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Pédago
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Le Slap Back et le doublage avec un délai

Le guide du mixage — 87e partie

Aujourd’hui, nous allons rapidement aborder deux des effets "classiques" du delay.

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Le Slap Back

Cet effet est sans doute l’un des plus anciens en matière de délai. Pour l’ob­te­nir, rien de plus simple. Il suffit d’uti­li­ser un temps de délai compris entre 70 et 110 milli­se­condes et un feed­back nul. Le résul­tat est alors une unique répé­ti­tion retar­dée clai­re­ment inter­pré­table comme un écho très proche du signal source. Atten­tion, pour que cela n’in­ter­fère pas trop avec l’ins­tru­ment sur lequel il est appliqué, il faudra immanqua­ble­ment égali­ser le son retardé en rognant le haut et le bas du spectre, ce qui est un mini­mum syndi­cal.

Très popu­laire depuis les années 60, il est vrai que le Slap Back est de moins en moins utilisé. Cepen­dant, il peut tout de même toujours être appro­prié dans certaines produc­tions en appor­tant un joli côté « oldies ». Prin­ci­pa­le­ment utilisé sur les voix et les guitares élec­triques, il est toute­fois possible d’ob­te­nir d’heu­reux acci­dents créa­tifs en essayant cette méthode sur des instru­ments percus­sifs comme la caisse claire ou le char­ley.

Le doublage

Autre utili­sa­tion clas­sique du délai s’il en est, le doublage qui, comme son nom l’in­dique, sert à simu­ler de façon plus ou moins réaliste le fait de super­po­ser deux prises diffé­rentes d’un même instru­ment. Ici, le feed­back est toujours à zéro, mais cette fois-ci, le temps de délai sera encore plus court avec un retard oscil­lant entre 20 et 70 milli­se­condes. Prenez garde de ne pas descendre trop bas sous peine de créer de gros problèmes de filtrage en peigne qui ne manque­ront pas de compliquer le mixage. D’autre part, une fois de plus, l’éga­li­sa­tion du signal retardé est une néces­sité abso­lue.

EP34

Les réglages de base que je viens de vous citer ne suffisent bien évidem­ment pas à géné­rer quelque chose de réaliste. Pour amélio­rer un peu la sauce, plusieurs options s’offrent à vous. Il est tout d’abord possible de donner plus d’am­pleur au doublage tout en préser­vant l’in­tel­li­gi­bi­lité de la piste trai­tée en utili­sant un délai stéréo offrant la possi­bi­lité de régler des temps de retard très légè­re­ment diffé­rents pour les canaux gauche et droit.

Vous pouvez ensuite essayer de désac­cor­der de quelques cents chacune des lignes de retard, avec des valeurs diffé­rentes bien sûr.

Enfin, la cerise sur le gâteau consiste à modu­ler légè­re­ment le temps de délai de chacune des lignes afin d’ob­te­nir une fluc­tua­tion constante de la hauteur. Résul­tat « Lenno­nesque » garanti !

Pour finir, deux petites remarques. Tout d’abord, lorsque vous utili­sez l’une de ces tech­niques, pensez à systé­ma­tique­ment véri­fier la compa­ti­bi­lité mono­pho­nique du résul­tat, car vous pour­riez avoir de mauvaises surprises. Ensuite, il se trouve qu’his­to­rique­ment parlant, ces effets étaient obte­nus grâce à l’uti­li­sa­tion de délai à bandes. Mora­lité, si votre arse­nal de plug-ins contient une émula­tion du genre, il serait peut-être judi­cieux de la dégai­ner pour l’oc­ca­sion, le résul­tat final n’en sera que plus réaliste dans le sens « culture du son » de la chose.

Demain, nous passe­rons à des utili­sa­tions plus concrètes du délai en situa­tion de mixage.

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