter rapi­de­ment les sources des casques HP1 et 2 et de véri­fier ce que l’on envoie à notre musi­cien chéri. Notons qu’il sera possible d’en­re­gis­trer et rappe­ler la confi­gu­ra­tion de la console, et encore mieux, on pourra utili­ser un plug-in dédié au séquen­ceur hôte et chargé de restau­rer la confi­gu­ra­tion de la console (le fameux recall) lors du char­ge­ment de votre session ! C’est vrai­ment une très bonne idée, bravo. Autre petit détail bien sympa : lorsqu’on appuie sur la barre d’es­pace du clavier et que la console est au premier plan, cela lance quand même la lecture dans notre séquen­ceur, pratique !

Au final, c’est une console assez plai­sante à utili­ser : elle est simple et convien­dra au musi­cien ou home-studiste ne voulant pas se prendre la tête. En contre­par­tie, on reste assez loin en termes de routing du Total­mix de RME, beau­coup plus complet. On aurait aimé des auxi­liaires supplé­men­taires, le « insert effect » pour chaque plug-in et pourquoi pas une voie « retour de séquen­ceur » qui serait pratique pour les retours musi­cien.

Universal Audio Apollo

Il faut avouer qu’une console virtuelle comme ça, avec des plug-ins à latence très faible, ça donne envie de l’uti­li­ser en live. Alors qu’en est-il lorsqu’elle est utili­sée sans ordi­na­teur ? À vrai dire, Univer­sal Audio n’a pas encore trop prévu la chose et l’Apollo conti­nuera de fonc­tion­ner si on la débranche sauva­ge­ment du Mac tout en gardant la confi­gu­ra­tion en mémoire. Mais il sera alors impos­sible de modi­fier quoi que ce soit, ce qui limite forcé­ment l’uti­li­sa­tion. De plus, si on l’éteint pour la rallu­mer, on retrou­vera nos réglages, mais pas nos plug-ins… On se prend alors à rêver d’un petit logi­ciel compa­tible iOS et Android, affi­chant la console et permet­tant de modi­fier les réglages sans ordi­na­teur. Mais l’Apollo n’a pas de port USB « maître », encore moins de WiFi, alors cela semble compliqué à gérer sans Mac. Peut-être avec le slot libre à l’ar­rière, qui sait ? Nos rêvas­se­ries nous ont aussi amené à penser à un mode Direct-to-disk à la manière de ce que fait RME avec son UFX : on branche un disque dur USB, et on enre­gistre en multi­pistes avec les plug-ins, sans ordi­na­teur. Ce serait cool, non ?

Apollo de rugby, ou comment trans­for­mer l’es­sai ?

Universal Audio Apollo

L’Apollo s’est révé­lée très agréable à utili­ser, la qualité des plug-ins UAD n’est plus à démon­trer, même si les versions 64 bit se font sérieu­se­ment dési­rer (sortie prévue avant la fin de l’an­née d’après le construc­teur). L’unité qui nous a été confiée a été stable durant les tests, pas de plan­tage ou décro­chage à déplo­rer et appa­rem­ment les premiers retours utili­sa­teurs donnent plutôt confiance. A voir avec le temps ! En revanche, on regrette l’ab­sence de prises MIDI, qui peuvent servir de temps en temps : il n’y avait appa­rem­ment plus de place derrière ! L’ab­sence de port USB péna­li­sera aussi certains utili­sa­teurs. C’est d’au­tant plus dommage que la concur­rence (RME et MOTU notam­ment) propose depuis long­temps des inter­faces audio hybrides Fire­Wire et USB.

Autre chose : nous ne sommes pas forcé­ment convain­cus, en règle géné­rale, par la perti­nence des inter­faces propo­sant 4 préam­plis. Il serait idéal qu’UA propose une Apollo avec 2 préam­plis seule­ment et moins chère si possible, ou même une inter­face avec 8 préam­plis. Cela vien­dra peut-être l’an­née prochaine, qui sait.

Universal Audio Apollo

Côté son, les conver­tis­seurs nous ont paru très satis­fai­sants, les quelques écoutes et tests nous ont montré qu’ils étaient supé­rieurs à ceux équi­pant la AVID MBox Pro et la RME Baby­face en notre posses­sion (mais qui coûtent moins cher, il est vrai). Si on retire le prix d’un UAD-2 Quad Satel­lite (1500€ envi­ron) de notre Apollo Quad (2500€ envi­ron, les bundles de plug-ins sont les mêmes), il ne reste « que » 1000 € envi­ron. L’in­ter­face nous semble donc plutôt très bien lotie pour son prix. Elle se destine aux home-studistes « avan­cés », qui ne se senti­ront pas limi­tés par la qualité audio large­ment suffi­sante. Voici un fichier audio (prove­nant du forum Gears­lutz) que l’on a fait passer par les conver­tis­seurs de sortie et d’en­trée des deux inter­faces :

Converto Test

Concer­nant les préam­plis, ils se sont révé­lés plutôt trans­pa­rents et possé­dant une réserve de gain satis­fai­sante. Nous les avons compa­rés à ceux de la MBox Pro, en plaçant un micro M-Audio Sput­nik devant une guitare Yahama A3R, et en bran­chant le micro aux deux inter­faces audio simul­ta­né­ment via un câble en Y. Les deux gains ont été réglés à un peu plus de la moitié de la course (37 dB pour l’Apollo). Voici les résul­tats :

Preamp Test

Vu le choix de mettre des préam­plis trans­pa­rents, on ne sera pas étonné de voir appa­raître des plug-ins émulant de fameux préam­plis vintage, l’ave­nir nous donnera peut-être raison. On aime­rait aussi voir appa­raître un jour un simu­la­teur d’am­pli de guitare, car avec la latence offerte par l’in­ter­face, ce serait très perti­nent.

Conclu­sion

L’Apollo était atten­due par pas mal de fans d’Uni­ver­sal Audio et de home-studistes en géné­ral, et il faut avouer que c’est une réus­site. Le construc­teur offre la possi­bi­lité d’in­sé­rer ses fameux plug-ins avec une latence placée sous la barre des 2 ms, ce qui est large­ment suffi­sant pour l’en­re­gis­tre­ment. Il n’y a rien à redire du côté look ou qualité de construc­tion, la console est pratique et facile à utili­ser. Côté audio, ça tient bien la route avec de bons conver­tis­seurs pour une inter­face de ce prix et des préam­plis assez trans­pa­rents. On regret­tera juste le fait que la console soit encore limi­tée (pas assez d’AUX notam­ment), que l’in­ter­face soit dépour­vue de prises MIDI et unique­ment compa­tible Fire­Wire. Mais une fois que les plug-ins seront dispo­nibles en 64 bit, que l’in­ter­face sera compa­tible Windows et que la console sera un peu mieux pour­vue, il n’y aura plus grand-chose à repro­cher à l’en­semble. Reste à l’uti­li­sa­teur le choix de se « marier » avec la plate­forme UAD, ce qui le contraint à rester fidèle à la marque concer­nant les plug-ins (sinon l’in­té­rêt de l’Apollo est limité). Mais vu la qualité géné­rale de ces derniers, le mariage forcé peut rapi­de­ment deve­nir un mariage d’amour !

8/10
Points forts
  • Convertisseurs de qualité
  • Préamplis transparents
  • Moins de 2 ms de latence avec des plug-ins en insert !
  • Une UAD-2 Quad ou Duo sous le capot
  • Look sympa
  • Construction sérieuse
  • Console simple et accessible
Points faibles
  • Pas de prises MIDI
  • FireWire uniquement
  • Que 2 AUX dans la console pour le moment
  • Pas encore compatible PC (prévu cet été)
  • Pas encore de 64 bits pour les plugs (prévu avant la fin de l'année)
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.