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Pédago
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La compression au mastering

Home Mastering — 6e partie

Aujourd’hui, nous nous penchons sur le cas de la compression, autre « gros morceau » souvent mal compris quand vient l’heure du mastering.

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Compres­ser, mais pour quoi faire ? 

Contrai­re­ment à la croyance popu­laire, le but premier d’un compres­seur n’est pas d’aug­men­ter le volume perçu mais plutôt de gagner en consis­tance au niveau dyna­mique. Pour être clair, l’objec­tif est de réduire l’écart entre les passages les plus forts et les passages les plus faibles. En situa­tion de maste­ring, cela permet d’amé­lio­rer le confort de l’au­di­teur qui n’aura pas à ajus­ter constam­ment le volume d’écoute, non seule­ment au sein d’un morceau, mais égale­ment entre les diffé­rents titres compo­sant votre album. Nous en reve­nons encore une fois à la notion de cohé­sion sonore.

Afin d’ar­ri­ver au résul­tat escompté, nul besoin d’une compres­sion dras­tique. Un dosage subtil sera de mise comme nous allons le voir…

Métho­do­lo­gie

Pour en savoir plus sur les diffé­rents para­mètres propres à la compres­sion, nous vous renvoyons vers un précé­dent article. Rentrons main­te­nant dans le vif du sujet !

Tout d’abord, fixons-nous un objec­tif : 2 à 3 dB de réduc­tion de gain au grand maxi­mum seront ample­ment suffi­sants dans la majo­rité des cas. Bien sûr, vous pouvez adap­ter cela en fonc­tion du style musi­cal, plus si vous visez le « dance­floor » et moins si vous tendez vers le « clas­sique », mais toujours avec parci­mo­nie ! En gardant cela à l’es­prit, votre compres­sion « respi­rera » natu­rel­le­ment et ne devrait jamais s’en­tendre.

Home Mastering - Compression

Le but du jeu étant clai­re­ment posé, réglons main­te­nant le ratio. Une nouvelle fois, trop point n’en faut ! Un rapport de 2:1 est un plafond à ne jamais dépas­ser sous peine de dété­rio­rer la vita­lité que vous avez patiem­ment insuf­flée à votre mixage. À ce stade, prenez comme point de départ un temps d’at­taque situé entre 20 et 30 milli­se­condes et un temps de relâ­che­ment de l’ordre de 250 milli­se­condes. Ensuite, bais­sez le seuil de votre compres­seur jusqu’à atteindre nos fameux 2 à 3 dB de réduc­tion de gain sur les passages les plus forts. Récu­pé­rez au besoin la perte en volume perçu via un léger coup de « makeup gain », et tendez l’oreille en alter­nant l’écoute avec et sans compres­seur… Si rien ne vous choque, c’est plutôt bon signe !

Il reste tout de même à affi­ner les réglages des temps d’at­taque et de relâ­che­ment. Commen­cez par réduire douce­ment le temps d’at­taque. Si vous commen­cez à entendre des « craque­ments », c’est que vous êtes allés trop loin. En effet, un temps d’at­taque trop rapide provoque de la distor­sion. Si cela peut parfois être inté­res­sant en situa­tion de mix, il n’en est rien lors du maste­ring alors recu­lez de quelques milli­se­condes. En ce qui concerne le relâ­che­ment, c’est tout aussi déli­cat. Un temps trop court entraî­nera un effet de pompage, alors qu’un temps trop long ne permet­tra pas au compres­seur de reve­nir au repos entre deux crêtes. Il vous faut donc trou­ver un équi­libre qui permette à la compres­sion de s’ex­pri­mer sans se lais­ser entendre. Un bon moyen d’y parve­nir consiste à jeter un œil au niveau de réduc­tion de gain. Ce dernier doit « danser » sur votre musique sans forcer le rythme. Notez que le travail sur les constantes tempo­relles d’un compres­seur entraî­nera forcé­ment des chan­ge­ments de la réduc­tion de gain, il vous faudra donc certai­ne­ment réajus­ter le seuil afin de conser­ver vos 2 à 3 dB de réduc­tion ainsi que le « makeup » pour récu­pé­rer un niveau d’écoute cohé­rent entre le son compressé et le son non-traité.

Home Mastering - Compression

Nous n’avons pas encore abordé la ques­tion du « knee » : soft ou hard ? La plupart du temps, nous vous conseillons de privi­lé­gier un réglage soft knee pour une action du compres­seur progres­sive et donc plus trans­pa­rente. Ceci étant dit, à titre stric­te­ment person­nel, j’ai toujours préféré le mode hard knee qui sonne de façon plus musi­cale à mes oreilles dans le cadre des musiques dites « modernes ».

Une fois tous ces réglages effec­tués, vous devriez obte­nir un résul­tat sonore plus équi­li­bré au niveau dyna­mique sans pour autant avoir sacri­fié l’as­pect vivant de votre morceau. À l’écoute, les diffé­rents instru­ments s’ar­ti­cu­le­ront ensemble de façon plus natu­relle et forme­ront un tout. Il s’agit là du fameux effet « glue » évoqué sur les nombreux forums dans la langue de Shakes­peare. Cela peut vous paraître flou pour l’ins­tant, mais lorsque vous y parvien­drez, vous le saurez ! 

La prochaine fois, nous conti­nue­rons notre épopée avec l’épi­neuse ques­tion de la compres­sion multi­bande.

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