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Pédago
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Les petits tracas du Home Studio

Le grand guide de l’enregistrement - 18e partie

Aujourd’hui, je vous propose un épisode consacré à certaines contraintes inhérentes au travail en home studio lorsqu’il s’agit d’effectuer une captation sonore. Avoir conscience de ces dernières vous permettra de les prévenir plus facilement et d’ainsi éviter toutes pollutions extérieures à vos précieux enregistrements.

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L’en­fer, c’est les autres

Dans « home studio », il y a le mot « studio », mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi le mot « home ». Mine de rien, même si le fait de pouvoir enre­gis­trer décem­ment chez soi est une jolie révo­lu­tion rela­ti­ve­ment récente dans l’his­toire de l’au­dio, cette situa­tion implique quelques menues contraintes norma­le­ment absentes dans les struc­tures profes­sion­nelles. La première que je souhai­te­rais évoquer avec vous est liée au voisi­nage. Qui dit enre­gis­tre­ment audio dit émis­sion sonore à des volumes plus ou moins élevés. Il est évident que cela peut engen­drer une gène dans votre voisi­nage le plus proche. La moindre des choses est donc, me semble-t-il, de prendre la peine de préve­nir ces derniers, ne serait-ce que par poli­tesse.

Si cet argu­ment ne vous convainc pas, en voici un qui devrait enfon­cer défi­ni­ti­ve­ment le clou : n’ou­bliez pas que vos voisins peuvent égale­ment être une source de « pollu­tion sonore » pour vous ! En ne les préve­nant pas, vous prenez le risque de voir votre séance inter­rom­pue par un tambou­ri­ne­ment tapa­geur sur votre porte d’en­trée en plein milieu d’une magni­fique prise. Résul­tat des courses : une prise bonne à jeter, une ambiance de travail passa­ble­ment ruinée et une rela­tion de voisi­nage bien amochée, sans parler de la diffi­culté de reprendre la session direc­te­ment après ça sans provoquer un nouveau conflit ther­mo­nu­cléai­re…

Audio recording and neighbours

De plus, cela peut paraître bête comme chou, mais pendant que vous enre­gis­trez, les personnes habi­tant près de chez vous vaquent à leurs occu­pa­tions. Cela peut impliquer l’émis­sion de bruits qui ne seraient pas forcé­ment gênants d’or­di­naire, mais qui, lorsque vous essayez d’en­re­gis­trer, peuvent carré­ment venir tout cham­bou­ler. Imagi­nez un peu, le voisin du dessus qui passe l’as­pi­ra­teur, celui d’à côté faisant une lessive, etc. Pas foli­chon comme situa­tion, non ? Du coup, autant voir à l’avance avec eux le meilleur moment pour plani­fier vos sessions afin d’al­lier leur confort et le vôtre. Pour prendre un exemple concret, à l’oc­ca­sion de la prépa­ra­tion de ces articles, j’ai fait un point avec les trois autres familles de mon modeste immeuble histoire de voir quelle marge de manœuvre j’avais pour les enre­gis­tre­ments. Le char­mant couple à l’étage du dessus travaille toute la semaine, mais leurs enfants restent à la maison en dehors des horaires scolaires. Ma voisine directe est, pour sa part, encore étudiante, mais n’a cours que les quatre premiers jours de la semaine de 8 h à 16 h et rentre dans sa famille le week-end venu. Enfin, les retrai­tés du dernier étage sont d’un calme olym­pien et « sourds comme des pelles » de leurs propres aveux. Sachant qu’en ce qui concerne mon propre foyer, rien n’est possible avant 9 h et que mon filleul vient squat­ter les locaux vers 15 h le jeudi, je sais que les meilleurs moments pour ne pas être dérangé lors d’une session tout en ne gênant personne sont les lundis et mardis de 9 h à 16 h, ainsi que les jeudis entre 9 h et 15 h. Avec tout ça en tête, j’ai pu plani­fier mes séances le plus serei­ne­ment du monde en toute tech­nique d’ar­ro­sage (private joke inside !).

Beau­coup de bruit pour rien

Une autre source de pollu­tion sonore en situa­tion d’en­re­gis­tre­ment « home studio », c’est bien entendu votre propre habi­ta­tion avec tout ce qu’elle contient. Il m’est impos­sible de présu­mer de votre envi­ron­ne­ment réel. Toute­fois, certaines choses rela­ti­ve­ment communes à toute habi­ta­tion sont fréquem­ment la cause de problèmes récur­rents. En voici une liste non exhaus­tive :

  • Les télé­phones — fixe ou portable, pensez à les couper (gare au vibreur !) ;
  • Le mobi­lier — grin­ce­ment du fauteuil de votre espace de travail, parquet, etc. ;
  • Les lumi­naires — halo­gène, néon, ou tout éclai­rage muni d’un varia­teur génèrent des para­sites élec­triques qui se réper­cutent souvent sur les enre­gis­tre­ments, débran­chez-les donc par précau­tion ;
  • Les câblages hasar­deux de votre station de travail – évitez de croi­ser câble audio et câble secteur (astuce) ;
  • La clima­ti­sa­tion — par prin­cipe, une clim souffle, et pas de façon discrète ;
  • La chau­dière — le système de déclen­che­ment selon la tempé­ra­ture et/ou l’ho­raire peut être source de mauvaises surprises ;
  • Le frigo — même problème dû au bruit de déclen­che­ment ;
  • Les cana­li­sa­tions — dans un immeuble, les bruits d’écou­le­ment prove­nant des autres loge­ments peuvent être un véri­table casse-tête.
Audio recording and noises

Le meilleur moyen d’iden­ti­fier l’en­semble des bruits para­sites auxquels vous pouvez être confronté chez vous reste à mon avis de prévoir une séance d’en­re­gis­tre­ment « à vide ». J’en­tends par là, une session plani­fiée à un horaire équi­valent à vos futures séances réelles durant laquelle vous enre­gis­trez le « silence » ambiant avec votre micro le plus sensible tout en essayant d’iden­ti­fier la prove­nance du moindre bruit capté. Une fois ces menaces iden­ti­fiées, il devrait être rela­ti­ve­ment facile d’en­vi­sa­ger les mesures qui s’im­posent afin de garan­tir une qualité d’en­re­gis­tre­ment opti­male.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Je vous avoue que j’ai eu un peu de mal à prépa­rer cet article. En effet, depuis quelques années, mon « home studio » ne me sert plus qu’à m’avan­cer dans les tâches d’édi­tion ou de pré-produc­tion. Du coup, me remettre dans le bain de l’en­re­gis­tre­ment à la maison comme à mes débuts s’est fait dans la douleur. Mais au final, le jeu en vaut large­ment la chan­delle et j’ai même été surpris de la qualité que j’ar­ri­vais à obte­nir grâce à ce genre de précau­tions. À bon enten­deur…

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