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Pédago
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Réverbe et Gate

Le guide du mixage — 73e partie

Dans ce nouvel épisode, nous nous pencherons sur le mariage étrange entre réverbération et gate…

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Le dernier arrivé est fan de Phil Collins !

Quand et par qui cette tech­nique fut-elle inven­tée ? Je n’en ai honnê­te­ment aucune idée. En revanche, ce qui est certain, c’est que les personnes proches de la quaran­taine comme moi ainsi que leurs ainés n’ont abso­lu­ment pas pu y échap­per tant la réverbe « gatée » fut utili­sée ad nauseam dans les années 80. Et ce n’est pas la batte­rie de monsieur Collins qui pourra dire le contrai­re…

Bref, au-delà de l’ef­fet de mode de l’époque, il se trouve que l’usage d’un gate placé en sortie de réver­bé­ra­tion reste à ce jour une tech­nique fort utile, surtout si c’est fait avec goût et de façon subtile. Mais à quoi cela peut-il bien servir ? La réponse est somme toute simple. Lorsqu’un mix est rela­ti­ve­ment chargé, il arrive fréquem­ment qu’une queue de réver­bé­ra­tion trop longue vienne flou­ter le rendu global en « mordant » certaines notes. Le réflexe natu­rel est alors de raccour­cir le Decay afin que le déclin de la réverbe provoqué par une note ne vienne pas empié­ter sur la note suivante. Sauf que parfois, cette manœuvre change complè­te­ment la couleur et/ou la sensa­tion spatiale que cette réver­bé­ra­tion procu­rait à l’ori­gi­ne… Que faire alors ? Eh bien tout simple­ment dégai­ner un gate afin de litté­ra­le­ment couper la fin de la queue de réver­bé­ra­tion juste avant qu’elle ne devienne gênante.

Prise de Son & Mixage

Pour ce faire, rien de véri­ta­ble­ment sorcier. Il convient de régler le gate avec des temps d’at­taque et de relâ­che­ment rapides, un « Range » au maxi­mum, et un niveau seuil choisi de façon à ce que le gate s’ouvre dès l’émis­sion des premières réflexions. Le para­mètre primor­dial ici est le réglage « Hold ». En effet, c’est ce dernier qui déter­mine la période durant laquelle le déclin natu­rel de la réver­bé­ra­tion sera préservé. Il faudra donc lui prêter une atten­tion toute parti­cu­lière et le régler de façon à ce qu’il respecte au plus près le groove de l’ins­tru­ment nour­ris­sant la réverbe.

Comme vous devez vous en douter, cette tech­nique est parti­cu­liè­re­ment utile pour les instru­ments percus­sifs. Cepen­dant, elle peut égale­ment être inté­res­sante sur des instru­ments non ryth­miques. En effet, cela peut juste­ment insuf­fler un semblant de groove à ces instru­ments à partir du moment où le para­mètre « Hold » suit scru­pu­leu­se­ment le rythme de la musique. Libre à vous de forcer le trait pour obte­nir un effet « spécial » ou d’agir avec parci­mo­nie afin de donner l’im­pres­sion d’une vague ryth­mique chalou­pée.

Une remarque pour finir. Cette tech­nique est à ce point popu­laire que de nombreuses réver­bé­ra­tions proposent direc­te­ment des algo­rithmes de « Gated Reverb ». Bien que la chose soit pratique, il n’en demeure pas moins que l’uti­li­sa­tion d’un véri­table gate inséré direc­te­ment à la suite d’une réverbe offre une souplesse autre­ment plus inté­res­sante en matière de rendu sonore. À bon enten­deur…

La semaine prochaine, nous conti­nue­rons notre étude du mariage entre les réver­bé­ra­tions et les trai­te­ments de la dyna­mique en nous inté­res­sant à la compres­sion.

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