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Pédago
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L'enregistrement du piano à queue - la captation d'ambiance

Le guide de l’enregistrement - 155e partie

Après la prise de proximité vue la semaine dernière, je vous propose aujourd'hui de prendre un peu nos distances…

L'enregistrement du piano à queue - la captation d'ambiance : Le guide de l’enregistrement - 155e partie
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La prise d’am­biance du piano à queue

Comme nous avons pu le consta­ter, les tech­niques de « close-miking » sont loin d’être idéales lorsqu’il s’agit de retrans­crire toute l’am­pleur sonore d’un piano à queue. Pour remé­dier à cela, il n’y a malheu­reu­se­ment pas de formule magique : il faut impé­ra­ti­ve­ment éloi­gner les micros de la source afin de lais­ser suffi­sam­ment d’es­pace pour que les ondes sonores puissent plei­ne­ment se déve­lop­per. Bien entendu, cela implique une empreinte sonore du lieu d’en­re­gis­tre­ment beau­coup plus marquée sur le résul­tat final. Ne sachant pas dans quelles condi­tions vous travaillez, il m’est diffi­cile de vous donner des indi­ca­tions précises tant le place­ment des micros peut chan­ger du tout au tout l’équi­libre spec­tral du rendu, et ce, à cause de l’acous­tique de votre pièce. Voici cepen­dant quelques idées en guise de point de départ qu’il vous faudra explo­rer jusqu’à obte­nir satis­fac­tion.

Toujours armé de mon fidèle Piano­teq afin de réali­ser les fichiers d’exemples, je travaille ici sur la modé­li­sa­tion d’un piano Stein­way D avec un couple X/Y formé par un duo virtuel de Neumann U 87 en mode cardioïde. Pour commen­cer, le couple est placé à envi­ron dix centi­mètres du flan droit de l’ins­tru­ment pour une éléva­tion d’à-peu-près dix centi­mètres égale­ment par rapport au rebord supé­rieur du corps du piano comme indiqué par le cercle A1 sur le schéma suivant :

01

Voici le rendu sonore :

01_A1
00:0001:24

Le son est encore rela­ti­ve­ment sec avec un poil plus d’en­ver­gure qu’en prise de proxi­mité, mais il est possible de faire mieux sans pour autant trop souf­frir de l’acous­tique… Par quel miracle ? Tout simple­ment grâce au couvercle ! En effet, ce dernier a pour voca­tion de réflé­chir le son de l’ins­tru­ment de façon à le proje­ter vers l’au­di­toire lors d’une repré­sen­ta­tion publique. En jouant sur la hauteur de place­ment du couple en veillant bien à ne pas dépas­ser la limite supé­rieure dudit couvercle puis, en poin­tant les capsules plus ou moins vers le corps du piano, il est possible de gérer le mélange entre son direct et son réflé­chi sans trop subir le son de la pièce. Ainsi, le place­ment A2 du schéma sonne comme suit :

02_A2
00:0001:24

Plutôt inté­res­sant, n’est-ce pas ?

Une autre option à explo­rer avec la plus grande atten­tion selon moi consiste à placer le couple au niveau du « creux d’ai­rain » de la belle, comme le nomme poétique­ment l’un de mes plus vieux amis. Cela corres­pond aux empla­ce­ments B1 et B2 sur le schéma, la distance au flan étant la même que précé­dem­ment alors que l’élé­va­tion est d’en­vi­ron quinze centi­mètres pour B1 et trente centi­mètres pour B2 :

03_B1
00:0001:24
  • 03_B101:24
  • 04_B201:24

Ici, le son me semble beau­coup plus équi­li­bré tout en étant doté d’une belle ampleur. Notez en revanche une petite perte en préci­sion dans les attaques qui, certes, « claquent » un peu moins, mais gagnent en densité.

Pour finir, il est évidem­ment possible de jouer sur l’éloi­gne­ment, comme pour l’exemple B3 où le couple se situe à envi­ron vingt centi­mètres du flan de l’ins­tru­ment dans le « creux d’ai­rain » avec une éléva­tion de quinze centi­mètres :

05_B3
00:0001:24

Vous remarque­rez sans doute qu’avec seule­ment dix centi­mètres d’éloi­gne­ment de plus que l’ex­trait B1, le son de la pièce s’im­prime déjà énor­mé­ment au sein du rendu. Si l’acous­tique de votre lieu de travail le permet et si vous cher­chez une pâte sonore aux accents clas­siques, vous pouvez même vous aven­tu­rer au-delà. Notez toute­fois que ce genre de manoeuvre ne convien­dra que très rare­ment à des produc­tions « modernes ».

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. La semaine prochaine, nous clôtu­re­rons ce chapitre consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment du piano à queue en explo­rant quelques tech­niques plus exotiques…

 

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