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Pédago
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Le choix du micro pour le chant - 2e partie

Le guide de l’enregistrement - 109e partie

La semaine dernière, nous avons vu qu'il est complètement illusoire d'espérer pouvoir trouver le micro parfait pour l'enregistrement de tel ou tel chanteur dans l'absolu car la qualité du résultat dépend de beaucoup plus de paramètres qu'il n'y paraît de prime abord. Mais alors, comment choisir le bon micro ? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui…

Le choix du micro pour le chant - 2e partie : Le guide de l’enregistrement - 109e partie
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Concept

Comme je vous le disais dans le précé­dent article, les diffé­rents critères à prendre en compte lors du choix d’un micro pour enre­gis­trer du chant sont les suivants :

  • La voix du chan­teur ;
  • Le style de chant qu’il va pratiquer sur la chan­son en cours de produc­tion ;
  • Le lieu de capta­tion ;
  • L’orien­ta­tion que vous souhai­tez donner à cette voix au sein du morceau.

Cette petite liste pour­rait se résu­mer par cette phrase : ici, je veux faire ça avec cette voix sur ce morceau. Mais nous pour­rions aussi traduire cela par : je souhaite faire ceci sur ce morceau avec cette voix dans ce lieu ; ou bien encore : pour cette chan­son, je désire enre­gis­trer cette voix ici pour qu’elle sonne comme cela ; etc. 

Ces diffé­rentes formu­la­tions sont toutes valables et permettent d’illus­trer le fait qu’au­cun de ces critères n’est plus impor­tant que les autres. Ils sont tous extrê­me­ment signi­fi­ca­tifs et surtout, ils sont inter­dé­pen­dants. Par consé­quent, toutes la diffi­culté de votre mission en tant que preneur de son sera de trou­ver le micro parmi ceux dont vous dispo­sez qui résou­dra au mieux cette complexe équa­tion.

Pour vous aider à solu­tion­ner ce « problème », une bonne façon d’abor­der les choses consiste à gérer ces quatre para­mètres en partant de ceux sur lesquels vous avez le moins de marge de manoeuvre. À première vue, vous pour­riez croire qu’à l’ex­cep­tion de votre envie en termes de produc­tion du chant, rien d’autre n’est malléable. Après tout, le morceau est ce qu’il est, le chan­teur comme sa façon de chan­ter sur ce titre itou et les murs de votre home studio ne sont pas mobiles à l’envi. Mais en y regar­dant de plus près, ces affir­ma­tions ne sont pas tout à fait vraies, surtout dans un contexte de home studio sauce « one man band »…

Enregistrement-109-Déjà, rien qu’au niveau du lieu d’en­re­gis­tre­ment, vous pouvez très bien chez vous travailler dans un coin plutôt qu’un autre, dépla­cer du mobi­lier, enre­gis­trer dans une autre pièce ou inves­tir dans des panneaux acous­tiques mobiles de façon à pouvoir « plier » autant que faire se peut le son de la pièce à vos dési­dé­ra­tas. De plus, nous avons déjà vu qu’il pouvait être judi­cieux et somme toute assez simple de délo­ca­li­ser votre home studio lors des prises de voix si besoin. Pour ce qui est de la voix du chan­teur et de sa façon de chan­ter, plus ce dernier sera « bon » et plus vous aurez de marge. En outre, si vous êtes vous-même le donneur de voix et/ou l’au­teur/compo­si­teur/arran­geur, vous avez alors toute la liberté d’adap­ter votre chant ou votre compo­si­tion en fonc­tion du reste. Bref, tout est poten­tiel­le­ment malléable, à vous de hiérar­chi­ser les choses et de gérer l’équi­libre entre vos aspi­ra­tions et vos « contraintes » réelles. Ce n’est qu’ainsi que vous pour­rez choi­sir dans votre parc micro celui qui vous donnera entière satis­fac­tion en fonc­tion de tout cela.

J’ai bien conscience que cette façon d’abor­der les choses peut paraître « pessi­miste » dans le sens où elle semble prôner une certaine forme de rési­gna­tion face aux contraintes du réel. Pour­tant, je vous assure que tel n’est pas mon propos, bien au contraire ! Envi­sa­ger les choses ainsi, c’est avant tout pratiquer une forme de « réalisme éclairé » permet­tant de ne plus être esclave de la situa­tion pour enfin en deve­nir l’ac­teur prin­ci­pal. La réflexion précède l’ac­tion, encore et toujours. Choi­sis­sez donc en amont ce qui vous semble le plus impor­tant et agis­sez en consé­quence, quel qu’en soit le « prix ». Comme le disait William Ernest Henley dans son célèbre poème Invic­tus : « Je suis le maître de mon destin, je suis le capi­taine de mon âme. »

Sur cette envo­lée lyrique, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode qui devrait vous aider à choi­sir votre micro chant en fonc­tion des « impé­ra­tifs » que vous dési­rez faire vôtres. 

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