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Pédago
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Le placement du micro pour la prise de chant

Le guide de l’enregistrement - 114e partie

Maintenant que vous avez choisi le micro parfait pour votre voix dans le cadre de la production sur laquelle vous travaillez, il est temps de placer ce dernier afin de pouvoir réaliser votre enregistrement. Contrairement à ce que le béotien peut croire, il ne suffit pas de planter le micro bien en face du chanteur pour obtenir la prise du siècle, loin de là…

Le placement du micro pour la prise de chant : Le guide de l’enregistrement - 114e partie
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Sauf erreur, je ne me trompe jamais…

Le sujet du jour a pour point de départ une magni­fique lapa­lis­sade sur laquelle tout le monde s’ac­cor­dera : nous vivons dans un monde doté de trois dimen­sions spatiales : largeur (axe x, ou abscisse), hauteur (axe z, ou cote) et profon­deur (axe y, ou ordon­née). Mora­lité, il convient de jouer sur ces trois axes lors du place­ment d’un micro. Ceci est vrai pour la capta­tion de n’im­porte quel instru­ment, donc ça l’est égale­ment dans le cas de la prise de voix. Or, en ce qui concerne le chant, les débu­tants ont une fâcheuse tendance à négli­ger les deux premiers axes (x et z) pour ne travailler qu’avec le dernier (axe y). Pourquoi commettent-ils donc cette terrible erreur ? Eh bien certai­ne­ment parce que placer le micro pile en face du chan­teur à hauteur de sa bouche a l’air plus « natu­rel ». Sauf que le boulot d’un preneur de son n’est pas de placer le micro là où cela semble « juste » pour les yeux, il s’agit de le posi­tion­ner à l’en­droit qui sonne ! Vous n’êtes pas là pour faire de la photo, vous êtes là pour faire du son. Arrê­tez donc d’écou­ter vos yeux et acti­vez vos esgourdes, je vous assure que vous en sorti­rez gagnant.

Pour conclure cette petite mise au point, sachez qu’en appliquant la méthode que nous allons voir aujour­d’hui et que nous détaille­rons plus avant dans les semaines à venir, vous obtien­drez certai­ne­ment des place­ments qui semble­ront de fait très peu natu­rels. Du coup, cela pourra éven­tuel­le­ment pertur­ber votre donneur de voix et ce dernier aura souvent tendance à vouloir « viser » le micro, ce qui ne manque­rait pas de réduire tous vos efforts à néant. Pour remé­dier à cela, je vous invite à utili­ser deux arti­fices.

Enregistrement-114Le premier se résume à placer un filtre anti-pop sur un deuxième pied de micro à l’en­droit où vous souhai­tez que le chan­teur se fixe. En procé­dant de la sorte, celui-ci aura un objet concret à viser, ce qui devrait l’em­pê­cher de déri­ver vers le micro. Pour plus de détails, merci de lire ou relire cet épisode. La seconde combine est tout aussi simple que la première : pensez à effec­tuer un marquage au sol avec du Gaffer à l’en­droit précis où doit se tenir votre inter­prète. C’est bête comme chou, ça ne prend qu’une poignée de secondes et je vous garan­tis que ça en vaut la peine. En appliquant conscien­cieu­se­ment ces deux petites astuces, non seule­ment votre donneur de voix restera orienté dans la direc­tion souhai­tée, mais il aura égale­ment moins tendance à bouger autour de sa posi­tion de départ, ce qui vous évitera d’avoir des prises avec trop de fluc­tua­tions de timbre.

Reve­nons à présent au place­ment du micro à propre­ment parler. Comme nous l’avons vu, le micro doit être posi­tionné selon les trois axes de l’es­pace. Pour ce faire, je vous conseille forte­ment de procé­der dans cet ordre : recher­chez d’abord l’em­pla­ce­ment idéal suivant la largeur (axe x, ou abscisse), passez ensuite à la hauteur (axe z, ou cote) et finis­sez avec la profon­deur (axe y, ou ordon­née). Pourquoi cet ordre et pas un autre ? Tout simple­ment parce que c’est celui qui permet d’ob­te­nir le résul­tat le plus précis qui soit. En effet, si vous commen­cez par exemple à travailler le posi­tion­ne­ment sur l’axe z et que vous optez pour un place­ment rela­ti­ve­ment éloi­gné du chan­teur, il vous sera plus diffi­cile de ressen­tir préci­sé­ment l’in­fluence du posi­tion­ne­ment laté­ral par la suite. Bref, rete­nez bien cet ordre : largeur, hauteur, profon­deur.

Bien, à présent, quels sont d’après vous les critères qui vont faire que vous allez opter pour un place­ment plutôt qu’un autre selon chacun de ces trois axes ? Comme vous l’au­rez sans doute deviné, il s’agit exac­te­ment des mêmes critères qui vous ont déjà guidés lors du choix du micro. J’es­père que tout cela est encore bien frais dans votre mémoire. Si tel n’est pas le cas, je vous invite à relire a minima cet article publié il y a à peine deux semaines.

Pour finir, je vous le répète encore une fois histoire d’en­fon­cer défi­ni­ti­ve­ment le clou au sein de tous les esprits : ne placez pas le micro avec vos yeux, placez-le avec vos oreilles ! Enfin pas litté­ra­le­ment bien sûr, sinon ça risque de piquer un peu dans un cas comme dans l’au­tre…

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode consa­cré au pourquoi du comment lors du travail selon l’axe des abscisses.

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