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La pédale qui pique
7/10
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Établie à Los Angeles sous le doux soleil de Californie, la marque Beetronics a su au fil de son développement proposer des pédales d’effets boutique avec une vraie personnalité. La gamme entière de la marque s’articule autour d’une thématique commune : les abeilles.

Test de la Beetronics Fatbee Overdrive : La pédale qui pique

Une grosse abeille dans un petit châs­sis

FATBEE OVERDRIVE-5Les jeux de mots autour de cette théma­tique se retrouvent litté­ra­le­ment partout : du site de la marque à la boîte qui accom­pagne les pédales. Beetro­nics a présenté au NAMM la première pédale de la série Babee (encore un jeu de mot, cette fois-ci autour du mot « baby » qui décrit assez bien le format de la pédale), la Fatbee Over­drive.

Dès son annonce sur le salon d’Ana­heim, cette dernière a beau­coup fait parler d’elle. La vidéo de présen­ta­tion de la pédale, réali­sée avec beau­coup d’hu­mour y était pour beau­coup. Depuis, de nombreuses vidéos illus­trent les quali­tés de la pédale et surtout son carac­tère très singu­lier. C’est main­te­nant à notre tour de dévoi­ler notre ressenti sur cette Fatbee Over­drive que nous nous empres­sons de bran­cher dès l’ou­ver­ture du carton. 

Bzzzzzzzzzz Bzzzzzzzz

On découvre tout d’abord une jolie boîte en carton noir sur lequel sont dispo­sés des logos de la marque en doré. Une fois la boîte ouverte, on trouve la pédale enve­lop­pée dans un déli­cat papier de soie orné des diffé­rents motifs propres à la marque. Des coulures de miel viennent déco­rer l’in­té­rieur de la boîte, tout est dans le détail. Cette expé­rience de débal­lage nous plonge immé­dia­te­ment dans l’uni­vers de la marque.

FATBEE OVERDRIVE-3La pédale est jolie et son châs­sis très compact par rapport aux autres réali­sa­tions de Beetro­nics est réalisé en acier anodisé rouge. On y retrouve une plaque métal­lique sculp­tée qui porte les infor­ma­tions rela­tives à la Fatbee (le nom, les contrôles et les infos sur fiches d’en­trée / sortie / alimen­ta­tion). Même le circuit imprimé sur lequel sont soudés les éléments élec­tro­niques est décoré avec une abeille. Le format assez inha­bi­tuel du boîtier avec ses contrôles situés à l’ar­rière, sa couleur et cette plaque métal­lique sculp­tée en relief intègrent direc­te­ment la Fatbee dans la dynas­tie des autres pédales de la marque. On retrouve tous les éléments chers à Beetro­nics et qui ont façonné cette iden­tité si singu­lière. Les deux LED qui témoignent de la mise en tension sont rouges et elles sont placées sur la plaque métal­lique, comme le foot switch.

Les fiches d’en­trée et sortie ainsi que la fiche d’ali­men­ta­tion sont situées sur les côtés de la pédale, le panneau arrière étant occupé par les contrôles. C’est une bonne idée dans la mesure où cela peut éviter de perdre ses réglages en acti­vant ou désac­ti­vant la pédale. Ces contrôles sont au nombre de trois, et comme toujours chez Beetro­nics, leur appel­la­tion est assez parti­cu­lière. Le potard de volume est ici baptisé Weight, le réglage de tona­lité se voit ici appelé Flavor et enfin, le réglage de gain est dénommé Honey. Pas de doutes, on est bien dans le thème « abeilles » et l’iden­tité de la marque est bien respec­tée.

Buti­nons !

La Fatbee est donc la première pédale de Beetro­nics à rejoindre la série Babee. Son circuit est tota­le­ment origi­nal et il a été réalisé en colla­bo­ra­tion avec Howard Davis qui a signé de nombreux circuits de pédales à succès, et conti­nue de propo­ser ses services de modi­fi­ca­tions de pédales. Ce circuit s’ar­ti­cule autour d’un tran­sis­tor unipo­laire à effet de champ (JFET). Ce type de tran­sis­tor offre la parti­cu­la­rité de satu­rer de manière très natu­relle, ce qui rappelle les satu­ra­tions qu’on peut obte­nir sur un bon ampli à lampes. C’est d’ailleurs le but de la Fatbee d’après la marque. La pédale consomme 36 mA seule­ment et on peut l’ali­men­ter avec une tension de 9 volts stan­dard.

FATBEE OVERDRIVE-9Dès le premier accord joué avec la Fatbee bran­chée sur un ampli en son clair, on recon­naît distinc­te­ment le carac­tère de la marque. Le son de la pédale possède une sorte de buzz dans l’aigu, comme si un essaim d’abeilles était présent dans la pédale. Bizar­re­ment, cela ne rend pas le son plus agres­sif ou tran­chant pour autant. Il s’agit juste d’un grésille­ment posi­tif qui vient colo­rer le son. En restant sur un niveau de gain raison­nable (entre zéro à la moitié), on obtient effec­ti­ve­ment des sons assez proches de ceux déve­lop­pés par un ampli à lampes. L’over­drive est très dyna­mique et possède quasi­ment un carac­tère vintage. La course du potard de tona­lité n’est pas trop large et on peut utili­ser tous les réglages, même les plus extrêmes. Dans le réglage le plus bas, le circuit de tona­lité confère à l’over­drive un côté presque fuzzy dans la mesure où les basses ne sont pas resser­rées du tout et bavent un petit peu. En passant la moitié sur le réglage de gain, on comprend pourquoi la pédale a été bapti­sée Fatbee. L’over­drive devient vrai­ment très épais et costaud, toujours avec cette qualité grésillante qui ajoute une touche d’ori­gi­na­lité et fait le charme de la pédale. On perd le côté ampli à lampes et on commence à réel­le­ment sentir qu’il s’agit d’une pédale. La satu­ra­tion devient presque nasale et agres­sive avec un léger côté fuzzy qui augmente à mesure qu’on tourne le potard de gain vers sa posi­tion maxi­male. Une fois cette dernière atteinte, on arrive sur une sono­rité assi­mi­lable à celle d’une fuzz. Les attaques deviennent moins précises et on dispose d’un énorme sustain. On retrouve ce côté épais et riche de la satu­ra­tion, comme sur une fuzz, mais on perd en préci­sion.

En passant sur un son crunch, la pédale est tout de suite plus à l’aise. Bien qu’elle ne dispose pas d’un boost de volume énorme, ça reste suffi­sant pour bien rentrer dans le préam­pli et le faire satu­rer davan­tage. On en atten­dait un peu plus venant de la Fatbee. Sur un crunch, la pédale apporte sa person­na­lité au son, sans le déna­tu­rer pour autant, ce qui est très agréable. Elle se contente d’y appor­ter un côté épais et il faudra passer un peu de temps sur l’éga­li­sa­tion de l’am­pli pour trou­ver le réglage adéquat mais dans l’en­semble, le rendu est plutôt sympa. Sur les réglages de gain les plus bas, la pédale réchauffe un peu le son de manière très musi­cale. Selon la marque, la Fatbee fonc­tionne sur de nombreux instru­ments et permet juste­ment de réchauf­fer et rendre plus vivant un instru­ment un peu terne. L’ef­fet se marie bien avec une basse mais l’ab­sence de réglage permet­tant d’ef­fec­tuer une balance entre les sons directs et avec effet rend son utili­sa­tion très labo­rieuse. La Fatbee est une pédale d’over­drive avec une person­na­lité très franche et marquée qui ne plaira pas à tout le monde. 

FATBEE over clean – max volume, min gain
00:0000:38
  • FATBEE over clean – max volume, min gain00:38
  • FATBEE over clean – vintage drive00:49
  • FATBEE over clean – max gain00:57
  • FATBEE over crunch, all 12oclock01:12
  • FATBEE over crunch, all 12oclock, Tone twea­king02:00
  • FATBEE over crunch, FAT tone, fuzzy01:35

Quelques rayons de miel et de soleil

Beetro­nics signe avec la Fatbee Over­drive, une pédale simple d’uti­li­sa­tion et qui dispose de la person­na­lité très singu­lière de la marque. Son pari de déve­lop­per des sono­ri­tés clas­siques d’am­pli à lampes est à moitié réussi. On entre quand même très vite sur un terri­toire assez éloi­gné d’un over­drive natu­rel. Cepen­dant, Beetro­nics reste fidèle à sa philo­so­phie et a su quand même propo­ser un effet clas­sique mais origi­nal. Elle fait un très bon boulot pour réchauf­fer voire boos­ter un son crunch terne mais elle est beau­coup moins à l’aise sur un son clair. 

Tarif : à partir de 222 €

  • FATBEE OVERDRIVE
  • FATBEE OVERDRIVE-2
  • FATBEE OVERDRIVE-3
  • FATBEE OVERDRIVE-4
  • FATBEE OVERDRIVE-5
  • FATBEE OVERDRIVE-6
  • FATBEE OVERDRIVE-7
  • FATBEE OVERDRIVE-8
  • FATBEE OVERDRIVE-9
  • FATBEE OVERDRIVE-10
  • FATBEE OVERDRIVE-11

 

7/10
Points forts
  • Qualité de fabrication
  • Très peu de souffle, même dans les réglages de gain les plus élevés
  • Look très original
  • Qualité très musicale dans les réglages de gain les plus bas
Points faibles
  • Prix trop élevé
  • Pédale difficile à apprivoiser
  • Boost de volume un peu faible
  • Look du châssis très sympa mais difficile à intégrer sur un pedalboard
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)