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Pédago
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Le travail avec des instruments virtuels

Le guide de l’enregistrement - 79e partie

Le long chapitre consacré à l'enregistrement de la guitare électrique est à présent terminé. Ceci étant, les articles des semaines à venir traiteront de sujets qui auraient tout aussi bien pu s'intégrer à ce dernier. J'ai cependant fait le choix de les séparer clairement du reste car la portée des sujets qui y seront abordés dépasse largement le cadre de la six cordes. Ainsi, la fin de l'épisode précédent avec la question des simulations d'amplis m'amène par extension à dédier un article au monde des instruments virtuels. En effet, l'utilisation d'un certain nombre de VSTi est extrêmement courante dans les productions entièrement réalisées "à la maison". Or, il se trouve que la meilleure façon d'aborder le travail avec ce type d'outils se résume bien souvent aux méthodes que nous appliquerions si nous avions à réellement enregistrer l'instrument physique…

Le travail avec des instruments virtuels : Le guide de l’enregistrement - 79e partie
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Virtuel­le­ment vôtre

Je ne parle­rai pas ici du MIDI et de sa gestion pour obte­nir un rendu plus humain, ce sera peut-être le sujet d’un prochain article. Aujour­d’hui, nous allons juste nous concen­trer sur le rendu sonore des instru­ments virtuels à propre­ment parler.

Qu’il s’agisse de basses, de batte­ries, de guitares, de pianos, de sections de cordes, ou autre, il faut bien garder à l’es­prit que ces instru­ments virtuels n’es­sayent pas la plupart du temps de repro­duire le son réel de l’ins­tru­ment mais plutôt le rendu de la capta­tion de l’ins­tru­ment. Pour être plus clair, le but est de resti­tuer le son issu de l’en­re­gis­tre­ment dudit instru­ment par un ou plusieurs micros/préam­plis/etc. et non pas de recons­ti­tuer la sensa­tion d’écoute que l’au­di­teur aurait s’il était réel­le­ment en présence du musi­cien jouant devant lui. Mine de rien, cette distinc­tion est d’une impor­tance capi­tale car elle condi­tionne la façon dont vous devez abor­der le travail avec ces logi­ciels. En effet, beau­coup d’entre eux offrent des possi­bi­li­tés assez excep­tion­nelles quant à la gestion de la « capta­tion virtuelle » de l’ins­tru­ment. Ainsi, il convient d’en­vi­sa­ger les choses comme si vous étiez vrai­ment en train de faire l’en­re­gis­tre­ment dans votre studio ! Cela ne vous paraît pas clair ? Qu’à cela ne tienne, voyons la manoeuvre un peu plus en détail…

Marche à suivre

Comme toujours, la règle d’or numéro un s’ap­plique : le son de la source doit être aussi proche que possible du résul­tat final que vous souhai­tez obte­nir. Dans le cadre de l’uti­li­sa­tion des instru­ments virtuels, cela implique donc de commen­cer par bien choi­sir celui à utili­ser. À quoi bon travailler avec un VSTi de piano à queue sauce Stein­way si votre morceau néces­site un son typé « honky-tonk » ? Ou bien encore, quel est l’in­té­rêt d’uti­li­ser une batte­rie équi­pée d’une grosse caisse de 26" si vous souhai­tez produire un bon vieux jazz bien « smooth » ? Bref, vous avez saisi l’idée : sélec­tion­ner soigneu­se­ment l’ins­tru­ment virtuel à employer en fonc­tion de vos objec­tifs sonores est une étape essen­tielle qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère. Je me permets d’in­sis­ter lour­de­ment sur ce point car, en règle géné­rale, lorsqu’une personne utilise une version virtuelle de tel ou tel instru­ment, c’est qu’il ne pratique abso­lu­ment pas ledit instru­ment. Malheu­reu­se­ment, la personne est alors bien trop souvent beau­coup moins exigeante au regard du choix du VSTi… Par exemple, là où un guita­riste verra clai­re­ment une diffé­rence sonore entre une Stra­to­cas­ter et une Tele­cas­ter, un batteur ne verra qu’une guitare élec­trique et ne s’at­tar­dera même pas sur les micros double ou simple bobi­nages, etc. Inver­se­ment, un grat­teux ne s’in­té­res­sera que rare­ment au diamètre des fûts d’une batte­rie pourvu que ça cogne. J’ai bien conscience du côté cari­ca­tu­ral de cet exemple mais il est malheu­reu­se­ment assez proche de la réali­té… Mora­lité, essayez de faire parti­cu­liè­re­ment atten­tion à vos instru­ments virtuels, surtout s’il ne s’agit pas de votre instru­ment de prédi­lec­tion !

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La deuxième chose à faire consiste à conscien­cieu­se­ment adap­ter la réponse de l’ins­tru­ment virtuel en fonc­tion de la vélo­cité des notes MIDI, si tant est que le VSTi propose une telle option. En effet, ce travail permet de mieux gérer la réponse dyna­mique de l’ins­tru­ment au jeu, ce qui opti­mi­sera le rendu de ce point de vue et devrait donc faci­li­ter le mixage en limi­tant le recours aux trai­te­ments de la dyna­mique.

Le troi­sième point se résume au travail de la capta­tion virtuelle. Choi­sis­sez les « micros virtuels » et placez-les comme vous le feriez dans la réalité afin d’ob­te­nir le son désiré. Si votre VSTi vous laisse égale­ment la main sur le type de préam­pli micro utilisé, faites encore une fois ce choix en gardant à l’es­prit la pâte sonore recher­chée.

De plus en plus d’ins­tru­ments virtuels disposent égale­ment de trai­te­ments en interne, comme des égali­seurs, des compres­seurs, etc. Person­nel­le­ment, je n’aime pas trop les utili­ser à ce stade et préfère large­ment réser­ver cela au mixage lorsque je me retrouve aux manettes d’ou­tils dont j’ai l’ha­bi­tude, et donc une meilleure maîtrise. Cepen­dant, si vous vous sentez suffi­sam­ment à l’aise avec ces trai­te­ments internes et que cela vous rapproche encore plus de vos objec­tifs, grand bien vous fasse !

Pour finir, une remarque concer­nant les niveaux de sortie des instru­ments virtuels. Pour une raison qui m’échappe, quasi­ment tous les VSTi produisent de base un niveau de cheval… Or, comme nous l’avons déjà vu lors de la série d’ar­ticles sur le mixage, ce n’est pas vrai­ment quelque chose de souhai­table pour travailler serei­ne­ment avec les plug-ins d’éga­li­sa­tion, de compres­sion, ou autres qui suivront. Aussi, je vous invite gran­de­ment à porter une atten­tion toute parti­cu­lière aux niveaux de sortie de vos VSTi afin que ces derniers attaquent les trai­te­ments ulté­rieurs de façon conve­nable.

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aven­tures !

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