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Physis Piano H1
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Test du Viscount Physis H1

Piano numérique de la marque Physis Piano

Prix public : 4 490 € TTC
Test écrit
71 réactions
Modèles en dur

Du côté des pianos, et face à l’échantillonnage quasi omniprésent, la modélisation s’immisce pourtant ça et là, et plutôt du côté des instruments logiciels sous forme de plug-ins que sous forme embarquée dans du clavier hardware. Après le V-Piano de Roland, sorte de précurseur en la matière, voici le Physis, signé du facteur d’orgues Viscount.

Qu’il est loin le temps du premier piano « virtuel » impres­sion­nant, celui du Kurz­weil 250 (et ses 12 notes de poly­pho­nie…). Dans la conti­nuité de cet instru­ment nova­teur, et ce depuis 1984 (date de présen­ta­tion du Kurz­weil), les diffé­rents pianos embarqués dans des instru­ments hard­ware (c’est-à-dire regrou­pant le système de produc­tion sonore et un clavier plus ou moins lesté dans un ensemble auto­nome) se sont sans cesse amélio­rés et quasi tous les fabri­cants ont présenté leurs modèles voire des gammes entières de pianos dits numé­riques, censés être des pianos d’ap­par­te­ment ou de scène, voire les deux. Yamaha, Roland, Studio­lo­gic, Kawai, Tech­nics, Korg, Kurz­weil, Casio, Gem, Clavia (liste non exhaus­tive), avec des réus­sites et une régu­la­rité diffé­rentes, ont tous mis en vente des pianos pour tous les goûts et toutes les bourses, avec des écarts en qualité sonore et d’ordre finan­cier très impor­tants. Il y a en effet un monde entre les instru­ments de base à la ROM minus­cule dotés de deux haut-parleurs d’en­trée de gamme et les modèles inté­grés dans un meuble façon crapaud ou quart de queue, équi­pés d’un système de diffu­sion à multiples haut-parleurs.

Du côté de l’in­for­ma­tique, les éditeurs ne sont pas en reste, débar­ras­sés d’une des grosses problé­ma­tiques, le clavier, et ont utilisé au maxi­mum les nouvelles capa­ci­tés à la fois en terme de puis­sance CPU, de stockage rapide (Sata, SSD) et copieux et de RAM : on dispose main­te­nant de biblio­thèques de piano frôlant les 100 Go par instru­ment, voire plus… Nombre d’entre ces produits ont été passés au crible par les testeurs d’Au­dio­fan­zine, on les trou­vera sur les pages idoines. 

Quelques éditeurs se sont frot­tés à la modé­li­sa­tion, notam­ment Modartt avec Piano­teq, qui a aussi été testé sur AF, et qui semble le plus réussi des pianos virtuels virtuels (c’est-à-dire unique­ment sous forme logi­cielle). Car il y a main­te­nant les pianos virtuels non virtuels, si je puis me permettre (mais faites donc… Merci). Le premier déjà mentionné est le V-Piano de Roland (non testé). Pour être tout à fait juste, il faudrait rappe­ler les instru­ments Gem du début des années 2000, utili­sant la tech­nique Drake (Promega entre autres), un mélange de modé­li­sa­tion et d’échan­tillon.

Celui qui arrive dans le studio est le dernier arrivé dans le domaine de la modé­li­sa­tion, il est signé Viscount (avec l’aide de quelques inter­ve­nants dont nous repar­le­rons plus tard) et se nomme Physis H1. Dans cette nouvelle gamme nommée Physis Piano on trouve un très haut de gamme embarqué dans une ébénis­te­rie, le VP100 ainsi que deux petits frères respec­ti­ve­ment nommés H2 (88 notes toucher lesté) et H3 (73 notes toucher lesté). Éton­nant, non ?

Intro­du­cing Viscount Physis H1

Le carton, massif, contient une belle triple pédale dotée d’une prise 13 broches, le câble d’ali­men­ta­tion, un manuel papier trilingue (une rareté de nos jours, et l’on peut aussi le télé­char­ger à l’adresse suivante et bien évidem­ment le piano lui-même, belle bête de 88 notes et affi­chant un joli 27 kg sur la balance. La pédale et le piano permettent donc le travail quasi complet de cet outil complexe à maîtri­ser, avec la tonale (suste­nuto), l’una corda et la forte, ainsi que la pratique de la demi-pédale.

Une fois posé sur le porte-clavier en lieu et place du véné­rable K2500X, le Physis montre une esthé­tique parti­cu­liè­re­ment recher­chée et frappe par ses dimen­sions très réduites (en largeur et hauteur évidem­ment, puisqu’en longueur, il faut quand même caser les 88 notes quelque part…). La méca­nique en bois, toucher lourd Graded Hammer avec revê­te­ment « sensa­tion ivoire » (assez convain­cant, en tout cas plus agréable que les touches plas­tique commu­né­ment utili­sées) est signée Fatar, et semble, d’après les infor­ma­tions dispo­nibles, être une créa­tion exclu­sive à partir du clavier du TP/40WOOD de la marque, dispo­sant de trois capteurs au lieu de deux. 

L’in­for­ma­tique embarquée repose sur six proces­seurs moto­ri­sés par un système conçu à partir de Linux. Ces proces­seurs auraient pu être des Sharc, Viscount les utili­sant déjà pour ses orgues utili­sant eux aussi la modé­li­sa­tion, mais un des consul­tants ayant travaillé sur le piano a cité Texas Instru­ments (plus préci­sé­ment des DSP OMAP), et (le grand) John Bowen en personne a confirmé l’in­for­ma­tion. Notons que ledit consul­tant, Gary Girouard, travaille norma­le­ment chez Kurz­weil… Amusant, surtout au moment où ce dernier fabri­cant sort une nouvelle gamme de claviers (Artis, testé en ce moment même).

Du clavier aux modèles 

  

Para­mètres

Le fabri­cant, plutôt que de propo­ser une édition en profon­deur, via une myriade de réglages, a choisi de réduire leur nombre appa­rent et de regrou­per sous une forme concen­trée plusieurs éléments inter­ve­nant sur un même réglage. Par exemple, par la dureté d’un marteau, un curseur commun affec­tera à la fois Hard­ness, Mass, Knock et Hit Point. On pourra pour­tant modi­fier indé­pen­dam­ment ceux-ci, mais l’ef­fet « Master » du curseur sera perdu.

Voici quelques exemples de para­mètres acces­sibles, variant suivant le type d’ins­tru­ment : taille, accord, réso­nance, marteau, type de corde, point de frappe, étouf­foir, taille de la barre tonale, taille de la reed, bruit de relâ­che­ment, posi­tion des micros, maté­riau, vitesse de rotor, etc.

Si l’édi­tion n’est pas aussi poin­tue et profonde que celle de Piano­teq (pas de réglages par note), l’ac­cès aux prin­ci­paux para­mètres permet cepen­dant de sculp­ter diffé­rents instru­ments à partir d’une base commune au type de piano.

Mais on peut regret­ter ce côté simpli­fié, car la puis­sance de la modé­li­sa­tion réside aussi dans ce para­mé­trage fin et puis­sant, offrant un véri­table cise­lage du son.

En sus du connec­teur pour la triple pédale, le fabri­cant ne s’est pas montré avare en connec­tique, du trio Midi à la prise USB, de la prise casque aux jacks asymé­triques doublés par des XLR (on trou­vera tout le détail de ces prises, entrées et sorties dans le manuel mis en lien plus haut). On appré­cie l’USB et le casque en face avant, petit détail souvent négligé par la concur­rence. On regrette en revanche le manque de rappel des prises situées à l’ar­rière via une séri­gra­phie sur le dessus visible lorsque l’on joue ou quand on doit bran­cher quelque chose alors que le clavier est inté­gré dans un set-up. On dispose aussi d’une sortie S/P-Dif, permet­tant de se connec­ter direc­te­ment à une inter­face audio dispo­sant de ce type de connec­tique.

Disons-le tout de suite : le clavier, même si la méca­nique est sans échap­pe­ment, est l’un des plus agréables rencon­trés jusqu’ici. La sensa­tion au toucher, le rebond, le retour, l’en­fon­ce­ment, tout cela même ressenti et pratiqué piano éteint est très plai­sant. Dès que l’on allume l’ins­tru­ment, les premières impres­sions sont confir­mées. 

Parlons de l’al­lu­mage : Viscount a retenu le prin­cipe d’une surface tactile multi­point, sans aucun bouton autre que l’in­ter­rup­teur d’ali­men­ta­tion situé, lui, à l’ar­rière. L’ef­fet est très agréable, très lisible (contraste bleu azur/bleu roi sur fond noir, par défaut, on peut person­na­li­ser certaines couleurs), et l’écran central offre une surface suffi­sam­ment large, et en couleurs, pour permettre une lecture confor­table des nombreuses indi­ca­tions four­nies. Cet écran est bordé de quatre touches de fonc­tions, qui permet­tront de sélec­tion­ner tous les para­mètres, l’in/décré­men­ta­tion, les réglages et les diverses procé­dures s’ef­fec­tuant grâce aux flèches de navi­ga­tions (quatre direc­tions), le curseur ± et les touches Enter et Exit. À l’usage, le choix semble être perti­nent, même si l’on peut préfé­rer un rota­tif pour navi­guer rapi­de­ment dans les présets, ou agir préci­sé­ment sur un para­mètre.

Le fabri­cant a regroupé les diffé­rents sons dispo­nibles (192 d’usine, autant pour l’uti­li­sa­teur) en six familles, Acous­tic Piano, Elec­tric Piano, Mallet, Keyboard, Ensemble, Bass/Guitar. Les trois premières utilisent un moteur à modé­li­sa­tion (au nombre de cinq, Acous­tic Piano Model, Elec­tric Piano Model, Wurly Piano Model, Clavi Piano Model, Acous­tic Mallet Model, poly­pho­nie illi­mi­tée !) et les trois suivantes un High Defi­ni­tion Sound Engine à base d’échan­tillons, doté d’une biblio­thèque d’un Go (poly­pho­nie maxi­mum, 128 voix…). Les banques et sons faisant appel à la modé­li­sa­tion sont affu­blés d’un signe repré­sen­tant la lettre Phi grecque (qui est aussi le symbole du Nombre d’Or, tant qu’à faire dans la simpli­ci­té…).

On dispose donc d’un éven­tail très large de sons, incluant toute une armada de sons de synthés, de guitares, de cordes, d’or­chestre. On se concen­trera pour ce test sur les sons pianos, en préci­sant cepen­dant que les sons non modé­li­sés sont dans la bonne moyenne de ceux rencon­trés dans ce type d’ins­tru­ments, avec quelques réus­sites plus évidentes (les sons DX, les chœurs, les orgues, la basse acous­tique, etc.) et de beaux ratés (certaines cordes, les guitares, sons d’or­ches­tre…). À noter que certains sons d’or­chestre plutôt médiocres seuls fonc­tionnent très bien en layers. Car c’est un des avan­tages du Physis H1 que de pouvoir travailler selon trois modes : Single, Layer ou Split. Bravo, il me semble que c’est une première dans le domaine de la modé­li­sa­tion ! Seul dommage, on ne peut pas utili­ser deux sons d’une même famille en Layer ou Split… 

Premier avan­tage de la modé­li­sa­tion, il n’y a pas d’ef­fet de palier sur toute l’éten­due de la dyna­mique. Le son ne révèle pas ce qui est souvent une des faiblesses des instru­ments à base d’échan­tillons (certains l’évi­tent…), le passage audible d’une couche d’échan­tillons à une autre en fonc­tion de la vélo­cité appliquée.

 

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La plage dyna­mique est très éten­due, permet­tant la tota­lité des accen­tua­tions et mouve­ments de dyna­mique. En voici un simple exemple.

 

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Passons ensuite à un autre phéno­mène attendu, celui de la réso­nance sympa­thique, et l’un des moyens rete­nus dans les diffé­rents tests effec­tués sur les précé­dentes biblio­thèques de piano : on plaque un accord (mi, la, ré) sans le faire sonner (touches enfon­cées très douce­ment, les “marteaux” ne rentrent pas en action, mais les étouf­foirs sont levés, tous les pianos virtuels n’en sont pas capables, Physis si), puis on monte quelques notes chro­ma­tique­ment et stac­cato, ce qui fera entendre les réso­nances, en consta­tant que les harmo­niques ne sont pas unique­ment déclen­chées par les notes de l’ac­cord à l’oc­tave.

 

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Curieu­se­ment, les réglages par défaut ne font pas entendre une grande réso­nance (moins que Ivory II, Piano­teq ou True Keys), et il faudra rentrer dans l’édi­tion pour accen­tuer le phéno­mène, même si le prin­cipe retenu pour Physis pour ladite édition ne permet pas autant de souplesse que chez quelques-uns de ses concur­rents (voir enca­dré). 

Ques­tion de son 

Passons donc au son, main­te­nant, en commençant par le piano acous­tique. Si aucun nom de grands facteurs n’est mentionné, la nomen­cla­ture rete­nue par l’édi­teur est quand même assez parlante : d’après les suffixes ITA, German, US, J6, PL, EU, etc., on recon­naî­tra faci­le­ment les Fazioli, Bösen­dor­fer, Stein­way, Yamaha, Kawai et autres instru­ments réels.

Un petit mot sur l’or­ga­ni­sa­tion des sons selon Viscount : le fabri­cant propose à la fois des présets d’ins­tru­ment (Sound, regrou­pant instru­ment et effets) et des présets plus complexes, acces­sibles via la touche Memory, regrou­pant des confi­gu­ra­tions exploi­tant les possi­bi­li­tés offertes par les modes Dual et Split. Un reproche tout de suite : il y a un temps d’ac­cès entre présets beau­coup trop long pour une utili­sa­tion immé­diate (chan­ge­ment de préset commandé par une séquence via Midi, pour passer d’un acous­tique à un élec­trique par exemple), ce qui péna­lise l’ins­tru­ment. Quand on conti­nue à jouer en chan­geant de préset (Sound ou Memory), le piano fait entendre une sorte d’ar­pège avant de répondre conve­na­ble­ment, quand ce n’est pas un bruit plus désa­gréable. Même chose quand on édite le son tout en jouant. Un véri­table moins, pour le coup, par rapport à la concur­rence : les modi­fi­ca­tions sur un Pïano­teq, par exemple, sont instan­ta­nées.

Préci­sion, l’avis sur les sons sera donné tout à la fin plutôt qu’après chaque exemple, afin de vous lais­ser vous faire votre propre opinion. On commence par Romance (autant que possible, les exemples audio font appel aux mêmes exemples que ceux des tests de pianos précé­dents, afin de permettre la compa­rai­son), d’abord avec le (Memory) Physis Grand, puis avec le (Sound) Roman­tic Grand.

 

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On entend clai­re­ment les diffé­rences de timbre, de réso­nance (la plupart du temps, les effets et la réverbe ont été coupés, sauf quand ils sont indis­so­ciables du sound design de l’ins­tru­ment), d’ac­tion de la pédale, etc.

On conti­nue avec Triplets, d’abord avec le J6 Modern Grand suivi du US Jazz Grand, tout deux prove­nant des Sounds. 

 

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Ensuite une émula­tion de piano bastringue, avec le Saloon Upright.

 

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Ensuite le morceau Emotio­nal, faisant appel à des basses très appuyées en contraste avec le côté médium du reste, d’abord par le Physis Grand et l’Upright Piano (tous deux prove­nant de Memory).

 

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Pour en finir avec les acous­tiques, voici d’abord l’US Stage Grand.

 

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Puis un des mythiques pianos élec­tro-acous­tiques, le CP-80.

 

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On notera les harmo­niques tour­nant sur la tenue de l’ac­cord final (et non dues à l’ef­fet chorus).

Elec­tro c’est trop

Passons main­te­nant aux diffé­rents pianos élec­tro­mé­ca­niques. D’abord avec le EP Early Case, censé­ment un Rhodes Suit­case, sans les effets.

 

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Ensuite une version d’un Suit­case avec les effets cette fois-ci.

 

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Pour avoir la chance de jouer régu­liè­re­ment d’un Rhodes de 79–80 neuf (oui, il n’avait jamais été joué, laissé à l’aban­don dans une cave), sans parler pour le moment du son, je ne peux m’em­pê­cher d’en­core une fois poin­ter ce qui pêchera toujours dans l’imi­ta­tion des claviers élec­tro­mé­ca­niques : le clavier. Sur le Physis, il est parfait pour les acous­tiques, mais trop loin de celui des Rhodes, Wurlit­zer et compa­gnie, même si l’on peut « pilo­ter » les sons correc­te­ment, mais il faut alors penser « toucher piano » et « résul­tat Rhodes », ce qui fait très mal à la tête. Mais après tout, tous les joueurs de synthé subissent cette dualité entre le geste et le résul­tat sono­re…

Ne parlons pas des Clavi­net, mais là, leur clavier est telle­ment unique, qu’à moins de fabriquer un clavier maître unique­ment dédié à l’ins­tru­ment, on ne retrou­vera jamais cette incroyable sensa­tion. Puisqu’on parle du loup, voici un exemple avec d’abord la version Physis du E7, puis du D6.

 

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Aux ancêtres main­te­nant, avec d’abord un Harp­si­chord suivi d’un Spinet.

 

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Un tour du côté des Mallet avec un vibra­phone.

 

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Viscount étant quand même dans la place depuis plusieurs décen­nies, on finit avec un extrait utili­sant deux orgues, enre­gis­trés en deux temps (puisqu’on ne peut utili­ser simul­ta­né­ment deux sons de la même famille). Là, aussi, le clavier n’est pas conçu pour…

 

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Bilan

Machines de test

Viscount Physis H1, firm­ware v.1.3.1

MacPro Xeon 3,2 GHz

OS 10.8.5

Logic Pro 10.0.5

TC Studio­kon­nekt 48, v.3.0.1

Indé­nia­ble­ment, le Physis H1 est d’abord une très belle réus­site esthé­tique, ergo­no­mique (bon, un petit potard par ci, par là, ça n’au­rait pas été de refus…) et il est doté d’un clavier quasi­ment idéal. Les sensa­tions de jeu sont presque inéga­lées dans le rapport inten­sité-volonté-inter­pré­ta­tion et résul­tat, notam­ment dans les masses sonores en jouant de piano à mezzo­forte. La diver­sité des modèles, les réglages (même si simpli­fiés), la bonne qualité des effets, les nombreux présets, la connec­tique plus que complète, la triple pédale, les possi­bi­li­tés de laye­ring et split sont indé­nia­ble­ment des atouts supplé­men­taires. Les pianos élec­triques, Rhodes, Wurlit­zer et CP sont très réus­sis, offrant une réelle alter­na­tive aux versions via échan­tillons, d’au­tant que là, la réponse dyna­mique est conti­nue et très réus­sie.

Pour­tant, malgré toutes ces quali­tés, il reste bien des imper­fec­tions, notam­ment en regard du prix final (plus de 4490€ TTC prix cata­logue). Dès que l’on dépasse une certaine force d’at­taque (par ailleurs assez semblables malgré les modi­fi­ca­tions, comme prove­nant d’un seul modèle), les pianos acous­tiques deviennent métal­liques, agres­sifs, notam­ment les pianos « de concert » (et parti­cu­liè­re­ment les J6). Et il y a toujours un « je ne sais quoi » dans les mediums qui se rappelle à l’au­di­teur, « dénonçant » la tech­nique employée.

Les Mallet métal sont en retrait, alors que les bois (marimba, xylo) sont plutôt agréables. Impos­sible d’ob­te­nir un beau vibra­phone, rond, plein et répon­dant aux attaques de façon satis­fai­sante. On peut aussi regret­ter sur un clavier de ce prix, en 2014, de ne pas dispo­ser d’af­ter­touch (même si le but premier du clavier ne le néces­site pas forcé­ment), ni de molettes de modu­la­tion et de pitch bend. Et le délai entre sélec­tion/passage d’un préset à l’autre le coupe d’une utili­sa­tion perti­nente sur scène (à moins d’un avoir deux…).

Pour conclure, le Physis montre une inté­gra­tion idéale d’une tech­nique encore en déve­lop­pe­ment. Son prix le place hors de portée de nombreux musi­ciens, s’adres­sant ainsi aux profes­sion­nels avant tout. Ceux-ci seront en droit d’at­tendre, prin­ci­pa­le­ment sur les pianos acous­tiques, une qualité sonore meilleure que celle dispo­nible actuel­le­ment et l’amé­lio­ra­tion de quelques détails ergo­no­miques rédhi­bi­toires. L’ins­tru­ment a déjà subi plusieurs updates, il n’est pas inter­dit de penser que la qualité des modèles et des présets se verra amélio­rée au fur et à mesure des mises à jour. Après tout, il y a un monde entre le Piano­teq première version et la dernière mise à jour (version 4.5.4). On peut être en droit d’at­tendre la même évolu­tion du Physis, qui n’en est après tout qu’à sa version 1.3.1.

 

Points forts
  • Concept
  • Esthétique
  • Ergonomie globale
  • Interface tactile multipoint
  • Clavier, quasi parfait
  • Six moteurs audio
  • Nombre et qualité des présets
  • Pianos électromécaniques
  • Le son acoustique, jusqu’à une certaine mesure
  • Modes Single, Dual et Split
  • Nombre des E/S
  • Mises à jour simples et régulières
  • Qualité des effets
  • La triple pédale, fournie
  • Certains sons échantillonnés
Points faibles
  • Prix
  • Dureté et son métallique des pianos acoustiques au-dessus du mezzoforte
  • Médiums sonnant parfois de façon factice
  • Pas d’aftertouch
  • Pas de molettes
  • Aucun rappel sérigraphié des E/S sur la face supérieure
  • Manque peut-être un ou deux potards
  • Plusieurs sons échantillonnés très en dessous

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