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Pédago
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Enregistrer un synthétiseur hardware

Le grand guide de l’enregistrement - 17e partie

Cette semaine, nous allons nous pencher sur un cas un peu particulier : l’enregistrement des synthétiseurs hardwares.

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Qu’ils soient analo­giques ou numé­riques, les synthé­ti­seurs hard­wares n’in­tègrent géné­ra­le­ment pas de conver­tis­seurs A/N. Il vous faudra donc passer d’une manière ou d’une autre par une carte d’ac­qui­si­tion audio afin de récu­pé­rer le signal au sein de votre STAN. Pour ce faire, deux méthodes s’offrent à vous.

La première consiste à envoyer le signal du synthé dans un ampli guitare ou basse et d’en­re­gis­trer le résul­tat en posi­tion­nant un ou plusieurs micros devant les haut-parleurs de l’am­pli. Bien que cette façon de faire soit de loin mon approche préfé­rée, je ne vais pas réel­le­ment la trai­ter en détail, car nous verrons la reprise d’am­pli en long, en large et en travers à l’oc­ca­sion des articles qui seront consa­crés à la guitare élec­trique et en parler ici ferait donc doublon. Cepen­dant, voici quelques remarques sur la ques­tion.

Tout d’abord, d’un point de vue stric­te­ment tech­nique, sachez que pour envoyer le signal de votre synthé vers un ampli, mieux vaut passer par l’in­ter­mé­diaire d’un boitier de ream­ping histoire de trans­for­mer le niveau ligne du synthé en niveau « instru­ment » capable d’at­taquer correc­te­ment l’en­trée de l’am­pli. Ensuite, permet­tez-moi de vanter les mérites de cette tech­nique. À mon sens, le rendu obtenu sonne plus « 3D » que l’autre méthode, car les micros captent réel­le­ment des mouve­ments d’air, ce qui est autre­ment plus vivant. De plus, passer par un bon gros ampli à lampe ou à tran­sis­tor peut ajou­ter un joli grain vintage et/ou bien gras à votre son sans que cela vous demande beau­coup d’ef­forts. Enfin, j’ai toujours trouvé que les musi­ciens jouaient mieux en utili­sant cette tech­nique, car ils peuvent certai­ne­ment ainsi mieux ressen­tir la « puis­sance » du son émis et donc rentrer plus faci­le­ment dans la musique. Bref, si vous n’avez jamais essayé, je vous invite gran­de­ment à faire le test, vous m’en direz des nouvelles !

02

La deuxième méthode se résume à l’en­re­gis­tre­ment direct de votre synthé­ti­seur. Atten­tion toute­fois, plutôt que de bran­cher direc­te­ment la ou les sorties de votre synthé aux entrées lignes de votre carte d’ac­qui­si­tion audio, je vous conseille forte­ment de passer par l’en­tre­mise d’un boitier de direct, de préfé­rence passif, afin d’at­taquer les préam­plis micro de votre inter­face. Pourquoi ? Eh bien prin­ci­pa­le­ment à cause de l’anar­chie qui règne dans le domaine des niveaux de sortie des synthé­ti­seurs… Même si de façon géné­rale les synthés four­nissent du niveau ligne asymé­trique en sortie, il n’y a pas réel­le­ment de norme pour ce niveau ligne et les varia­tions d’un modèle de synthé à l’autre peuvent vrai­ment être impor­tantes. Or, certains de ces « niveaux ligne » sont beau­coup trop diffi­ciles à gérer en regard de ce que certaines « entrées ligne » un peu « cheap » de cartes audio bas/moyenne gamme peuvent accep­ter. Mora­lité, en passant par un boitier de direct, les éven­tuels problèmes du genre sont évités, car le signal est converti à un niveau accep­table pour n’im­porte quel préam­pli micro. Cerise sur le gâteau, le signal est symé­trisé et peut donc être trans­porté sur de plus longues distances sans trop de pertes ni d’ajouts de para­sites. Deuxième effet Kiss Cool, il est alors possible de profi­ter du grain analo­gique de vos préam­plis micro préfé­rés sur vos synthés. Que demande le Peuple ?

Bien, main­te­nant que le décor est planté, passons aux choses sérieuses !

En piste

Le synthé­ti­seur utilisé pour les exemples audio suivants est un modèle Sub Phatty signé Moog Music. J’ai choisi un son de basse rela­ti­ve­ment simple, car le but n’est pas ici de faire étalage des possi­bi­li­tés de synthèse de la bête. Comme conseillé dans le para­graphe précé­dent, la sortie du Sub Phatty est envoyée vers un boitier de direct passif avant d’at­taquer un préam­pli micro. Le premier extrait passe le plus simple­ment du monde au travers de l’un des préam­plis de ma carte son, à savoir une Konnekt Live de TC Elec­tro­nic.

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Le résul­tat n’a rien de trans­cen­dant, mais ça fera la blague.

Bien que cela soit un peu hors sujet par rapport au cadre que nous nous sommes fixés au début de cette série d’ar­ticles, il m’a semblé inté­res­sant de vous propo­ser quelques extraits passant au travers d’un préam­pli micro un peu plus cossu, en l’oc­cur­rence un TG 2 signé Chand­ler Limi­ted.

02 Synth TG2 smooth
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  • 02 Synth TG2 smooth 00:21
  • 03 Synth TG2 hot 00:21
  • 04 Synth TG2 dirt 00:21

Le premier sample utilise des réglages assez conser­va­teurs (+10 dB en entrée), mais le rendu est déjà plus fidèle à la source, et surtout beau­coup moins « plat » que précé­dem­ment. Comme ce préam­pli dispose de réglages sépa­rés pour le gain en entrée et le gain en sortie, il est possible de lui rentrer un peu plus « dans le lard ». Sur le deuxième extrait, un bon +40 dB fait chan­ter le TG 2 qui colore joli­ment le son du Sub Phatty sans pour autant le déna­tu­rer. Enfin, le dernier exemple avec +70 dB de gain détruit carré­ment le signal, mais cela n’est pas inin­té­res­sant dans certaines situa­tions.

Si vous n’avez pas la chance d’avoir un porte­feuille suffi­sam­ment dodu pour vous permettre l’achat d’un préam­pli du même acabit qu’un TG 2, il existe tout de même une autre solu­tion pour agré­men­ter vos prises de synthé d’une sauce analo­gique plus ou moins épicée à moindre coût : les pédales pour guitare !

05 Synth Pedal TS9
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  • 05 Synth Pedal TS9 00:21
  • 06 Synth Pedal Fuzz­Probe 00:21
  • 07 Synth Pedal Lo Fi Junky 00:21
  • 08 Synth Pedal Emerald Green 00:21
03

Pour le premier extrait, le Sub Phatty passe au travers d’une pédale d’over­drive Ibanez TS9 Tube Screa­mer afin de sensi­ble­ment réchauf­fer les médiums. Sur le deuxième, une pédale Fuzz Probe signée Zvex malmène allè­gre­ment notre petit Moog. Le troi­sième sample a été réalisé au travers d’une pédale Instant Lo-Fi Junky Vexter, toujours de marque Zvex. Enfin, le dernier extrait a tran­sité par une distor­sion Emerald Green de Bear­Foot. Bref, vous voyez qu’il y a déjà de quoi s’amu­ser sans trop casser votre tire­lire !

Une remarque pour finir. Si votre synthé­ti­seur hard­ware dispose d’une sortie MIDI, n’hé­si­tez surtout pas à enre­gis­trer égale­ment vos perfor­mances par ce biais. En effet, cet enre­gis­tre­ment MIDI supplé­men­taire ne pren­dra qu’une place insi­gni­fiante sur votre disque dur et il vous permet­tra d’éven­tuel­le­ment faire une sorte de ream­ping de votre perfor­mance en faisant rejouer exac­te­ment la même partie à votre synthé, mais avec diffé­rents réglages. Vous pouvez même envi­sa­ger le bidouillage en temps réel de certains de ses para­mètres puisque vos mains sont libres. Inté­res­sant, non ?

Remer­cie­ments

Un grand merci à Caro pour m’avoir accordé quelques heures autour d’un café et de son joli Sub Phatty. À charge de revanche !

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