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Neunaber Technology Immerse Reverberator
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Test de la pédale de réverbe Neunaber Immerse Reverberator

Test écrit
21 réactions
L’ivresse des profondeurs
8/10
Award Valeur sûre 2017
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Commercialisée depuis quelques mois, la pédale de réverbe numérique Immerse Reverberator du constructeur californien Neunaber s’est très rapidement taillée une jolie réputation. Si les solutions proposées par Strymon ou encore Eventide étaient jusque-là préconisées par les amateurs d’effets haut de gamme, l’Immerse s’impose aujourd’hui comme une alternative crédible selon les dires de nombreux musiciens. Il était donc temps que la bête passe entre nos mains. Here comes a new challenger !

L’Im­merse Rever­be­ra­tor est une sorte de « best of » des réverbes de Neuna­ber. La pédale a en effet été conçue pour accueillir les effets favo­ris de la marque présents dans le logi­ciel Expanse. Pour rappel, ce programme intègre des chorus, des réverbes, des délais, ou encore des phasers, fonc­tion­nant de pair avec les pédales de la gamme du même nom. Chaque machine peut alors accueillir un effet au choix, entiè­re­ment confi­gu­rable par l’in­ter­mé­diaire du logi­ciel. Un boîtier en option, l’ExP Control­ler, permet même de modi­fier à la volée l’ef­fet embarqué dans la pédale, ou encore de chan­ger de presets.

L’Im­merse fonc­tionne donc à partir des algo­rithmes de réverbe déjà présents dans d’autres produits de Neuna­ber. Mais, à l’in­verse des pédales pensées pour être utili­sées en paral­lèle du logi­ciel Expanse, elle n’est pas program­mable et possède plus de boutons. Il n’est pas non plus possible de bran­cher le boîtier option­nel. C’est en quelque sorte une version « stan­da­lone » se concen­trant sur les effets que le fabri­cant consi­dère comme les plus réus­sis.

À la pour­suite d’oc­tobre rouge

Le format de l’Im­merse Rever­be­ra­tor est très clas­sique. Le boîtier est joli­ment décoré, et le logo est direc­te­ment gravé sur le métal. La machine est bien finie, et respire la soli­dité. Elle est d’ailleurs fabriquée aux États-Unis. Le foots­witch, quant à lui, est silen­cieux, et l’ef­fet appa­raît de façon très douce lors de l’ac­ti­va­tion. 

Cinq poten­tio­mètres permettent de modi­fier les sono­ri­tés. Notre exem­plaire de test avait d’ailleurs un petit problème avec l’un des potards, puisqu’il accro­chait trop et tour­nait diffi­ci­le­ment. Nos recherches indiquent que ce n’est pas un problème rencon­tré par d’autres posses­seurs de la pédale. Aucun produit n’est infaillible, et nous n’avons proba­ble­ment pas eu de chance.

Un premier bouton est dédié à la sélec­tion des 8 modes de réverbe dont voici la liste : Wet, Hall, Plate, Spring, Shim­mer A, Shim­mer B, +Echo, et +Detune. Le bouton FX Level modi­fie le volume du signal wet. Le bouton Depth agit sur l’in­ten­sité de l’ef­fet sélec­tionné, et le bouton Tone sur la tona­lité. Pour autant, l’in­fluence de ces réglages peut varier suivant les modes. Enfin, un dernier bouton, offi­cieu­se­ment appelé Effect Adjust, modi­fie un para­mètre diffé­rent en fonc­tion des effets. Rassu­rez-vous, tout cela est détaillé dans le manuel. La gestion des modes est excel­lente malgré le faible nombre de boutons. Neuna­ber a même trouvé une petite astuce : pour chaque mode, une ligne séri­gra­phiée sur le boîtier mène à un mot annonçant l’im­pact qu’aura le bouton Effect Adjust. Il suffit de suivre le trait !

L’Im­merse est dotée de deux entrées, et de deux sorties symé­triques et asymé­triques. Elle n’est donc pas unique­ment desti­née aux guita­ristes, et peut être utili­sée en mono ou en stéréo. Pour la stéréo­pho­nie, l’on peut bran­cher deux jacks mono ou un unique jack TRS stéréo sur l’en­trée et la sortie 2. Nous vous encou­ra­geons vive­ment à utili­ser la pédale en stéréo, puisque l’ef­fet prend une ampleur consi­dé­rable. Ce n’est tout simple­ment plus la même pédale, et l’ef­fet enve­loppe litté­ra­le­ment l’au­di­teur. Vous pouvez entendre cela dans les deux exemples sonores ci-dessous :

1 Mode Detune Mono Twin + Torpedo
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  • 1 Mode Detune Mono Twin + Torpedo 00:46
  • 2 Mode Detune Stereo Kemper 00:36

La pédale peut être utili­sée avec une alimen­ta­tion de 9 ou 12 V. À nouveau, nous vous encou­ra­geons à utili­ser la seconde option, puisqu’elle ajoute un peu de dyna­mique au son de la guitare. On entend mieux les attaques, mais l’on ne ressent aucun chan­ge­ment sur l’ef­fet en lui-même, comme vous pouvez l’en­tendre dans les extraits. Tous les autres sons de ce test sont d’ailleurs enre­gis­trés avec une alimen­ta­tion de 12 V.

3 Mode Detune 9V
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  • 3 Mode Detune 9V 00:36
  • 4 Mode Detune 12V 00:36

En plus des cinq boutons évoqués précé­dem­ment, l’Im­merse est dotée de deux petits sélec­teurs à l’ar­rière du boîtier : Trail et Kill Dry. Lorsque l’on actionne le premier, la réverbe va conti­nuer à « trai­ner » même après l’ar­rêt de la pédale, alors qu’elle stop­pera bruta­le­ment si le sélec­teur est désac­tivé. Ajou­tons que le bouton Depth aura une influence sur la longueur de cette trai­née, même lorsque la pédale est éteinte. Ainsi, le bouton poussé à fond, le son ne s’ar­rête jamais. En le bais­sant, la réverbe s’ef­face petit à petit :

5 Mode Detune Trail off
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  • 5 Mode Detune Trail off 00:10
  • 6 Mode Detune Trail on 00:15

Enfin, le Kill Dry supprime tout simple­ment le son dry de la guitare pour préser­ver unique­ment le son de l’ef­fet. Il est utile pour créer des ambiances, ou lorsque la pédale est utili­sée dans une boucle d’ef­fets paral­lèle. Cette confi­gu­ra­tion nous permet égale­ment de consta­ter que la réverbe réagit très bien à l’at­taque de la guitare, et qu’elle gagne en inten­sité lorsque l’on rentre dans les cordes avec vigueur :

7 Mode Echo+ Kill dry off
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  • 7 Mode Echo+ Kill dry off 00:22
  • 8 Mode Echo+ Kill dry on 00:50

Abyss

Nous vous propo­sons un tour d’ho­ri­zon sonore des huit modes de l’Im­merse. Dans tous les exemples qui suivent, l’en­semble des boutons est utilisé afin de démon­trer les capa­ci­tés des modes. Nous débu­tons avec la pédale éteinte, puis nous l’ac­ti­vons avec l’en­semble des potards à midi. Commençons avec les modes Wet et Hall :

9 Mode Wet
00:0002:29
  • 9 Mode Wet 02:29
  • 10 Mode Hall 02:49

En modes Wet et Hall, le contrôle Tone agit sur la tona­lité globale de la réverbe, le contrôle Depth sur la longueur de celle-ci, et le bouton Effect Adjust sur la vitesse et l’in­ten­sité de la modu­la­tion. Les deux modes fonc­tionnent très bien lorsqu’ils sont pous­sés. Ils gonflent le son et apportent une atmo­sphère enivrante. L’ef­fet prend parfois trop le dessus, et il ne faut pas hési­ter à jouer avec le potard Depth pour faire surve­nir les puis­santes nappes au moment souhaité avant de les congé­dier en douceur. Les réglages plus fins sont un peu moins inté­res­sants :

00:0000:00

À l’in­verse, le mode Plate permet d’être très subtil et fonc­tionne très bien avec des réglages peu pous­sés. Les boutons agissent de la même façon qu’en mode Wet ou Hall, sauf l’Ef­fect Adjust. Ce dernier modi­fie en effet le temps de délai du pré-delay (de 0 à 200 ms). Il permet d’ob­te­nir des effets plus origi­naux et cela reste toujours maîtrisé et au service des mélo­dies. 

00:0000:00

En mode Spring, le bouton Tone atté­nue les fréquences hautes de la réverbe, alors que l’Ef­fect Adjust fait de même pour les fréquences basses. Cette réverbe est diffi­cile à maîtri­ser, et il n’est pas évident de doser l’ef­fet. Elle m’a paru en-deçà de l’ef­fet inté­gré au Twin Reverb. L’idée de propo­ser deux contrôles pour les fréquences hautes et basses est bonne, mais la Spring s’avère moins chaude que celle de l’am­pli de Fender, et il est diffi­cile d’ob­te­nir l’ef­fet twang sans qu’il soit trop agres­sif. Pour autant, les nombreuses confi­gu­ra­tions possibles auto­risent des expé­ri­men­ta­tions non dénuées d’in­té­rêt, et origi­nales pour une réverbe de type Spring.

13 Mode Shim­mer B
00:0002:31
  • 13 Mode Shim­mer B 02:31
  • 14 Mode Shim­mer A 01:25
Neunaber Technology Immerse Reverberator : 3

Les deux Shim­mer sont très complé­men­taires. Elles sont toutes deux basées sur l’al­go­rithme de la Sera­phim de Neuna­ber. Cepen­dant, avec le mode A le bouton Effect Adjust agit sur la tona­lité de l’ef­fet, alors qu’avec le mode B il modi­fie le spectre de fréquences. Le contrôle Depth agit toujours sur la longueur de la réverbe, et le potard Effect Adjust modi­fie le niveau de « scin­tille­ment » (shim­mer). 

Le fait de modi­fier les fréquences sur la version B apporte une iden­tité diffé­rente au son. Par exemple, l’on peut créer des sortes de glitchs surai­gus. En pous­sant le bouton Depth, on obtient une nappe conti­nue. En le bais­sant, la nappe agira plutôt comme un chœur suivant le jeu de la guitare, ce qui met en valeur l’ex­cellent tracking de la pédale de Neuna­ber. Les réglages plus en douceur appor­te­ront une légère trai­née à la guitare, ce qui peut faire son effet.

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Le mode +Echo est l’un de nos préfé­rés. Il mêle un delay et la réverbe du mode wet. Le Depth modi­fie non seule­ment la longueur de la réverbe, mais aussi celle des répé­ti­tions de l’écho. Le Tone n’est plus une tona­lité, mais un contrôle du temps de délais (de 50 à 720 ms). Enfin, le bouton Effect Adjust gère le mix entre le delay et la réverbe. 

Ce mode s’avère excellent aussi bien pour des solos tran­chants que des accords planants, ou des ryth­miques façon The Edge. C’est simple, tout fonc­tionne : les réglages subtils, les réglages extrêmes, le delay court ou long, la réverbe pronon­cée ou non, etc.

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Enfin, le mode +Detune ajoute un effet désac­cordé façon chorus à la réverbe du mode Wet. Le bouton Depth modi­fie la longueur de la réver­bé­ra­tion, le Tone la tona­lité de la réverbe et du chorus, et l’Ef­fect Adjust change le niveau de la réverbe. Ce mode offre certai­ne­ment l’ef­fet le plus charnu, le plus ample. On se laisse complè­te­ment empor­ter avec des réglages extrêmes. Les réglages plus subtils fonc­tionnent aussi très bien, sauf avec le bouton FX Level. En effet le chorus n’ap­pa­raît que dans le dernier quart de la course de ce potard. C’est un choix bizarre, car sans cet effet, le mode ressemble terri­ble­ment au mode Wet.

Piège en haute mer 

L’Im­merse n’ex­celle certes pas dans tous les domaines, on pensera notam­ment à la réverbe Spring un peu déce­vante, mais le son offert par certains modes est tout simple­ment à tomber ! De plus, Neuna­ber a su trou­ver un bon compro­mis entre effets subtils et effets très enve­lop­pants. Une utili­sa­tion clas­sique et mesu­rée en tant que réverbe Spring ou Plate est possible, mais l’on peut tout aussi bien obte­nir de véri­tables nappes d’am­biance en pous­sant le bouton FX Level au maxi­mum. Pour autant, le signal dry n’est jamais complè­te­ment noyé. C’est un très bon point qui permet de garder l’in­tel­li­gi­bi­lité de l’ins­tru­ment, mais ne vous atten­dez pas un effet façon synthé­ti­seur pour guitare. 

Neunaber Technology Immerse Reverberator : 4

Mais notre pédale s’at­taque à un marché déjà dominé par d’autres franches réus­sites, et, en premier lieu, le système Expanse du même fabri­cant ! Le tarif de l’Im­merse est légè­re­ment en dessous de celui d’une pédale Expanse (269 € contre 239 €), mais cette dernière vous offrira plus de possi­bi­li­tés, avec énor­mé­ment d’ef­fets diffé­rents, tout en propo­sant exac­te­ment les mêmes algo­rithmes de réverbe. Toute­fois, il est possible de char­ger un seul effet à la fois dans une pédale Expanse. De plus, il faut utili­ser le logi­ciel pour confi­gu­rer avec préci­sions les effets, et ache­ter l’EXP Control­ler (120 €) si l’on souhaite navi­guer entre ceux-ci. La note s’élève donc à 389 €, et l’on ne peut même pas cumu­ler les effets. Les deux approches sont donc très diffé­rentes, et même si l’Im­merse embarque beau­coup moins d’ef­fets, son côté stan­da­lone est très bien travaillé, et tout cela s’avère cohé­rent. 

L’Im­merse se rapproche fina­le­ment plus des solu­tions propo­sées par Stry­mon et Even­tide, comme nous l’in­diquions en intro­duc­tion de ce test. Bien sûr, l’on pour­rait citer beau­coup d’autres marques, mais ce serait alors des produits bien moins répan­dus. La Bigsky de Stry­mon, et la Space d’Even­tide ne jouent clai­re­ment pas dans la même cour que l’Im­merse, puisqu’elles coûtent plus du double de la pédale de Neuna­ber. Il reste donc la petite sœur de la Bigsky : la BlueSky. Même si l’écart de prix est moins impor­tant, il faut tout de même ajou­ter 100 euros au tarif de la Bluesky (339 €) par rapport à celui de l’Im­merse. La pédale de Stry­mon est dotée de deux foots­witchs permet­tant de « rappe­ler » une confi­gu­ra­tion favo­rite. La pédale de Neuna­ber, elle, ne propose aucun preset ou système de confi­gu­ra­tion origi­nale. La marque souhai­tait conce­voir un produit simple, se diffé­ren­ciant de la gamme Expanse. Mais il est dommage que l’Im­merse n’in­nove pas, et soit fina­le­ment une version se suffi­sant certes à elle-même, mais bien plus archaïque. Côté modes et sono­ri­tés, la BlueSky fonc­tionne à partir de trois types de réverbe (Plate, Room, et Spring) avec pour chacune trois modes ajou­tant des effets de modu­la­tion, ou un effet shim­mer. Un bouton dédié au pré-delay offre aussi la possi­bi­lité d’en ajou­ter, quelle que soit la confi­gu­ra­tion. L’Im­merse fonc­tionne diffé­rem­ment, avec beau­coup plus de modes mais un peu moins de combi­nai­sons possibles. Les deux pédales s’avèrent utiles chacune à leur manière, et les tarifs sont cohé­rents. Quant à la qualité du son, nous avons affaire à deux excel­lentes pédales, et il s’agira avant tout d’une ques­tion de goût.

En conclu­sion, l’Im­merse de Neuna­ber est une excel­lente alter­na­tive aux réverbes numé­riques haut de gamme déjà présentes sur le marché. La qualité est au rendez-vous, et elle se démarque par un tarif plus abor­dable que ses consœurs précé­dem­ment citées, et une plus grande simpli­cité tout en préser­vant une grande poly­va­lence. Mais l’on ne peut s’em­pê­cher de compa­rer l’Im­merse au système Expanse. Ce retour en arrière pour toucher un public ne souhai­tant pas connec­ter sa pédale à un ordi­na­teur fait sens, mais Neuna­ber a assez de ressources pour propo­ser quelque chose de diffé­rent, à la fois plus simple et inno­vant ! Dommage, mais cela ne gâchera certai­ne­ment pas le plai­sir que l’on a à jouer avec cette très jolie réverbe.

  • Neunaber Technology Immerse Reverberator : 1
  • Neunaber Technology Immerse Reverberator : 2
  • Neunaber Technology Immerse Reverberator : 3
  • Neunaber Technology Immerse Reverberator : 4
  • Neunaber Technology Immerse Reverberator : 5
  • Neunaber Technology Immerse Reverberator : 6

 

8/10
Award Valeur sûre 2017
Points forts
  • 8 modes tous différents
  • Réglages bien pensés malgré le faible nombre de boutons
  • Le son, certains effets sont sublimes
  • La stéréo
  • Les sélecteurs Trail et Kill Dry
  • Fonctionne avec une alimentation de 9 ou 12 volts
  • Prix correct au regard de la concurrence
Points faibles
  • Aucun nouvel algorithme
  • Pas de prise de risque ou d’innovation (du MIDI par exemple ?)
  • Quelques rares effets un peu en-deçà (notamment la réverbe Spring)

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