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D'UR à aujourdhui
8/10
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Cette semaine, on procède au test de la nouvelle interface de la série UR-C, chez Steinberg : l’UR816C. Sortie en novembre dernier, elle fait partie de cette nouvelle gamme, présentée par le constructeur comme une mise à jour de sa série UR avec l’ajout d’innovations récentes : USB 3.1 sur port USB type C, et un DSP sans latence pour le monitoring et les effets.

Test de l’interface audio Steinberg UR816C : D'UR à aujourdhui

On va donc faire le tour de la bête, qui consti­tue le haut de gamme, dans cette série spéci­fique, avec un prix de vente neuf à 659 € en moyenne. Si par ailleurs les trois autres appa­reils de la série C, l’UR22C, l’UR24C et l’UR44C, sont des mises à jour de modèles toujours en vente dans leurs anciennes itéra­tions, l’UR816C est plus une créa­tion origi­nale (même s’il existe dans d’autres séries chez Stein­berg des modèles simi­laires).

Présen­ta­tion

UR816C_2Le construc­teur alle­mand nous a habi­tués à des inter­faces qui respirent la soli­dité, et l’UR816C ne nous a pas déçus au débal­lage. C’est une unité rackable stan­dard 1U, avec un boitier métal­lique robuste. Stein­berg vante les nombreuses fonc­tion­na­li­tés de ce modèle, et son utili­sa­tion nomade, en parti­cu­lier pour l’en­re­gis­tre­ment de groupes en direct, ou la diffu­sion de musique live : de ce point de vue la robus­tesse est clai­re­ment un avan­tage, même si l’on regret­tera que l’UR816C ne présente pas une ergo­no­mie plus modu­lable entre le rack­mount et le desk­top, qui le rendrait plus adap­table à divers envi­ron­ne­ments de travail. Elle est livrée avec, bien entendu, son alimen­ta­tion, des oreilles pour rack et un câble USB-C <> USB

Au niveau des entrées, L’UR816C présente les mêmes connec­tiques combo XLR/jacks 6,35 mm symé­triques, de marque Neutrik, que les modèles 22, 24 et 44, mais en plus grands nombres : quatre entrées à l’avant, quatre à l’ar­rière. Sur chaque entrée, on retrouve égale­ment la même tech­no­lo­gie Yamaha : les préam­plis micro D-Pre, en classe A, déve­lop­pés par le construc­teur japo­nais pour certaines de ses tables de mixage.

Toutes les entrées peuvent four­nir une alimen­ta­tion fantôme +48V, et sont équi­pées d’un pad (avec bouton rétroé­clairé). Les deux premières entrées sont spéci­fiées « mic/Hi-Z », toutes les autres « mic/line ». Une petite parti­cu­la­rité est à noter : les LED qui indiquent le pic de satu­ra­tion sur les entrées s’al­lu­ment… avant le pic de satu­ra­tion, à – 3 dB. Cet usage un peu inha­bi­tuel est pensé pour préve­nir d’un risque de satu­ra­tion, avant qu’il n’ar­rive. Cela deman­dera proba­ble­ment un temps d’adap­ta­tion aux utili­sa­teurs.

UR816C_3À l’ar­rière, on trouve huit sorties ligne sur jacks 6,35 mm symé­triques, plus deux sorties prin­ci­pales qui permettent de connec­ter direc­te­ment des enceintes de moni­to­ring. Comme on peut s’y attendre pour une inter­face dans cette gamme de prix, des entrées/sorties MIDI, Word Clock et ADAT ou S/PDF optiques (à sélec­tion­ner avec l’ap­pli dspMixFx, conte­nue dans le bundle) sont aussi au rendez-vous : objec­ti­ve­ment un bon point pour l’UR816C. On peut ajou­ter à cela deux sorties casques, avec deux volumes sépa­rés, situées en façade comme il se doit, ainsi que deux commu­ta­teurs pour les fonc­tions Mute et Dim.

L’UR816C intègre des conver­tis­seurs travaillant à une fréquence d’échan­tillon­nage maxi­male de 192 kHz et à une réso­lu­tion de 32 bits. L’in­ter­face utilise la norme Super­Speed USB 3.1 Gen 1, avec une compa­ti­bi­lité vers la norme USB 2.0.

Quant au DSP embarqué — de type SSP 3 — il permet un moni­to­ring sans latence, mis en avant par le construc­teur, y compris pour les effets. Les nombreuses options de moni­to­ring sont contrô­lées soit dans Cubase, soit grâce à l’ap­pli­ca­tion dspMixFx, ce qui vous permet de béné­fi­cier des mêmes options que vous utili­siez le logi­ciel de Stein­berg ou non.

Place main­te­nant au Bench­mark, pour tester objec­ti­ve­ment les capa­ci­tés de l’ap­pa­reil…

Bench­mark

Avec la mémoire tampon réglée au mini­mum (32 échan­tillons), nous avons obtenu une latence de 2,52 ms en entrée et 2,28 ms en sortie (à 96 kHz). De très bons résul­tats.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait des bench­marks avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD et dévia­tion des voies, pour les entrées ligne et micro.

Cela vous permet de compa­rer les résul­tats à ceux obte­nus pour les autres inter­faces que nous avons déjà testées.

Commençons donc avec les entrées niveaux lignes : 

THD line

deviation line

Les mesures de THD sont très satis­fai­santes : avoi­si­nant les 0,002 %, il n’y a rien à redire à ces résul­tats. On souli­gnera seule­ment une THD encore meilleure dans le bas du spectre.

En revanche, on est un peu plus surpris par la mesure de la linéa­rité. En effet, on constate une dévia­tion qui avoi­sine les ±0,320 dB, à peu près entiè­re­ment située dans la plage de fréquence la plus élevée (à partir de 7 kHz).

On doit bien remarquer que ce résul­tat est d’une qualité légè­re­ment moindre que ce que l’on peut trou­ver dans des inter­faces simi­laires, chez les concur­rents. Ainsi, l’Audio­Fuse 8Pre, propo­sée par Artu­ria dans la même gamme de prix, avait assez récem­ment montré des résul­tats plus satis­fai­sants. Dans une gamme légè­re­ment infé­rieure, la Scar­lett 18i20 de Focus­rite, si elle offre moins d’op­tions d’E/S, nous avait égale­ment fait une meilleure impres­sion lors des mesures audio.

THD micro

deviation micro

Les résul­tats sont meilleurs sur les entrées micro : testés à 34 dB, on perçoit une THD infé­rieure aux entrées ligne, et une bien meilleure linéa­rité dans le haut du spectre. Spéci­fique­ment, nos mesures indiquent une dévia­tion maxi­male de 0,106 dB sur chaque voie, et la distor­sion harmo­nique totale est à peine au-dessus de 0,002 %. Toute­fois, là aussi, on est obligé de remarquer la dispa­rité entre les voies droites et gauche sur l’en­trée que nous avons testée (la 1) : dispa­rité de 0,001 % pratique­ment tout le long du sweep. On pourra donc se poser quelques ques­tions sur les tolé­rances mises en œuvre dans l’ap­pa­reil.

La sortie casque montre des résul­tats moins bons, comme c’est souvent le cas, avec une linéa­rité plus faible (±0,700 dB) avec une atté­nua­tion progres­sive dès 1 500 kHz, et un taux de distor­sion avoi­si­nant les 0,01 % lorsqu’elle est pous­sée à fond.

Bien sûr, aucun de ces résul­tats n’est insa­tis­fai­sant. Il faut raison garder : les dévia­tions mesu­rées sont très faibles et, à ce niveau de préci­sion, ne crée­ront pas de pertur­ba­tions audi­tives critiques. Toute­fois, indé­nia­ble­ment, les mesures que nous avons effec­tuées mettent en lumière de légères dispa­ri­tés que l’on ne s’at­ten­drait peut-être pas à trou­ver dans un appa­reil de cette gamme de prix.

Pour ce qui est du rapport signal/bruit, les résul­tats sont excel­lents, même si légè­re­ment moins bon que les deux autres inter­faces auxquelles nous compa­rions l’UR816C : 92 dB, contre 100 dB pour la Scar­lett et 107 dB pour l’Ar­tu­ria.

Conclu­sion

On peut résu­mer les quali­tés de l’UR816C en quelques points : multi­pli­cité des options d’en­trées et de sorties (analo­giques, MIDI, S/PDF, ADAT), nombreuses options de contrôle des réglages de l’in­ter­face (aussi bien dans le logi­ciel et l’ap­pli­ca­tion, qu’au niveau de l’in­ter­face elle-même) et construc­tion fiable. On remarquera que si les mesures sont un peu moins bonnes que chez certains concur­rents, on reste quand même dans une qualité tout à fait satis­fai­sante. Seul bémol, léger, le bundle est un peu limité (aucun instru­ment virtuel, par exemple) par rapport à ce que propose la concur­rence, et en consi­dé­rant ce que Stein­berg a en réserve dans ses bundles plus élabo­rés.

Tarif moyen : 663 €

  • UR816C_4
  • UR816C_6
  • UR816C_5
  • UR816C_1
  • UR816C_2
  • UR816C_7
  • UR816C_3
  • THD line
  • deviation line
  • THD micro
  • deviation micro

 

8/10
Points forts
  • Échantillonnage à 192 kHz et résolution 32 bits
  • Port USB 3.1
  • 2 entrées Hi-Z
  • 1 E/S ADAT ou S/PDF
  • 1 E/S MIDI
  • 1 E/S WordClock
  • Deux sorties casques
  • Une appli spécialement conçue pour l’interface
  • Une construction solide
Points faibles
  • Un bundle un peu léger
  • Une linéarité un peu moyenne sur les entrées lignes
  • Une sortie casque atténuée dans l’aigu
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

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