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Pédago
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le choix du micro pour le chant - 6e partie

Le guide de l’enregistrement - 113e partie

Pour ce dernier épisode consacré au choix du micro dans le cadre de l'enregistrement de la voix, nous allons envisager quelques cas de figure particulièrement retors…

le choix du micro pour le chant - 6e partie : Le guide de l’enregistrement - 113e partie
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Mission(s) impos­sible(s)

Que faire face à une ligne de chant bascu­lant du plus doux des murmures à la violence d’un cri barbare ? Quelle méthode employer pour apla­nir les éven­tuels chan­ge­ments de timbre lorsque le chan­teur passe d’une voix de poitrine à une voix de tête ? Ou bien encore, comment obte­nir une voix aérienne sur certains passages tout en ayant un gros son qui « tâche » sur d’autres ?

La solu­tion la plus évidente à ces problèmes consiste à tout simple­ment réali­ser la prise de voix en plusieurs étapes en choi­sis­sant à chaque fois parmi vos micros celui qui sera le plus adapté. Pour en savoir plus sur cette méthode de travail, je vous renvoie vers un article précé­dent consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment par parties.

Cette façon de faire est bien jolie mais elle est bien souvent diffi­ci­le­ment utili­sable dans le cadre du chant. En effet, les chan­ge­ments de dyna­mique, de timbre et / ou de texture sonore sont très fréquem­ment enchai­nés de façon extrê­me­ment rapide, beau­coup trop rapide pour que le subter­fuge de l’en­re­gis­tre­ment par parties soit effi­ca­ce… Sans parler de la perte de confort du chan­teur qui préfère bien souvent enre­gis­trer sa perfor­mance d’un seul tenant afin de mieux rester dans l’es­prit du morceau. Mais alors, comment faire ?

Pour le premier cas présenté, la solu­tion que je préco­nise provient de monsieur George Massen­burg en personne : il suffit de choi­sir un micro de sensi­bi­lité moyenne et d’en­voyer le signal vers deux préam­plis iden­tiques grâce à un split­ter. Sur le premier préam­pli, réglez le gain de façon à capter correc­te­ment les plus infimes nuances vocales. Sur le second, réglez le gain entre 10 et 15 dB plus bas afin d’en­re­gis­trer sans aucune distor­sion les passages les plus sauvages. En procé­dant de la sorte, vous obtien­drez deux signaux cohé­rents l’un avec l’autre, ce qui vous permet­tra de choi­sir le plus adapté pour chaque passage. Résul­tat natu­rel­le­ment trans­pa­rent garanti !

Enregistrement-113Dans le cas d’un problème de diffé­rence de timbre lors d’un chan­ge­ment de registre vocal, la méthode que je vous propose est en quelque sorte déri­vée de celle décrite ci-dessus. Pour bien faire, il faudrait un micro capable d’adap­ter sa balance spec­trale en cours de route, ce qui n’est évidem­ment pas possible ; d’où l’idée d’uti­li­ser deux micros complè­te­ment diffé­rents en simul­tané : le premier adapté à la voix de poitrine et le second afin de capter la voix de tête avec une balance spec­trale mini­mi­sant la diffé­rence de timbre. Ainsi, vous vous retrou­vez à nouveau avec deux signaux opti­mi­sés et cohé­rents qui vous permet­tront de choi­sir le meilleur des deux mondes lors de la phase d’édi­tion.

Comme vous devez vous en douter pour le dernier cas, la méthode est somme toute la même : deux micros, un pour la texture aérienne et l’autre pour la texture qui « tâche ». Notez au passage que, dans un cas tel que celui-ci où il n’y a pas une véri­table recherche de cohé­rence mais plutôt une envie de « frac­ture sonore », vous pouvez égale­ment utili­ser deux préam­plis diffé­rents avec des iden­ti­tés bien marquées histoire d’en­fon­cer encore un peu plus le clou si c’est ce que la produc­tion du titre appelle. 

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Il est évident que face à l’im­men­sité des cas de figure possibles, il m’est impos­sible de tous vous les décrire par le menu. Ceci étant, j’es­père qu’au travers de ces quelques exemples vous aurez saisi l’idée direc­trice : il convient d’ana­ly­ser la situa­tion globale – voix du chan­teur, style(s) de chant pratiqué(s) sur le morceau en ques­tion, lieu d’en­re­gis­tre­ment, direc­tion artis­tique souhai­tée – afin de choi­sir parmi vos micros le ou les plus aptes à vous satis­faire. Résumé ainsi, cela paraît simple… Encore faut-il bien connaître votre parc micro ! Je vous invite donc une nouvelle fois à relire l’épi­sode 62 de ce guide tant il est impor­tant.

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour un article consa­cré au place­ment du micro lors des prises de voix.

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