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Pédago
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Comment réaliser vos automations ?

Le guide du mixage — 109e partie

Jusqu’ici nous avons envisagé l’automation d’un point de vue relativement théorique. C’est bien gentil, mais à un moment il faut se lancer. D’où la problématique du jour : comment réalise-t-on concrètement les automations ? Par l’entremise d’une surface de contrôle ou à la souris ? En temps réel ou pas ? C’est ce que nous allons voir…

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Arnold & Willy

Comme le criait haut et fort cette fameuse série de mon enfance : « Faut de tout pour faire un monde » ou « It takes different strokes to move the world » en version origi­nale. Eh bien en matière d’au­to­ma­tion, c’est exac­te­ment la même tisane. De fait, il n’y a pas une seule et unique manière de faire les choses, juste certaines solu­tions plus adap­tées selon les tâches à effec­tuer.

Pour l’au­to­ma­tion fonc­tion­nelle, dont le prin­cipe même implique des chan­ge­ments de para­mètres souvent rapides, mais surtout précis, le « dessin » à la souris sera le moyen le plus sûr d’ar­ri­ver faci­le­ment à vos fins. En effet, nul besoin ici d’agir en temps réel, quelques clics sur votre courbe d’au­to­ma­tion, une lecture de contrôle du passage pour véri­fier que l’objec­tif est atteint, et un léger ajus­te­ment le cas échéant feront large­ment la blague.

En revanche, le cas de l’au­to­ma­tion artis­tique est beau­coup plus sujet à contro­verse. D’un côté, il y a ceux qui ne jurent que par la méthode « Dessi­nez, c’est gagné ! » tant les STAN d’aujour­d’hui offrent un niveau de souplesse sans précé­dent lorsqu’il s’agit d’en­chaî­ner lignes et courbes parfaites en un tour­ne­main. Dans l’ab­solu, on ne peut pas fran­che­ment leur donner tort : une auto­ma­tion exécu­tée en temps réel lors de la lecture du titre à mixer prend néces­sai­re­ment plus de temps à réali­ser et ne sera jamais à la hauteur de la perfec­tion d’un tracé effec­tué à la souris. De l’autre côté, il y a les détrac­teurs du croquis au mulot qui opposent géné­ra­le­ment à la virtuo­sité de la méthode précé­dente sa nature stric­te­ment visuelle. Et comme jusqu’à preuve du contraire, l’oreille est aveugle, ils préfèrent la méthode « old school » tout en temps réel dont le rendu est plus musi­cal « à leurs yeux ». Et tant pis si cela s’avère chro­no­phage, car néces­si­tant bien souvent plusieurs passes, le jeu en vaut large­ment la chan­delle et c’est la musique qui en ressort gagnante.

Automation STAN

Person­nel­le­ment, j’os­cille entre ces extrêmes afin de profi­ter du meilleur des deux mondes. L’au­to­ma­tion en temps réel, les mains rivées aux manettes, me semble effec­ti­ve­ment plus musi­cale. Dans ces moments-là, j’ai l’im­pres­sion que la STAN est un véri­table instru­ment de musique à part entière et je joue litté­ra­le­ment sur les potards et faders afin d’exé­cu­ter la meilleure perfor­mance possible, un peu comme lors d’un concert fina­le­ment. Ce côté « Live » imprime à mon sens un supplé­ment d’âme au titre, et les éven­tuelles imper­fec­tions de jeu d’au­to­ma­tion y parti­cipent gran­de­ment. Cepen­dant, je ne suis tout de même pas tota­le­ment obtus, si malgré deux ou trois tenta­tives en temps réels certaines bavures me paraissent trop criardes, j’em­poigne alors allè­gre­ment ma souris pour recti­fier le tir fissa sans l’ombre d’un remords.

Ce discours est bien joli, mais j’en entends déjà certains maugréer que tout le monde ne possède pas la surface de contrôle qui va bien afin de pouvoir écrire toutes les auto­ma­tions néces­saires en temps réel. Certes. Je n’ai d’ailleurs pas moi-même de surface de contrôle digne de ce nom dans mon home studio person­nel. Mais il me semble qu’il est toujours possible de plus ou moins s’ar­ran­ger avec les moyens du bord. Pour ma part, je ne dispose pas d’une véri­table surface de contrôle dédiée, mais j’uti­lise une combi­nai­son Nektar Pano­rama P6, Nova­tion Nocturn et iPad 2 qui me donne entière satis­fac­tion. Je n’ai cepen­dant pas toujours ça sous la main quand je « joue en exté­rieur »… Lorsqu’il n’y a rien d’autre qu’un mulot à dispo­si­tion, je me contente alors d’au­to­ma­ti­ser en temps réel les para­mètres que j’es­time cruciaux pour le titre à mixer et je dessine le reste. Même si cela demande parfois beau­coup plus de passes, les modes d’au­to­ma­tion dispo­nibles dans nos STAN faci­litent tout de même gran­de­ment la chose et ce compro­mis n’est en défi­ni­tive pas si mal que ça.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui ! Dans le prochain épisode, nous passe­rons au crible l’au­to­ma­tion de la vedette de votre mix tant celle-ci est primor­dia­le…

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