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Pédago
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Le retour pour le chanteur (4e partie)

Le guide de l’enregistrement - 99e partie

Dans cette quatrième partie, nous allons voir comment peaufiner le retour du chanteur en améliorant l'ordinaire en trois coups de cuiller à pot.

Le retour pour le chanteur (4e partie) : Le guide de l’enregistrement - 99e partie
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Chirur­gie esthé­tique à la truel­le…

Avant de commen­cer, il est impor­tant de souli­gner que les étapes qui suivent ne s’ap­pliquent qu’au son envoyé dans le retour casque de l’in­ter­prète ! Le signal que vous enre­gis­trez en paral­lèle doit abso­lu­ment rester pour sa part complè­te­ment brut de façon à conser­ver le maxi­mum d’in­for­ma­tion sonore dispo­nible pour la phase de mixage.

Dernier détail d’im­por­tance que je tiens à souli­gner, n’ou­bliez pas l’in­ter­dé­pen­dance des niveaux d’en­re­gis­tre­ment et de retour évoquée la semaine dernière lors de la deuxième étape. Ce lien infran­gible vous contrain­dra à revoir lesdits niveaux à chacune des étapes qui suivent.

Étape n°3 :

     Commen­cez par égali­ser le retour voix. Nul besoin d’être subtil et/ou précis à ce stade : un simple coupe-bas réglé à la va-vite afin de contre­car­rer l’ef­fet de proxi­mité inhé­rent à la direc­ti­vité cardioïde du micro si besoin, un léger écré­mage dans le bas-médium avec un filtre en cloche ainsi qu’une paire de déci­bels en plus dans le haut du spectre via un filtre en plateau devraient suffire à éclair­cir agréa­ble­ment le retour chant. Bien entendu, faites cela en consul­tant régu­liè­re­ment l’in­ter­prète afin d’être certain que ces réglages lui conviennent.

Étape n°4 :

Enregistrement-99     À présent, trai­tez l’as­pect dyna­mique du signal. Encore une fois, il ne s’agit pas ici de faire dans la dentelle puisque vous n’êtes pas en phase de mix. Le but est simple­ment de compres­ser le signal de façon à ce que le chan­teur s’en­tende bien dans les passages les plus forts du titre comme dans les passages les plus faibles.

Prenez garde toute­fois lors du réglage de cette compres­sion, évitez les effets de pompage ainsi que la mise en avant des bruits « para­sites » (respi­ra­tion, claque­ment de langue, bruits de bouche) car cela pertur­bera à coup sûr la perfor­mance.

Notez que certains chan­teurs ne sont pas forcé­ment friands de la compres­sion de leur organe vocal dans le retour casque, notam­ment les plus aguer­ris d’entre eux. En effet, ces derniers préfèrent entendre les fluc­tua­tions et/ou arrivent à les maîtri­ser d’eux-même en jouant avec leur distance d’éloi­gne­ment du micro.

Étape n°5 :

     Passez main­te­nant à l’ajout d’une légère réver­bé­ra­tion ou d’un delay. Quelques puristes ne sont pas fana de la chose mais c’est rare et même pour eux, une légère réverbe discrète sauce « Room » contri­buera à renfor­cer le réalisme ou le natu­rel de leur retour voix, ce qui ne manquera pas de faci­li­ter leur perfor­mance. Notez qu’il peut être inté­res­sant de piocher dans vos effets « typés », comme par exemple un delay Slap­back bien « oldie », une Plate sombre ou une « Room » lumi­neuse afin de coller à l’es­prit du titre en cours d’en­re­gis­tre­ment, cela aidera à coup sûr votre chan­teur à rentrer dans l’am­biance du morceau. Atten­tion cepen­dant, veillez à ne pas avoir la main trop lourde à ce stade car une voix noyée par un delay trop enva­his­sant et/ou une réver­bé­ra­tion abusi­ve­ment luxu­riante lors de l’en­re­gis­tre­ment peut entrai­ner des problèmes de justesse et/ou de place­ment ryth­mique.

Étape n°6 :

     Reve­nez à présent sur le volume global du pré-mix. Remon­tez-le petit à petit jusqu’à atteindre un niveau confor­table pour le chan­teur mais veillez à ne pas dépas­ser le volume de réfé­rence noté lors de la première étape vu la semaine dernière. Si l’in­ter­prète vous demande de mettre le play­back plus fort, c’est qu’il y a un problème et il vaut mieux le résoudre en travaillant sur l’équi­libre entre le retour voix et le play­back plutôt qu’en pous­sant le niveau de ce dernier au-delà du raison­nable.

Étape n°7 :

     Pour finir, ajus­tez l’équi­libre interne du play­back selon les desi­de­rata du chan­teur. Notez qu’à cette étape, il peut égale­ment être judi­cieux de trai­ter de façon globale ce pré-mix afin de donner un petit coup de pouce à la voix. Une légère égali­sa­tion ainsi qu’une compres­sion douce permet­tront au chant de percer au travers du retour casque, ce qui faci­li­tera la vie de votre inter­prète.

Voilà, en suivant ces sept étapes, vous devriez arri­ver à concoc­ter un retour casque confor­table pour votre donneur de voix. Bien entendu, cela vous deman­dera un peu de temps pour mettre tout ça en pratique au début mais avec l’ha­bi­tude, vous verrez rapi­de­ment que cette méthode peut être appliquée en moins d’un petit quart d’heure montre en main. D’ailleurs à ce propos, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode qui sera consa­cré à la mise en pratique concrète de cette tech­nique d’éla­bo­ra­tion du retour chant…

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