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SPL Crimson
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Test de la SPL Crimson

Interface audio USB de la marque SPL

Prix public : 549 € TTC
Test écrit
29 réactions
SPL voit rouge
8/10
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On connaissait la marque SPL pour ses préamplis, ses channel strips, ses de-essers, ses égaliseurs, ses compresseurs, ses contrôleurs de monitoring, ses amplis casques... Mais les Allemands s’étaient jusqu’alors abstenus du côté des interfaces audionumériques.

L’an­nonce fit donc grand bruit lors du Musik­messe 2013 (oui, il y a plus d’un an) : SPL sortait deux inter­faces audio, la Madi­son avec ses 32 canaux MADI et la Crim­son inté­grant deux préam­plis et un contrô­leur de moni­to­ring dans un format desk­top. Nous avons reçu cette dernière il y a quelques jours et après plus d’un an d’at­tente, il était temps de poser nos mains sur cette inter­face cramoi­sie.

La première surprise de l’an­nonce fut très certai­ne­ment le prix pour du « Made in Germany » : la Crim­son peut se trou­ver faci­le­ment à moins de 500 € en maga­sin, ce qui la place légè­re­ment en dessous de la Baby­face de RME, de l’iD22 d’Au­dient et de la Duet d’Apo­gee, mais au-dessus de la Forte de Focus­rite qui a baissé de prix depuis sa sortie. La deuxième surprise inter­vient lorsque l’on se retrouve nez à nez avec l’in­ter­face : elle est grande, très grande ! Avec ses dimen­sions de 60 × 330 × 207 mm et son poids de 2,7 kg, SPL tire clai­re­ment un trait sur l’as­pect nomade. D’ailleurs la Crim­son ne peut s’ac­quit­ter de son trans­for­ma­teur pour fonc­tion­ner… Même si elle reste compa­tible avec l’iPad (Class 2 compliance).

SPL Crimson

Évidem­ment, son poids et sa taille lui donnent quelques avan­tages non négli­geables : les boutons et potards sont nombreux, gros, bien espa­cés et elle tient parfai­te­ment en place une fois posée sur le bureau. Les home-studistes séden­taires appré­cie­ront. De même la connec­tique est assez bien four­nie : il y a de la place, pourquoi ne pas en profi­ter ? Les deux entrées instru­ment et les deux sorties casques sont placées sur la tranche avant, et ça on aime, car ce n’est pas le genre de truc qu’on laisse bran­ché 24/24.

Sur la tranche arrière, il y a du monde : les deux entrées micros au format XLR, les 4 entrées ligne en Jack TRS, les entrées « sources » (pour connec­ter un lecteur CD, un iPod ou autre) aux formats RCA, Jack TRS ou mini-jack, les sorties XLR pour les moni­teurs prin­ci­paux, les sorties pour les moni­teurs « B » au format Jack TRS avec un trim afin d’ali­gner les niveaux par rapport aux enceintes prin­ci­pales, l’en­trée/sortie MIDI au format DIN 5 broches, l’en­trée/sortie S/PDIF en coaxial, la prise USB et le connec­teur pour l’adap­teur secteur. Il n’y a pas de switch de mise sous tension, il faut donc débran­cher le câble secteur pour l’éteindre complè­te­ment, dommage.

SPL Crimson

Il n’y a pas non plus de câble USB fourni, SPL prétex­tant que c’est du gâchis de tuer des câbles USB pour rien, vu qu’on en a déjà plein dans nos maisons… Soit, mais quand ils nous disent qu’il faut quand même faire atten­tion à la qualité du câble que l’on va utili­ser avec la Crim­son car c’est impor­tant pour la stabi­lité, on se dit qu’il aurait été quand même plus simple pour tout le monde d’avoir un câble USB « approuvé » par SPL dans la boîte… Le SAV va surement passer une bonne partie de son temps à dire à ses clients de chan­ger de câble USB, car celui qu’ils ont choisi n’est pas de bonne qualité. Au final, du temps perdu pour SPL et le client.

King Crim­son

SPL Crimson

La partie nous faisant face comporte un certain nombre de potards et switchs. Si ces premiers sont gros, glissent bien et inspirent confiance, nous sommes plus réser­vés sur les switchs qui ont parfois tendance à ne pas s’en­clen­cher et à bouger un peu trop. Rien de drama­tique, mais nous espé­rons qu’ils résis­te­ront dans le temps. Nous avons en revanche aimé le fait qu’ils soient rétro-éclai­rés. La partie gauche regroupe les gains de deux entrées micro (ainsi que le coupe-bas à 75 Hz et l’ali­men­ta­tion fantôme 48 V) et des deux entrées instru­ment. Les gains sont donc diffé­rents suivant le type d’en­trée, ce qui est plutôt pas mal. Il est à noter que les entrées ligne n’ont pas d’ajus­te­ment de niveau.

À droite, on retrouve le gros potard de volume pour les sorties enceintes A et B, qui va de moins l’in­fini à + 7 dB, les deux volumes pour les deux casques, celui avec le retour DAW 1/2 et celui avec le mix artist, et le potard pour ce mix artist, permet­tant de doser le mélange entre les entrées et le retour DAW ou les entrées « sources » et numé­riques.

SPL Crimson

SPL ayant fait appel à la société Ploy­tec (usb-audio.de) pour son driver (la Crim­son est compa­tible Mac, Windows et iOS) qui est réduit à sa plus simple expres­sion (pas de table de mixage virtuelle, juste de quoi régler la taille de la mémoire tampon et donc la latence, la fréquence d’échan­tillon­nage et la réso­lu­tion), au milieu de la Crim­son gît un palanquée de switchs pour choi­sir les sources que l’on enten­dra dans le casque ou les enceintes. On retrouve ceux permet­tant d’en­tendre les entrées 1/2 et/ou 3/4, avec un petit switch utile dénommé « mono » et permet­tant de mettre l’en­trée 1 ou 2 au centre. Si vous enre­gis­trez une voix sur l’en­trée 1, par exemple, vous l’en­ten­drez au centre, ce qui est bien pensé. De même, sachez que si vous bran­chez quelque chose sur l’en­trée ligne 3 et lais­sez l’en­trée 4 libre, ce qui rentre dans l’en­trée 3 se posi­tion­nera auto­ma­tique­ment au centre. Mais alors, me direz-vous, comment fait-on pour choi­sir entre les deux entrées ligne, micro et instru­ment ? Pour les entrées 1 et 2, les entrées ligne ont le dessus sur les entrées micros, ce qui veut dire que si vous voulez enre­gis­trer un micro, il faudra s’as­su­rer au préa­lable qu’il n’y ait aucun Jack bran­ché sur l’en­trée ligne au cul de l’in­ter­face. De même, pour les entrées 3/4, les entrées instru­ment ont le dessus sur les entrées ligne, il faudra donc débran­cher tout instru­ment si vous voulez enre­gis­trer un niveau ligne en 3/4. Pas super pratique tout ça, on aurait préféré avoir des switchs, en plus, ce n’est pas la place qui manque…

SPL Crimson

Des switchs permettent aussi d’en­tendre ou non les retours 1/2 et 3/4 du DAW, l’en­trée numé­rique ou encore les entrées « sources ». Enfin, un bouton permet­tra de passer d’une paire d’en­ceintes à une autre, et autre de dimi­nuer le volume de 20 dB. Un dernier switch permet de passer en mode « artist ». Dans ce mode, le but est de lais­ser au « produc­teur » la sortie casque 1 et la paire d’en­ceintes A pour entendre le retour DAW 1/2, et d’uti­li­ser la sortie casque 2 et/ou la sortie enceinte B (vous pouvez y bran­cher un ampli casque) pour le musi­cien qui est en train d’être enre­gis­tré et qui a besoin d’un mélange de ce qui rentre dans l’in­ter­face et le retour du DAW.

En mode Artist, vous pour­rez aussi utili­ser une des entrées « sources » pour le talk­back et l’ac­ti­ver faci­le­ment via le bouton « talk » idoine dispo­nible sur l’in­ter­face. C’est bien, sauf qu’il faut envoyer un signal au niveau ligne et donc avoir un préam­pli micro externe spécia­le­ment pour le micro talk­ba­ck… Pas très pratique tout ça. Ou alors, on peut aussi utili­ser l’en­trée micro 2 de la Crim­son mais le musi­cien vous enten­dra tout le temps, à moins de couper tota­le­ment le gain, le bouton « talk » n’ayant aucun effet : pas très pratique non plus. Un peu déce­vant fina­le­ment ce talk­back, on aurait aimé avoir un petit micro inté­gré direc­te­ment sur l’in­ter­face, même pourri, ça nous allait. Quant aux 4 séries de 3 LEDs, elles ne vous permet­tront pas de faire conve­na­ble­ment le niveau, mais elles ont le mérite d’exis­ter.

SPL Crimson

SPL a donc fait le choix de gérer le routing direc­te­ment sur l’in­ter­face et non via un bout de logi­ciel propo­sant une console virtuelle, comme on le voit sur la majo­rité des inter­faces audio du marché. Du coup, la Crim­son reste assez simple à utili­ser, il suffit de pous­ser quelques boutons pour faire ce que l’on veut et quelques bonnes idées faci­litent la vie du home-studiste (le coup de mettre l’en­trée 1 auto­ma­tique­ment au centre du pano­ra­mique quand il n’y a rien sur l’en­trée 2, par exemple). En revanche, vous pouvez tirer une croix sur les trai­te­ments internes (point d’EQ ou de réverbe ici). SPL nous propose donc une bonne ergo­no­mie géné­rale, même si certains choix restent discu­tables (le talk­back, le fait de devoir débran­cher les entrées ligne pour enre­gis­trer un micro).

Bench­mark et Sophie

Pour mieux comprendre les résul­tats des bench­marks, n’hé­si­tez pas à lire cet article.

Afin de tester cette Crim­son, nous avons fait des bench­marks avec notre APX-515 d’Au­dio Preci­sion, et nous l’avons comparé avec notre ULN-8 de Metric Halo et l’Apollo Twin de Univer­sal Audio.

Commençons avec le niveau ligne.

Réponse en fréquences ligne Crim­son
Réponse en fréquences ligne ULN-8

 

Concer­nant la réponse en fréquences, elle doit être le plus linéaire possible, et donc la dévia­tion, qui est l’écart entre le niveau le bas et le plus haut, doit être la plus basse possible. L’Apollo Twin gagne avec une dévia­tion de ±0,023 dB, tandis que l’ULN-8 arrive 2e avec ±0,06 dB et la Crim­son est juste derrière avec ±0,073 dB. Le score de la Crim­son, même s’il est moins bon que les deux autres, reste très bon. N’ou­blions pas que nous parlons ici de centièmes de déci­bel, ce qui reste très minime : un écart de 1 dB corres­pond au plus faible inter­valle entre deux niveaux sonores que l’oreille humaine sache détec­ter.

THD Ratio ligne Crim­son
THD Ratio ligne ULN-8

 

Concer­nant la distor­sion, le ratio THD de la Crim­son est meilleur que celui des inter­faces Apollo Twin et ULN-8, c’est donc un très bon résul­tat. La Crim­son tient bien ses promesses concer­nant ses entrées et sorties ligne. Le reste du rapport est dispo­nible ici :

pdf rapport bench­mark ligne Crim­son et ULN-8

Passons main­te­nant aux entrées micro.

Réponse en fréquences micro Crim­son
Réponse en fréquences micro ULN-8

 

Avec un gain de 34 dB, le rapport signal sur bruit de la Crim­son est meilleur que celui de l’ULN-8 : 101,64 dB contre 99,83 dB. Nous avons donc des préam­plis silen­cieux. La dévia­tion est aussi la meilleure avec ±0,046 dB contre ±0,073 dB pour l’Apollo Twin et ±0,156 dB pour l’ULN-8. Le ratio THD est en revanche un peu moins bon.

THD Ratio micro Crim­son
THD Ratio micro ULN-8

 

Les préam­plis sont donc aussi de très bonne qualité, et leur réserve de gain de 60 dB devrait suffire à la majo­rité des situa­tions. Le reste du rapport est dispo­nible ici :

pdf rapport bench­mark micro Crim­son et ULN-8

SPL Crimson

La latence mini­mum dispo­nible avec l’in­ter­face est de 4,20 ms (185 samples) en entrée et 5,80 ms (256 samples) en sortie, ce qui reste légè­re­ment moins bon que notre ULN-8 (3,36 ms en entrée et 2,97 ms en sortie).

Pour finir, nous avons chargé une session de Studio One 2 et nous avons pu lire jusqu’à 25 pistes audio conte­nant chacune une instance d’un préset d’Ozone 5 d’iZo­tope avant d’avoir des craque­ments audio (avec la mémoire tampon au mini­mum). La charge du proces­seur de notre ordi­na­teur dans le gestion­naire des tâches était aux alen­tours de 80 %, Studio One indiquait 100 %. Les drivers ont donc l’air stable, même avec une latence très faible.

Conclu­sion

Pour un premier pas dans le monde des inter­faces audio­nu­mé­riques, SPL assure et délivre un modèle au son irré­pro­chable, au prix parfai­te­ment cali­bré, simple et pratique à utili­ser, robuste et doté d’une connec­tique complète. Les utili­sa­teurs dési­rant acqué­rir une inter­face faci­le­ment trans­por­table se tour­ne­ront néan­moins vers la concur­rence, car la Crim­son est impo­sante et lourde. On regrette juste quelques détails, comme le fait de devoir débran­cher les entrées ligne 1/2 pour utili­ser un micro, les boutons qui n’ins­pirent pas confiance, l’ab­sence de trai­te­ments internes, et le talk­back qui reste perfec­tible (pourquoi ne pas inté­grer un micro ou assi­gner le bouton « talk » au préam­pli inté­gré ?). Mis à part cela, la Crim­son reste une valeur sûre au très bon rapport qualité/prix.

8/10
Points forts
  • Le châssis bien robuste
  • De bons convertisseurs
  • De préamplis silencieux et transparents
  • Simplicité d’utilisation
  • Prix
  • Des E/S MIDI
  • Des E/S S/PDIF
  • Connectique très complète
  • Des bons gros potards
  • Format desktop pratique à l’usage
  • Deux sorties casque
  • Entrées instrument et sorties casque à l’avant
  • Compatible iOS
  • Utilisable en standalone
Points faibles
  • C’est gros, lourd et pas auto-alimenté
  • Devoir débrancher les entrées ligne 1/2 pour utiliser les entrées micro
  • Pas de câble USB fourni
  • Les boutons qui n’inspirent pas confiance
  • Talkback perfectible
  • Pas de traitements (EQ, réverbe)
  • Pas de switch de mise sous tension
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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