Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
6 réactions

L'enregistrement de la basse - Avec ou sans effets ?

Le guide de l’enregistrement - 56e partie

Dans ce nouvel épisode consacré à l'enregistrement de la basse électrique, nous allons nous pencher sur une question épineuse : faut-il enregistrer la 4 cordes avec ou sans effets ?

L'enregistrement de la basse - Avec ou sans effets ? : Le guide de l’enregistrement - 56e partie
Accéder à un autre article de la série...

Problé­ma­tique

Bien que moins fréquente et gargan­tuesque que chez leurs confrères guita­ristes, la guir­lande de pédales d’ef­fets de nos ami(e)s bassistes est un sujet sensible qu’il ne faut pas prendre à la légère. De fait, lorsqu’un musi­cien prend la peine d’in­ter­ca­ler un ou plusieurs effets dans sa chaîne audio, ce n’est jamais anodin puisque cela contri­bue à défi­nir sa signa­ture sonore. Seule­ment voilà, aussi « cool » soient-ils, ces inter­mé­diaires ne sont pas sans poser quelques menus problèmes du point de vue du réali­sa­teur artis­tique et / ou de l’in­gé­nieur du son…

Le premier souci vient de la qualité sonore de ces effets à propre­ment parler. Mine de rien, la plupart d’entre eux sont bien loin d’être de l’aca­bit des effets de studio. Ça ronfle, ça buzze, ça souf­fle… Bref, certaines pédales sont telle­ment bruyantes qu’en tirer un niveau de signal utile conve­nable s’avère un véri­table casse-tête. Et si vous ne vous en préoc­cu­pez pas lors des prises, ces para­sites audio rendront immanqua­ble­ment l’étape de mixage cauche­mar­desque…

Le second point épineux se situe au niveau des trai­te­ments appliqués. Une fois sur deux, si ce n’est plus, ces derniers seront trop pronon­cés pour le titre en cours d’en­re­gis­tre­ment. En effet, leurs réglages sont souvent pensés pour la scène et, à l’ins­tar de la diffé­rence de jeu des comé­diens entre théâtre et cinéma, il est d’usage de surjouer sur les plan­ches… Or, qu’il s’agisse d’une compres­sion trop pronon­cée, d’une égali­sa­tion plus qu’agres­sive, d’une distor­sion abusi­ve­ment baveuse ou bien encore d’un chorus exagé­ré­ment profond, une fois captés, ces effets sont quasi impos­sibles à rattra­per au mixage sans déna­tu­rer l’in­ten­tion origi­nelle. J’es­père que vous appré­ciez l’iro­nie de la situa­tion puisqu’à la base, ces pédales sont présentes pour défi­nir « Le Son » de l’ins­tru­men­tis­te…

Partant de ce constat, qu’elle est donc la démarche à suivre pour s’en sortir avec les honneurs ? Eh bien, la solu­tion est assez simple en vérité, et elle n’est pas sans avan­tages comme nous allons le voir…

Coda

Bass and effects

Pour s’af­fran­chir des problèmes expo­sés ci-dessus, en plus de la capta­tion de l’am­pli basse, il convient tout bête­ment de penser à préle­ver le signal de l’en­re­gis­tre­ment direct de l’ins­tru­ment avant que celui-ci ne traverse la moindre pédale. Vous obtien­drez ainsi au moins une version du signal abso­lu­ment « propre ». C’est enfan­tin et vous aviez certai­ne­ment déjà deviné en quoi consis­tait cette astuce. Mais en mesu­rez-vous tous les béné­fices ?

Tout d’abord, cela vous permet de lais­ser jouer le bassiste avec l’en­semble des ses joujoux sans inter­fé­rer avec son son. Ainsi, il devrait pouvoir exécu­ter sa perfor­mance dans des condi­tions proches de ses circons­tances de jeu habi­tuelles, ce qui lui permet­tra d’être plus à l’aise pour se concen­trer sur l’es­sen­tiel : son inter­pré­ta­tion.

Ensuite, malgré ce que j’ai pu écrire précé­dem­ment, il est tout à fait possible que le son capté à l’am­pli convienne parfai­te­ment aux exigences sonores de la produc­tion en cours ! Dans ce cas, vous aurez moins de travail par la suite, ce qui est toujours bon à prendre.

Enfin, si malheu­reu­se­ment la prise de l’am­pli ne conve­nait pas, vous pour­rez bien entendu utili­ser l’en­re­gis­tre­ment direct afin de rattra­per le coup grâce à la tech­nique du ream­ping. Cerise sur le gâteau, même si la prise de l’am­pli n’est pas utili­sable en tant que telle, elle pourra vous servir de guide lors du ream­ping et / ou mixage afin de respec­ter l’es­prit du son voulu par l’ar­tiste tout en faisant coïn­ci­der ce dernier avec les exigences du morceau.

Pour conclure, je suis sûr que certains d’entre vous s’in­ter­rogent sur la perti­nence d’un article entiè­re­ment dédié à cette ques­tion des effets. Je me suis moi-même long­temps demandé si cela en valait bien la peine. Au final, il m’a semblé inté­res­sant d’en passer par là car, même si la solu­tion est élémen­taire, le sujet est d’im­por­tance. De plus, cela permet de sépa­rer les commen­taires y affé­rant du reste de ce chapitre, ce qui évite qu’ils soient noyés dans la masse.

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aven­tures !

 

← Article précédent dans la série :
L'enregistrement de la basse - Une question de mélange
Article suivant dans la série :
L'enregistrement de la basse - Les alternatives →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre