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Keeley Electronics Mod Workstation
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Test de la pédale Mod Workstation de Keeley

Multi-effet pour guitare électrique de la marque Keeley Electronics

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Prix public US : $299 incl. VAT
Test écrit
7 réactions
Victime de la Mod
8/10
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Cette année au NAMM, Keeley Electronics a présenté sa nouvelle gamme de pédales Workstation, avec des modèles combinant les fonctionnalités de diverses machines de la marque en une seule. Bien que récemment sorties, les Workstation ne sont disponibles qu'en faibles quantités mais nous avons eu la chance de mettre la main sur un exemplaire de la Mod Workstation.

La Mod Works­ta­tion est un multi-effet analo­gique dispo­sant de trois sections indé­pen­dantes : « Mod » avec ses huit modu­la­tions diffé­rentes, « Drive » qui offre deux types d’over­drives, et « Drive/Boost » qui propose au choix un clean boost (boost du volume en son clair) ou un troi­sième type d’over­drive. Avec en prime la possi­bi­lité d’uti­li­ser les trois sections ensemble ou sépa­ré­ment, ce véri­table couteau suisse est très promet­teur sur le papier.

Petit, mais costaud

Top angle

Avec des mensu­ra­tions d’en­vi­ron 11,5 cm de largeur et 9 cm de profon­deur, la Mod Works­ta­tion est éton­nam­ment compacte lorsque l’on prend en compte tout ce qu’elle contient. L’adap­ta­teur n’est pas inclus (bouuuh !), mais un adap­ta­teur 9V stan­dard fera l’af­faire.

En plus des tradi­tion­nelles entrée et sortie au format jack 6,35, la pédale dispose aussi d’un jack d’in­sert permet­tant de créer une boucle d’ef­fets entre les sections modu­la­tion et drive de la machine à l’aide d’un câble d’in­sert stan­dard (non fourni). Un dernier jack offre quant à lui une entrée dédiée à un foots­witch Tap Tempo (foots­witch non fourni là non plus).

Les contrôles de chaque section sont bien dispo­sés et clairs, aucune confu­sion n’est possible. Chaque section d’ef­fet dispose d’ailleurs de son propre inter­rup­teur marche/arrêt. 

La section Mod possède un sélec­teur rota­tif à huit posi­tions pour choi­sir le type de modu­la­tion, ainsi que des contrôles Depth (profon­deur), Rate (taux de modu­la­tion) et Morph (que l’on détaillera un peu plus loin).

Le sélec­teur à huit posi­tions est petit (il fait la même taille que les autres réglages), et je l’au­rais pour ma part préféré un peu plus gros. Si vous devez le régler sur une scène mal éclai­rée, il faudra y aller à tâtons. Heureu­se­ment, chaque posi­tion s’en­clenche de façon bien percep­tible, ce qui permet (en comp­tant les enclen­che­ments) de s’y retrou­ver. À sa gauche se trouve l’in­di­ca­teur du contrôle de taux (Rate) de l’ef­fet de modu­la­tion, et une LED qui clignote en rythme avec la vitesse de l’ef­fet.

Les modu­la­tions propo­sées sont les suivantes : Tremolo, Harmo­nic Tremolo, Filter, Phaser, ADT, Chorus/Vibrato, Flan­ger et Rotary. Le bouton Morph permet de contrô­ler divers para­mètres selon les diffé­rents effets. Par exemple, la forme d’onde du trémolo, la forme du LFO du filtre, le contrôle du Feed­back du Phaser et du Flan­ger, et ainsi de suite. Bien que Keeley ne propose pas de manuel, une fiche carton­née impri­mée décrit les rôles des diffé­rents contrôles au recto et propose au verso un tableau montrant ce que chaque bouton (et notam­ment le potard Morph) contrôle selon l’ef­fet de modu­la­tion sélec­tionné (les sons seront détaillés plus loin).

La section suivante est expli­ci­te­ment bapti­sée « Drive » et met à votre dispo­si­tion le circuit et la plupart des contrôles de l’over­drive Oxblood de Keeley. Les boutons de volume, satu­ra­tion et tona­lité ainsi que l’in­ter­rup­teur « Phat/Normal » sont bien là, il ne manque que l’in­ter­rup­teur « Clip­ping » de l’Ox­blood d’ori­gine. Le mode Phat offre, quant à lui, un boost des basses fréquences qui rend la distor­sion encore plus chaude.

Back panel

La dernière section de cette Mod Works­ta­tion est nommée Drive/Boost. Elle vous permet de choi­sir entre le boost clair Katana (cela fait des années que Keeley inclut ce circuit dans nombre de pédales), et « 1962 » qui procure le son de l’over­drive à sono­rité british 1962 de la marque. Encore une fois, cette section dispose de contrôles de volume, tona­lité et satu­ra­tion, bien qu’ici les deux derniers ne fonc­tionnent qu’en mode 1962 (pas avec le boost Katana, qui ne dispose donc que du bouton de volume).  

 

À la Mod de chez nous

De façon géné­rale, la qualité sonore de la Mod Works­ta­tion est excel­lente. Commençons par les effets de modu­la­tion.

Tremolo : le trémolo sonne excel­lem­ment bien, et tout parti­cu­liè­re­ment lorsque la forme d’onde trian­gu­laire est sélec­tion­née à l’aide du bouton rota­tif Morph comme dans cet exemple :

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Pour cet exemple-ci, j’ai sélec­tionné la forme d’onde carrée via le bouton Morph et ajouté de la distor­sion à l’aide à la fois des circuits Drive et Drive/Boost de la pédale : 

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Mode Harmo­nic Tremolo : semblable aux vibra­tos harmo­niques de certains amplis vintage Fender des années 60 comme le Tremo­lux, ce mode ressemble à un mélange entre un trémolo et un phase shif­ter. C’est un effet très sympa, avec un son plus en relief qu’un trémolo stan­dard. Dans ce mode, le bouton Morph tient le rôle de réglage de tona­lité, et dans ce premier exemple sonore il est poussé à fond :

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Dans celui-ci, il est aux envi­rons de la moitié et le mode Harmo­nic Tremolo est accom­pa­gné des drives Oxblood et 1962 :

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Filter : je n’ai pas réussi à tirer telle­ment de sons inté­res­sants de ce mode. Plutôt que la profon­deur de l’ef­fet, le contrôle Depth ajuste la largeur de bande (le fameux « Q ») du signal, et le bouton Morph permet de passer d’un filtre aléa­toire à une wah à oscil­la­tion. Dans ce dernier cas, la wah ne réagit pas aux notes comme le ferait une auto-wah clas­sique, mais se contente d’ou­vrir ou fermer le signal à la vitesse indiquée par le réglage. Si cela se trouve coïn­ci­der avec une note, tant mieux, sinon la note ne sera pas affec­tée par l’ef­fet wah… J’au­rais large­ment préféré une auto-wah des plus clas­siques. Voici une tenta­tive d’ob­te­nir un effet wah-wah :

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Phaser : j’aime bien l’ef­fet Phaser de cette pédale. Il sonne doux et est plutôt poly­va­lent. On peut choi­sir entre un phase shif­ter stan­dard et un phase shif­ter agré­menté d’un signal réinjecté (ou feed­back) pour des sono­ri­tés plus complexes. Dans ce premier exemple, le réglage du feed­back est à fond :

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Dans celui-ci, le phaser est réglé pour être plus lent, le réglage de profon­deur est parti­cu­liè­re­ment élevé et le feed­back plus bas :

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ADT : dimi­nu­tif d’Au­to­ma­tic Double Tracking, cet effet imite le célèbre inven­tion de Ken Town­send pour les Beatles lorsqu’ils enre­gis­traient aux studios EMI au milieu des années 60. La version de Keeley fonc­tionne à partir d’une combi­nai­son de délai et de varia­tion du pitch. J’ai réussi à en tirer des sons très sympas, pas si loin de ceux d’une guitare à 12 cordes. Seul problème : j’ai été obligé de régler le pitch et le temps de délai au plus bas pour éviter que ma guitare ne paraisse désac­cor­dée. Du coup, l’éten­due des réglages vrai­ment utili­sables s’en trouve dimi­nuée… Mais cet effet sonne tout de même bien. Exemple avec une guitare à la tona­lité augmen­tée de deux demi-tons :

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Chorus/Vibrato : deux effets en un qui peuvent être utili­sés ensemble ou sépa­ré­ment par l’in­ter­mé­diaire du contrôle Morph. Dans cet exemple, j’ai sélec­tionné le chorus, et j’y ai ajouté une grosse distor­sion à l’aide des over­drives Oxblood et 1962 :

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Voici un exemple en son plus clair montrant le Vibrato avec la profon­deur d’ef­fet réglée au plus haut et le boost Katana activé :

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Flan­ger : sur cet effet, le réglage Morph permet d’ob­te­nir un flan­ger sans feed­back, avec feed­back néga­tif, ou encore avec feed­back posi­tif, ainsi que des solu­tions inter­mé­diaires. J’aime beau­coup le son de cette modu­la­tion dont les sono­ri­tés semblent plus « contrô­lées » que d’autres flan­gers. Le « whoosh » typique de l’ef­fet reste plutôt subtil, même à des réglages pous­sés. Dans le premier des deux exemples qui suivent, le feed­back est désac­tivé et l’over­drive Oxblood est utili­sée pour satu­rer le son :

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Dans ce second exemple, le feed­back est réglé sur néga­tif pour une ryth­mique funky :

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Rotary : dernier type de modu­la­tion proposé, le mode Rotary utilise le bouton Morph pour offrir le choix entre la trompe et le tambour de la Leslie virtuelle. On obtient là une émula­tion de Leslie convain­cante et facile à régler. Sur le plan sonore, voici ce que ça donne :

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Pendant ce temps, au Drive-in…

Vous avez certes déjà pu avoir un petit aperçu de quelques distor­sions et over­drives dans les exemples précé­dents, mais main­te­nant concen­trons-nous spéci­fique­ment sur ces satu­ra­tions. Les sections Drive et Drive/Boost vous proposent de quoi créer une large palette de sons distor­dus en tous genres, des over­drives crun­chy aux fuzz extrêmes. 

La section Drive, avec le circuit d’over­drive de l’Ox­blood, procure une distor­sion vrai­ment chaude surtout avec le switch Phat (boost des basses) activé. Le boost Katana (qui fait partie de la section Boost/Drive) fonc­tionne bien en conjonc­tion avec l’Ox­blood. Dans l’exemple sonore qui suit, le boost est d’abord éteint puis activé lors de la répé­ti­tion de la phrase musi­cale, puis à nouveau éteint lors de la première itéra­tion de la seconde phrase, puis à nouveau activé. Vous pouvez ainsi entendre comment le boost permet d’éle­ver encore le niveau de distor­sion :

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Exemple d’over­drive crun­chy avec l’Ox­blood en mode Normal et la section Drive/Boost en mode Boost :

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L’over­drive 1962 de la section Drive/Boost procure une distor­sion « marshal­lesque », et peut se montrer utile seule ou accom­pa­gnée de l’Ox­blood. La voici toute seule, avec le gain réglé aux alen­tours des 3/4 :

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Dans ce dernier exemple, la 1962 est asso­ciée à l’Ox­blood en mode Phat, pour un son « high gain ». Écou­tez le feed­back ainsi créé par la note tenue à la fin de l’ex­trait :

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Conclu­sion

Pour 379 €, la Mod Works­ta­tion est un multi-effet analo­gique de grande qualité sonore et extrê­me­ment poly­va­lent. Malgré une taille limi­tée, il propose un large éven­tail de modu­la­tions, plus un boost, une over­drive et une distor­sion, le tout dans un seul boîtier. Je n’ai, pour ma part, pas grand-chose à redire, si ce n’est concer­nant l’ab­sence d’adap­ta­teur secteur fourni et les diffi­cul­tés d’uti­li­sa­tion de la wah oscil­lante. J’au­rais préféré que Keeley propose une auto-wah plus stan­dard qui suit la dyna­mique et répond de façon effi­cace à votre jeu.

Même s’il est vrai qu’elle est loin d’être donnée, cette machine reste bon marché lorsque vous faites le compte du nombre de pédales d’ef­fet indi­vi­duelles qu’elle permet de rempla­cer. Et ceci, sans même parler du fait qu’elle sonne parti­cu­liè­re­ment bien.

 

8/10
Points forts
  • 3 pédales Keeley en une
  • 8 effets de modulation analogiques
  • De nombreuses options en matière d'overdrives avec les modèles Oxblood et 1962
  • Boost clair Katana
  • Le contrôle Morph dont la fonction varie selon l'effet de modulation sélectionné
  • Boucle d'effets
  • Entrée "tap tempo" pour pédale externe
  • Excellente qualité sonore
  • Petite taille
  • Housse incluse
  • Fiche en carton informative particulièrement utile
Points faibles
  • Adaptateur secteur non fourni
  • Wah oscillante difficile d'utilisation
  • Switch de sélection d'effet très petit

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