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Et si on essayait en Do dièse ?
7/10
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Entre ceux qui considèrent que le La se situe à 435 Hz, les métalleux en drop C, les bassistes qui ne veulent plus jouer qu’en Si depuis qu’ils ont 5 cordes et les chanteurs dont les chakras ne sont pleinement ouverts qu’en Fa#, il est fréquent qu’un guitariste soit contraint de se torturer le cerveau pour transposer ses grilles.

Un dilemme corné­lien

Si le cas du chan­teur néces­si­tant une dila­ta­tion des orifices spiri­tuels peut être rapi­de­ment réglé à l’aide d’un capo­dastre à la 2e case (ou de deux baffes dans sa mouille, selon l’hu­meur), le problème reste entier pour l’in­con­tour­nable reprise de Raining Blood prévue en Do dièse au prochain concert à l’EH­PAD de Vieux-le-métal. L’amour dictant d’em­me­ner deux guitares accor­dées diffé­rem­ment pour l’oc­ca­sion et la raison pres­cri­vant de virer le chan­teur ou de se désac­cor­der d’un ton et demi à l’ar­rache entre les deux morceaux (ou l’in­verse), la situa­tion peut paraître défi­ni­ti­ve­ment bloquée entre des choix aussi pénibles que radi­caux. C’est là que Digi­tech inter­vient et propose de descendre instan­ta­né­ment votre guitare d’un ou plusieurs demi-tons, et ce jusqu’à l’oc­tave si le cœur (et/ou la raison) vous en dit. 

Une boite rouge 

Digitech Drop

Quand notre rédac­teur en chef adulé m’a tendu la pédale dans sa boite, j’ai pris peur face à cet énorme paral­lé­lé­pi­pède rectangle. Digi­tech auraient-ils fait chemin inverse face à la minia­tu­ri­sa­tion rampante ? Que nenni ! Il suffit d’ou­vrir le carton pour se rassu­rer et consta­ter que la pédale ne remplit que la moitié de la boite, le double fond étant réservé à l’adap­ta­teur secteur (9V au stan­dard Boss) fourni ! On remer­cie d’ailleurs Digi­tech pour le geste, sachant que ce n’est pas force­ment la poli­tique de la maison : la nouvelle Polara par exemple en est dépour­vue.

La Drop, qui porte fière­ment les couleurs du best-seller de la marque, j’ai nommé la Whammy, possède donc des mensu­ra­tions raison­nables (12 × 7,5 × 4,5 cm) et pourra s’in­té­grer dans la majo­rité des pedal­boards, avec son entrée jack à droite et sa sortie à gauche, la prise ronde pour le transfo se trou­vant à l’avant. Enfin, avec ou sans pedal­board, une prise de courant sera dans tous les cas néces­saire, car l’ali­men­ta­tion par pile est exclue.

Un bouton noir

Un seul bouton suffit pour contrô­ler la Drop et le niveau de pitch choisi est indiqué grâce à un bandeau de LEDs. Tour­nez d’un cran vers la droite et vous bais­sez d’un demi-ton, la même chose en sens inverse augmen­tera la hauteur d’au­tant : c’est aussi simple que cela. Au moins en appa­rence, car sous le capot, un conver­tis­seur numé­rique 24 bits/44,1 kHz turbine pour trans­for­mer le signal de manière aussi trans­pa­rente que possible. 

Un petit switch gris

Digitech Drop

Mais la Drop nous réserve tout de même deux sympa­thiques surprises. En effet, le dernier mode permet d’ajou­ter le son dry à l’oc­tave à l’aide du même bouton et un petit switch caché au haut à droite et nommé « momen­tary » permet d’ap­pliquer l’ef­fet unique­ment lors qu’on active le foots­witch de manière conti­nue. Cela permet par exemple de jouer un riff ou une partie de solo et de le trans­po­ser à la volée de deux tons par exemple, puis de reve­nir à la tona­lité origi­nale, tout cela sans bouger la main.

Des demi-tons

Restons donc sous le signe de la simpli­cité et écou­tons ce qu’un riff en son clair donne avec la LED numéro 3, soit trois demi-tons en dessous des normales saison­nières.

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Tech­nique d’en­re­gis­tre­ment

L’en­semble des prises a été effec­tué à l’aide d’une 01-V qui envoie le signal dans une ProFire Light­Bridge sur un iMac sous Pro Tools M-Powe­red.
La Tele­cas­ter stan­dard et les Ibanez (une RG550, une UV777 et une RGA8) ont été bran­chées via la pédale dans un Hugues & Kett­ner Triamp MkII secondé par un baffle Marshall 1960A. Le son est ensuite capté par un Shure SM57 à gauche et un Senn­hei­ser E609 à droite.
Les extraits 3 & 4 ont été enre­gis­trés à l’aide d’une Stra­to­cas­ter Gilmour NOS, d’une Ibanez TS5 et d’un stack Trace Elliot V-Type dont le rendu est capté par un AKG C414.

Les accords passent sans problème, bien qu’un léger effet passe-bas retire un peu de brillance à la Tele­cas­ter. La Drop est donc utili­sable en accords en son clair, si le volume sonore est suffi­sant (jouer en Do# en enten­dant la guitare à vide en Mi n’est pas des plus agréable) et si on accepte une petite latence, que je ne saurais vous expri­mer en ms, mais qui est suffi­sante pour rebu­ter les plus exigeants.

À la recherche de sons graves et crun­chy, je place une Tube Screa­mer en amont d’un ampli basse et tente des accords plus riches avec une Stra­to­cas­ter deux tons en dessous, suivie d’une ligne de basse à l’oc­tave.

Drop strat 4
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  • Drop strat 4 00:39
  • Drop Strat octave 00:25

On peut donc trans­for­mer une Strat en Bass VI ou bary­ton en un coup de pied, voire même, avec un peu d’ef­fets, en basse tout court. 

Lais­sons le V-Type et reve­nons au Triamp avec une Ibanez RG et l’op­tion octa­ve+­dry.

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Rien de nouveau à l’ho­ri­zon, mais le job est fait, et il est bien fait.

Un match

Digitech Drop

Enfin, à titre de compa­rai­son pour les amateurs de gros riffs très graves, je vous propose un match 6–7–8 cordes versus Drop. 

On est donc en Si pour le premier extrait joué à la six-cordes, en Si puis en Fa# pour le second joué à la sept-cordes et en Fa# pour celui joué à la huit-cordes. Les réglages du Triamp sont iden­tiques pour ces trois extraits.

Drop RG 5
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  • Drop RG 5 00:42
  • Drop Universe 5 01:13
  • Drop RG8 5 00:42

Le résul­tat est très convain­cant, le Si se payant même le luxe d’être plus consis­tant avec la RG drop­pée qu’avec la Universe. Et c’est encore plus net avec les extraits en Fa# où la « petite » 8-cordes montre ses limites en termes de défi­ni­tion face à la Universe drop­pée. 

Essai trans­formé ?

C’est terri­ble­ment pratique de pouvoir chan­ger de clef en tour­nant un bouton. Fini le temps où l’on devait néces­sai­re­ment emme­ner deux guitares sur scène pour avoir deux accor­dages stan­dards, fini égale­ment le temps où on se refu­sait une reprise sous prétexte d’un accor­dage trop bas, bref, fini le temps où la trans­po­si­tion vers le grave était un problème. Mais cela ne s’avère vrai qu’en répète ou en live, lorsque le son de l’am­pli est suffi­sam­ment fort pour recou­vrir tota­le­ment le son natu­rel de l’ins­tru­ment qui « frotte » à l’oreille lors de chaque coup de plectre. De plus, la latence induite n’aide pas à se sentir à l’aise lors de la prise en main.

Ceci dit, sa poly­pho­nie, son octave entiè­re­ment recou­verte par demi-tons et ses apti­tudes en hi-gain en font une pédale de premier choix pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas se payer une bary­ton ou une sept-cordes, mais égale­ment ceux qui souhaitent conser­ver le confort de leur guitare bien réglée.

Prix de vente conseillé : 184 €

  • Digitech Drop
  • Digitech Drop
  • Digitech Drop
  • Digitech Drop

 

7/10
Points forts
  • Simplicité d’utilisation
  • Couverture d’une octave complète
  • La polyphonie
  • L’adaptateur secteur fourni
Points faibles
  • La latence perceptible
  • L’alimentation par pile exclue
  • Le prix

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