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Native Instruments Cremona Quartet
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Test de Native Instruments Cremona Quartet

Ensemble de cordes virtuelles de la marque Native Instruments

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Test écrit
27 réactions
La crème de la Cremona
10/10
Award Valeur sûre 2020
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Quatre ans après nous avoir proposé ses Symphony Strings, Native Instruments arrive enfin avec des cordes virtuelles solo, samplées à partir d'instruments d'exception, non par Audiobro, mais par e-Instruments cette fois...

Cremona Quar­tet est un ensemble de quatre nouvelles banques de sons proposé par l’in­con­tour­nable Native Instru­ments en parte­na­riat avec E-Instru­ments. Crémone est une ville italienne célèbre pour son patri­moine de luthe­rie. Anto­nio Stra­di­vari, Guar­neri del Gesù et Gero­lamo Amati sont les trois luthiers vedettes qui ont donné des idées à l’in­con­tour­nable éditeur alle­mand. Voyons ensemble si celui-ci est parvenu à faire honneur à ces quatre instru­ments, parmi les plus précieux au monde.

Mio prezioso

Ce quar­tet qu’on pourra aisé­ment plutôt quali­fier de quatuor au vu de sa dimen­sion clas­sique, se présente non pas sous une seule banque de sons, mais quatre banques indé­pen­dantes. À l’achat cepen­dant, il sera possible, au choix, d’ac­qué­rir unique­ment le premier violon de la collec­tion ou le quatuor au complet. On regrette de ne pas pouvoir acqué­rir les trois autres instru­ments indé­pen­dam­ment, surtout qu’ils sont tech­nique­ment auto­nomes.

Ainsi, ce Cremona Quar­tet se compose du violon « Vesu­vius », fabriqué par le célé­bris­sime Anto­nio Stra­di­vari en 1727, d’un second violon au doux nom de « Prince Doria » fabriqué en 1734 par Guar­neri del Gesù, de l’alto « Stauf­fer » datant de 1614 et taillé par Gero­lamo Amati, et enfin le violon­celle « Stauf­fer » de 1700, fabriqué, encore une fois, par le maître Stra­di­vari. La capture sonore a été réali­sée à l’Au­di­to­rium Giovanni Arvedi avec des dizaines de micros, le tout sous haute surveillance, telle­ment ces objets sont uniques. Avouons-le, le synop­sis fait sali­ver !

Pour ce qui est de la partie infor­ma­tique, il faudra comp­ter un peu plus de 20 Go d’es­pace disque par instru­ment et vous pour­rez vous satis­faire de Kontakt Player qui est entiè­re­ment gratuit pour faire tour­ner le tout. L’uti­li­sa­tion de la version Player est comme toujours une excel­lente chose. Enfin, il est plus que recom­mandé d’uti­li­ser un SSD pour gagner en confort d’uti­li­sa­tion, mais ceci est devenu la norme sur la majo­rité des machines actuelles.

Les quatre opus se présentent exac­te­ment de la même manière avec deux patchs distincts. Le patch noté « Multi Mic » se distingue du patch prin­ci­pal unique­ment par le fait de propo­ser une mixette permet­tant d’agir sur les micros qui ont servi à captu­rer le son des instru­ments. On a à notre dispo­si­tion trois faders : Close, Mid et Far accom­pa­gnés d’un réglage de « Room Noise » qui permet­tra de combler les silences trop « propres » entre les notes avec un bruit d’am­biance de l’Au­di­to­rium Giovanni Arvedi (vidéo à 7:34).

Le patch prin­ci­pal est déjà premixé et ne permet aucun réglage des micros. Honnê­te­ment, c’est très équi­li­bré et effi­cace pour commen­cer à travailler immé­dia­te­ment. Ça sonne « out of the box ».

Virtuoso, vibrato, porta­men­to…

articulationsL’in­ter­face est belle, agréable à utili­ser, facile à comprendre et iden­tique aux quatre instru­ments. Celle-ci nous donne accès au choix des arti­cu­la­tions, qui sont pour certaines déjà précon­fi­gu­rées, mais que l’on peut libre­ment person­na­li­ser. De cette manière il sera possible de créer des presets avec unique­ment les arti­cu­la­tions que l’on estime néces­saires.

De plus, pouvoir char­ger ou déchar­ger des arti­cu­la­tions, permet de gérer au mieux la consom­ma­tion en mémoire vive. Sur des gros projets ou des machines modestes, c’est indis­pen­sable. Ces mêmes arti­cu­la­tions sont nombreuses et, pour certaines, plutôt exclu­sives car proba­ble­ment impos­sibles à repro­duire autre­ment. Ainsi, on appré­ciera d’avoir à notre dispo­si­tion des sono­ri­tés telles que les « Sautillé Single », « Sautillé » ou encore le « Rico­chet » (vidéo à 4:20).
On remarque égale­ment immé­dia­te­ment l’ar­ti­cu­la­tion, au nom très flat­teur, de « Virtuoso » qui est ni plus ni moins qu’un patch de legato tout en un. Celui-ci a pour parti­cu­la­rité d’être « intel­li­gent » et d’adap­ter le type de legato en fonc­tion de votre jeu, vos réglages et la vélo­cité avec laquelle vous attaquez les notes. Il vous permet­tra d’écrire de belles envo­lées lyriques sans trop de diffi­culté. En bonus, s’offre à nous la possi­bi­lité de choi­sir entre deux styles de jeu modi­fiant l’uti­li­sa­tion de l’ef­fet de « porta­mento » (voir la vidéo dès son début). Sur un instru­ment solo c’est une option bien­ve­nue car vous pour­rez donner davan­tage de subti­lité et de réalisme à vos phrases. Cepen­dant, il est tout à fait possible d’uti­li­ser les diffé­rentes tech­niques de legato indé­pen­dam­ment et de gérer par nous-mêmes le passage de l’une à l’autre grâce aux keys­witches et autres « expres­sion maps » (vidéo à 2:05). Au-delà de l’as­pect pure­ment tech­nique, la joua­bi­lité est tout simple­ment excel­lente, et ce, dès les premières notes et quelques coups de molette de modu­la­tion.

La prise son des instru­ments est parti­cu­liè­re­ment propre. La réver­bé­ra­tion du lieu est discrète et maitri­sée, en tout cas bien suffi­sam­ment pour lais­ser la possi­bi­lité d’ap­pliquer celle de son choix pendant la compo­si­tion et le mixage. Il est à noter égale­ment que les prises sons semblent tota­le­ment centrées. Il faudra donc au mixage gérer le pano­ra­mique soi-même. Ce n’est pas néces­sai­re­ment un défaut sur un ensemble aussi épuré. C’est souvent plus embê­tant et moins natu­rel sur des ensembles de chambre ou des orchestres entiers (vidéo à 8:01).

Good vibra­tos

Il y a cepen­dant un aspect indis­pen­sable lorsque l’on parle d’ins­tru­ments à cordes, et encore plus, d’ins­tru­ments solos, qui est la gestion du vibrato. C’est souvent un point déli­cat, qui n’est pas toujours très bien géré chez les diffé­rents éditeurs ayant proposé des violons ou violon­celles solos. Un vibrato gros­sier ou impos­sible à varier en ampli­tude et en inten­sité donne rapi­de­ment un côté plas­tique au jeu, et ce, quand bien même l’ins­tru­ment soit parfai­te­ment bien enre­gis­tré. C’est pourquoi nous pouvons nous réjouir, car Native Instru­ments a mani­fes­te­ment dans son cahier des charges pris cet élément très au sérieux. En effet, pour chaque instru­ment, on nous propose six types de vibrato diffé­rents (passio­nate, intense, wide, evol­ving, narrow et imme­diate) avec deux para­mètres de varia­tion supplé­men­taires. Un premier noté « Ratio » qui permet d’agir sur la quan­tité d’os­cil­la­tions du vibrato et un second qui permet de doser l’in­ten­sité de celui-ci. Il est natu­rel­le­ment possible, à l’aide du clavier maître, de contrô­ler à la fois la dyna­mique et le vibrato de chaque instru­ment (vidéo à 4:30). De plus, attri­buer un fader de votre contrô­leur à un para­mètre est simplis­sime et se limite à un simple clic droit.

Cepen­dant, notre contrôle sur ces pièces précieuses ne s’ar­rête pas là. L’édi­teur a mis en place la possi­bi­lité d’in­fluen­cer le choix des cordes sur le manche. Concrè­te­ment, on peut choi­sir de jouer en prio­rité sur les cordes graves, sur les cordes aiguës ou alors de lais­ser l’al­go­rithme déci­der par lui-même de ce qui est le plus probable dans un jeu natu­rel de violo­niste, d’al­tiste ou de violon­cel­liste. En choi­sis­sant par exemple de jouer en prio­rité sur les cordes graves de notre instru­ment, on obtient natu­rel­le­ment un son plus rond et plus épais. Les cordes aiguës permettent d’of­frir un jeu plus mordant, parfois plus criard, comme sur les deux violons. On rentre bien entendu là dans des choix d’écri­ture assez poin­tus, mais on pourra trou­ver mille et une situa­tions où cette option donnera un coup de pouce à la musi­ca­lité d’un passage (vidéo à 6:24).

Dans la même veine, il est égale­ment possible, moyen­nant l’ac­ti­va­tion d’un keys­witch, de privi­lé­gier l’uti­li­sa­tion des cordes à vide. L’in­té­rêt se trouve sans aucun doute dans la diffé­rence de réson­nance de ces notes et le fait de ne plus avoir de vibrato, exac­te­ment de la même manière que sur une guitare ou une basse. Encore une fois, cette option permet­tra de s’at­tar­der sur des choix d’écri­ture plus minu­tieux. Ceci vient aussi confir­mer l’ap­proche « haut de gamme » du produit proposé par Native Instru­ments.

Quoiqu’il en soit, il est en somme possible de contrô­ler l’in­ter­pré­ta­tion des quatre instru­ments dans leurs moindres détails. Ceci permet aussi d’en­vi­sa­ger l’uti­li­sa­tion du quatuor dans son ensemble, ou non, dans des styles très variés allant de la pop, en passant par le rock et en termi­nant sur quelques pièces clas­siques aux sono­ri­tés virtuoses. Cette joua­bi­lité et ces options aux résul­tats immé­diats offrent égale­ment la possi­bi­lité de program­mer des lignes complexes en tout simpli­cité. On peut ainsi se concen­trer davan­tage sur la musique et un peu moins sur la program­ma­tion.

Conclu­sion

Pour conclure ce test, et même si tous les goûts sont dans la nature, il est facile de recon­naître le coup de maître de Native Instru­ments et d’E-Instru­ments dans la réali­sa­tion de ce quatuor « Cremona Quar­tet ». C’est sans aucun doute une totale réus­site telle­ment tous les aspects de ces quatre instru­ments, à l’aura légen­daire, sont correc­te­ment maîtri­sés. La qualité sonore est superbe, orga­nique et vivante. La sensa­tion physique des doigts et de l’ar­chet se retrouve sous nos touches de clavier. L’in­ter­face graphique est irré­pro­chable, comme souvent chez Native Instru­ments. À la fois complète, soignée, lisible, elle nous offre une prise en main immé­diate, et ce, même pour faire des choses norma­le­ment complexes. La concur­rence est comme toujours assez rude sur le créneau des instru­ments virtuels à orien­ta­tion orches­trale et il faut pouvoir se démarquer pas unique­ment sur les quali­tés sonores. La faci­lité de program­ma­tion est un critère impor­tant et permet de toucher un public de passion­nés plus large.

D’un point de vue tari­faire, on nous en demande 399 euros. Soit une centaine d’eu­ros toutes les quatre cordes. C’est une somme, mais au vu de la qualité de la réali­sa­tion et des prix pratiqués par la concur­rence dans ce vaste milieu des banques de sons orches­trales, c’est cohé­rent. C’est donc sans surprise que nos quatre sculp­tures de bois, à la valeur ines­ti­mable, repartent avec cinq étoiles bien méri­tées.

10/10
Award Valeur sûre 2020
Points forts
  • Qualité sonore magnifique.
  • Une programmation facilitée grâce à quelques options destinées à reproduire le jeu d’un musicien de manière réaliste.
  • Une facilité d’intégration et de mixage grâce à une prise son suffisamment « sèche ».
  • Des articulations nombreuses et pour certaines rares ou difficiles à reproduire.
  • Une interface graphique moderne, soignée et facile à prendre en main.
  • La compatibilité avec Kontakt Player.
  • Un positionnement tarifaire cohérent.
Points faibles
  • Il n’est pas possible d’acquérir les banques indépendamment, excepté le premier opus « Stradovari Violin »
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.