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< Tous les avis Electro-Harmonix POG2
stiiiiiiive stiiiiiiive

« Un classique qui réserve encore des surprises. »

Publié le 05/04/18 à 19:22
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Le POG2 est la seconde version du fameux Poly Octave Generator d’Electro Harmonix. Il permet entre autres de superposer au signal entrant des versions transposées de lui-même et est doté de presets. A confirmer, mais je crois que le tout est numérique.


Présentation

C’est un format XO (comme les Deluxe Memory Man tap tempo par exemple), qui ne laissera pas votre pedalboard indifférent ni par sa taille ni par son rouge éclatant. L’entrée 9V classique (négatif au centre) est sur la face nord. Principalement destiné aux guitaristes, il traite un signal mono mais on pourra l’utiliser avec d’autres sources sans problème.

La partie gauche du panneau permet de régler le volume du son entrant et des différentes transpositions disponibles, à savoir 1 et 2 octaves au-dessus et au-dessous de l’original. Toutes sont disponibles en même temps.

Au centre, on trouve bouton pour parcourir les 4 valeurs de Q disponibles pour le filtre passe-bas (j’y viens…) ainsi qu’un bouton nommé « dry FX » qui permet aussi de sélectionner un routing parmi 4 (j’y viens aussi…)

La partie droite permet de régler la fréquence de coupure du filtre, un temps d’attaque et une profondeur de detuning. Enfin, un encodeur « press’n’click » permet de parcourir les 8 presets et d’en charger un.

Le tableau est complété par un footswitch true-bypass et son jumeau qui permet de passer du preset actif au réglage du panneau et vice versa.

Késako Dry FX ?

Simple.
Les octaves générées passent toujours dans les trois effets de droite, à savoir attaque, filtre et detuning. Le bouton Dry FX permet, par appuis successifs, de déterminer si le signal d’origine sera affecté par les réglages d’attaque, d’attaque + filtre, d’attaque + filtre + detuning, ou aucun des trois.
Et c’est super cool puisque cela permettra de créer une texture « derrière » ton son de guitare dry ou bien d'inclure le dry dans la texture. Futerie et polyvalence.

Par rapport aux autres POGs ?

Eh bien justement, on y est : si les POGs petits (micro et nano) permettent de jouer des transpositions une octave au-dessus et au-dessous du signal original et de régler le volume du dry aussi, la comparaison s’arrête là (à part pour le caractère sonore). Pas d’octave +2 ni -2, ni de presets. Mais pire encore : pas de filtre, attaque et detuning… et c’est bien ça le plus dommage car ces fonctions font du POG2 bien plus qu’un octaver. A mes yeux, elles sont plus intéressantes que les presets ou les octaves -2 et +2.


Sonorités

A l’usage, le POG2 offre un grain assez reconnaissable. Jack white, par exemple, l’a beaucoup utilisé. Il donne un son rappelant –évidemment- des orgues genre Hammond enfermés dans une boite et il est facile de tomber tout le temps dans le même type de sonorités. Si tel est le cas, mieux vaut éviter d'utiliser toutes les octaves à la fois d’une part, et d’autre part ne pas hésiter à exploiter la partie droite de la pédale, notamment le filtre

L’algorithme de suivi laisse entendre une petite latence, comme bien souvent. Pour ma part, comme j’aime le cradingue, je n’ai pas trop de souci avec ça. Il est numérique, certes, mais il a le charme du vieillot. Mon alter-ego guitariste l’a remplacé par un Boss Pitch Shifter PS-3 et ce dernier sonne bien plus moderne. Cela étant dit, le rendu d’un octaver dépend fortement de sa position par rapport à une overdrive ou disto.

Le POG2 pourra servir de simple octaver et fera bien le boulot. Mais à bien y penser, pour ce seul usage, un Micro POG, un Nano POG, ou encore un Pitch Fork fera l’affaire à moins cher. Je le réserve bien souvent à de plus exotiques desseins.

Je l’ai bien entendu utilisé avec une guitare mais il m’a donné le plus de satisfaction avec des sons de piano, Rhodes ou Clavinet : en utilisant précisément la fonction d’attaque et le filtre pour en faire une sorte de nappe. En lui ajoutant un EHX Freeze, on peut confectionner des nappes de piano vraiment intéressantes.
A noter : lorsque le POG2 est configuré pour fournir une longue attaque, l'ajout d'une note ne fait pas retomber le volume sonore global comme le ferait un simple compresseur ou un processeur d'enveloppe classique ; à la place, toutes les notes restent constantes en volume et seule la note ajoutée arrive petit à petit. Ça n'a l'air de rien mais ça fait une différence énorme.
Je suppose que c'est probablement pour cela que lorsque le dry passe par l’effet d’attaque, plus le temps d’attaque est long, plus le son semble dénaturé : il doit en effet être re-synthétisé.
On peut aussi jouer des notes deux octaves en dessous l’habitude sur le clavier ou le manche et activer la transposition +2 uniquement : cela aboutit à la même note avec un grain différent. Hervé Salters de General Elektriks fait ça, je pense, avec un Digitech Whammy .
Avec un synthé monophonique, j’ai réussi à obtenir des timbres rappelant le violoncelle.
Le detuning ne me sert que peu, à peine à donner un brin de relief.
Je l’ai aussi testé dans une boucle de feedback d’un delay pour faire mon propre « shimmer ».
Enfin, j'aime l'utiliser en -1 et/ou -2 sur le signal wet seulement d'une longue réverbe... sale et brumeux.


Conclusion

Voici donc une pédale connue et archi-connue, qui peut produire des sons tout aussi connus mais qui peut également bien plus.
Pour un simple octaver, visez peut-être l’essentiel, moins cher et plus dépouillé. D’autant qu’on a vite fait de jouer les organistes et de tomber dans le pot de sucre.
En revanche, pour une petite station d’ambient ou d’expérimentation, les fonctionnalités additionnelles m’ayant fait redécouvrir cet effet, j’annonce : ça peut être votre candidate.