Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
7 réactions

Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (2e partie)

Le guide de l’enregistrement - 132e partie

La semaine dernière, nous avons vu les prémisses de l'éducation de votre oreille au travers de la notion de "contraste fort" lors du travail avec un préampli micro externe. Aujourd'hui, je vous propose d'aborder une nouvelle étape grâce à la méthode que j'appelle le "double contraste".

Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (2e partie) : Le guide de l’enregistrement - 132e partie
Accéder à un autre article de la série...

Double mixte

Comme son nom le laisse suppo­ser, le « double contraste » consiste à appliquer la méthode du « contraste fort » sur deux instru­ments du morceau en cours de produc­tion tout en vous efforçant de capter l’en­semble du reste de l’ins­tru­men­ta­tion de façon la plus neutre possible. Toute la subti­lité de la manoeuvre réside dans le choix de ces deux instru­ments. En effet, pour obte­nir un résul­tat probant, il convient d’ef­fec­tuer ce choix avec discer­ne­ment afin d’évi­ter le piège du surplus de colo­ra­tion que nous avons déjà large­ment évoqué lors d’un épisode précé­dent. Il y a selon moi trois cas de figure que nous allons décor­tiquer ci-après.

Le premier cas est le plus simple : il suffit de prendre deux instru­ments qui ne jouent jamais en même temps. Cela peut être par exemple la voix prin­ci­pale et la guitare qui n’in­ter­vient qu’à l’oc­ca­sion du solo, ou bien deux instru­ments qui s’ar­ti­culent autour de phrases musi­cales en mode ques­tion / réponse, ou encore deux éléments ryth­miques n’évo­luant pas sur les mêmes temps. En procé­dant de la sorte, leurs colo­ra­tions respec­tives n’in­ter­fé­re­ront pas entre elles et vous évite­rez donc la suren­chère.

Tout ça c’est bien joli, mais comment faire lorsque votre morceau ne dispose pas de tels éléments ? Après tout, la présence de ces derniers est avant tout une ques­tion de compo­si­tion et / ou d’ar­ran­ge­ment, ce n’est donc pas auto­ma­tique. Dans ce cas-là, je vous invite à consi­dé­rer la chose autre­ment en travaillant sur la dicho­to­mie prove­nant du rôle de chacun des instru­ments au sein de votre compo­si­tion. Pour être plus clair, si vous choi­sis­sez comme premier élément vecteur de « contraste fort » un instru­ment mélo­dique, il convient de choi­sir comme second élément un instru­ment ryth­mique et versa vice. Concrè­te­ment, vos choix pour­raient donc être par exemple des couples consti­tués comme ceux-ci :

  • Voix lead mélo­dique et batte­rie
  • Voix sauce « rap », donc très ryth­mée, et piano mélo­dique
  • Basse slap­pée et nappe de synthé
  • Percus­sions mélo­diques et cordes stac­ca­tos

Enregistrement-132En choi­sis­sant de tels couples, vous devriez réus­sir à obte­nir ce que je nomme le « double contraste » assez faci­le­ment. Résul­tat des courses, votre produc­tion gagnera en relief sans excès de colo­ra­tion d’une part, et d’autre part, vous conti­nue­rez l’édu­ca­tion de votre oreille puisque vous appren­drez petit à petit à distin­guer la colo­ra­tion spec­trale de votre préam­pli de sa colo­ra­tion « dyna­mique ». 

Le dernier cas est somme toute un dérivé du cas précé­dent. Au lieu d’ef­fec­tuer votre choix en fonc­tion de la dicho­to­mie instru­ment mélo­dique / instru­ment ryth­mique, vous pouvez plutôt tabler sur deux éléments n’évo­luant pas pour l’es­sen­tiel dans les mêmes zones du spectre audible. Cela peut être par exemple une des cordes planantes oeuvrant dans le haut du spectre avec des cuivres occu­pant le bas, une voix haut perchée avec une basse, une guitare assise dans les médiums avec des cymbales bien cinglantes, etc. Notez qu’ici, vous appre­nez à distin­guer les diffé­rentes nuances de colo­ra­tion de votre préam­pli en fonc­tion de la couleur tonale propre à l’ins­tru­ment enre­gis­tré.

À l’ins­tar de ce que je préco­ni­sais la semaine dernière pour le « contraste fort », je vous conseille de mettre en pratique cette méthode sur un nombre consé­quent de vos oeuvres afin de bien la maîtri­ser avant de passer à l’étape suivante. D’au­tant qu’il ne s’agit pas là de pratiques au rabais. En effet, ce n’est pas parce que nous allons voir par la suite des tech­niques plus avan­cées que celles vues jusqu’à présent ne sont plus valables. Toutes les méthodes que nous abor­dons actuel­le­ment sont de nouvelles cordes à votre arc, pas des cordes de rempla­ce­ment. La beauté de la chose, c’est qu’en procé­dant de la sorte vous éduquez petit à petit à votre oreille à recon­naitre le « carac­tère » de votre préam­pli tant sur le plan spec­tral que sur le plan de la dyna­mique. Que demande le Peuple ?

Sur ce, à vos enre­gis­tre­ments et rendez-vous la semaine prochaine !

← Article précédent dans la série :
Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (1re partie) ?
Article suivant dans la série :
Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (3e partie) →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre