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Pédago
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L’enregistrement de la contrebasse pizzicato

Le grand guide de l’enregistrement - 14e partie

Après l’enregistrement du jeu à l’archet la semaine dernière, voyons à présent comment réaliser une captation de la contrebasse lorsqu’elle est jouée en pinçant les cordes avec les doigts, autrement dit la technique de jeu pizzicato.

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Je vous ferai grâce des remarques de base rela­tives à l’ins­tru­ment que j’ai déjà énon­cées lors de l’épi­sode précé­dent pour me concen­trer plus spécia­le­ment sur les parti­cu­la­ri­tés sonores induites par ce type de jeu. Le pizzi­cato génère des sons profon­dé­ment diffé­rents du jeu à l’ar­chet : tran­si­toires très brèves, sustain rela­ti­ve­ment court, et, dans la majo­rité des cas, une dyna­mique plus éten­due à cause d’une diffé­rence de niveau plus marquée entre ces deux compo­santes du son. Tout cela va nous amener à utili­ser deux micros pour obte­nir un rendu conve­nable.

En piste

Avant de consi­dé­rer l’en­re­gis­tre­ment avec des micros, voyons d’abord ce que donne la capta­tion via la cellule :

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Nous nous en tirons mieux que la semaine dernière sur le jeu à l’ar­chet, mais si je pouvais me conten­ter de ça pour la sono­ri­sa­tion d’un concert, il me semble qu’en situa­tion d’en­re­gis­tre­ment studio, nous pouvons large­ment obte­nir mieux.

Pour ce faire, nous allons tout d’abord placer un premier micro comme suit : distance de 15 à 40 cm du côté de la corde la plus aiguë, le micro légè­re­ment au-dessus du cheva­let. Comme nous allons le voir, la posi­tion du micro en regard de l’ouïe et du cheva­let a ici une grande impor­tance, et nous commen­ce­rons par poin­ter la capsule juste entre les deux. Notez que tous les exemples sont ici fait au moyen d’un micro Oktava MC012, donc un statique cardioïde à petite membrane, mais que, suivant le son recher­ché, je vous invite à expé­ri­men­ter avec d’autres types de micros.

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Écou­tons main­te­nant le rendu lorsque la capsule pointe plus vers le cheva­let, puis vers l’ouïe :

03 Pizz Oktava C
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  • 03 Pizz Oktava C 00:21
  • 04 Pizz Oktava F 00:21

Nous pour­rions résu­mer les résul­tats obte­nus ainsi : dépla­cer la capsule du cheva­let à l’ouïe revient à passer du clair à l’obs­cur. Il s’agit donc de trou­ver l’équi­libre qui convien­dra le mieux à votre morceau.

Mais l’at­taque dans tout ça ? Il est vrai que cette compo­sante sonore n’est pas vrai­ment au premier plan des extraits précé­dents. Afin de captu­rer celle-ci, j’aime utili­ser en plus un deuxième micro placé à une dizaine de centi­mètres au-dessus de la main qui pince les cordes avec un angle d’en­vi­ron 45° par rapport au manche et à une distance de 15 à 20 cm de ce dernier (voir photos). Ici, j’ai utilisé un basique SM57 pour réali­ser cette manœuvre :

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Le rendu seul n’a pas un inté­rêt extra­or­di­naire. En revanche, lorsque l’on mélange ce signal à celui du premier micro, cette prise devient un levier extra­or­di­naire pour doser l’at­taque de votre pizzi­cato. Vous n’êtes pas convaincu ? Eh bien, jugez plutôt par vous-même en écou­tant les exemples suivants pour lesquels j’ai auto­ma­tisé le mélange des deux pistes en partant du signal du premier micro seul pour progres­si­ve­ment inté­grer celui du deuxième :

06 Pizz neutre 57
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  • 06 Pizz neutre 57 00:21
  • 07 Pizz C 57 00:21
  • 08 Pizz F 57 00:21

La palette sonore dispo­nible est tout de suite beau­coup plus inté­res­sante, n’est-ce pas ?

J’es­père que ces quelques pistes pour l’en­re­gis­tre­ment de la contre­basse lorsqu’elle est jouée en pizzi­cato vous permet­tront de trou­ver votre bonheur. La semaine prochaine, nous essaie­rons de répondre à une problé­ma­tique posée par l’ar­ticle d’aujour­d’hui et que j’ai volon­tai­re­ment mise à l’écart, la ques­tion de la phase lors de l’en­re­gis­tre­ment d’un même instru­ment avec plusieurs micros…

Remer­cie­ments

Je tiens une nouvelle fois à remer­cier Colin de m’avoir accordé une paire d’heures afin de pouvoir réali­ser ces exemples sonores. Colin est contre­bas­siste pour les Choz­pa­reï, un groupe incon­tour­nable de la scène mont­pel­lié­raine, ainsi que pour Tana & the Pocket Phil­har­mo­nic, une forma­tion envoû­tante dont vous devriez bien­tôt entendre parler près de chez vous tant leur musique a pour voca­tion le voyage de scène en scène.

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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