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Sujet Pour le féminisme

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1 Pour le féminisme
Bon il paraît que ce serait mal d’être sérieux dans Bingo Point macho. Du coup on peut faire les débats et discussion ici.

Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :

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Je flag ;)

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

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Citation :
L’actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Son récit est conforté par de nombreux documents et témoignages. Mediapart retrace son long cheminement, de la « prise de parole impossible » au « silence devenu insupportable ». Le cinéaste conteste « catégoriquement » les faits.


https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/metoo-dans-le-cinema-l-actrice-adele-haenel-brise-un-nouveau-tabou

Citation :
La comédienne envisage sa prise de parole publique comme un nouvel « engagement politique », après son coming out sur la scène des César, en 2014. « Dans ma situation actuelle – mon confort matériel, la certitude du travail, mon statut social –, je ne peux pas accepter le silence. Et s’il faut que cela me colle à la peau toute ma vie, si ma carrière au cinéma doit s’arrêter après cela, tant pis. Mon engagement militant est d’assumer, de dire “voilà, j’ai vécu cela”, et ce n’est pas parce qu’on est victime qu’on doit porter la honte, qu’on doit accepter l’impunité des bourreaux. On doit leur montrer l’image d’eux qu’ils ne veulent pas voir. »
Si l’actrice en parle publiquement aujourd’hui, insiste-t-elle, « ce n’est pas pour brûler Christophe Ruggia » mais pour « remettre le monde dans le bon sens », « pour que les bourreaux cessent de se pavaner et qu’ils regardent les choses en face », « que la honte change de camp », « que cette exploitation d’enfants, de femmes cesse », « qu’il n’y ait plus de possibilité de double discours ».

Un constat partagé par la réalisatrice Mona Achache, pour qui il ne s’agit pas de « régler des comptes » ou « lyncher un homme », mais de « mettre au jour un fonctionnement abusif ancestral dans notre société ». « Ces actes découlent du postulat que la normalité siège dans la domination de l’homme sur la femme et que le processus créatif permet tout prolongement de ce principe de domination, jusqu’à l’abus », analyse-t-elle.
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Et malheureusement en rapport :

Citation :
Le toujours très difficile traitement des plaintes pour violences sexuelles

Procédures classées sans suite, instructions à rallonge… deux ans après #metoo, le parcours des femmes qui saisissent la justice est aussi long qu’incertain.


https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/06/deux-ans-apres-metoo-le-difficile-traitement-des-plaintes-pour-violences-sexuelles_6018168_3224.html

Citation :
L’abandon des poursuites dans ces affaires médiatiques n’a rien d’exceptionnel en matière de plaintes pour violences sexuelles. Selon les dernières données disponibles du ministère de la justice, en 2016, sur un total d’environ 32 700 plaintes traitées, 73 % d’entre elles ont été classées sans suite. Dans la majorité des cas, pour cause « d’infraction insuffisamment caractérisée ». Les difficultés à obtenir des preuves scientifiques, comme de l’ADN, ou à réussir à établir le consentement ou non de la plaignante au moment des faits, compliquent les poursuites.


Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
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Déprimant:(
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En plus Christophe Ruggia vient d’écrire son point de vue. Selon lui il n’a eu aucun des gestes physiques dont l’actrice l’accuse, il a juste voulu être son pygmalion et lui donner le maximum de chances au cinéma.

Il finit par se placer en victime, évidemment :
Citation :
Mon exclusion sociale est en cours et je ne peux rien faire pour y échapper.

« Le Moyen Âge avait inventé la peine du pilori mais c’était la sanction d’un coupable qui avait été condamné par la justice. Maintenant, on dresse, hors de tout procès, des piloris médiatiques tout autant crucifiant et douloureux et aujourd’hui c’est à mon tour de les subir. »


Sauf que : si tout était faux, quel intérêt aurait l’actrice à porter ces accusations ?

Et en plus il y a plein de témoignages de tierces personnes, dont beaucoup étaient proches du réalisateur avant le tournage, pour dire qu’il était trop proche, trop « tactile »...

Je suis tenté de dire que même les photos de presse (où elle doit avoir entre 12 et 14 ans), c’est déjà un peu « trop » :

le-pub-des-gentlemen-2790499.jpeg

le-pub-des-gentlemen-2790500.jpeg

le-pub-des-gentlemen-2790501.jpeg

Et Nicole Belloubet en a profité pour dire que l’actrice devrait aller en justice car grâce à LAREM ce type d’affaire va bientôt être beaucoup mieux pris en compte... Et puis la marmotte va avoir du papier alu aussi...

[ Dernière édition du message le 06/11/2019 à 17:04:42 ]

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Citation :
Une photographe française accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975
Valentine Monnier a déclaré au « Parisien » avoir été frappée et violée à 18 ans par le cinéaste, qui le conteste.

C’est la sortie au cinéma du film J’accuse, consacré à l’affaire Dreyfus, de Roman Polanski, qui l’a décidée à parler. La photographe française Valentine Monnier a affirmé au Parisien que le cinéaste l’avait violée en 1975, une information que le quotidien explique avoir vérifiée auprès de plusieurs témoins. Dans un texte publié par le journal, elle raconte :
« En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et le connaissais à peine. (…) Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. »
Les faits, qui sont aujourd’hui prescrits, se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. La Française, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a jamais déposé plainte.

(...)

Dans J’accuse, qui sort mercredi en France, Roman Polanski met en scène l’une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l’histoire française ; dans une interview, il a dressé un parallèle avec l’acharnement dont il estime être victime, alors qu’il est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. Et Valentine Monnier de s’interroger :

« Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? »

Interrogés par Le Parisien, plusieurs proches de la jeune femme ont relaté le récit que leur a fait la jeune femme au cours des décennies qui ont suivi, similaire à celui qu’elle livre aujourd’hui. Le quotidien cite également l’homme – qui a souhaité rester anonyme – chez lequel elle dit s’être réfugiée après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans. Celui-ci raconte :

« J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »

« J’ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire », poursuit-il, ajoutant qu’il l’avait tout de suite « crue ». Cité par Le Parisien, l’avocat du cinéaste, Hervé Temime, a fait savoir que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ».


https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/08/une-photographe-francaise-accuse-roman-polanski-de-l-avoir-violee-en-1975_6018554_3224.html

[ Dernière édition du message le 09/11/2019 à 03:43:57 ]

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Un exemple de dépôt de plainte pour violences conjugales :

Citation :
9h du matin. Commissariat d’un arrondissement du centre de Paris. Juin 2019. Accueil parfait par une jeune femme puis un homme vient me chercher. Je m’installe dans un bureau. Un boucan épouvantable. Le commissariat est en travaux. Le flic souffle.

Je lui explique ma situation : j’ai fait une main courante pour violences conjugales il y a un mois. Sur la main courante, il est écrit que je peux porter plainte à tout moment pour ces faits : mon conjoint m’a menacé de me « casser la gueule » en me serrant par le cou et m’a empêché de sortir de la pièce avec brutalité alors que j’essayais de m’échapper.

A l’époque de la main courante, j’étais tombée sur une femme qui voulait que je porte plainte. Je n’étais pas prête. Je montre le document au policier et lui explique que je veux porter plainte. Il refuse. J’insiste en lui disant que dans un commissariat du Val-de-Marne où j’étais allée, on était prêt à prendre ma plainte (à ce moment-là, je n’étais toujours pas prête). Il me répond : « Ils avaient qu’à le faire alors ! »

Il passe un coup de téléphone pour voir si quelqu’un d’autre est disponible. Personne ne peut. Il refuse à nouveau, il ne veut pas prendre ma plainte sans explication aucune (il ne veut pas bosser ?). Je m’effondre en larmes. J’ai mis plus d’une semaine à me décider pour porter plainte, je vis encore sous le même toit que mon conjoint. J’ai une enfant de 9 ans. Cela fait 10 mn que je suis face à lui.

Il réagit à mes larmes : « Madame, nous (la police) sommes les boucs-émissaires de la société ! » Moi : « Je sais Monsieur, je sais, mais je vous en prie, prenez ma plainte, c’est écrit là noir sur blanc que je peux porter plainte… » Je me ressaisis, ravale mes sanglots. Là un autre policier entre et dit : « Il faut que tu la prennes ! ». Après 15 minutes de négociations,je peux enfin porter plainte…

« L’entretien » commence alors. Il me pose des questions précises sur les faits. Il fait son boulot, tape ma plainte sur l’ordinateur. Et puis tout d’un coup, il lève la tête et me dit : « Entre nous, là c’est de la psychologie, vous avez une relation sado-masochiste avec votre conjoint ? » Sourire en coin. Moi : « Je n’éprouve aucun plaisir sexuel quand il me frappe si c’est ça que vous voulez dire. » Je me demande où je suis. Ce que je fais là. Je prends sur moi et n’oublie pas mon objectif : porter plainte.

Puis il me demande si mon conjoint est suivi en psychiatrie. Je lui dis que plus ou moins, c’est compliqué. Il me demande ce qu’il a. Je lui réponds que je ne suis pas psychiatre. Il insiste : « Il faut que je remplisse la ligne ! » Je répète : « Je ne suis pas psychiatre ! » « Madame il faut remplir la case ! » Je finis par donner mon « diagnostic » : névrose obsessionnelle avec tendances paranoïaques.

« Est-il psychophrène ? » Moi (heureusement que je suis de la partie, je suis psychologue !) :« Vous voulez dire psychopathe ou schizophrène ? Je ne sais pas ce qu’est un “psychophrène“… » Lui : « Oui, c’est ça psychopathe ou schizophrène. » Moi : « Ni l’un ni l’autre. » Il tape sur son clavier, lève la tête un peu gêné et me demande d’épeler « schizophrène »…

Cela fait à peu près 30 minutes que je réponds à ses questions. Je suis nerveusement épuisée.

Le bruit est incessant. A nouveau le policier se plaindra d’être un bouc-émissaire.

Au bout d’une heure de supplice, et je pèse mes mots, il conclut : « Vous allez faire souffrir votre fille en vous séparant… » Il m’achève. Je n’ai qu’une hâte, partir de ce bureau.

Il imprime ma plainte et me dis de signer. Je signe sans lire. Puis dans un moment de lucidité, je demande à relire ma plainte. Là il me dit d’un ton sévère : « C’est ce que vous m’avez dit ! ». Je capitule. « Et j’espère que vous allez pas la retirer votre plainte car on vous connaît vous les femmes ! » En sortant je m’effondre en larmes.

Quelques jours plus tard un autre policier me recontactera. Sur ma plainte, il est inscrit que j’avais des hématomes, ce qui est faux. Le policier au téléphone me dira : « Madame, il faut relire sa plainte avant de signer ! » Je lui expliquerai les conditions dans lesquelles ma plainte a été prise. Il me conseillera de porter plainte à la police des polices… Cause perdue d’avance…

Mon ex- conjoint a été convoqué, prise d’empreintes, photos sous toutes les coutures. Pas de garde à vue. Il doit se tenir à carreau pendant 6 mois, je crois. Je l’ai quitté. Jusqu’à présent, il n’a plus été violent avec moi. Je m’en sors bien.

Porter plainte pour violences conjugales dans ce commissariat de Paris, c’est-à-dire en France en 2019, est un véritable parcours du combattant. J’ai honte pour mon pays. On a fait tout un tapage médiatique à ce sujet ces derniers mois. Et si on commençait par former les policiers ?

Vraisemblablement ce policier était lui-même en souffrance, il se qualifiera tout de même de « bouc émissaire » à deux reprises en une heure ! Former et accompagner les policiers. Un bon début. Le B.A-BA.

Je pense souvent à toutes les femmes qui n’ont pas pu porter plainte. Certaines sont maintenant décédées sous les coups de leur conjoint… Et cela me révolte !


https://blogs.mediapart.fr/marive/blog/071119/vous-connait-vous-les-femmes
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Témoignage des conséquences d’un viol :

Citation :
J'ai 77 ans, j'ai subi un viol à 35 ans ; je n'ai pas participé au mouvement «Me too» ; je viens d'entendre et de regarder Adèle Haenel témoigner. Oui, il fallait autre chose, une Adèle, et sa grande émotion vraiment partagée. Nous sommes elle, elle est nous, nous toutes !

Que faire, comment faire en 1975 ? la gendarmerie d'un petit village, seul recours...

Mon mari était médecin. Il m'a entourée, encouragée à porter plainte, il a assisté et participé à toutes les démarches.

Les gendarmes en sa présence ont mesuré leurs propos : il les a recadrés ; il était plus qu'évident que je n'étais pas prise au sérieux.

Etre jolie est un motif de condamnation supplémentaire. Alors, ces sourires en coin, ces airs méprisants !

Y a-t-il eu de réelles recherches d'un coupable ? La moto étai une Honda, mais le numéro d'immatriculation était masqué ; c'était tout ce que pouvais leur dire. Homme jeune, yeux bleus, armé, qui, lorsque je lui ai demandé : « pourquoi ? pourquoi moi ? », m'a répondu : « parce que je te trouve belle, parce que ça me plaît ».

Les mois ont passé. Pas de nouvelles aucune nouvelle, affaire classée !

J'ai rencontré un psychiatre, une fois, une seule, le lendemain, encore incapable de parler, de dire... à cet homme de 50 à 60 ans, encore plus mal à l'aise que moi ; et puis, plus rien, livrée à mes peurs, à mes démons.

En 1975, personne, ni les policiers, ni les gendarmes, n'était formé pour apporter un secours, une aide, ni les médecins, ni même les psychiatres.

A nos enfants, une fille de 12 ans et deux jeunes garçons de 9 et 4 ans, nous n'avons rien dit.

Et moi, mutique, murée dans ma terreur que cet homme revienne dans cette rue où notre maison était l'unique maison, j'avais choisi, pour « survivre» tant bien que mal, de porter à la taille une ceinture munie d'un holster dans lequel se trouvait un 6,35 armé, héritage d'un oncle disparu ; je ne fus plus qu'une ombre, sans cesse aux aguets, une présence muette pour mes enfants : ma fille a quitté la maison à 15 ans. Terrible adolescence !

Alors, j'ai tenté de me reconstruire, repris des études. J'ai été encore plus absente pour mes garçons. Puis, j'ai compris que travailler ne changerait rien, n'aboutirait à rien, que j'étais mauvaise mère, coupable, et qu'il fallait que je meure : je ne sais comment ni pourquoi les doses létales que j'ai absorbées n'ont pas entraîné la mort. Peut-être la course folle de mon mari jusqu'au service de réanimation. Mais, 6 mois plus tard, Antoine, 18 ans, se suicidait d'une balle dans la bouche.

Maintenant, à 77 ans, je suis veuve depuis 8 ans, après quelque 12 années plus douces, malgré sa maladie, nous nous sommes retrouvés, encore aimés, entourés de nos enfants et de 6 petits enfants.

Nous avions compris que le silence est mortel, mais je n'ai jamais cessé de me sentir coupable de la mort de ce fils, qui a souffert plus que moi.

Oui, Adèle a raison, il faut aider tous ces hommes, il faut qu'ils comprennent à quel point ils détruisent ces vies en niant leurs terribles actes.

Il faut qu'ils parlent : il est impossible qu'ils puissent continuer à se taire. Comment peuvent-ils ne pas souffrir du mal qu'is font ?


https://blogs.mediapart.fr/clauduthoit/blog/061119/adele-haenel-par-son-courage-par-sa-force-domine-le-debat
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Combien connait-on de femmes qui ont été violentées, agressées ou violées, et qui n'ont jamais porté plainte, jamais parlé de "ça" ?
Moi, j'en connais 5, qui m'ont bien fait jurer de ne rien dire de la confidence qu'elles me faisaient, à moi et à moi seul (pour 3 d'entre elles, je suis effectivement le seul à savoir).
Pour l'une, je connais l'agresseur, mais il m'a fallu jurer que je ne lèverai jamais la main sur lui. Heureusement que je le côtoie très, très, très peu.
Pour une autre, j'ai un suspect mais pareil, je ne dois rien faire. J'ai promis, mais merde, ces types vivent bien, sans aucun remords ni sentiment de culpabilité ! Peut-être ont-ils même commis d'autres agressions !
J'imagine ces femmes que je connais aller parler à un flic qui les reçoit comme ça !

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste