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Pédago
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Comment choisir ses outils de travail ?

Le guide du mixage — 136e partie

La semaine dernière, nous avons vu qu’il était judicieux de limiter le nombre d’outils de traitement afin de mieux se concentrer sur le travail de mixage. D’où le sujet du jour qui a pour but de vous guider dans le choix de vos armes de prédilection.

Comment choisir ses outils de travail ? : Le guide du mixage — 136e partie
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Conduite accom­pa­gnée

D’après vous, mieux vaut rouler en Ferrari, en Smart ou en Trafic ? Cette ques­tion peut paraître stupide, mais la réponse n’est pas aussi évidente que cela. La Ferrari en jette clai­re­ment plus que les deux autres et ses perfor­mances brutes sont au top niveau, mais vous fera-t-elle réel­le­ment gagner du temps lors d’un dépla­ce­ment ? Rien n’est moins sûr, car il faut prendre en compte d’autres para­mètres qui ne dépendent abso­lu­ment pas du véhi­cule, par exemple les limi­ta­tions de vitesse, la circu­la­tion, etc.  Est-elle plus simple à manier en ville et/ou à la campagne ? Assu­ré­ment pas. Entre la recherche de places de parking en ville ou l’état de certaines routes en province, le gaba­rit de la bête ne me semble pas en faire un modèle de mania­bi­lité. N’est-elle pas complè­te­ment hors sujet dans le cadre d’un démé­na­ge­ment ou d’un dépla­ce­ment en famille ? Inutile d’en dire plus tant la réponse est évidente. Est-il alors plus facile d’ap­prendre à conduire avec un tel bolide ? Eh bien non, cela peut même s’avé­rer très dange­reux à mon sens de mettre autant de puis­sance entre les mains d’une personne non aver­tie. Enfin, entre l’achat, l’as­su­rance, l’en­tre­tien et la consom­ma­tion, l’in­ves­tis­se­ment en vaut-il réel­le­ment la chan­delle ? Vous serez certai­ne­ment d’ac­cord avec moi pour répondre encore une fois par la néga­tive.

Ferrari in a tree

Aussi capil­lo­trac­tée qu’elle puisse être, cette petite méta­phore routière résume à elle seule mon point de vue sur la ques­tion d’aujour­d’hui. Ce n’est pas le prix, la beauté, la complexité, les possi­bi­li­tés théo­riques ou la seule qualité sonore qui font la perti­nence d’un plug-in. En réalité, il s’agit plutôt de trou­ver le meilleur mélange qualité sonore/faci­lité d’uti­li­sa­tion qui soit en parfaite adéqua­tion avec la tâche à accom­plir, votre niveau de compé­tence et bien sûr vos moyens finan­ciers. Mora­lité, avant de dégai­ner votre porte­feuille suite à telle ou telle publi­cité allé­chante pour un produit vous promet­tant monts et merveilles, ou même avant d’uti­li­ser une ribam­belle de joujoux gratuits décou­verts au détour de l’un de nos Friday’s Free­ware, je vous invite forte­ment à vous poser plusieurs ques­tions du genre :

  • Le son est-il au rendez-vous ?
  • L’er­go­no­mie vous convient-elle ?
  • Cet outil vous est-il indis­pen­sable ?
  • Avez-vous les compé­tences pour réel­le­ment appré­cier et profi­ter plei­ne­ment des possi­bi­li­tés offertes par ce plug-in ?
  • L’in­ves­tis­se­ment corres­pond-il à la réalité de vos besoins ainsi qu’à vos véri­tables capa­ci­tés finan­cières ?

Tout cela vous semble peut-être inutile. Pour­tant, nous sommes sur Audio­fan­zine, le rendez-vous incon­tour­nable pour toutes les victimes fran­co­phones de GAS audio… Tous les jours nous voyons passer du « matos » qui nous donne la bave aux lèvres. Rêver de ces beaux engins peut être une très bonne chose lorsque ça pousse à aller de l’avant. Mais il faut faire atten­tion à ce que cela ne se trans­forme pas en excuse toxique derrière laquelle on se cache pour justi­fier de ne pas faire les choses ! À titre person­nel, j’ai long­temps cru à mes débuts que mes morceaux ne sonnaient pas parce que je n’avais pas tel ou tel jouet… Et puis j’ai vu une vidéo où John Frus­ciante jouait sur la même guitare premier prix que la mien­ne… Sauf que sous ses doigts, le son n’était pas le moins du monde pour­rave comme sous les miens. Ce jour-là, j’ai enfin réalisé que ce n’est pas l’objet qui fait l’œuvre, c’est l’homme qu’il y a derrière. Je me suis alors mis à travailler d’ar­rache-pied avec les moyens à ma dispo­si­tion, et ce, dans tous les domaines touchant de près ou de loin à la produc­tion musi­cale. Les résul­tats ne se sont pas fait attendre bien long­temps : je suis devenu bien meilleur musi­cien et ma carrière d’in­gé­nieur du son a enfin pu commen­cer. Cerises sur le gâteau, la frus­tra­tion de ne pas possé­der tel ou tel maté­riel a complè­te­ment disparu et, lorsque j’ai fina­le­ment eu les moyens d’in­ves­tir, j’avais déve­loppé les capa­ci­tés qui me permet­taient de réel­le­ment appré­cier les outils à leurs justes valeurs, et surtout de les exploi­ter à fond !

Bref, la morale de toute cette histoire pour­rait se résu­mer ainsi : lors du choix de vos outils de travail, n’ayez pas les yeux plus gros que le ventre et optez pour le maté­riel (logi­ciel ou hard­ware) corres­pon­dant au mieux à vos besoins réels, à votre niveau de compé­tence, ainsi qu’à vos moyens finan­ciers.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. La semaine prochaine, nous verrons plus concrè­te­ment comment tester un plug-in afin de savoir s’il vous convient ou non.

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