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Pédago
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Les enjeux de l'enregistrement du piano

le guide de l’enregistrement - 146e partie

Comme je vous le disais la semaine dernière, le piano est un instrument particulièrement complexe à enregistrer. Dans cet épisode, nous allons voir quelles sont les différentes raisons qui rendent sa captation aussi difficile…

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Problé­ma­tique

Par nature, le piano fait partie de la famille des instru­ments à cordes frap­pées. Pour faire court, les touches actionnent des marteaux qui viennent frap­per les cordes. Ces dernières se mettent alors à vibrer et ces vibra­tions sont ampli­fiées par la table d’har­mo­nie. Ainsi, le son produit possède deux compo­santes prin­ci­pales : d’abord une attaque plus ou moins pronon­cée issue de la percus­sion des cordes, suivie d’une réso­nance prove­nant de l’am­pli­fi­ca­tion des vibra­tions des cordes par la table d’har­mo­nie. Sans rentrer dans les détails (harmo­niques, poly­pho­nie, etc.), le son d’un piano dit « moderne » est parti­cu­liè­re­ment riche et complexe. Or, pour couron­ner le tout, il se trouve qu’il s’agît proba­ble­ment là de l’ins­tru­ment le plus popu­laire de tous les temps ! Tout le monde sait comment sonne un piano. Du coup, un enre­gis­tre­ment de piano digne de ce nom doit être un mini­mum fidèle au son ancré dans l’in­cons­cient collec­tif.

Pour ce faire, la capta­tion sonore de cet instru­ment peut se résu­mer à une double balance : il faut non seule­ment gérer le mélange entre la frappe et la réso­nance, mais égale­ment le clas­sique équi­libre spec­tral des graves aux aigus. Notez que nous avons tout de même une certaine marge de manoeuvre lors de la réali­sa­tion de cette double balance puisque cela peut aller du son de piano « clas­sique » :

 Au son « rocka­billy » :

 En passant par le jazz :

 Jusqu’à des choses un peu plus parti­cu­lières comme ici :

Tech­nique­ment parlant, la prise de piano repré­sente donc un sacré chal­lenge. Tout d’abord du point de vue de la dyna­mique, l’en­gin est capable du plus doux des murmures comme de la plus féroce des morsures !

Ensuite, en termes de plage fréquen­tielle, un piano évolue sur un registre tout bonne­ment impres­sion­nant. De fait, la fonda­men­tale de la première des 88 notes d’un piano à queue se situe à 27,5 Hz alors que la dernière est à plus de 4 kHz avec des harmo­niques évoluant au-delà des 10 kHz. 

Comme si ça ne suffi­sait pas, il est impor­tant de souli­gner qu’il s’agit d’un instru­ment parti­cu­liè­re­ment grand. En effet, le moindre piano droit possède une largeur mini­male d’en­vi­ron 145 cm avec un cadre de 110 à 130 cm. Et je ne vous parle même pas des dimen­sions d’un piano à queue de concert… Voilà qui ne manquera pas de compliquer le travail de prise de son !

Vous devez à présent comprendre pourquoi le chapitre consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment de cet instru­ment hors-norme n’in­ter­vient qu’à un stade avancé de ce guide. Comme vous devez vous en douter, le cadre de travail en home studio ne faci­lite pas la tâche. C’est d’ailleurs certai­ne­ment pour ça que beau­coup de home studistes préfèrent utili­ser des instru­ments virtuels lorsqu’une de leurs compo­si­tions néces­site un beau son de piano. Ceci étant, si vous faites partie des quelques intré­pides souhai­tant abso­lu­ment captu­rer le son beau­coup plus person­nel de leur propre instru­ment, ne vous en faites pas ! Nous allons voir dans les semaines qui suivent des tech­niques qui vous permet­tront d’ar­ri­ver à vos fins. Et nous commen­ce­rons dès le prochain épisode en décor­tiquant minu­tieu­se­ment les consé­quences induites par les lièvres que nous venons de soule­ver en matière de choix de micros…

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