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Vibraphonik Vibraphonik

« Un compagnon idéal ? »

Publié le 29/12/20 à 19:38
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
Reçu au pied du sapin cette année (2020), je découvre le Cerberus depuis quelques jours seulement.

Je ne vais pas répéter la fiche technique, mais le firmware est passé en version 5 et propose pas mal de fonctions supplémentaires, dont notamment une reverb "shimmer", un boost "post volume", une meilleure gestion des IR et du Midi, la possibilité d’assigner une fonction pour le bouton de chaque preset et d’ajouter un footswitch 2 boutons supplémentaires pour y assigner différentes fonctions. L’éditeur sur ordi a aussi évolué pour profiter de tout ça. La mise à jour est donc utile.

Je joue avec des guitares équipés de différents types de micros (simples sur une Strat, doubles sur une LP de chez Godin ou une demi-caisse Aria, P90 sur une Yamaha Revstar), dans des styles assez variés (des reprises pop-rock des années 80-90 au jazz), sans aller jusqu’au métal. Je travaille beaucoup au casque à la maison et directement vers la table ou sur de amplis pour les répétitions (Roland cube chorus ou Vox AV60).

J’ai choisi le Cerberus pour sa simplicité et la possibilité de l’emporter partout, et aussi parce qu'il contient tous les effets que j'utilise 95% du temps.

Contrairement à d’autres, j’aime beaucoup l’OD et la disto. Ils ont tous les deux une large plage de gain disponible et surtout, ils se complètent vraiment bien. Les possibilités de routing permettent de toujours trouver le son "qui va bien", par exemple en plaçant l’OD après la disto pour calmer les basses qu’on peut trouver trop présentes (surtout avec des P90...), ou donner un boost de volume pour les soli. Je n’ai pas trouvé qu’elles généraient beaucoup de souffle : en tout cas pas plus que mes autres pédales de drive...
Le boost analogique est placé après ces deux effets et reste très progressif, même s’il booste un petit peu le son même avec son réglage à zéro.
L’accordeur n’a que trois diodes (et l’affichage de la note dans l’écran), mais il fait bien le boulot qu’on lui demande : il reste précis tout en coupant le son.

Les effets de la partie digitale me conviennent bien aussi. Delays et reverbs sont de bonne qualité et complémentaires, les chorus aussi à condition de placer leur volume assez haut (presque toujours à fond pour moi). J’aime particulièrement l’univibe, surtout avec un peu de drive…
On pourrait reprocher le faible nombre de contrôles (2 à 3 paramètres par effet) mais cette simplicité est aussi la force du Cerberus : on ne passe pas des heures à régler un son, ce qui laisse plus de temps pour jouer.

A noter un comportement spécifique aux chorus CE et SC quand on utilise le casque ou les deux sorties : le son non traité ("dry") sort à gauche (ou sortie 1) et le son "wet" (avec l'effet chorus) sort à droite (sortie 2). Le volume du chorus n'influe que sur le son traité, ce qui engendre un déséquilibre entre gauche et droite s'il n'est pas à 100%. Si on enclenche une reverb ou un delay (même avec leur volume à zéro), ce déséquilibre s’annule (le son repasse en mono, avec son + effet des deux côtés...). Le chorus ST n'a pas ce comportement (son + effet toujours des deux côtés).

La sortie casque est d’ailleurs un point négatif : le volume de sortie est (très) élevé et non réglable (il fait saturer mon enregistreur, même en baissant le gain). Ok pour une utilisation occasionnelle, mais impossible de travailler sur la durée avec.

Il faut aussi bien comprendre que le Cerberus n’est pas un préampli : il n’y a aucune possibilité de réglage du son clair (à part via les IR que je n’ai pas encore vraiment explorées, même si je préfère celle du Deluxe Reverb 1x12 à celle du Jazz chorus 2x12 installée par défaut). Son utilisation "idéale" est donc d’être branché dans un ampli (en méthode "4 câbles" si nécessaire) ou d’insérer un préampli dans sa boucle, et c’est là qu’il donnera le meilleur de lui-même. Le branchement direct dans la table de mix reste possible avec les IR mais ne donnera pas forcément le meilleur résultat.

Parmi les autres petits défauts, on peut citer les leds de contrôle, à droite de l’écran, dont le clignotement (complexe) est peu compréhensible (si quelqu’un peut me dire la différence entre "off" et "inactive" ou entre "on" et "selected" ?) et ne reflète pas l’activation ou la désactivation des effets avec le bouton CTRL ou le footswitch additionnel.
L’assignation du contrôle du "Mod fx" (trémolo, phaser ou univibe) avec le footswitch additionnel (j’ai un Nux NMP-2) est aussi problématique. L’activation du chorus prend le pas sur cette commande et l’active quand on n’en veut pas, ou la désactive alors qu’on aimerait la garder… Je contourne ça en réservant le bouton CTRL à la commande du "Mod fx" (pas de souci avec lui) et en commandant la reverb et le boost avec le switch additionnel.

En conclusion, le Cerberus est à mon avis un très bon produit, mais dont il faut bien cerner les limites pour l’utiliser au mieux et exploiter tout son potentiel. On préférera l’associer à un ampli (ou préampli) pour avoir un bon son clair et il ne sera branché directement sur la table de mix qu’en dépannage (ou en complément de l’ampli). Il permet d’avoir un grand éventail de sons pour couvrir 95% des besoins du guitariste et sera un compagnon idéal pour voyager léger, même s’il n’est pas bon pour travailler au casque (pour ça j’ai un Zoom G1on qui est parfait). La possibilité de l’utiliser avec les présets ou en mode manuel permet de s’adapter au contexte (set list préparée ou improvisation). On peut même préparer un assortiment de pédales avec nos réglages préférés dans un preset, et les activer à la demande en mode édition. (J’ai rédigé une astuce qui explique la marche à suivre.)