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Pédago
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L’enregistrement de la batterie - Room Stéréo (2e partie)

Le grand guide de l’enregistrement — 38e partie

Deuxième épisode consacré à la prise « Room Stéréo » dans le cadre du chapitre traitant de l’enregistrement de la batterie. Après avoir vu la semaine dernière le pourquoi de la chose, voici un début de réponse quant au comment…

L’enregistrement de la batterie - Room Stéréo (2e partie) : Le grand guide de l’enregistrement — 38e partie
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Comme vous l’avez sans doute compris, l’idée basique de cette prise est prin­ci­pa­le­ment de capter la réver­bé­ra­tion natu­relle du lieu d’en­re­gis­tre­ment de votre batte­rie. Afin de réali­ser les extraits sonores dont vous avez eu un aperçu lors du précé­dent article, nous avons procédé comme suit, notam­ment grâce aux recom­man­da­tions du proprié­taire des lieux qui connaît sur le bout des doigts son studio.

02

La pièce a pour parti­cu­la­rité de possé­der un mur entiè­re­ment recou­vert de bois. Or, cette spéci­fi­cité est on ne peut plus attrayante dans le cadre qui nous inté­resse aujour­d’hui. En effet, une paroi boisée est capable de géné­rer une réver­bé­ra­tion consé­quente à cause de sa rigi­dité, mais égale­ment rela­ti­ve­ment « douce » puisque ce maté­riau est beau­coup plus « tendre » qu’un mur nu clas­sique ou recou­vert de carre­lage. Pour mettre cela à profit dans notre prise « Room Stéréo », nous avons utilisé un couple de micros statiques Audio-Tech­nica AT4050 placés à deux bons mètres de part et d’autre de la batte­rie à une hauteur d’en­vi­ron deux mètres égale­ment. Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-contre, la capsule des micros fait direc­te­ment face à la paroi boisée avec un minus­cule éloi­gne­ment d’à peine plus de dix centi­mètres. Ainsi disposé, ce couple capte essen­tiel­le­ment les rebonds du son sur le bois et très peu de son direct. D’ailleurs, nous avons utilisé les AT4050 en confi­gu­ra­tion cardioïde afin d’en­core plus privi­lé­gier le son réver­béré par rapport au son direct de la batte­rie. Notez que l’éloi­gne­ment avec l’ins­tru­ment ainsi que le choix de la hauteur des micros ne doivent rien au hasard. À cette distance de la batte­rie, nous évitons gran­de­ment les soucis de phase ; alors qu’à cette hauteur, nous échap­pons autant que faire se peut au brouillage des graves et du bas médium.

Voici les résul­tats bruts de ces enre­gis­tre­ments :

01 RoomST 2 Verse
00:0000:14
  • 01 RoomST 2 Verse 00:14
  • 02 RoomST 2 Chorus 00:28

En mélan­geant ces prises de façon « raison­nable » au reste du kit, nous obte­nons ceci :

03 RoomST 2 Verse Mix
00:0000:14
  • 03 RoomST 2 Verse Mix 00:14
  • 04 RoomST 2 Chorus Mix 00:28

Avouez que la sensa­tion d’es­pace, tant au niveau de la largeur que de la profon­deur, ainsi que la viva­cité et la person­na­lité de nos prises batte­rie sont sans commune mesure avec les rendus de base que nous avions jusqu’alors !

Finis­sons l’épi­sode du jour avec quelques remarques…

Commen­taires

03

Bien entendu, la qualité du résul­tat obtenu dépend avant toute chose des mérites acous­tiques du lieu d’en­re­gis­tre­ment. Si vous trou­vez que votre batte­rie sonne mal dans la pièce, il y a peu de chance pour que vous réus­sis­siez à produire une prise « Room Stéréo » satis­fai­sante. Cepen­dant, sachez qu’il est toujours possible de plus ou moins amélio­rer les choses ! Une pièce géné­rant une réver­bé­ra­tion trop agres­sive dans le haut du spectre pourra être sensi­ble­ment « calmée » en ajou­tant des tapis au sol et en suspen­dant des couver­tures épaisses aux murs. À l’in­verse, un lieu à la réver­bé­ra­tion trop sourde pourra être « réveillé » en ajou­tant des surfaces réflé­chis­santes à des endroits choi­sis, par exemple des panneaux de contre­plaqué.

Concer­nant les micros utili­sés, je tiens à souli­gner qu’il n’y a abso­lu­ment aucune règle en la matière. Comme toujours, tout dépend du rendu souhaité. Si l’objec­tif est d’avoir un son natu­rel, il convient de s’orien­ter vers un couple d’élec­tro­sta­tiques rela­ti­ve­ment neutres ; mais si l’on souhaite quelque chose de plus « chaleu­reux », autant donner dans le statique à lampe, voire une paire de micros à ruban. Même des micros dyna­miques peuvent faire la blague si vous souhai­tez privi­lé­gier un son ayant de la « person­na­lité ». Par exemple, j’ai déjà obtenu des résul­tats extra­or­di­naires avec une paire de bons vieux SM57. Leur bosse dans le haut médium est parti­cu­liè­re­ment inté­res­sante pour des produc­tions tendance « rock garage ». De plus, leur faible sensi­bi­lité dans le haut du spectre ainsi que leur rendu des tran­si­toires permettent de consi­dé­ra­ble­ment compres­ser la « Room Stéréo » lors du mixage sans que les cymbales ne deviennent trop stri­dentes. Bref, n’hé­si­tez pas à expé­ri­men­ter !

Enfin, sachez que l’en­re­gis­tre­ment « Room Stéréo » est un terri­toire de liberté artis­tique abso­lue. La méthode décrite aujour­d’hui n’est donc qu’une façon de faire parmi tant d’autres. D’ailleurs, nous en verrons quelques-unes de plus dès la semaine prochai­ne…

Télé­char­gez les extraits sonores (format WAV)

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