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Analog Connection
8/10
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Fruit de la collaboration de Studio Electronic et Roland, le SE-02 est le premier synthé analogique monodique de la série Boutique...

Test du SE-02 de Roland : Analog Connection

Studio Elec­tro­nics est une société améri­caine qui a fait ses débuts dans les années 80 en montant des Mini­moog en rack, les dotant au passage d’une inter­face MIDI et de fonc­tion­na­li­tés éten­dues. Puis elle a proposé sa propre vision du synthé analo­gique mono­dique à trois VCO en rack : le SE-1. S’en est suivi l’ATC-1, un synthé mono­dique à filtres inter­chan­geables ; plus tard, la série haut de gamme Omega/Code, des synthés poly­pho­niques analo­giques exten­sibles. Studio Elec­tro­nics propose aujour­d’hui des BAR, des modules analo­giques et de l’au­dio en classe A. De son côté, Roland a déve­loppé la série Boutique sur un concept de modé­li­sa­tion numé­rique de ses gloires du passé dans un format très compact. La gamme atteint genti­ment aujour­d’hui la dizaine de modules : synthés, BAR, string machi­ne… mais ce n’est qu’un début ! Sur le site de Studio Elec­tro­nics, on peut lire que la marque a souhaité se rappro­cher de Roland pour inté­grer son savoir-faire analo­gique dans un produit de la société nippone. Le SE-02 est ainsi la première incar­na­tion de cette colla­bo­ra­tion.

Format Boutique

Roland SE-02 : SE 02 2tof 01.JPG

Tous les modèles de la série Boutique partagent la même physio­no­mie et la même concep­tion : un module ultra compact pesant moins d’un kg, pouvant être monté dans une station d’ac­cueil (option­nelle pour le SE-02, voir enca­dré). La construc­tion est bonne, avec une tôle pliée formant la façade et l’ar­rière, ainsi qu’une coque moulée pour la partie infé­rieure. Malgré la compa­cité de la machine, le nombre de commandes est élevé : 37 poten­tio­mètres ou sélec­teurs rota­tifs, 15 sélec­teurs simples et 22 pous­soirs lumi­neux. Sans oublier le petit affi­cheur à trois diodes de sept segments. Les poten­tio­mètres sont bien ancrés sur leur axe. Par contre, les sélec­teurs rota­tifs multi­po­si­tion (formes d’onde des VCO et du LFO) bougent beau­coup ; en fait, il y a un léger jeu de l’axe auquel s’ajoute celui du capu­chon ; cela ne nous fait toute­fois pas peur pour l’ave­nir, car l’axe semble solide ; en revanche, ils sont très durs à tour­ner ; curieux, car sur la TR-08 que nous avons testée en même temps (et le test sera bien­tôt en ligne), les sélec­teurs rota­tifs sont parfaits. Autre point désa­gréable, les marques des poten­tio­mètres sont si fines qu’elles sont la plupart du temps cachées : une petite marque noire sur le capu­chon en alu aurait été idéale (à vos marqueurs, prêts, marquez !).

Comme la surface est réduite (300 × 128 mm), les commandes sont petites et assez proches, mais restent mani­pu­lables. L’or­ga­ni­sa­tion globale est on ne peut plus simple, avec de gauche à droite, les sections de Contrôle, Oscil­la­teurs, Inter­mo­du­la­tions audio, Mixage, Filtre/Enve­loppes, LFO et Délai. La partie infé­rieure est dédiée à la sélec­tion des programmes, au séquen­ceur et à l’ac­cès à des para­mètres addi­tion­nels. Toute la façade est occu­pée par les commandes, il n’y a pas de rubans de modu­la­tion comme sur les autres synthés Boutique.

La prise en main est très aisée, tout ou presque tombant sous la main. Seule une poignée de para­mètres de programme se règlent via des combi­nai­sons de touches : éten­due du pitch bend, profon­deur de la molette de modu­la­tion, action de l’af­ter­touch sur le LFO contrô­lant les VCO, action de la pres­sion sur la coupure du filtre, profon­deur du poten­tio­mètre de Contour et volume de patch. Les concep­teurs n’ont pas oublié les touches Compare, Manual et Write. On peut même jouer direc­te­ment les sons de la machine en trans­for­mant douze pous­soirs de la façade en mini-clavier multi­co­lore (mode Play), ou encore direc­te­ment trans­po­ser par demi-ton ou sur plus ou moins trois octaves. La valeur des para­mètres de synthèse ne s’af­fiche pas à l’écran, dommage.

Le panneau arrière porte l’en­semble de la connec­tique : mini-poten­tio­mètre de volume, sortie casque, sortie ligne (stéréo avec les mêmes signaux gauche et droit), entrée ligne, entrée CV/Gate (Volt/Octave à fréquence et pente ajus­tables), entrée CV vers VCF (idéale pour ceux qui veulent pilo­ter le Cutoff à la main avec un lissage parfait), entrée/sortie Trig­ger pour le séquen­ceur à pas, entrée/sortie MIDI DIN (notes, chan­ge­ments de programme, CC de tous les para­mètres de synthèse trans­mis/reçus, Sysex, mode Chain pour chaî­ner plusieurs SE-02), port USB micro-B (MIDI, audio et gestion des mémoires), inter­rup­teur de marche/arrêt et entrée pour alimen­ta­tion externe (2A 9V DC four­nie, l’analo ça suce, donc pas d’alim USB !). Toute la connec­tique audio est au format mini-jack, il faudra donc se munir d’un cordon adapté (en Y par exemple) pour ne pas détruire la sortie audio. Sous le module, on trouve un petit haut-parleur peu puis­sant, mais contrai­re­ment aux autres modules Boutique, il n’y a pas de trappe pour insé­rer des piles (l’analo ça suce bis !). 

Pur analo­gique

Roland SE-02 : SE 02 2tof 11.JPG

Niveau synthèse, le SE-02 est large­ment inspiré du SE-1 de Studio Elec­tro­nics, lui-même inspiré du Mini­moog Model D. On retrouve leur archi­tec­ture carac­té­ris­tique, à laquelle une section de modu­la­tions audio et un petit délai ont été ajou­tés. Du coup, le terri­toire sonore est plus large que les habi­tuels basses et leads Moog, dont la machine est égale­ment capable. Comme le SE-1, il s’agit d’un synthé mono­dique à chaine VCO-VCF-VCA analo­gique et modu­la­tions numé­riques (glide, LFO, enve­loppes, délai). L’élec­tro­nique analo­gique est discrète ; la partie numé­rique utilise un PIC24 permet­tant de garan­tir un temps de réponse ultra rapide et une absence d’alia­sing. Tous les compo­sants sont montés en surface. Le SE-02 renferme 384 Presets (trois banques de 128 sons non réins­crip­tibles) pour ne pas partir de zéro. Notre SE-02 de test était en OS 1.02. La pente du VCO3 n’était pas alignée avec celle des autres VCO, même après une période de chauffe. Manque de bol, la fonc­tion Auto­tune n’était pas active sur cette version d’OS. Nous l’avons donc passé en 1.05 et reca­li­bré (bon à savoir pour ceux qui reçoivent en SE-02 avec un OS 1.02).

L’écoute des sons d’usine parle immé­dia­te­ment : du bas, du gras, de la patate, de la chaleur, c’est assez incroyable le son énorme qui sort d’une si petite machine ; ce n’est pas sans nous rappe­ler le Mini­taur de Moog, dans une autre couleur sonore, certes ! Les banques font une part très large aux sons de basses : grasses avec filtre ouvert, arron­dies avec réso­nance rava­geuse, acidu­lées avec réso­nance médium, hyper satu­rées (merci le feed­back !). On appré­cie la variété sonore dans ce registre grave, grâce aux formes d’onde nombreuses, aux inter­mo­du­la­tions de VCO et au filtre magni­fique. Bien évidem­ment, le SE-02 est capable de repro­duire les leads façon Mini­moog : dent de scie flûtée via le filtre, Lucky-square cuisi­née au glide, solo coupant grâce aux enve­loppes hyper rapides, accord triple de VCO… avec ce feed­back carac­té­ris­tique parfai­te­ment dosable et un petit délai bien sympa­thique. Le SE-02 va toute­fois plus loin que ces stan­dards, grâce aux possi­bi­li­tés d’in­ter­mo­du­la­tions de VCO : synchros énormes ou subtiles, FM entre deux VCO et modu­la­tion de largeur d’im­pul­sion des deux premiers VCO par le troi­sième. Cette dernière montre toute­fois ses limites, car le VCO3 ne descend pas assez bas pour produire l’ef­fet PWM habi­tuel : soit on obtient des sons métal­liques désac­cor­dés, soit il faut régler les fréquences des VCO très proches ou à l’oc­tave pour avoir un léger balayage venant épais­sir le son (VCO3 en triangle). Autre point de satis­fac­tion, de bien belles percus­sions analo­giques qui claquent, tout un arse­nal est d’ailleurs présent dans les banques d’usine : vite, un sampleur ! Le séquen­ceur à pas s’avère un sympa­thique outil live, car il possède des fonc­tion­na­li­tés en temps réel utiles : modi­fi­ca­tion du sens de lecture, enchaî­ne­ments de motifs, déclen­che­ment/trans­po­si­tion à la volée (avec le K-25m option­nel ou, moins pratique, via les boutons Trans­pose et l’en­co­deur de données).

SE 02 1audio 01 Bass1
00:0000:18
  • SE 02 1audio 01 Bass1 00:18
  • SE 02 1audio 02 Bass2 00:22
  • SE 02 1audio 03 Bass3 00:44
  • SE 02 1audio 04 Bass4 00:49
  • SE 02 1audio 05 Bass5 00:28
  • SE 02 1audio 06 Bass6 00:30
  • SE 02 1audio 07 Bass7 00:21
  • SE 02 1audio 08 Bass8 00:21
  • SE 02 1audio 09 Seq1 00:39
  • SE 02 1audio 10 Seq2 00:45
  • SE 02 1audio 11 Seq3 00:31
  • SE 02 1audio 12 SeqSync 00:36
  • SE 02 1audio 13 Lead­Soft1 00:37
  • SE 02 1audio 16 Lead3rd 00:27
  • SE 02 1audio 14 Lead­Soft2 00:28
  • SE 02 1audio 15 Lead­Soft3 00:30
  • SE 02 1audio 17 LeadE­cho 00:28
  • SE 02 1audio 18 Voice 00:31
  • SE 02 1audio 19 Whistle 00:18
  • SE 02 1audio 20 Feed­back 00:45

VCO inter­mo­du­lés

Le SE-02 puise ses sources sonores au sein de trois VCO quasi iden­tiques, large­ment inspi­rés des oscil­la­teurs du Model D. Ils sont compen­sés en tempé­ra­ture, avec accor­dage auto­ma­tique en tâche de fond, que l’on ne peut pas désac­ti­ver (« stables mais pas stériles », nous dit l’un des concep­teurs de Studio Elec­tro­nics). En plus de l’ac­cor­dage global de la machine, on peut les régler sur une éten­due de 32 à 2 pieds ou les faire fonc­tion­ner à basse fréquence (utile pour les modu­la­tions, nous y revien­drons). Les VCO2 et 3 peuvent être désac­cor­dés fine­ment en continu sur plus ou moins huit ou neuf demi-tons, ce que le mode d’em­ploi lapi­daire n’énonce même pas. La préci­sion d’ac­cor­dage n’est pas chose facile avec de si petits poten­tio­mètres. Chaque oscil­la­teur offre six formes d’onde non cumu­lables : triangle, trapèze, dent de scie, carrée, impul­sion fine et impul­sion large. Sur le VCO3, l’onde en trapèze est rempla­cée par une rampe (dent de scie ascen­dante). Le pitch du VCO3 peut être décon­necté du suivi de clavier, utile pour les modu­la­tions à niveau audio dont nous allons tout de suite parler.

Roland SE-02 : SE 02 2tof 07.JPG

À commen­cer par la synchro du VCO2 par le VCO1. Vient ensuite la section XMod, à savoir trois modu­la­tions par la fréquence des VCO : VCO2 vers VCF, VCO3 vers le VCO2 (excel­lente celle-là !), VCO3 vers la largeur des ondes d’im­pul­sion des VCO1 et VCO2 (lorsqu’une impul­sion est sélec­tion­née). Comme nous l’avons évoqué, le VCO3, même en posi­tion Low, est trop rapide pour permettre d’ob­te­nir des modu­la­tions de largeur d’im­pul­sion clas­siques avec balayage lent. Il faut régler le VCO3 proche de la fréquence des autres VCO ou proche de l’oc­tave supé­rieure, l’af­fi­ner avec le Detune, pour obte­nir une sorte de balayage épais­sis­sant… Les sources sont ensuite mélan­gées, avec dosage du niveau de chaque VCO, ajout du géné­ra­teur de bruit blanc et réinjec­tion du signal sortant du VCA dans le filtre (pour des effets de satu­ra­tion analo­gique si prisés par les utili­sa­teurs de Mini­moog). Le filtre sature quand on pousse le niveau des VCO, tant mieux ! C’est aussi à cette étape que l’éven­tuel signal audio externe est mélangé pour être filtré, sans réglage interne de niveau (dommage).

VCF en échelle

Roland SE-02 : SE 02 2tof 05.JPG

La résul­tante est alors envoyée au VCF, de type passe-bas réso­nant quatre pôles, ce que le manuel vrai­ment lamen­table oublie de préci­ser. Il s’agit d’un filtre en échelle de tran­sis­tors, comme on trouve sur le Model D ou le SE-1. Ce filtre apporte la chaleur et la rondeur carac­té­ris­tiques de ce qu’on aime dans le son Moog. Le poten­tio­mètre de coupure offre une réponse lisse jusqu’à l’ap­proche de l’auto-oscil­la­tion du filtre, où l’on entend les pas par demi-tons. Avec l’en­ve­loppe, le LFO ou l’en­trée CV vers le filtre, c’est en revanche parfai­te­ment lisse, on s’en serait douté. La réso­nance est auto-oscil­lante, mais n’écrase pas trop le signal quand on la pousse. La coupure peut être modu­lée par le suivi de clavier (1/3–2/3–3/3), une enve­loppe dédiée (avec inver­seur, merci !), le LFO, la molette de modu­la­tion MIDI, la pres­sion MIDI et un CV externe. L’en­ve­loppe claque s’il le faut, le PIC permet­tant de commen­cer les temps à deux milli­se­condes comme sur le Model D. Un sélec­teur permet de choi­sir si l’en­ve­loppe doit ou non être redé­clen­chée à chaque appui de touche en mode legato. L’en­ve­loppe de VCF peut égale­ment modu­ler la fréquence du VCO2 (utile en synchro du VCO1), avec quan­tité d’ac­tion bipo­laire.

On termine le parcours du signal audio par le VCA, modulé par une seconde enve­loppe dédiée. Les deux enve­loppes sont de type ADS®, mais on ne peut régler que les valeurs ADS, puis choi­sir d’ac­ti­ver le segment de Release (sur les deux enve­loppes ou unique­ment sur l’en­ve­loppe de VCA) ; dans ce cas, c’est la valeur du Decay qui s’ap­plique au Release. Au passage, il existe une fonc­tion­na­lité inté­res­sante sur l’en­ve­loppe de VCA : la possi­bi­lité de la déclen­cher par le cycle du LFO au lieu du clavier. Sympa !

Modu­la­tions supplé­men­taires

Nous ne revien­drons ici pas sur les deux enve­loppes ADS® déjà décrites, mais passe­rons direc­te­ment au Glide, permet­tant de glis­ser lisse entre deux notes. Outre le temps, on peut en régler la forme de réponse, linéaire (comme le Mini­moog) ou expo­nen­tielle (comme le Moog 55). Curieu­se­ment, lorsque le Glide n’est pas en Off, la posi­tion mini envoie toujours une modu­la­tion.

Roland SE-02 : SE 02 2tof 04.JPG

Venons-en à l’unique LFO, dont la fréquence peut oscil­ler jusqu’au début de l’au­dio, offrant rien moins que neuf formes d’onde : S&H, sinus, triangle, dent de scie, rampe, carrée, impul­sion fine, impul­sion large, aléa­toire. On peut en doser l’ac­tion sur le pitch et la coupure du filtre. La molette de modu­la­tion peut modu­ler la quan­tité de LFO (faible­ment, forte­ment ou pas). Le cycle du LFO peut être joué une fois (utile pour créer de l’Au­to­bend avec une onde de type rampe), indé­fi­ni­ment libre­ment ou déclen­ché à chaque note. La fréquence peut égale­ment être synchro­ni­sée à l’hor­loge MIDI. Perdu dans le section Glide (qui, du coup, est nommée Control), un poten­tio­mètre permet de balan­cer l’ac­tion de la molette de modu­la­tion entre le LFO et la XMod.

Termi­nons ce tour de piste par le délai numé­rique mono inté­gré ; rassu­rons tout de suite les puristes, lorsque la quan­tité de délai est réglée sur Dry, seul le signal analo­gique subsis­te… outre la quan­tité, on peut en régler le temps (de très court, pour des effets métal­liques, à plus d’une seconde) et la régé­né­ra­tion (nombre de répé­ti­tions, jusqu’à l’in­fini ou presque). Tout comme le LFO, on peut synchro­ni­ser le délai à l’hor­loge MIDI. La qualité de ce délai est tout à fait correcte, sans souffle et bien adapté à notre SE-02. Dommage fina­le­ment qu’il n’y ait qu’un seul type de délai, on aurait aimé un ping-pong, une simu­la­tion de BBD… Tous les réglages de programme et d’ef­fet sont mémo­ri­sables au sein de 128 mémoires utili­sa­teur, elles-mêmes expor­tables/restau­rables vers/depuis un ordi­na­teur via USB.

Séquen­ceur ingé­nieux

Roland SE-02 : SE 02 2tof 10.JPG

Le SE-02 est doté d’un séquen­ceur à pas plutôt sympa­thique, capable d’émettre les notes en MIDI si on le souhaite. Chaque séquence peut comprendre d’un à seize pas. Chaque pas corres­pond à une note, un silence, une liai­son, un glide et une valeur de para­mètre de synthèse. On peut ainsi créer des motifs assez complexes en faisant varier la note, la longueur de note ou la couleur sonore. La lecture se fait en boucle, à l’en­droit, à l’en­vers, ou aléa­toi­re­ment. On peut aussi spéci­fier entre quels pas la boucle s’opère. On peut enchaî­ner les séquences à la main et les trans­po­ser en utili­sant le K-25m (mais pas via MIDI, diantre !).

Pour program­mer une séquence, on choi­sit le pas à program­mer avec les 16 pous­soirs lumi­neux prévus à cet effet puis on entre la note au clavier ou avec le poten­tio­mètre de données. On peut allu­mer plusieurs pas auxquels on veut entrer la même valeur en même temps. Le temps de Gate de chaque pas se règle aussi avec l’en­co­deur. Pour lier les notes entre les pas, il suffit d’ap­puyer sur Glide et d’al­lu­mer les pas souhai­tés. Et pour modi­fier un para­mètre de synthèse, on appuie sur la touche PRM, on choi­sit le pas souhaité, puis on trifouille le para­mètre à chan­ger avec les commandes du panneau avant. Il n’y a qu’un para­mètre éditable par pas, donc il faut jongler un peu pour créer des séquences dyna­miques. Au niveau global de la séquence, on peut modi­fier la divi­sion tempo­relle, le Shuffle (+/-50%), le Tempo, la synchro (interne, MIDI/USB, Trig­ger). Chaque séquence est sauve­gar­dée avec son programme (donc 128 séquences en mémoire).

Le SE-02 permet aussi de program­mer des enchai­ne­ments de plusieurs séquences au sein d’une Song. Cette dernière peut conte­nir jusqu’à seize pas, chacun compre­nant un numéro de séquence, un nombre de répé­ti­tions (de 1 à 100) et un numéro de programme. En lecture, la Song n’est pas bouclée après le dernier pas, c’est un peu bête de ne pas avoir cette option. En plus d’émettre (ou pas) les notes via MIDI/USB, on peut la déclen­cher et/ou la trans­po­ser avec le clavier du K-25m, mais toujours pas via MIDI. Le tempo peut se caler en MIDI ou suivre un Trig­ger externe. En édition, on peut insé­rer/suppri­mer des pas. Une fois le résul­tat satis­fai­sant, on mémo­rise la Song dans l’un des seize empla­ce­ments prévus, bien vu !

Conclu­sion

Comme on ache­tait un SE-1 pour retrou­ver la couleur Mini­moog à prix moindre, on pourra ache­ter un SE-02 pour la couleur Mini­moog à prix Boutique. Et quel son ! On en retrou­vera en grande partie les carac­té­ris­tiques et compor­te­ments tant convoi­tés, c’est indé­niable, mais ce n’est pas non plus un clone. On gagnera au passage des modu­la­tions plus déve­lop­pées, le MIDI, l’USB, les mémoires, le séquen­ceur à pas, le petit délai numé­rique et surtout une excel­lente porta­bi­lité. On perdra cepen­dant l’aura de la marque, le bois, l’alu et surtout la surface de contrôle géné­reuse. On oubliera rapi­de­ment le mode d’em­ploi indigne qui nous est livré. Au final, le SE-02 est un excellent mini module au gros son, que ce soit pour ceux qui débutent en synthèse ou ceux qui veulent ajou­ter à leur arse­nal un grain couleur Moog, en y ajou­tant les avan­tages du numé­rique, sans toute­fois se ruiner le porte­feuille ou le dos.

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8/10
Points forts
  • Très gros son pur analogique
  • Majorité de commandes directes
  • Rapport puissance / compacité
  • Trois VCO avec modulations audio
  • Qualité sonore du VCF
  • Enveloppes qui claquent bien
  • Petit effet de délai intégré
  • Séquenceur à pas très souple
  • Mémoires internes généreuses
  • CC MIDI en émission/réception
  • Connectique très complète
Points faibles
  • PWM décevante
  • Un seul LFO
  • Pas de transposition du séquencer via MIDI (OS 1.05)
  • Commandes petites et serrées
  • Sélecteurs rotatifs durs
  • Mode d’emploi plus que lapidaire
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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