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Positive Grid Bias FX 2 Elite
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BIAS cognitif
7/10
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Après le simulateur d’ampli (et d’ampli seulement) BIAS Amp 2, Positive Grid nous propose fort logiquement la seconde version de sa simulation d’ampli avec effet, BIAS FX 2, et en profite pour corriger nombre de petites choses qui nous avaient gênés dans sa première mouture.

Pas facile de faire son trou dans le domaine des simu­la­tions d’am­plis guitare logi­cielles : en marge des leaders de marché histo­riques (Ampli­tube, Guitar Rig, ReVal­ver, Over­loud TH, etc.), il existe en effet un nombre assez consé­quent de plug-ins couvrant à peu près tous les besoins pour à peu près tous les budgets, y compris un paquet de free­wares tout à fait excel­lents (LePou, etc.). En passant par la petite porte des applis iOS, Posi­tive Grid est toute­fois parvenu à convaincre nombre d’uti­li­sa­teurs, en combi­nant des modé­li­sa­tions rela­ti­ve­ment abou­ties avec quelques idées neuves inté­res­santes, fussent-elles inspi­rées de ce qui se passait dans le monde du maté­riel où Kemper et Frac­tal Audio sont venus concur­ren­cer Line 6, long­temps resté leader du domaine (Posi­tive Grid s’est d’ailleurs lancé dans le monde du hard­ware avec BIAS Head). C’est ainsi que BIAS Amp fut un des premiers logi­ciels à permettre le clonage d’am­pli, tandis que la qualité globale des modé­li­sa­tions, les possi­bi­lité de twea­king façon ReVal­ver et enfin la possi­bi­lité d’échan­ger des presets avec la commu­nauté d’uti­li­sa­teurs (avec pré-écoute en ligne, s’il vous plait) figu­raient au nombre des quali­tés de BIAS Amp. Ne manquait en défi­ni­tive à ce dernier que les effets, ce que Posi­tive Grid ne tarda pas à ajou­ter… en sortant BIAS FX.

Tandis que certains concur­rents comme Blue Cat ou Over­loud proposent géné­ra­le­ment un seul et unique plug-in pour tout faire (amplis, effets, simu­la­tion diverses, clonage), Posi­tive Grid a ainsi choisi d’éta­ler sa gamme à l’ex­cès avec BIAS Amp d’un côté (pour la simu­la­tion d’am­pli poin­tue, mais dépour­vue de tout effet) et BIAS FX de l’autre (repre­nant les mêmes modé­li­sa­tions d’am­pli mais troquant les fonc­tions avan­cées de BIAS Amp pour une section d’ef­fet). Les deux logi­ciels phares sont ensuite décli­nés en trois versions (Stan­dard, Pro, Elite) et complété par divers packs de presets ou d’ef­fets, ce qui donne lieu à divers bundles dont il est bien diffi­cile de comprendre la cohé­rence. De fait, vous aurez beau ache­ter la version Elite de BIAS FX à 300 $, vous ne dispo­se­rez pas pour autant d’un logi­ciel avec toutes les options acti­vées, ce qui s’avère d’une part déce­vant à l’achat, mais surtout parti­cu­liè­re­ment agaçant lorsqu’on se rend compte que l’offre de l’édi­teur est rela­ti­ve­ment imbi­table. Si la copie du côté du marke­ting est donc à revoir, voyons ce qu’il en est du logi­ciel lui-même que nous testons ici dans sa version Elite et qui inclut donc le logi­ciel BIAS Pedal (Car oui, il y a aussi un BIAS Pedal…).

Vous pouvez décou­vrir cela avec nous en vidéo ou dans le texte qui suit :

Retrou­vailles

Dispo­nible en plug-in aux formats VST/AU/AAX ou en version auto­nome, BIAS FX 2 reprend le même système de protec­tion en ligne que son prédé­ces­seur, ce qui implique l’usage d’une connexion Inter­net et occa­sionne un temps d’at­tente au lance­ment du plug-in. La chose n’a rien de rédhi­bi­toire mais on se passe­rait bien des quelques secondes que le logi­ciel prend avant d’être opéra­tion­nel. Passé ce petit laps, l’in­ter­face qui nous accueille s’avère assez plai­sante dans la mesure où elle est une amélio­ra­tion de celle du premier BIAS FX qui était plutôt réus­sie. Il n’y a toute­fois rien de très origi­nal là-dedans, son orga­ni­sa­tion repre­nant l’er­go­no­mie clas­sique de pas mal de simu­la­teurs d’am­pli : les deux tiers supé­rieurs de la fenêtre sont occu­pés par un aperçu photo­réa­liste de votre chaîne d’ef­fets, tandis que le bas est dévolu à l’édi­tion de l’éle­ment que vous avez sélec­tionné dans le rig virtuel. Il n’y a rien à repro­cher à tout cela en termes de graphismes comme d’er­go­no­mie, vu qu’on active, désac­tive, déplace et remplace aussi faci­le­ment les éléments qu’on les édite. On sera en outre ravi de voir que Posi­tive Grid semble avoir retra­vaillé son gestion­naire de presets, un des grands points faibles de BIAS FX 1.

browserLa joie concer­nant cet aspect est toute­fois de courte durée car si l’édi­teur a ajouté des options de tri basique (par date, auteur, etc.) et un moteur de recherche qui manquaient à BIAS FX, force est de consta­ter qu’on est encore loin d’un navi­ga­teur vrai­ment effi­cace. En l’ab­sence d’un système de tags ou d’at­tri­buts, le moteur de recherche qui ne gère pas l’Ins­tant Search (il faut pres­ser Entrée pour vali­der la recherche) ne remon­tera ainsi que trois presets sur le mot-clé ‘Clean’ : ceux qui contiennent le mot ‘clean’ dans leur nom et seule­ment ceux-là. Et comme on nous propose des caté­go­ries par genre musi­cal mais pas par type de son, nous voilà bien embêté lorsqu’on cherche un simple son crunch. Bref, il y a encore du chemin à faire de ce côté et il est rageant de voir l’édi­teur peiner sur un détail aussi simple quand il propose depuis toujours un système de partage de presets réel­le­ment abouti : en cliquant sur le petit nuage du coin supé­rieur gauche, on accède en effet à des myriades de patches réali­sés par les utili­sa­teurs avec la possi­bi­lité d’une pré-écoute en temps réel sans même devoir char­ger le patch : c’est très agréable.

looperL’exa­men atten­tif du reste de l’in­ter­face est l’oc­ca­sion de décou­vrir plusieurs nouveau­tés, à commen­cer par l’ajout d’un looper permet­tant de boucler jusqu’à 16 mesures de son ou de fonc­tion­ner sans limite de temps. L’ajout est d’au­tant plus appré­ciable que l’ou­til est simple à utili­ser avec son tap tempo, ses fonc­tions d’over­dub et la possi­bi­lité de préle­ver le signal avant ou après trai­te­ment.

midifailSeul vrai hic à l’heure où nous écri­vons ces lignes : le pilo­tage MIDI du logi­ciel n’est toujours pas inté­gré, ce qui nuit partiel­le­ment à ce module (un système de décompte permet de palier cette lacune) comme au reste du soft d’ailleurs. Il s’agira d’ailleurs de voir si la mise à jour promise par l’édi­teur apporte des progrès par rapport à BIAS FX 1 qui n’était pas irré­pro­chable sur ce plan vu que son mode MIDI Learn était l’un des plus labo­rieux du marché, ce qui ne simpli­fiait ni le contrôle en live ni les auto­ma­tions.

Passons sur ces détails pour nous inté­res­ser à ce qui compte le plus : la partie simu­la­tion.

À vos rangs FX !

Sur ce point, BIAS FX se limite toujours, comme la plupart de ses concur­rents, à ne gérer au mieux que deux chaînes d’ef­fets. Cela conten­tera la plupart des guita­ristes, même si l’on regrette de ne pas dispo­ser des possi­bi­lité infi­nies de split qu’on trouve dans le vieux Guitar Rig, autre­ment plus inté­res­sant pour faire du sound design sophis­tiqué. On notera toute­fois l’in­tro­duc­tion d’une nouvelle fonc­tion Scene qui, en marge des Quick Snap qui permet­taient déjà de stocker jusqu’à huit rigs diffé­rents pour un même preset, servent à stocker quatre diffé­rents états de ce dernier que l’on peut nommer et dans lesquels on peut acti­ver ou désac­ti­ver les diffé­rents éléments de la chaîne (mais pas leur routing ni le choix des élements, ce qui reste le privi­lège du mode Quick Snap). L’idée n’est pas mauvaise même s’il n’était peut-être pas utile de déployer deux outils pour des fonc­tions assez proches en défi­ni­tive, ce qui tend à compliquer l’in­ter­face pour pas grand chose.

guitarmatchOn ne s’at­tar­dera pas toute­fois sur ces petits détails pour évoquer l’une des fonc­tion­na­li­tés phare de cette nouvelle version : le Guitar Match. La promesse de ce dernier est en défi­ni­tive la même que celle des Variax de Line 6 : il ne s’agit pas seule­ment, comme avec le Re-Guitar de Blue Cat, de simu­ler des micros mais d’ému­ler inté­gra­le­ment le son de guitares. De fait, à partir d’une Strat, vous pouvez a priori simu­ler une Les Paul, une Tele ou une 335.

profilLa chose passe par un assis­tant qui vous guidera dans le cali­brage de chacun des micros des guitares sources. C’est plutôt bien pensé ergo­no­mique­ment, même s’il faut l’avouer : la promesse n’est pas plei­ne­ment tenue à l’ar­ri­vée.

Compre­nez par là qu’à la manière d’un Re-Guitar dont le propos était plus humble (simu­ler des micros et des micros seule­ment), on entend bien ici que le logi­ciel modi­fie la courbe de fréquence du signal et son niveau, mais qu’à aucun moment on ne se rapproche du niveau d’un système Variax ou VG. Du coup, dans le meilleur des cas, une Tele pourra sonner plus fort, plus sourd et plus grave pour se rappro­cher d’une Les Paul, mais ne parvien­dra jamais à faire vrai­ment illu­sion. Et le problème, c’est que le système a en outre une fâcheuse tendance à mettre le paquet dans les aigus et les haut médiums, ce qui ramène du bruit et des un son bien agres­sif. Le Noise Gate proposé par le logi­ciel a beau être effi­cace, on se retrouve donc à ne pas trop utili­ser ce Guitar Match qui n’est pas la fonc­tion phare qu’on atten­dait. Je vous laisse quelques exemples réali­sés à partir de ma téle même si je vous invite à tester la chose par vous même via la version d’éva­lua­tion.

tele­man­che­source(3)
00:0000:13
  • tele­man­che­source(3)00:13
  • jazz­mas­ter­manche00:13
  • 335manche00:13
  • strat­manche00:13
  • lespaul­sim00:13

En revanche, on appré­ciera l’ajout de quan­tité d’ef­fets dans l’ar­se­nal de pédales et de racks, qu’il s’agisse de la réverbe à ressort qui s’en sort correc­te­ment, du Binson Echo­rec qui permet de réali­ser des textures plus brui­tistes, ou de choses plus inédites encore dans BIAS FX : une simu­la­tion de Leslie, un wah-wah rela­ti­ve­ment complète et un harmo­ni­zer qui vous ouvre la porte à pas mal de choses, des simples trans­po­si­tions à des séquences plus barrées. Complé­tant tout cela, on a en outre droit à un nouveau compres­seur API, mais aussi un chouette Chorus : bref, il y a de quoi faire même si, comme nous l’avons précisé, nous ne somme pas face à une inté­grale avec cette version Elite. On regret­tera aussi que les effets ne disposent pas de leurs propres presets. Par ailleurs, si la facture de tout ce petit monde est bonne dans l’en­semble, souli­gnons que nous ne sommes pas au niveau de ce qu’on trouve de mieux dans des plug-ins dédiés (je pense à la Leslie ou au Chorus d’UVI, mais aussi aux réverb qu’on trouve chez des spécia­listes, de Valhalla à PSP pour les réverb en passant par… Over­loud pour l’Echo­rec).

  • harmoniser
  • leslie
  • chorus
  • apicomp
  • wah

Enfin, on appré­ciera gran­de­ment les progrès réali­sés sur la partie Baffle puisqu’en plus du SM57 et du C414, on dispose désor­mais aussi des micros MD421 et d’un Royer à ruban, mais aussi et surtout parce qu’outre les réponses d’en­ceintes inté­grées au logi­ciel, un module nous permet enfin de char­ger nos propres IR. Les progrès sont donc indé­niables, même si cela ne suffit pas forcé­ment à louer BIAS FX comme le produit parfait.

Conclu­sion

On ne change pas une formule qui marche et quatre ans après sa première mouture, BIAS FX 2 nous revient avec suffi­sam­ment de nouveau­tés pour que les posses­seurs de la première version soient moti­vés à se payer la mise à jour. Ce ne sera pas tant pour Guitar Match qu’ils le feront, vu que ce dernier est loin de tenir ses fabu­leuses promesses, mais plutôt pour mettre la main sur toujours plus d’ef­fets, un looper et quelques petites évolu­tions ergo­no­miques et fonc­tion­nelles inté­res­santes (Scenes, possi­bi­lité de char­ger des IR, etc.).

Quant à savoir si BIAS FX est le cham­pion de sa caté­go­rie, disons qu’il pour­rait l’être en raison de la qualité des modé­li­sa­tions qu’il propose et de sa simpli­cité d’uti­li­sa­tion mais qu’un certain nombre de détails noir­cissent le tableau. Outre les bugs (petits mais suffi­sam­ment nombreux pour agacer), le fait que le MIDI ne soit pas encore implé­menté (et s’il l’est comme dans BIAS FX 1, ce ne sera pas très inté­res­sant), le navi­ga­teur de presets toujours très insuf­fi­sant sur le plan fonc­tion­nel et les presets même qui n’ont rien de foli­chon, il y a déjà de quoi fron­cer les sour­cils. Mais ce qui plombe le plus le logi­ciel tient à l’offre marke­ting de l’édi­teur qui est non seule­ment rela­ti­ve­ment dure à comprendre (entre les packs, les bundles et les diffé­rentes décli­nai­sons des plug-ins, on s’y perd), mais repose aussi sur des prix qui nous semblent un brin suréva­lués en défi­ni­tive. Pour tout avoir (BIAS Amp, FX, Pedal, les packs de presets… mais pas toutes les IR Celes­tion), il vous en coûtera la ronde­lette somme de 700 $, ce qui est plus de deux fois plus cher que la concur­rence sans qu’on comprenne bien ce qui justi­fie ce tarif.

Bref, il y a suffi­sam­ment de bonnes et de mauvaises choses dans ce BIAS FX pour qu’on attende impa­tiem­ment la suite, en espé­rant que Posi­tive Grid saura travailler sur ses lacunes et, qui sait, nous propo­ser un BIAS tout court à un prix mieux étudié.

7/10
Points forts
  • Relooking réussi
  • Ajout d’un looper
  • Modélisations convaincantes
  • Tout ce qu’on aimait déjà dans BIAS : des modélisations convaincantes, ToneCloud et ses préécoutes, la simplicité d’utilisation, la possibilité d’importer les créations faites sous BIAS Amp et BIAS Pedal, les Quick Snap
  • Les Scenes, pratiques
  • On dispose enfin de choix du côté des HP avec deux micros combinables et la possibilité de charger des IR
  • Sur le papier : Guitar Match
  • BIAS Pedal inclus
  • Navigateur de presets un amélioré…
Points faibles
  • …même si ça reste très perfectible (toujours pas de tag et une ergonomie peu convaincante)
  • Guitar Match très loin d’un VG ou d’une Variax
  • Beaucoup de presets sans grand intérêt
  • MIDI Learn ou autom non disponible pour l’instant (et on espère que ce sera mieux fait que dans BIAS FX 1)
  • Des bugs petits mais nombreux
  • Offre commerciale manquant vraiment de clarté
  • Trop cher en regard de la concurrence
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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