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Sujet [Bien débuter] Les questions à se poser pendant l’écoute critique

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1 [Bien débuter] Les questions à se poser pendant l’écoute critique
Les questions à se poser pendant l’écoute critique
Afin d’aborder sereinement les sessions d’écoute critique de votre mix, je vous propose aujourd’hui un petit florilège des questions qu’il est opportun de vous poser lors de celles-ci. Votre réflexion devra s’articuler autour de deux thèmes que je vous conseille d’aborder l’un après l’autre, histoire de ne pas vous éparpiller.

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2
Merci Nantho pour ces questions posées de façons simples qui résument vraiment bien l'essentiel du propos depuis le début. Pour les questions techniques je ne vois rien à ajouter et je laisse ça aux spécialistes.
Concernant l'aspect artistique, qui finalement est l'objectif, je suis bien d'accord qu'il ne faut pas se prendre trop la tête. A cet effet justement je nuancerais 3 de tes questions :
Citation :
Les émotions véhiculées sont-elles conformes à l’intention originale de l’œuvre ?

On n'est pas à l'abris d'une bonne surprise. Parfois on évolue en cours de route sans s'en rendre compte, l'émotion étant très subjective. Alors tant pis si on n'a pas l'émotion qu'on souhaitait produire au départ, l'essentiel est déjà de retrouver une forte émotion. Je me suis déjà retrouvé avec des morceaux dramatiques ou intimistes alors que je les voulais épiques, qu'importe. Si il y a une réelle émotion, c'est l'essentiel. Il faut faire preuve d'ouverture et surtout voir si cela produit une émotion sur d'autre personne.
Citation :
L’ambiance générale correspond-elle à la vision que vous aviez de votre mix ?

Pareil, qu'importe, sauf si la chanson est une commande figée destinée à un artiste et qu'on s'est engagé sur un cahier des charges précis. Après tout une chanson ce n'est pas une voiture ou un meuble. Tant pis si on s'est éloigné de la vision initiale surtout si c'est très bon. J'ai fait de bonnes chansons sans intention initiale "par hasard" et j'ai parfois complètement foiré des morceaux très bien composé où tout était bien balisé et (trop) prévu.
Citation :
Prenez-vous du plaisir à écouter cette musique ?

Il est clair que pour savoir ça il faut laisser passer du temps où demander à quelqu'un, car quand on bosse à fond sur un morceau au bout d'un moment il nous sort par les trous de nez.

[ Dernière édition du message le 07/03/2017 à 15:03:26 ]

3
Bravo pour cet article, qui à mon sens propose exactement les pistes à suivre pour ne rien oublier.

Totalement d'accord avec toi Hakim+K : des fois l'intention s'écarte au fil du projet de la trajectoire initiale, mais il faut savoir être opportuniste quand de bonnes surprises se présentent. Ces hasards heureux doivent être pesés pour estimer si le changement de direction qu'ils risquent d'imposer au projet vaut la chandelle. Bien souvent le simple fait que ce hasard vous semble heureux répond à moitié à la question.

Par contre je suis plus réservé sur le fait de faire écouter autour de soi et de tenir compte des avis. Le danger c'est de commencer à douter de choix qui ont été faits alors qu'objectivement ce sont de bons choix. Pour ma part je trouve plus de certitudes et de facilités à terminer un mix si j'arrive à me faire ma propre auto-critique (bon ok c'est forcément pas objectif :mdr: mais l'impression de confiance que ça donne permet d'avancer et de trancher sur des choix décisifs). Bref oui bien sûr on ne fait pas de la musique pour qu'elle reste sur un disque dur donc les avis sont toujours intéressants à entendre mais il faut savoir "protéger" ce qui a été construit et garder un cap personnel.

J'ajouterais (même si ça fait lapalissade) que seule une écoute fraîche permet de traiter tous ces points dans les meilleures conditions. Pour moi c'est très variable, certaines fois il suffit que je déconnecte une demi-heure et ça suffit, d'autres fois il faut vraiment laisser passer une nuit pour arriver lucide.

Perso pendant trop longtemps j'ai négligé l'aspect "fatiguant,agressif" d'un mix. Je passais trop de temps sur les zones autour de 60-80 Hz et dans le bas médium au détriment des HF, en oubliant que la sommation opère aussi dans le haut du spectre (en particulier sur les éléments rythmiques dont les transients vont par nature se sommer au mêmes moments plus ou moins - 1/4 note, 1/8 note, etc.)

[ Dernière édition du message le 07/03/2017 à 16:22:02 ]

4
Encore un grand Merci à Nantho pour cette ultime mise au point.
Pour ma part, je trouve super important de laisser au moins 1 jour sans écouter ni travailler le morceau avant de régler ces derniers détails. Puis, en général, je mets le final sur mon tél (en wave) pour checker notamment les qqs sons qui me semblent sur-mixés ou sous-mixés par endroits (surtout les FX et les automations...), en l'écoutant sur mes trajets et tranquille dans mon Studio, et ce, sur plusieurs jours. Du coup, le peaufinage ultime en découle.
-Avoir un ou plusieurs morceaux "références" est la règle je trouve car ça permet de bien contrôler Low - Mid - High voire l'espace stéréo.
-Pour ma part, sans me prendre trop le choux là dessus, je contrôle le final sur moniteurs Home Studio, 2 casques que je trouve complémentaires et PC portable (j'ai pas de bagnole...).
-Par contre, avec l'acquisition de nombreuses connaissances (merci AF+++) je trouve que je me prends bcp plus la tête sur le côté technique qu'auparavant, en délaissant trop l'artistique en 2e partie de création... En fait, parfois, je trouve que ça procurait davantage d'émotions avant toutes ces étapes de mixage. C'est pour cela que j'ai maintenant tendance à me limiter en terme de durée sur le côté "technique" de la composition (qui est électronique et purement amatrice).

Voilà pour moi.
Merci+++, donc!

https://soundcloud.com/west-kdamsend
5
Citation :
Par contre je suis plus réservé sur le fait de faire écouter autour de soi et de tenir compte des avis. Le danger c'est de commencer à douter de choix qui ont été faits alors qu'objectivement ce sont de bons choix.

Oui tu as raison, en fait je voulais surtout parler de faire écouter son morceau pour voir l'émotion qu'il produit quand il est complètement terminé. Si on demande des avis sur des morceaux inachevés on n'aura que des mauvaises remarques... car ce n'est pas terminé.
Par rapport au recul, je perçois pour ma part beaucoup de choses que je n'avais pas remarqué quand j'écoute en déplacement (bus, tram... ) avec différents type d'intras. C'est surtout du au fait que dans ces moments là j'écoute aussi d'autres musiques que la mienne.
Et 1000x d'accord avec toi West.K sur le fait qu'on se prend de + en + la tête sur les aspects techniques, c'est sûrement parce qu'on a trop d'outils...

[ Dernière édition du message le 07/03/2017 à 17:04:25 ]

6
Excellent rappel !:bravo:

Vive les BPM !

7
Personnellement, j'avoue que je suis un peu surpris qu'on se pose la question de l'artistique au moment de la fin du mixage. Il est vrai qu'il faut se reposer la question à ce moment là, mais pour moi, elle doit déjà se poser et être en partie tranchée au moment de la mise à plat.

Citation :
Cet aspect de l’écoute critique est certainement le plus difficile à appréhender tant il verse du côté subjectif de la force alors qu’il faudrait, au contraire, garder la tête bien froide pour émettre un avis le plus juste possible. Ceci étant, ne vous faites pas trop de cheveux pour ça. Avec l’expérience, ce sera de plus en plus facile. Et puis en attendant, vous pourrez toujours vous reposer sur les astuces des articles à venir afin d’atteindre le recul nécessaire à la manœuvre !


Un de mes trucs pour ça est d'écouter un enregistrement précédent du morceau : soit un enregistrement live, soit un enregistrement de répétition ou de pré-prod. Ceux-ci n'ont évidemment pas la qualité sonore de l'enregistrement studio, mais ils ont souvent une pèche, une énergie et/ou une fraîcheur qui est parfois perdue dans l'enregistrement studio (je dis studio pour simplifier, ça peut être home-studio).
La qualité de l'enregistrement ainsi que tout le travail que peut apporter la prod (re-re, ajouts, effets, etc) peut compenser la perte de fraîcheur par rapport à la version "live", mais la comparaison des deux permet d'éviter d'avoir un truc froid qui se repose trop sur la prod.

Dans le passé, je me suis vu, après des heures de travail d'enregistrement et de mixage, préférer une version live ou enregistrée en répet, même avec un son médiocre ou des approximations de jeu, à la version "studio" un peu trop aseptisée.

A ce sujet, je recommande aux anglophones de lire le bouquin "recording inhinged" de Sylvia Massy qu'on avait évoqué à l'occasion de son interview sur AF. Plus que des techniques d'enregistrement, elle donne plein de trucs (notamment au travers d'anecdotes) pour réaliser des enregistrements vivants et des interprétations intéressantes.

8
ça veut dire quoi "ecoute grand public" ?
9
Citation de ob-1 :
ça veut dire quoi "ecoute grand public" ?


Cela veut dire écoute avec du matériel milieu/bas de gamme du type :
- Petit HP d'ordinateur portable
- Petit HP de téléphone portable
- Écoute dans la voiture
- Écoute avec chaine Hi-Fi bas de gamme...etc..
Cela permet d'entendre si le mix a une aptitude " tout terrain".

Cela permet entre autre de vérifier la compatibilité mono ou ce que donne le mix avec les basses diminuées et les sub absents (les petits systèmes d'écoute ne reproduisent généralement pas les sub et amoindrissent les basses).
10
alors super de résumer les questions à se poser mais… où sont les réponses? ;)
Citation :
Le bas du spectre est-il bien sous contrôle ? Ne bave-t-il pas ? Est-il précis et puissant ? Réside-t-il bien au centre du champ stéréo ?

Personnellement, j'ai toujours vraiment du mal à mixer les fréquences basses et je ne sais pas quoi modifier la plupart du temps…!