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Audioctone KM-8P
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Test du KM-8P d'Audioctone

Test écrit
Batterie en boîte

Une chouette mallette avec tout ce qu’il faut pour faire rentrer dans un disque dur les frétillantes formes d’ondes de notre vieux tas de drums, c’est ce que nous propose Audioctone, un nouveau fabricant français de matériel d’enregistrement. Au programme, 8 micros batterie pour moins de 400 euros, qui donnent rageusement envie de laisser tomber les boîtes à rythmes…

Une chouette mallette avec tout ce qu’il faut pour faire rentrer dans un disque dur les frétillantes formes d’ondes de notre vieux tas de drums, c’est ce que nous propose Audioc­tone, un nouveau fabri­cant français de maté­riel d’en­re­gis­tre­ment. Au programme, 8 micros batte­rie pour moins de 400 euros, qui donnent rageu­se­ment envie de lais­ser tomber les boîtes à ryth­mes…

KM-8P

Déci­dé­ment, c’est fou ce qu’on enre­gistre comme batte­rie en France ! Et dans la France d’en bas encore, vu les tarifs spécial inter­mit­tents qu’ils se décar­cassent à nous propo­ser… Après notre Prodipe natio­nal qui nous sort un set complet de micros à moins de 300 euros (bon vous avez lu le test dans nos chères, mais gratuites colonnes, alors je la ferme…), un nouveau fabri­cant français nous fourgue presque la même, dans une jolie valise 369 euros tout compris. C’est quand même le signe que le groove hexa­go­nal n’a pas encore besoin de Viagra, et ça nous récon­ci­lie un peu avec la vie, en ces temps morose.

Bon, il faut avouer que côté patro­nyme, c’est toujours pas super sexy, parce que le nouveau gars, son petit nom c’est Sono­to­ne… Euh, non, ‘scu­sez, c’est Audioc­tone ! Bon, je veux bien que tous les batteurs soient un peu sourds, mais quand même ! Ils auraient pu enga­ger un conseiller en commu­ni­ca­tion, ou un poète au chômage, je ne sais pas moi, il en a pas mal, y paraît… L’autre aussi d’ailleurs, là… Qu’y rigole pas trop vite avec son nom de méduse du crétacé, Prodi­pe… même si ses cromis y sont tout bonnards, on ne peut pas dire que ça soit très rock’n’­roll comme pseu­do… Mais enfin bontempi, comme disent toujours nos potes claviers, on va pouvoir se la donner, et puisqu’on vient de chan­ger les peaux, il serait temps d’ou­vrir enfin cette accorte mallette façon flight case tout à fait sérieux… on s’y croi­rait presque, à Capi­tol Studio !

Bon, c’est du plas­tique, mais bien fini, et avec des arma­tures d’angle et des fermoirs en vrai métal. Donc, cela devrait tenir, mais ça on ne peut pas vous l’as­su­rer pour l’ins­tant, il faudrait lais­ser le temps au temps, comme on dit. Enfin, c’est bien construit, la poignée tient le coup, (atten­tion quand même, s’il vous plaît…), et puis quand on fait sauter les loquets, ça fait ce joli déclic très profes­sion­nel, si, si, vous savez, le petit clac avant de décou­vrir tout plein de cadeaux à l’in­té­rieur, soigneu­se­ment lovés dans les profon­deurs d’un moel­leux canapé de mousse protec­trice. Et il y en a pour tout le monde, en plus, avec 4 micros TA 8280 desti­nés aux toms et à la caisse claire, un micro TA 8340 pour la grosse caisse, et 3 micros PCM 5100 pour les overheads et le charlé. Donc, si vous ne savez pas comp­ter, ou que vous n’avez pas bien suivi, cela fait au total un set de 8 micros, 5 modèles dyna­miques et 3 modèles à conden­sa­teur.

Attache-moi

TA8280

Mais ce n’est pas tout, car pour nous arran­ger le coup et nous faire faire des écono­mies, non seule­ment Audioc­tone (déci­dé­ment, j’ar­rive pas à m’y faire…) nous four­nit les bonnettes antivent ou anti­pop (cela dépend de si vous enre­gis­trez au sommet des falaises d’Etre­tat ou dans votre cave à vin…), mais nous grati­fie en plus des fixa­tions cercle pour les 4 micros toms et caisse. Ainsi, fi des pieds de micros chers, lourds et encom­brants, on peut direc­te­ment se fixer sur les fûts grâce à des clamps qui vont s’avé­rer très pratiques et parti­cu­liè­re­ment bien conçus. En effet, ils sont assez larges pour s’adap­ter sur tous les types de cercles et leur système de serrage est confor­table, doté d’une molette tout à fait ergo­no­mique. Notons en plus qu’un système de coulisse sur la languette métal­lique où vient s’adap­ter le micro permet d’avoir plusieurs choix de proxi­mité, sur une ampli­tude d’en­vi­ron 5 cm : bien pratique, effi­cace, et solide.

Bon, je sais, certains puristes sont abso­lu­ment contre les pinces adap­tées aux fûts, accu­sant ce système de non seule­ment dimi­nuer les réso­nances du bois (ce qui est tout à fait vrai !), mais en plus, de créer des para­sites dans la prise de son en raison des turbu­lences subies par le micro, qui, bien entendu, bouge avec le fût lorsque celui-ci est frappé, et cela, plus ou moins en fonc­tion des types d’at­tache de tom que l’on utilise. OK, pas de problème, c’est d’ac­cord. Mais malgré tout, nous allons utili­ser pour ce test ce système, qui dépanne pas mal et qui convient, il faut tout de même l’avouer, parfai­te­ment bien dans la plupart des confi­gu­ra­tions. Et puis de toute façon, si ça ne vous plait pas, vous pouvez toujours adap­ter les Audioc­tones sur n’im­porte quels pieds de micro clas­siques, les pas de vis de fixa­tion étant bien entendu stan­dards !

Bon, où en étais-je ? Ah oui, le nez plongé dans la mallette, je découvre aussi les 3 pinces desti­nées à la fixa­tion des overheads et du micro charlé, ainsi que les 3 piles de ces mêmes micros.

Conden­sez toute la nuit !

En effet, les 3 micros à conden­sa­teurs, comme on sait, ont besoin d’être alimen­tés élec­trique­ment. On utilise pour cela la fameuse alim fantôme 9–52V DC dont sont équi­pées la plupart des tables de mixages semi-pro et pro. Mais si vous en êtes encore au stade de la mixette de fauché qui n’est pas suffi­sam­ment pres­ti­gieuse pour être hantée par quelque reve­nant élec­trique, rassu­rez-vous, vous pour­rez faire du très bon boulot quand même grâce à des piles R6 1.5V que l’on aperçoit égale­ment logées tranquille­ment dans la mousse entre les cromis. Vrai­ment merci, jusqu’au moindre détail, tout est prévu. Notez d’ailleurs que vous pouvez utili­ser ces micros avec les 2 options (pile ou fantôme), ce qui n’est pas toujours le cas et s’avère bien pratique, mais que si vous choi­sis­sez défi­ni­ti­ve­ment les piles, vous dispo­sez en plus d’un inter­rup­teur de mise sous tension, pour écono­mi­ser l’éner­gie.

Tech­nique !

PCM5100

Bon, puisque nous sommes du côté des overheads, commençons notre blabla tech­no­lo­gique avec ceux-ci. Ce sont donc des micros Elec­tret unidi­rec­tion­nels de type cardioïde, offrant une réponse en fréquence entre 50Hz et 18 KHz, une sensi­bi­lité de –45dB ±3dB(0dB=1V/Pa à 1kHz), et une capa­cité à encais­ser les patates (Max. Input SPL) de 136dB(à 1kHz =1% T.H.D), tout cela pour un rapport signal/bruit de 60 dB. Ils sont fabriqués en métal avec une fini­tion noire, mais propre et offrent incon­tes­ta­ble­ment un aspect soigné, de la connec­tique XLR jusqu’à la grille de protec­tion très fine, mais solide. On voit qu’Au­dioc­tone n’a pas lésiné sur la matière première et leur poids consé­quent laisse présa­ger d’une bonne capa­cité d’adap­ta­tion au milieu délé­tère de la scène dans tous ses états.

Même combat pour les micros dyna­miques, qui ne néces­sitent pas, eux, d’ali­men­ta­tion, mais qui ne sont pour­tant pas moins solides que leurs confrères élec­triques. Massifs égale­ment, équi­pés de grilles de protec­tion de capsule pratique­ment indes­truc­tibles (vous pour­rez même vous faire plai­sir et filer un grand coup de latte dans votre drum­kit à la fin de votre solo), ils s’offrent en plus le luxe d’une subtile déco­ra­tion : un joli liseré violet qui vient souli­gner la noire grille en son milieu. Un must, si toute­fois ce liseré ne s’avé­rait en fait n’être qu’un simple élas­tique posé sur le micro, et qui ne demande qu’à se faire la malle dès qu’on le mani­pule ! C’est assez origi­nal, il faut dire, et dans la plupart des situa­tions, sauf si l’on est très méti­cu­leux, on le perdra rapi­de­ment, auquel cas d’ailleurs on pourra faci­le­ment le rempla­cer par n’im­porte quel élas­tique, en chan­geant même la couleur si elle ne plaît pas : génial, même le design est modu­laire ! Bon, reve­nons aux choses sérieuses, avec pour ces 4 TA 8280 une pola­rité unidi­rec­tion­nelle, une éten­due de fréquence entre 30 Hz et 15kHz, et une sensi­bi­lité de –65dB±3dB(0dB=1V/Pa à 1kHz)… Enfin, le sumo du groupe, toujours dans la même veine de facture, offre ses 30 Hz-15kHz, tout comme les micros pour les autres fûts, ce qui est assez rare pour un modèle de grosse caisse, et propose égale­ment la même sensi­bi­lité :-65dB ±3dB (0dB=1V/Pa à 1kHz).

Voilà pour ce petit tour décou­verte qui nous laisse d’em­blée une excel­lente impres­sion : c’est un kit bien conçu, très complet, pratique, et à la fini­tion soignée. Les méca­nismes de serrage sont pratiques et costauds, équi­pés d’une molette ovale assez ergo­no­mique offrant un réglage sûr. Restent les pas de vis qui permettent de fixer le micro : direc­te­ment taillés dans la masse du métal, ils seront peut-être à la longue le talon d’Achille du système, s’ils se faussent un peu trop vite au cours de trop succes­sifs démon­tages. Heureu­se­ment, les clamps de fixa­tion disposent d’un adap­ta­teur en acier 5/8’’-3/8’’, qui permettent de doubler le pas de vis du micro, et le rend compa­tible avec la plupart des perches, tout en le sécu­ri­sant conve­na­ble­ment contre d’éven­tuels problèmes d’usure.

Le TA 8280

TA8340

Sur la caisse claire tout d’abord, le TA 8280 s’avère précis, ne colo­rant pratique­ment pas le son, qui reste dans l’en­semble, selon les diffé­rents types de frappe (ghost, rimshot, centre ou bord de peau, cercle…) très chaleu­reux. Pas de surbrillance indé­si­rable, mais une bonne projec­tion. Vous pour­rez entendre sur les samples une caisse claire en bois de 5.5’’, très bas de gamme, et sans aucune sour­dine. On s’aperçoit que le timbre qui résonne ici est resti­tué avec préci­sion, et que les harmo­niques médium aiguës, très présentes sur les coups cerclés sont toute­fois bien contrô­lées par le micro. En rimshot, le jaillis­se­ment est satis­fai­sant, et l’on peut faci­le­ment réali­ser de très bon tracks de 2 et 4, surtout si l’on place le micro près de la peau, celui-ci n’ayant aucun mal à encais­ser les frappes saignantes. Le même micro utilisé sur les toms se comporte de façon iden­tique, conser­vant bien la chaleur du bois, tout en proje­tant les fréquences médium avec dyna­misme.

Le PCM 5100

Sur le charlé, le modèle à conden­sa­teur est parti­cu­liè­re­ment effi­cace : saisis­sant parfai­te­ment l’at­taque, il ne déborde pas trop dans les fréquences les plus basses. Notons qu’il est ici enre­gis­tré avec un filtrage au dessous de 100 Hz pour élimi­ner le rumble. Lors du jeu en ouver­ture, il encaisse parfai­te­ment même les shuffles les plus texans, toujours avec sobriété, évitant le côté clinquant que l’on peut rencon­trer sur certains micros de ce prix. La dyna­mique est impres­sion­nante, et le grain parfai­te­ment onctueux.

Ces 2 quali­tés se réper­cutent sur l’uti­li­sa­tion en overhead, où ce modèle à conden­sa­teur se révèle véri­ta­ble­ment bluf­fant, procu­rant des pistes d’am­biance très précises, avec beau­coup de pêche, et de présence. On peut même, en corri­geant un peu les basses pour donner de l’am­pleur au pied, réali­ser des prises stéréo du set complet avec seule­ment les 2 PCM 5100, ce que nous avons fait sur les samples, qui sont propo­sés ici sans aucune correc­tion. Indé­nia­ble­ment, ces micros sont le point fort du set.

Le TA 8340

Réservé à la grosse caisse, ce dernier s’avère par contre un peu en dessous des 2 autres modèles. Certes, sa réponse en fréquence assez élevée lui permet de bien capter les nuances harmo­niques du kick, surtout si la grosse caisse est jouée natu­relle ou avec très peu de muffle. Il manque cepen­dant d’un peu d’at­taque, et ne projette pas le son suffi­sam­ment pour des prises dans le plus pur style heavy. On peut cepen­dant le doubler avec un 8280 pour récu­pé­rer un peu de pointe avec ce dernier, le mélange des 2 faisant un bon compro­mis. Il manque cepen­dant encore le deep end tant recher­ché par les ingés son, qui est ici plutôt discret. Pas de grosses basses bien ronflantes, même en déten­dant les peaux à fond. Heureu­se­ment, sa bonne préci­sion permet de l’éga­li­ser un peu tout en conser­vant à la grosse caisse son côté natu­rel.

Voici cinq prises de son de la caisse claire (1, 2, 3, 4 et 5), une de la grosse caisse, deux prises de charlé (1 et 2), six prises avec les micros overhead (1, 2, 3, 4, 5), trois prises faites avec 3 micros (grosse caisse, char­ley et caisse claire : 1, 2 et 3) et enfin deux prises faites avec 4 micros (un micro tom en plus sur la grosse caisse : 1 et 2).

Conclu­sion

Avec le KM-8P, Audioc­tone a conçu un kit de micros de batte­rie très perfor­mant. Belle fini­tion, construc­tion solide, bonnettes, acces­soires pour la fixa­tion sur le cercle des fûts, coffret pratique et élégant… Le look, la qualité et l’er­go­no­mie sont au rendez-vous, le tout à un tarif très compé­ti­tif, d’au­tant que l’on dispose du huitième micro pour le charlé. Du velours donc, qui de plus se voit ample­ment lustré par le son de l’en­semble.

Avec des overheads parti­cu­liè­re­ment réus­sis et des dyna­miques toms-caisse claire offrant une bonne projec­tion et une défi­ni­tion les rendant en plus très poly­va­lents (on pourra sans problème s’en servir pour faire des prises de son de percus, et même de cuivres…), le kit permet de faire de très bonnes drum­tracks dans la plupart des situa­tions. Certes, on regret­tera un peu la petite faiblesse du micro de grosse caisse, léger dans les basses. Enfin bon, hein, faut pas pous­ser non plus, car ce dernier permet tout de même, avec un peu de correc­tion à la limite, de s’en sortir haut la main pour des prods de home studio. De toute façon, dans cette gamme de prix, on aura du mal à trou­ver mieux !

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