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Pédago
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Préampli micro - Introduction

Le guide de l’enregistrement - 129e partie

Cela fait quelque temps déjà qu'un thème pointe le bout de son nez de manière récurrente au sein des commentaires de cette série : la question du préampli micro. À l'origine, je n'avais pas prévu de traiter le sujet à ce stade du guide, mais comme la demande se fait de plus en plus insistante et que les aléas de la vie m'empêchent pour l'instant de suivre le plan initialement envisagé, voici donc un premier épisode consacré à cet épineux "problème"…

Préampli micro - Introduction : Le guide de l’enregistrement - 129e partie
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Mise en garde

D’après vous, serait-il judi­cieux de conseiller à un apprenti conduc­teur de faire ses classes au volant d’une Ferrari ? Certes, la bête est agréable à l’oeil et cette idée susci­tera de nombreux fantasmes dans l’es­prit du béotien. Ceci étant, à bien y réflé­chir, ce conseil est évidem­ment l’an­ti­thèse d’une bonne idée. En effet, le coût d’ap­pren­tis­sage sur un tel bolide sera à coup sûr tota­le­ment dispro­por­tionné et injus­ti­fiable par rapport à l’objec­tif premier de la manoeuvre qui reste avant tout l’étude des bases de la conduite. De plus, il me semble évident que ce genre de beau joujou peut rapi­de­ment s’avé­rer dange­reux entre des mains inex­pé­ri­men­tées. Enfin, je ne suis abso­lu­ment pas expert en la matière, mais je pense sincè­re­ment ne pas me trom­per en affir­mant que le pilo­tage d’une Ferrari doit être autre­ment plus diffi­cile que le manie­ment d’un véhi­cule plus « clas­sique ». Par exemple, le passage d’un rapport à un autre doit peut-être néces­si­ter de prêter une atten­tion toute parti­cu­lière au régime moteur. À mon avis, cette surcouche de complexité ne faci­li­tera certai­ne­ment pas l’ap­pren­tis­sage du proces­sus de base d’un enchaî­ne­ment de vitesses. Mora­lité, mieux vaut se former à la conduite sur une « simple » voiture de ville courante. Ce sera moins cher, moins dange­reux et surtout beau­coup plus simple et/ou rapide pour appré­hen­der correc­te­ment les connais­sances fonda­men­tales qui permet­tront éven­tuel­le­ment par la suite d’al­ler plus loin.

Mic PreampComme vous devez vous en douter, cette histoire d’ap­pren­tis­sage de la conduite illustre parfai­te­ment mon avis sur la ques­tion de l’uti­li­sa­tion d’un préam­pli micro haut de gamme dédié lorsqu’il s’agit de se former à l’art de la prise de son. Après tout, il ne faut pas oublier que cette série d’ar­ticles s’adresse avant tout aux débu­tants. Or, conseiller à un néophyte d’in­ves­tir une somme consé­quente dans un préam­pli SSL, Neve, API ou autre ne me semble abso­lu­ment pas oppor­tun. Évidem­ment, cela flatte l’ego de se dire qu’on travaille avec du véri­table « matos de pro », mais ce n’est en aucun cas une garan­tie d’ob­te­nir un résul­tat corres­pon­dant aux stan­dards du monde pro de l’au­dio. Ce n’est pas non plus ce type d’en­gins qui faci­li­tera l’ap­pren­tis­sage puisque cela rajoute à la chaîne audio un nouvel outil à gérer alors que les bases ne sont pas encore maîtri­sées. Cerise sans aucun gâteau, certains préam­plis peuvent faire beau­coup plus de mal que de bien aux enre­gis­tre­ments lorsque l’uti­li­sa­teur n’a pas l’oreille suffi­sam­ment formée pour arri­ver à manier avec précau­tion la « colo­ra­tion » de ces bestioles. Bref, l’équa­tion se résume ainsi à mes yeux : porte­feuille dépouillé + appren­tis­sage plus labo­rieux = risque de résul­tat moins bon + satis­fac­tion toute rela­tive de l’ego. Dit comme ça, cela fait déjà beau­coup moins rêver, non ?

Nous avons la chance de vivre une époque formi­dable pour tout ce qui concerne l’ac­ces­si­bi­lité des outils de produc­tion audio­nu­mé­rique. Aujour­d’hui, la plupart des inter­faces audio situées dans la tranche des 200 à 500 euros possèdent des conver­tis­seurs et des préam­plis micro inté­grés large­ment suffi­sants pour obte­nir un rendu de qualité. Dites-vous bien que les personnes ayant commencé au début du siècle ont réussi à sortir des produc­tions qui ont lancé leur carrière avec des outils beau­coup moins perfor­mants et autre­ment plus coûteux à l’époque ! Par consé­quent, si vous n’ar­ri­vez pas à trou­ver satis­fac­tion avec les préam­plis embarqués d’une carte son récente, il y a de fortes chances pour qu’un préam­pli dédié hors de prix ne soit pas la solu­tion mira­cle… Ainsi, je vous encou­rage à patiem­ment faire vos classes en utili­sant des outils adap­tés à votre niveau de façon à vrai­ment pouvoir exploi­ter plei­ne­ment des joujoux de rêve lorsque le moment sera venu.

Voilà, c’est tout pour cette intro­duc­tion. Je suppose que cet épisode entraî­nera beau­coup de commen­taires et j’es­père que ceux-ci pren­dront en compte l’orien­ta­tion « bien débu­ter » de mon propos. Notez que, n’étant pas un vilain « chacal », l’épi­sode de la semaine prochaine sera tout de même dédié à l’uti­li­sa­tion de préam­plis micro externes. Je me devais cepen­dant de vous préve­nir, ne serait-ce que pour rester fidèle à mes idées !

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